L’actu

Catégorie : Présidentielle 2017

Si les entrepreneurs s’impliquaient dans le débat public !

Nouveau numéro de l’émission « Lobby or not lobby » sur RDE, la Radio Des Entreprises avec pour thème l’implication des entrepreneurs dans le débat public.

Simon Janvier et Mathieu Quétel décryptent cette semaine les raisons pour lesquelles il est indispensable que le monde de l’entreprise se mobilise beaucoup plus pour accompagner les réformes. Pour le fondateur de Sountsou, il est clair que l’échec de la loi El Khomri est du en partie au manque de soutien de la part des patrons. Or, en 2017, des réformes ne pourront être engagées que si elles bénéficient d’un élan populaire. Au delà du simple constat, Mathieu Quétel propose également, dans cette émission, toute une série de conseils très concrets à destination des chefs d’entreprise.

Écoutez le podcast de l’émission (durée environ 7 minutes) ici.

Lobby or not lobby

Lobby or not Lobby s’intéresse au lobbying et avec cette question en filigrane ; comment le monde de l’entreprise peut faire entendre sa voix auprès des dirigeants politiques ? Un enjeux aujourd’hui essentiel.

Analyse et décryptage avec Mathieu Quétel, dirigeant et fondateur de l’agence Sountsou, spécialisée dans l’accompagnement des entreprises dans leurs relations institutionnelles, leur communication et leurs actions de lobbying.

Animé par Simon Janvier, journaliste au Journal des entreprises et La Radio des entreprises avec Mathieu Quétel, dirigeant-fondateur de l’agence Sountsou qui accompagne les entreprises dans leurs relations avec la sphère publique et en lobbying.

Et Macron se mit en marche

Emmanuel Macron vient donc de franchir le pas. Le sémillant ministre de l’Economie a lancé, mercredi 6 avril, son mouvement, apolitique, « En marche ! ». Pour qui ? Pour quoi ?

Il y a quelques jours Emmanuel Macron lançait « Les jeunes avec Macron » et son Think tank « La gauche libre », désormais il dispose également de son mouvement « En marche ! » qu’il souhaite transpartisan et accueillant pour les « déçus de la politique » qu’ils soient de droite ou de gauche, salariés ou chefs d’entreprise. Les réseaux sociaux devraient constituer un support essentiel de développement pour les outils du ministre qui est, de toute façon, également très présent dans les médias. Maintenant, c’est l’objectif de tout cela qui pose question.

Macron agace dans son camp et cette nouvelle initiative ne devrait que cristalliser un peu plus les rancoeurs. Il ne s’agit pas d’un problème pour lui, presque d’un atout, puisqu’il assume une démarche différente qui vise à ringardiser les partis traditionnels. Néanmoins, une ambition et un projet ne se construisent pas sur de simples slogans.

Récemment encore, sur Europe 1, il affichait sa totale loyauté à François Hollande. Une mise en orbite pour 2017 ne serait donc pas l’objectif. Quoique…

Le président de la République continue de croire en son bilan et à des résultats qui devraient arriver d’ici la fin de l’année. Néanmoins avec 14% d’intention de vote au premier tour, selon le dernier sondage Cevipof-Ipsos, François Hollande est au plus bas et un rebond devient incertain. Ses plus fidèles soutiens ont lancé l’opération de reconquête du printemps avec une émission le 14 avril sur France 2 puis une présence renforcée sur le terrain. La campagne de 2017 commence à s’organiser, Julien Dray est évoqué comme possible directeur de campagne et les réunions préparatoires à l’Elysée se multiplient. Le problème, c’est que les Français « n’impriment plus »…

Alors l’initiative d’Emmanuel Macron pourrait s’inscrire, dans un premier temps, dans la stratégie de reconquête de François Hollande. Nombreux sont ceux à envisager une recomposition politique après l’élection présidentielle de 2017, la création de « En marche ! » pourrait en être une première étape. Ainsi, François Hollande pourrait appuyer sa candidature pour un second mandat sur un PS, expurgé des « ultras » de la gauche et Emmanuel Macron appellerait son mouvement transpartisan à le soutenir : François Hollande deviendrait alors le candidat d’une nouvelle France réformatrice et pragmatique.

Dans le cas où le président de la République décidait de ne pas se représenter, ce qui semble très improbable, « En marche ! » pourrait constituer un outil original et différenciant pour réunir les Français écoeurés par les vieux combats partisans au service de seules ambitions présidentielles. Emmanuel Macron, avec ses 38 ans, son originalité, sa forte popularité auprès des électeurs de droite, pourrait constituer un sérieux concurrent face à un candidat socialiste très à gauche et un candidat issu de LR plus à droite que lui et, vraisemblablement, plus âgé…

Il existe une autre voie pour Emmanuel Macron. François Hollande a commenté son initiative d’un sibyllin « il fait de la politique » quand le premier Ministre et quelques autres l’ont, une fois de plus, critiqué. Les chefs d’entreprise sont sous le charme et prêts à faire confiance à ce Ministre, jeune et plein de fougue, qui a tenté ces deux dernières années de mener des réformes ambitieuses. Si son mouvement prend une véritable place dans l’échiquier politique avec un nombre conséquent d’adhérents, alors il pourrait s’imposer comme l’un des acteur incontournable de la présidentielle, y compris pour les candidats LR. Pourquoi ne pas envisager alors de rejoindre « le candidat du second tour » quel qu’il soit et s’ouvrir la voie vers Matignon ?

Emmanuel Macron s’est donc bien mit « En marche ! » vers son destin et il s’est créé un champ des possibles très ouvert.

https://www.en-marche.fr/parcours/#/

Présidentielle : le « coup d’Etat démocratique » de Jacques Attali

L’ex-conseiller de François Mitterrand revient avec un projet pour la France. Sans politique, il a collationné 10.000 contributions, autour de 250 experts et il propose un véritable projet de société avec 300 propositions concrètes. 

Jacques Attali est en colère. Il dénonce le manque de travail des politiques et des partis et leur totale impréparation pour 2017. Il souhaite retrouver le souffle des réformes de 1958 et 1981 qu’il estime être les derniers grands rendez-vous de la France avec un projet et des réformes majeurs. Il revendique donc un « coup d’Etat démocratique » !

Dans une interview au journal Les Echos, Jacques Attali plaide pour un « big bang institutionnel, économique et social, sur trois axes : la protection, l’audace et le vivre-ensemble ». Il propose une série de réformes, parfois audacieuses, que le nouveau gouvernement devra mettre en place en 100 jours. Sa réforme institutionnelle, qui prévoit notamment un mandat présidentiel de sept ans non renouvelable, permettra au président de réformer en sérénité sans avoir l’oeil rivé sur les sondages.

Parmi les propositions, on retrouve l’idée de limiter tous les mandats électifs à une seule réélection, à tous les niveaux, il ne resterait plus que 200 députés et 50 sénateurs afin d’adapter le parlement à un fonctionnement plus fluide et moins coûteux de la démocratie. L’école constituerait également une priorité forte avec des mesures phares comme le port d’un uniforme, un très fort taux d’encadrement en maternelle, notamment dans les zones difficiles, un vaste plan de recrutement d’enseignants-chercheurs.

Sur les plans économique et fiscal, Jacques Attali et ses experts préconisent une réduction de 25% de l’impôt sur les sociétés, une simplification des procédures pour les PME, un remplacement de l’ISF par un impôt immobilier ainsi qu’une augmentation de 2 points de la TVA sur cinq ans avec une baisse de l’impôt sur les revenus et des cotisations sociales.

Ces propositions sont posées pour créer le débat et Jacques Attali affirme ne défendre aucun candidat pour la présidentielle puisqu’il les met tous dans le même panier. Interrogé par Les Échos sur Emmanuel Macron, il confie qu’il n’a pas plus d’idées que les autres à ce stade.

Retrouvez l’intégralité des propositions de Jacques Attali dans son nouvel ouvrage « 100 jours pour que la France réussisse » aux éditions Fayard.

Primaire : la droite en zone de danger

Les candidats à la primaire de la droite se multiplient. La démarche tant redoutée par Les Républicains est donc déjà un succès, au moins en apparence. Elle pourrait néanmoins se transformer en bérézina si les tensions internes et les inévitables dérapages n’étaient pas gérés.

Le mardi 29 mars un bureau politique des Républicains (LR) mettait Nathalie Kosciusko-Morizet en minorité sur la question de l’appartenance partisane des parrains des candidats. Par 76 voix pour, 6 contre et une abstention, il a été décidé que la charte d’adhésion aux valeurs de la droite et du centre devait être signée par les parrains des candidats à la primaire. La candidate a eu beau dénoncer un changement des règles en cours de processus, rien n’y a fait, pire Nicolas Sarkozy a même revendiqué la possibilité d’amender encore les règles de la primaire d’ici le 20 novembre. Quelques heures avant cette réunion, Frédéric Péchenard, directeur général de LR et bras droit de Nicolas Sarkozy, jugeait « baroque » sur Europe 1 que Madame Kosciusko-Morizet puisse envisager de refaire parrainer par des élus de gauche. Ambiance…

La tension est forte au sein de LR. NKM n’est d’ailleurs pas la seule cible. La montée en puissance dans les sondages de Bruno Le Maire après sa déclaration de candidature l’expose également à quelques coups de griffes de ses adversaires. Pour le moment, aucun dérapage irréversible n’a été enregistré mais la campagne sera longue et les candidatures sont parfois le résultat de vieilles rancoeurs voire de haines sourdes.

L’entrée en piste de Geoffroy Didier a surpris. Le co-leader de la Droite Forte, avec Guillaume Peltier était un sarkozyste indéfectible. Son mentor doit donc être vraiment en difficulté pour qu’il se déclare si soudainement à moins que la candidature de celui qui souhaite incarner « la relève » ne se nourrisse d’autres motivations ?

De son côté, Michèle Alliot-Marie ne renonce pas à une éventuelle entrée en piste qui ferait d’elle la onzième candidate à cette primaire qui s’annonce disputée. Nicolas Sarkozy serait donc le douxième candidat, un chiffre porte bonheur ?

Cette volée de candidatures annonce en tout cas un vrai problème de leadership chez LR, on aurait pu imaginer que l’ancien président de la République, qui incarnait un recours il y a encore quelques mois, saurait s’imposer avec plus de panache, mais c’était avant son retour à la tête de l’UMP.

Pour ajouter un peu plus de tensions, Sens Commun (courant interne de LR issu de la Manif Pour Tous), La Droite Forte et le syndicat universitaire UNI ont annoncé la création du Collectif Horizon dont le but est de peser dans les débats de la primaire de la droite et de faire en sorte que les différents candidats prennent en compte leurs orientations dans leurs programmes. Ces courants internes, qui pèsent lourd au sein de LR, devraient donc parvenir à radicaliser certaines positions.

Si trois candidats semblent se détacher, Alain Juppé en tête, Nicolas Sarkozy en embuscade et Bruno Le Maire en challenger, rien n’est joué. L’ancien président de la République n’est pas encore entré officiellement en campagne, il prévoit d’engager vraiment la bataille qu’à la rentrée de septembre.

Jusque là, les candidats entament une sorte de plat assez traitre au cours duquel il va falloir démontrer ses capacités à tenir la distance et à séduire les parrains qui constituent la véritable clé d’entrée à la primaire. Or, le pari est loin d’être gagné pour chacun d’entre eux. On devrait donc assister à une première série de ralliements « négociés » avant le premier tour.

Puis, les choses sérieuses devraient commencer avec l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy. La primaire de la droite entrera alors dans sa véritable zone de danger, ses différents acteurs devront tout faire pour qu’elle ne se transforme pas en triangle des Bermudes.

Présidentielle : Hollande enlisé

Cette année pré-électorale prépare une présidentielle qui pourrait être assez inédite dans sa configuration. Le Cevipof et Le Monde ont décidé de suivre les élections présidentielle et législatives sur la durée, ils viennent de publier leur enquête bimestrielle.

François Hollande apparait très fragilisé en cette fin de premier trimestre 2016. Selon cette enquête Cevipof – Ipsos – Le Monde, il perd 4 points d’intentions de vote par rapport à la vague précédente et ne serait même plus en position de se qualifier pour le deuxième tour.

Le président de la République recueillerait 16% des voix face à Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République obtiendrait 21% des voix et Marine Le Pen 27%. François Bayrou est donné à 13% des intentions de vote et Jean-Luc Mélenchon atteindrait 11% en progression de 2 points par rapport à la vague précédente.

Face à Alain Juppé, François Hollande serait encore plus sèchement battu avec seulement 14% des intentions de vote, l’ancien premier Ministre capitalisant sur 31% des intentions de vote face à une Marine Le Pen donnée à 26% et un Jean-Luc Mélenchon à 10% (+1,5 point par rapport à la dernière vague).

Ce sondage, réalisé auprès de 21 000 personnes, marque la fin d’une séquence désastreuse pour François Hollande plombé, en mars, par des chiffres du chômage calamiteux, des élections législatives partielles désastreuses pour le PS et les ratages de la loi El Khomri et de la réforme constitutionnelle. Le président de la République espère reprendre la main en avril avec des prises de parole dans les médias, notamment le 14, sur France 2, face à un panel de Français. Un exercice qui n’est pas sans risque.

L’élection est encore dans un horizon lointain mais ces résultats incitent à s’interroger sur la capacité de François Hollande à rebondir dans l’opinion publique et donc à être en mesure de se présenter pour un second mandat.