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Catégorie : Présidentielle 2017

Présidentielle : une grande enquête inédite 

Le Centre de recherches politiques de Sciences Po a lancé un grande enquête inédite dans la perspective de la présidentielle en association avec le journal Le Monde et réalisée par Ipsos-Sopra. Une mise d’or.

L’initiative du Cevipof est  inédite. Il s’agit d’observer les évolutions d’un échantillon de 20.000 personnes entre décembre 2015 et juin 2017 sur différents indicateurs dont leur perception des candidats. La seconde vague de l’enquête a été publiée dans le journal Le Monde du 10 février, elle est présentée comme « un état du terrain avant la bataille ».

75% de l’échantillon se déclare intéressé par la présidentielle de 2017. Il s’agit d’un très bon résultat qui n’est pas surprenant. En effet, si les Français semblent de plus en plus agacés par les comportements de leurs dirigeants, il n’est pas évident qu’ils se désintéressent vraiment de la politique. Ils sont conscients de l’importance de celle-ci dans leur vie quotidienne et mesurent bien la nécessité d’entamer des réformes. La présidentielle puis les législatives sont donc des rendez-vous importants dans cette perspective.

L’attrait pour la primaire de la droite et du centre suscite logiquement un fort intérêt puisque 6,6% des personnes interrogées se déclarent d’ores et déjà certaines de participer à ces primaires. La suite de l’enquête révèle l’importance de la primaire puisque les chances de François Hollande évoluent considérablement selon son adversaire de la droite et du centre.

En effet, face à François Fillon le président sortant pourrait espérer se qualifier pour le second tour, il obtiendrait 20% des voix contre 19% à son adversaire des Républicains. Nicolas Sarkozy en revanche le devancerait avec 21% contre 20%. Néanmoins, ces résultats apparaissent très serrés et la campagne pourrait faire bouger les lignes.

Alain Juppé monterait à 31% dès le premier tour distançant très nettement François Hollande à 18% ainsi que Marine Le Pen qui obtiendrait 25% des voix. Alain Juppé est du reste le seul en mesure d’affaiblir la candidate du FN qui s’imposerait à la première place du premier tour face à Nicolas Sarkozy et François Fillon. Dans ces trois cas de figure, François Bayrou serait candidat, comme Cécile Duflot, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan.

Cette enquête montre le fort leadership d’Alain Juppé. En creux elle invalide également la stratégie de Nicolas Sarkozy de jouer la campagne à droite. L’une des surprises, à ce stade de la campagne des primaires à droite, vient du bon résultat d’Alain Juppé face à Marine Le Pen qu’il réussit à affaiblir. Sans doute est-il en mesure de séduire certains déçus de la politique qui envisageraient de voter FN au premier tour.

Il sera intéressant d’observer les mouvements des prochaines vagues de cette enquête passionnante tout au long de ma campagne interne à la droite dans les prochains mois. Des candidats qui font encore figure d’outsiders pourraient finir par s’imposer. Gageons que les rebondissements pourraient se succéder.

Aux actes dirigeants !

Ce livre devrait être lu par tous les chefs d’entreprises ou présidents de Fédérations professionnelles qui souhaitent voir leurs propositions de changement enfin être retenues dans les programmes présidentiels et, surtout, les promesses tenues après les élections de 2017.

Le jeune économiste avait publié « La France est prête » il y a quelques mois, un premier ouvrage  remarqué qui lui avait permis d’émerger auprès du grand public. Ce second livre est une sorte de méthode de la réforme dans la perspective de la présidentielle de 2017.

Robin Rivaton pointe l’incapacité des politiques à tenir leurs promesses électorales et à réformer la France. En cause, selon lui, une méthode inadaptée qui oublie systématiquement d’envisager le changement après avoir partagé un diagnostic de la situation. Résultat, les politiques publiques vont de gauche à droite sans qu’une ligne de réforme ne soit posée.

Le diagnostic partagé est indispensable ainsi qu’un calendrier de mise en place des réformes. Cela suppose de profiter de la période actuelle pour établir un travail préparatoire le plus précis, qui permettra, après l’élection, d’enclencher les vagues de réformes voulues par les Français. En effet, la rapidité de mise en oeuvre de la politique de changement est un gage de succès. Le risque pour la nouvelle équipe gouvernementale est d’être rapidement confrontée à la déception et d’engranger des échecs par manque de préparation.

Cet ouvrage est une sorte de méthodologie du changement réussi en politique. Il est clair, bien construit et pourrait motiver de nombreux entrepreneurs et représentants patronaux pour également se mettre au travail et construire leurs propositions.

Mathieu Quétel, président de Sountsou, auteur de la Collection Les Cahiers Experts, le nouveau numéro « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » est disponible en téléchargement ici.

L’entreprise, enjeu de la présidentielle 

Que les entrepreneurs se le disent, ils constitueront un enjeu majeur de la présidentielle de 2017. Les candidats devraient multiplier les propositions pour créer une dynamique économique susceptible de permettre à la France de renouer avec la reprise et casser la spirale infernale du chômage. Une opportunité à saisir.

La campagne de la présidentielle démarre fort pour le monde de l’entreprise qui est placé au centre du jeu par les candidats à la primaire de la droite et du centre. Ainsi, dans sa contre-offensive lancée avec son ouvrage « La France pour la vie », vendu à près de 70.000 exemplaires dès la première semaine, Nicolas Sarkozy a présenté ses propositions économiques dans une longue interview aux Échos, vendredi 5 février. Celles d’Alain Juppé sont attendues pour le mois de mars.

L’ancien président axe sa stratégie économique autour d’un triptyque « baisse des impôts, réduction de la dépense publique et réforme des règles » qu’il souhaite actionner dès les premiers mois de son quinquennat. Il ferait voter dès l’été 2017 un dispositif de « contre-choc fiscal » de baisse d’impôts et de réduction des charges sociales pour un montant de 25 milliards d’euros. Le crédit impôt  compétitivité et emploi (CICE), qualifié « d’usine à gaz », serait transformé en baisses de charges patronales. Il ajouterait une diminution du coût du travail pour un montant de 13 milliards par le passage à zéro charge pour le SMIC, la sortie des 35 heures et la relance des emplois à domicile. Enfin, l’ISF et le compte pénibilité seraient supprimés.

Nicolas Sarkozy annonce également une réforme du régime des retraites et un passage de l’âge légal de départ à la retraite à 63 ans. il estime en effet, que les propositions de ses concurrents à la primaire de la droite et du centre, de reculer à 65 ans le départ à la retraite sont trop radicales pour obtenir un consensus.

Cette salve de propositions, concrètes, chiffrées et datées annonce une vague de réformes  qui sont très attendues par les chefs d’entreprise. Ceux-ci devraient donc profiter de cette période pour porter leurs propositions et obtenir des engagements dans le cadre de la campagne.

Le défi pour le monde de l’entreprise est de faire respecter les promesses après les législatives de 2017, pour cela il faut s’engager dans une véritable démarche de conviction et de projet auprès des différents candidats (voir notre Cahier Expert «Présidentielle : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs»).

Présidentielle : entrepreneurs, agissez dès maintenant

Les élections présidentielles et législatives semblent encore loin ; certains hésitent à travailler les argumentaires dès à présent. Grave erreur. Les équipes de campagne sont en place. Les premières contributions commencent déjà à être publiées. Vous souhaitez convaincre les candidats aux élections. Il est donc temps de vous y mettre, et de faire connaître vos propositions aux candidats et aux équipes de campagne.

Une élection se prépare très en amont, elle suit un parcours minutieux constitué de la mise en place de l’équipe de campagne, du recueil des fonds, de la participation à d’éventuelles primaires, de la réflexion aux idées par thématiques, mais également du choix de messages forts à mettre en avant. Cette phase de préparation est aussi l’occasion, pour les candidats, d’écouter les différents acteurs de la société civile (dont font partie les entreprises) et de repérer des axes de travail qui pourraient intégrer leur programme, voire devenir des éléments de communication majeurs.

Une campagne électorale se construit sur un positionnement en termes de communication. S’agissant de l’élection présidentielle, les candidats vont essayer de repérer des défaillances du président sortant dans les domaines cruciaux de la société et de l’économie pour en faire des messages porteurs pour eux-mêmes autour desquels ils déploieront des contre-postures et des éléments de campagne.

Un exemple concret : la fiscalité. Il est évident que les premiers mois du quinquennat ont été marqués par des augmentations d’impôts significatives. Même si le Gouvernement fait le pari que les baisses initiées à partir de 2015 devraient corriger le sentiment général, il est probable que ce ne soit que partiellement le cas. Les impôts seront donc un axe de communication. Par exemple, le débat sur l’impôt de solidarité sur la fortune, sujet « segmentant » et clivant, va probablement revenir sur le devant de la scène. Il constituera un élément d’identification entre les candidats de réforme à tendance libérale et ceux qui estiment qu’il ne faut pas toucher à ce dispositif, soit parce qu’il est précisément trop identifiant à droite soit parce qu’il est un marqueur de la gauche.

Il en sera probablement de même des 35 heures : elles feront partie du débat programmatique, tout comme la réforme du droit du travail…

Ces réformes, qui apparaissent de plus en plus indispensables pour « fluidifier » l’économie et redonner confiance aux entreprises, ne pourront être portées que par des candidats qui auront le courage de les défendre et se sentiront soutenus.

Il faut donc les contacter avec des demandes précises mais également des argumentaires illustrés d’exemples et de chiffres afin que des propositions puissent être portées de façon efficace.

Cette alimentation des candidats doit s’effectuer pendant la phase de préparation de la campagne, au moment de l’élaboration des programmes. Les frontières entre droite et gauche sont aujourd’hui plus perméables vis-à-vis du monde de l’entreprise, alors il convient de ne pas hésiter à porter des propositions innovantes et originales.

Mathieu Quétel, président de Sountsou et auteur des Cahiers Experts.

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Présidentielle : quelle place pour les entreprises ? 

Le triptyque chômage, immigration et sécurité sera probablement au centre des préoccupations des Français pour la présidentielle de 2017. À lire les premières ébauches de programmes, la dimension économique semble être un élément essentiel pour tenter de repartir à la conquête de la croissance. Reste une question : comment les différents candidats vont-ils appréhender l’entreprise dans leurs programmes.

Les chefs d’entreprise semblent à bout. Comme l’ensemble des Français ils sont lassés des promesses non tenues, des demies réformes et des lourdeurs qui ne cessent de peser sur leur environnement direct. Avec la présentation du rapport de la commission Badinter, lundi 25 janvier, c’est la base du futur projet de loi travail de Myriam El Khomri qui est posé. Le moins que l’on puisse dire c’est que le flou est quasi total sur le texte qui sera finalement présenté en Conseil des ministres, le 9 mars.

Le rapport Badinter est typique de ces grandes réformes lancées avec fracas et qui se révèlent trop souvent déceptives pour le monde de l’entreprise. Avec le code du travail, on touche à l’un des derniers tabous de la gauche et il est peu probable que le projet de loi El Khomri soit finalement à la hauteur des attentes.

C’est tout le paradoxe de cette année 2016, la préparation de la campagne présidentielle ouvre la porte à tous les espoirs pour le monde économique, qui espère des réformes importantes pour remettre de la fluidité dans le quotidien des entreprises, redonner espoir aux créateurs de richesses et d’emplois et retrouver le chemin de la croissance mais le risque de déception est très grand.

Les entreprises et leurs Fédérations professionnelles se sont mises au travail pour établir des propositions en direction des équipes de campagne afin que les candidats intègrent dans leurs programmes respectifs des éléments de nature à redonner de la confiance au monde économique.  L’enjeu est de taille, il s’agit de renouer avec la croissance et surtout de permettre à la France de se mettre en phase avec un monde qui semble évoluer sans elle sur bien des sujets.

Si on s’en remet aux déclarations d’intentions des principaux candidats à la primaire de la droite et du centre, on peut s’attendre à un train de réformes en profondeur, en cas d’alternance en 2017. Les sénateurs LR viennent de publier 25 propositions concrètes qu’ils ambitionnent de traduire dans une proposition de loi attendue pour le printemps. Quant à la gauche, elle promet d’achever sa mue et d’adopter une attitude plus proche des entrepreneurs. À entendre les crie d’orfraie suscités par le timide rapport Badinter, on est en droit d’être inquiet.

La société civile n’est pas en reste et compte bien participer activement au débat de la présidentielle et à proposer une alternative, mais sera-t-elle en situation d’aller au bout de la démarche ? Les animateurs des mouvements La Transition et Nous Citoyens assurent que oui.

En tout état de cause, les entrepreneurs et leurs Fédérations professionnelles ont tout intérêt à se mobiliser, à travailler à des propositions concrètes et à se tenir prêts à veiller scrupuleusement à leur application à l’issue de l’élection.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Auteur de la Collection Les Cahiers Experts, le nouveau numéro « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » est disponible en téléchargement ici.