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Catégorie : Lobbying

Les entrepreneurs se mettraient-ils au lobbying ?

Ces dernières semaines les initiatives des entrepreneurs en direction des politiques se sont multipliées et c’est une bonne chose. Est-ce la perspective des élections régionales, de la présidentielle, un « ras-le-bol » face à l’incompréhension dont ils s’estiment victimes, en tout cas un sursaut entrepreneurial semblent à l’oeuvre.

MEDEF, CGPME et CCI ont mis en place des propositions en direction des candidats aux élections régionales en Île de France, décidées à porter la voix des entreprises et de faire en sorte que celles-ci soient mieux intégrées dans les politiques publiques. L’initiative de la CGPME et sa task force pour des propositions « business friendly » dans le cadre de la prochaine présidentielle vont dans le même sens. Les idées des membres de l’excellence RH afin que les salariés puissent plus facilement accéder à des mandats électifs permettront sans doute, si elles prospèrent, d’adopter dans quelques années des lois plus proches des réalités de l’entreprise.

Il s’agit bien d’actions de lobbying comme les accueils de parlementaires dans les entreprises pour des stages de quelques jours au côté des dirigeants. Une approche concrète du monde de l’entreprise qui peut faire évoluer bien des idées reçues et surtout connecter des élus avec un monde qui leur est encore trop souvent inconnu.

Réciproquement, il est également intéressant pour des entrepreneurs de s’immerger, au moins quelques heures dans le monde parlementaire afin de comprendre le quotidien de nos élus, souvent très éloigné des clichés populistes qui pullulent. C’est notamment le choix du dirigeant de Poclain Hydraulics, Laurent Bataille qui a suivi le Député (LR) Hervé Mariton après que celui-ci ait été accueilli en stage dans son entreprise.

Le 8 octobre, notre collection Les Cahiers Experts s’enrichira d’un nouveau numéro exceptionnel intitulé « Présidentielle 2017 : 10 conseils pour faire entendre la voix des entrepreneurs ». Notre ambition est d’accompagner ce mouvement entrepreneurial en direction du monde politique. L’actualité récente le montre encore cruellement (voir notre article sur le lobbying du disque), les entreprises sont souvent malmenées par des décisions brutales, parfois prises avec un manque total de concertation. Néanmoins, la politique de la chaise vide est loin d’être une solution.

Au sein de Sountsou, nous militons pour que les chefs d’entreprise s’impliquent plus en direction des politiques. La présidentielle de 2017 est un formidable rendez-vous : elle constitue l’élection majeure de notre démocratie et elle marque le point de départ d’un vaste renouvellement des élus aux responsabilités, quelque soit le gagnant.

C’est donc le moment de se lancer et de réfléchir à la construction de votre démarche institutionnelle que vous soyez déjà organisé ou non. Notre Cahier Expert, très concrètement, vous donne quelques clés. N’hésitez pas à nous le demander ici. Nous vous l’offrons.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

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Lobbying : victoire de l’industrie musicale

Il faut toujours se méfier des projets de loi et des promesses ministérielles. Les premiers peuvent servir de véhicules à des réformes difficiles et les secondes n’engager que ceux qui les entendent… Les radios françaises en font l’amère expérience.

En juillet, Fleur Pellerin présentait en Conseil des ministres son projet de loi « création, patrimoine, architecture » qui ne devait en rien concerner l’audiovisuel ou les radios. Une promesse qui se traduisait par l’absence de mesures contenues dans ce texte visant à une réforme du secteur audiovisuel. Du reste, la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale, pour préparer le passage en première lecture le 28 septembre, n’avait pas auditionné les acteurs du secteur puisqu’ils n’étaient ciblés par aucune mesure particulière.

Les dirigeants des radios françaises étaient donc assez confiants, même si le rapport Bordes sur « l’exposition de la musique dans les médias », publié en mars 2014, sur commande ministérielle et sous la plume de l’industrie du disque, les avaient passablement agacés.

Ils n’ont donc pas vu venir le coup, préparé en catimini, qui explosera en réunion de la commission des affaires culturelles à la mi-septembre. Il prend la forme d’un amendement co-signé par une quarantaine de députés. Par cet amendement, les parlementaires proposent de modifier les quotas de chansons francophones à la radio en instaurant un plafonnement des rotations de nouveautés françaises. Ainsi, dans le cas d’un Top 10 concentré sur plus de 50% des diffusions francophones, les titres concernés seraient purement et simplement sortis du calcul des quotas.

Patrick Bloche, président de la commission et fin connaisseur du paysage audiovisuel a beau tenter de ramener ses pairs à la raison en arguant notamment qu’il lui semble inenvisageable de procéder à une telle réforme sans entendre les principales concernées, les radios, rien n’y fait, les députés de la majorité votent en commission le-dit amendement.

Les badineries de Fleur Pellerin, qui feint en séance de s’en remettre à la « sagesse » des députés, pour « twitter » quelques minutes plus tard sa satisfaction de voir la mesure adoptée restera dans les annales des petites manipulations ministérielles…

Dans cette affaire, les radios ont été bernées et les députés manipulés. En sous mains, depuis des mois, l’industrie du disque manoeuvre pour que cet amendement soit adopté afin de lui permettre de profiter à plein de l’exposition de ses artistes sur les radios. La complicité de la rue de Valois permettra in fine au lobbying redoutablement efficace des industriels du disque de remporter une victoire remarquable mais désolante pour la liberté.

Rien de grave à priori, c’est finalement le rôle du lobbying de permettre aux positions de se confronter, les parlementaires quant à eux, ont pour mission de voter la loi et d’assumer leurs choix. Librement. Or, précisément, c’est là que le système dérape dangereusement. Les radios françaises n’ont pu partager avec les parlementaires leurs positions et leurs analyses, elles n’ont pas été auditionnées dans le cadre de la préparation de ce projet de loi, pas plus que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), l’autorité indépendante en charge de veiller au respect de la loi.

Ainsi, la loi de 1986 modifiée sur la liberté de la communication est-elle amendée sans concertation, sans entendre les principaux acteurs et en méconnaissance totale des enjeux auxquels sont confrontées les radios françaises. Il s’agit d’une rupture inédite dans la régulation du paysage audiovisuel français.

Cet amendement, sous couvert de diversité culturelle et de soutien à la création francophone, permet aux industriels du disque d’avoir un droit de regard sur la programmation musicale des radios. Il ne tient aucunement compte de la réalité de la production de nouveautés francophones par les industriels du disque qui s’est effondrée de 62,3% en un an ! Il ne prend pas plus en considération le déséquilibre concurrentiel dont sont victimes les radios face aux acteurs du net qui évoluent dans un paysage totalement dérégulé, une situation parfaitement comprise des industriels du disque qui sont actionnaires des plate formes de streaming…

Les débats publics, en séance du 30 septembre, ont démontré le peu de préparation des députés sur ce sujet et à quel point le gouvernement est nourri par les arguments des industriels de la musique. Seul le député Patrice Martin-Lalande (LR) a pointé les risques du nouvel article 11 ter et signalé au passage qu’il pouvait être assimilé à un cavalier parlementaire, un outil peu apprécié du Conseil constitutionnel.

On comprend mieux le choix du gouvernement de ne pas avoir inscrit cette mesure dans le projet de loi initial, il feint ainsi de ne pas la maîtriser vraiment et limite le risque de s’exposer aux foudres du Conseil constitutionnel. Néanmoins, les faits sont têtus, il est évident que le cabinet de Fleur Pellerin est à la manoeuvre, en soutien des acteurs du disque, depuis le début. Le chemin choisi ne vise qu’à s’exonérer de longs débats houleux et difficiles au bénéfice d’une « opération flash ». Si la mesure visant à réformer les quotas est si bénéfique et efficace qu’elle le prétend, Fleur Pellerin aurait sans doute gagné en crédibilité en prenant le temps d’écouter les radios, dont elle a également la tutelle en qualité de … ministre de la communication.

Les sénateurs, avec leur sagesse légendaire, pourraient revoir sérieusement une copie qui n’est clairement pas au niveau des enjeux.

Le lobbying au service des JO

La France s’est déclarée candidate à l’organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024. Membre du Comité international olympique (CIO) jusqu’en 2014, Jean-Claude Killy a accordé une interview à France Bleu Pays de Savoie dans laquelle il rappelle l’importance du lobbying dans la démarche de conviction et de séduction des décideurs.

« Je ne suis pas certain que les Français soient les meilleurs dans le domaine du lobbying » explique le triple champion olympique. Il poursuit en précisant « il faut être à l’écoute, pédagogue, non donneur de leçon, travailler comme des fous furieux ».

Les opérations de lobbying à déployer pour de tels enjeux sont multiples et complexes, elles nécessitent notamment de pouvoir adapter le discours entre les différents pays visités et être en mesure de convaincre des membres du CIO très différents les uns des autres.

Une interview que vous pouvez écouter ici et qui est intéressante en ce sens qu’elle met en évidence le rôle essentiel du lobbying dans le sport et entre États.

 

Lobbying : les entreprises de croissance se renforcent

Les deux associations CroissancePlus et PME Finance s’unissent pour mieux servir le lobbying des entrepreneurs de croissance. Un rapprochement stratégique et qui a en ligne de mire la présidentielle de 2017.

L’ambition du nouvel ensemble est de faire entendre la voix des chefs d’entreprise dans le cadre de la présidentielle. Il n’a pas échapper aux animateurs des deux mouvements regroupés sous la seule appellation CroissancePlus qu’il s’agit d’un moment opportun pour regrouper les propositions du monde économique avant de les faire vivre auprès des équipes de campagne.

CroissancePlus et PME Finance proposent de :

  • consulter très largement les entrepreneurs pour faire émerger des idées concrètes et pragmatiques
  • libérer ainsi les énergies qui relanceront la croissance du pays par l’innovation et l’internationalisation de ses entreprises
  • rassembler toutes les forces entrepreneuriales autour d’un ensemble de réformes ambitieuses

Les deux organisations appellent également les autres réseaux d’entreprises à les rejoindre pour bâtir une plate forme de propositions pour 2017. Elles annoncent qu’elles proposeront dès le début de 2016 un « espace d’échanges innovant » à cette fin.

« Ce rapprochement s’inscrit dans une volonté de développement rapide des entreprises : faire évoluer notre cadre économique, social, culturel et sociétal, afin de favoriser la croissance des entreprises françaises et de devenir les « SCALE-UP » qui révolutionneront notre économie », explique Stanislas de Bentzmann, président de CroissancePlus, dans le communiqué annonçant la fusion des deux structures.

PME Finance se transformera en think tank « financement » au sein du nouvel ensemble.

Lobbying : Un Cahier Expert spécial présidentielle 2017

2017 est l’année de l’élection présidentielle qui reste le moment électoral majeur de notre Vème République. Dès que le président aura été élu, les Français seront à nouveau appelés aux urnes afin de désigner leurs députés et de donner, probablement, une majorité gouvernementale qui permettra au programme électoral présidentiel d’être mis en œuvre. Le prochain numéro des Cahiers Experts de Sountsou, à paraître le 5 octobre, vous donne des clés afin de faire entendre votre voix à l’occasion de ces élections. 

La préparation des programmes électoraux par les différentes équipes de campagne est un moment idéal pour que les entreprises apportent leur contribution et partagent leurs attentes.

Les nouveaux rythmes politiques ont fait quasiment disparaître « l’état de grâce », cet instant particulier, après l’élection, où les élus bénéficient d’un capital confiance important de la part de nos concitoyens. Désormais, les revendications réapparaissent rapidement et les nouveaux élus ne bénéficient plus de temps pour s’adapter à leurs nouveaux habits et aux ors de la république : il leur est demandé d’agir vite et bien, en respect, si possible, des engagements pris pendant la campagne électorale. Si les Français apparaissent souvent réfractaires à toute réforme, dès lors qu’elle est susceptible de les toucher directement, ils semblent également plus pragmatiques et prêts à accepter des remises en question.

Nos 10 conseils, très opérationnels et pratiques, vous aideront à participer au débat national qui se prépare et à faire entendre la voix des entrepreneurs et du monde de l’économie.

Les chefs d’entreprise restent méfiants à l’égard du politique qu’ils jugent avec sévérité. Néanmoins, le silence et la passivité ne sont pas des solutions. Au contraire, il est nécessaire que de plus en plus de dirigeants prennent la parole et fassent des propositions, issues du monde de l’entreprise, pour que les réformes permettent à celle-ci de trouver la place qu’elle mérite dans le pays.

L’approche que je vous propose pourra être utilisée, au-delà des élections à venir, pour vos initiatives en relations institutionnelles. Elle constitue, certes, une introduction générale, mais vous donne des bases solides à partir desquelles vous serez en mesure d’initier un véritable travail en gestion de votre influence.

Nos 10 pistes d’actions développées dans ce prochain numéro de notre collection Les Cahiers Experts sont simples à mettre en œuvre, elles peuvent permettre d’engager quelques réformes clés pour le monde de l’économie ou votre entreprise.

Alors, réservez dès à présent votre exemplaire ici. Nous vous l’offrons.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

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