L’actu

Catégorie : Lobbying

Lobbying : paix armée dans le fast food

Le 21 septembre a lieu la Journée internationale de la paix, sous l’égide de l’UNESCO. Burger King, fidèle à sa politique de communication décalée, s’est saisi de cette journée pour interpeller, par voie de presse, aux Etats-Unis son concurrent de toujours, McDonald’s, et lui proposer de s’unir pour une opération commune à l’occasion de cette journée particulière. 

La Journée internationale de la paix, qui a lieu le 21 septembre « traduit l’aspiration profonde de tous les peuples à vivre ensemble, libres et égaux en dignité et en droit » selon Irina Bokova, directrice générale de l’Organisation qui précise « le droit à la paix revêt une acuité toute particulière en regard des violences qui déchirent la planète ».

Des valeurs qui ont inspiré Burger King. À l’occasion de la Journée de la paix 2015, le créateur du Whopper, propose à celui du Big Mac, de créer un sandwich commun, le Mac Whopper et, pourquoi pas, d’ouvrir un restaurant ensemble à Atlanta, à mi-chemin des sièges sociaux des deux géants du burger.

Une idée forte et qui pourrait raisonner positivement chez les fans des deux enseignes, si le message n’était pas si ironique et surtout diffusé sans concertation préalable entre les deux géants du fast food mondial. La démarche a été annoncée par des achats d’encarts publicitaires dans les journaux américains et relayée par la diffusion d’un film sur les réseaux sociaux. Une belle opération de communication et de lobbying destinée à donner une image de rassembleur à Burger King. Néanmoins, la ficelle est un peu grosse pour être avalée par son concurrent.

Ainsi, la réponse de Mac Do ne s’est pas faite attendre. Sur sa page Facebook, on sent un léger agacement du côté de la firme de Oak Brook qui précise « un simple coup de téléphone aurait suffit » avant de dénoncer le manque d’ambition de Burger King, estimant « que les deux marques pourraient faire quelque chose de plus grand pour faire la différence ». Même si l’initiative est soutenue par l’association « Peace One Day » qui bénéficierait des recettes de l’opération, elle ressemble à de la communication d’opportunité qui pourrait finalement se retourner contre son initiateur.

On imagine, en effet, que les équipes de Mac Donald’s travaillent à la riposte qui pourrait prendre différentes formes comme une véritable opération commune des principaux industriels du fast food à l’occasion de cette journée du 21 septembre.

La morale de l’histoire ne serait-elle pas que pour faire la paix, il faut-être deux et passer par le dialogue plutôt que par la provocation et la manipulation médiatique ?

Sountsou sur Lyon Première

Mathieu Quétel, président de Sountsou, était récemment l’invité de l’émission « La vie des entreprises » sur Lyon Première, la radio de l’info du Grand Lyon. Il s’exprimait au micro de Gérald Bouchon, sur le rôle du lobbying au service des entreprises, notamment des PME.

Vous pouvez écouter cet interview ici. 

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Lobbying agricole : Que s’est-il passé ?

Comment en sommes nous arrivés là ? La terrible crise que connaissent les agriculteurs des filières bovines, porcines et du lait semble avoir été rendue publique la semaine dernière. Pire, le gouvernement semblait décontenancé face à un mouvement qui ne faisait que traduire la détresse de tout un secteur, pourtant en voie de paupérisation depuis plusieurs années dans une indifférence quasi-générale.

Le prix moyen de la viande bovine s’est effondré de 13% en deux ans, le lait a chuté de 16% au premier semestre 2015, dans ce contexte comment a-t-on pu imaginer qu’il n’y aurait pas d’impact sur les trésoreries des agriculteurs déjà mises à mal ces dernières années ? Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas agit plus tôt pour, au moins, tenter de limiter les effets, pourtant connus, de la dégradation continue de la rémunération de la profession ?

Cette situation était non seulement prévisible mais également évitable, au moins en ce qui concerne sa violence. Les effets du plan Sarkozy de 2009 se font sentir à plein, puisque les annuités reportées alors, sont devenues exigibles. Or, la situation économique s’est encore dégradée, singulièrement pour le monde agricole. La filière porcine est victime de plusieurs facteurs tels que des normes inapplicables et déconnectées des réalités des exploitations, imposées en France mais non effectives dans d’autres pays qui profitent de fait d’un avantage concurrentiel, à cela s’ajoute le manque de compétitivité des abattoirs français. En outre, la consommation de viande ne cesse de baisser en France depuis 1998. Dans le lait, la dérèglementation européenne pèse à plein et la filière n’a pas été soutenue face à la concurrence des laits à bas prix importés massivement depuis quelques mois. Enfin, les intermédiaires ne jouent pas leur rôle et continuent de prendre des marges qui ne sont pas redistribuées aux producteurs qui ne cessent de s’appauvrir.

Le désarroi du ministre de l’Agriculture qui a d’abord refusé de se rendre à Caen était palpable sur les chaînes de télévision. Son revirement de dernière minute face à la colère des agriculteurs, notamment des plus jeunes, endettés sans espoir d’avenir, est intervenu trop tard. Son refus de se rendre sur le terrain, alors que la crise explosait, au prétexte qu’il manquait d’informations, qu’il attendait un énième rapport, et qu’il refusait de se voir imposer une date et un lieu de rendez-vous ne peut qu’être perçu comme un signe de plus de dédain à l’égard d’une profession oubliée et pourtant essentielle.

Quant aux mesures proposées par le gouvernement, elles ont déçu les agriculteurs. Elles prévoient des reports d’échéances de charges et d’impôts, une garantie sur des prêts de la part de la BPI à hauteur de 500 millions, pour les exploitations en situation particulièrement critique le Fonds d’allègement des charges est porté de 8 à 50 millions d’euros, la taxe sur le foncier non bâti sera effacée et le gouvernement procèdera à un remboursement anticipé de TVA à hauteur de 150 millions d’euros. Le gouvernement a également décidé de favoriser la consommation française dans les établissements publics mais avec un effet qui ne pourra se sentir qu’à l’issue des contrats pluri-annuels en cours. La COFACE garantira l’exportation de viande bovine en Grèce et la répression des fraudes va se mobiliser sur les contrôles du logo « viande française ». Enfin, le gouvernement va accompagner plus volontairement les efforts sur la méthanisation.

Un plan peu ambitieux au final et qui ressemble aux précédents : beaucoup de reports d’échéances comme un pari sur des jours meilleurs mais aucune vision de l’agriculture de demain.  Les effets d’annonce sur le prix à pratiquer dans le panier du consommateur final, n’est pas plus crédible : l’organisation repose précisément sur le refus des Français à payer plus cher, peut-être parce que leur pouvoir d’achat est en berne ? Dans ce contexte, la mobilisation risque de se durcir tant la détresse de certains exploitants est grande et les syndicats pourraient être débordés par une base excédée.

Globalement, cette profession semble inaudible. Le gouvernement désarmé face aux industriels de la transformation, en est réduit à montré du doigt les distributeurs sans apporter de démonstration probante sur la répartition des marges. Quant au ministre, il rappelle qu’il a effectué plus de 200 déplacements en région…

Le gouvernement a pourtant pris des décisions, notamment en matière environnementale, qui pèsent lourdement sur les éleveurs porcins, pourquoi ne pas les adapter ? S’agissant des dettes, des solutions à long terme de désendettement peuvent et doivent être mises en place au lieu de reporter à plus tard des échéances insurmontables. Une nouvelle relation entre les différents acteurs de la filière doit être imaginée, qu’attend-on pour se mettre autour de la table ? Enfin, et il s’agit peut-être du coeur du sujet, l’organisation des exploitations et des filières devrait être revue, est-il soutenable de continuer de passer sous silence l’inadaptation de notre agriculture aux marchés ?

C’est un modèle qui doit être revu mais pour y parvenir le dialogue et la volonté politique doivent être rétablis. Un préalable indispensable.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Effectuez votre « Diagnostic Lobbying »

Le calme de l’été est le bon moment pour préparer la rentrée et envisager de nouveaux territoires de création de valeur. Et si vous en profitiez pour effectuer votre « Diagnostic Lobbying » ?

Méconnu en France, voire suscitant la méfiance, le lobbying est pourtant un formidable outil pour créer de la valeur. Il permet de travailler sur l’image de l’entreprise, de lui ouvrir de nouvelles sources de chiffre d’affaires, parfois également de peser sur les réglementations qui, habituellement, pèsent sur elle…

Nous avons mis en place une interface gratuite, confidentielle et très opérationnelle, qui permet au dirigeant d’entreprise de procéder à une évaluation rapide de ses besoins en la matière et de poser les première pierre d’une démarche d’influence.

Essayez « Diagnostic Lobbying », cet outil pourrait bien vous ouvrir de nouveaux horizons.

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Présidentielle 2017 : Nos 10 conseils lobbying

2017 est l’année du rendez-vous électoral majeur de notre Vème République : l’élection présidentielle. Elle sera suivie des élections législatives qui donneront (ou pas) au nouveau Président de la République les marges de manoeuvre nécessaires à la mise en place de son programme. Nous vous proposons, cette semaine, 10 conseils lobbying pour faire entendre votre voix dans la constitution des programmes électoraux en préparation.

Ne tardez pas, c’est maintenant que cela se passe

Les élections présidentielles et législatives semblent encore loin, certains hésitent à travailler leurs argumentaires dès à présent. Grave erreur. Les équipes de campagne sont en place. Les premières contributions commencent déjà à être publiées, certes dans l’indifférence générale, mais ce qui vous intéresse ce n’est pas le grand public mais bien les candidats aux élections. Il est donc temps de vous y mettre, et dès le quatrième trimestre de 2015 de faire connaître vos propositions aux candidats et aux équipes de campagne.

Ne vous fiez pas à vos idées

La première règle est, bien entendu, de ne pas défendre vos propres idéaux, donc pensez à vous adresser à tous les partis politiques, notamment ceux qui sont susceptibles de gouverner et leurs alliés proches. Les programmes gouvernementaux se construisent, parfois, sur la base de consensus entre des projets qui peuvent être différents au départ. Il convient donc de vous adresser à l’ensemble de l’échiquier politique et de prendre en considération les différents courants des partis politiques.

Les élections ne sont pas jouées d’avance

Attention aux à priori sur l’issue des élections. Il est connu, qu’en la matière, les sondages peuvent se tromper et que les campagnes peuvent révéler des candidats ou, au contraire, en disqualifier d’autres. Là encore, soyez agnostique, pas de favoritisme, chaque camp, chaque candidat est intéressant.

Priorisez vos demandes

Surtout évitez la longue liste de réformes ou d’aménagements réglementaires, favorisez plutôt une thématique forte pour vous et communiquez autour de celle-ci. Plus votre demande sera claire, forte, argumentée, et en lien avec un intérêt politique, plus vous aurez de chances d’être entendus. Travaillez également, en amont, les arguments de vos adversaires et levez-les dans vos argumentaires. Enfin, essayez de vous mettre à la place du candidat et envisagez vos propositions pour qu’elles soient intéressantes en terme de retombées politiques ou médiatiques.

Tenez compte des éventuelles primaires

Les deux grands partis de gouvernement sont devenus adeptes des primaires. Les Républicains, probablement avec leurs alliés du centre, vont les expérimenter pour la première fois en novembre 2016, le PS, quant à lui, devrait y échapper, son candidat étant Président sortant. Là encore, travaillez chaque écurie, identifiez des interlocuteurs proches de vos préoccupations dans chaque camp. Il s’agit de ne laisser passer aucune chance de vous faire entendre. Même si le PS ne devrait pas organiser de primaire, cette possibilité n’est pas encore tout à fait exclue, identifiez donc celles et ceux qui seront en capacité de jouer un rôle si le parti décidait de ne pas forcément désigner le Président sortant comme candidat naturel en 2017.

Travaillez votre lobbying territorial

Vous êtes une PME ? Une Fédération professionnelle ? Un groupe avec des implantations en région ? Alors, adressez-vous aux élus implantés à proximité de vos installations ou de vos adhérents. Parmi ces élus, identifiez ceux qui sont proches de candidats déclarés ou putatifs et communiquez leur vos argumentaires. Plus un élu est proche de vous, notamment sur le plan géographique, plus il sera à votre écoute, alors profitez-en !

Identifiez vos interlocuteurs

Tous les moyens sont bons pour identifier les relais qui vous aideront à faire passer vos messages. Épluchez la presse, regardez les positions des parlementaires que vous connaissez au sujet de tel ou tel candidat, scrutez les organigrammes des partis politiques, investissez les réseaux sociaux afin de repérer celles et ceux qui participent activement aux différents staffs de campagne.

N’écoutez pas les cassandres

Dans votre entourage, y compris proche, vous aurez toujours des amis, collaborateurs, adhérents pour décrire la politique comme un monde « pourri », « décalé », « sans intérêt » etc. Ne vous préoccupez pas de ses avis négatifs et porteurs de deux effets néfastes : la procrastination et l’agressivité. Les intérêts sont nombreux à s’exprimer, les demandes auprès des politiques sont multiples, toutes ne prospèrent pas, mais le travail et la persévérance finissent toujours pas payer. Les politiques ont besoin de vous afin de mieux comprendre le monde de l’entreprise, et les entrepreneurs sont encore trop peu nombreux à entamer une véritable démarche d’échange et de propositions. Distinguez-vous des aigris et populistes de tout poil et soyez porteur des valeurs positives de l’entreprise, vous serez étonné du résultat.

N’hésitez pas à être créatif 

Les argumentaires destinés aux politiques sont rarement originaux et utilisent à peu près toujours les mêmes codes. Même s’il est difficile d’imaginer que le monde politique soit Rock & Roll il n’en reste pas moins sensible à l’originalité et à la créativité. Il ne faut donc pas hésiter à faire preuve d’imagination dans le fond et la forme de vos propositions. Ne l’oubliez pas, une nouvelle génération de candidats apparait, notamment grâce aux primaires, ils sont plus jeunes, plus ouverts, déterminés également à s’imposer dans une Vème République pétrie de codes et de traditions politiques un peu surannés dans un monde désormais numérique. Profitez de cette évolution et emparez-vous des possibilités qu’elle vous offre. Créez la différence, suscitez la sympathie. Et nous pourrions vous démontrer que c’est possible quelque soit votre secteur d’activité.

Ne vous découragez pas

Plus les échéances approcheront, moins les équipes des candidats seront intéressées par vos propositions car le temps de la campagne active sera venu. Mais surtout ne vous découragez pas. Il faudra marteler vos messages, vous pourriez être surpris des effets d’une action menée avec ténacité sur la durée.

Nous espérons que ces 10 conseils vous aideront à mettre en place vos actions de lobbying et à profiter de la fenêtre que constituent les élections de 2017 pour faire entendre la voix de votre entreprise ou de votre Fédération professionnelle. Lancez-vous !