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Catégorie : Lobbying

Lobbying : L’humour de Uber

BFMTV révèle un aspect original des méthodes de lobbying de Uber en Angleterre. Visée par de nouvelles mesures de l’autorité de régulation londonienne des transports, la société américaine fait le choix de filmer ses clients en caméra cachée pour tourner en ridicule la nouvelle règlementation.

Le régulateur anglais souhaite imposer à Uber un délai d’attente de 5 minutes entre la prise de commande sur internet des clients et le début effectif de la course. Alors, Uber a décidé de soumettre les effets de la mesure « en direct » à ses clients sans les informer qu’ils étaient filmés. Cela donne des situations plus cocasses les unes que les autres qui tournent en dérision l’initiative anglaise.

L’agence Creature à l’initiative de cette campagne originale de lobbying intitulée « Que se passe-t-il  quand vous faites attendre Londres ? » soumet les clients du géant du VTC mondial à des attentes proposées par les chauffeurs sous différentes thématiques : jouer, écouter de la musique, faire des tours de quartiers, effectuer des gestes au ralenti etc.

Un petit moment de détente mais également une campagne virale réussie à voir dans la vidéo ci-dessous.

Les clients anglais de Uber filmés en caméra cachée

Lobbying : Misez sur les primaires

(Un extrait de notre dernier Cahier Experts)

Les deux grands partis de Gouvernement sont devenus adeptes des primaires.

Les Républicains, probablement avec leurs alliés du centre, vont les expérimenter pour la première fois les 20 et 27 novembre 2016.

Le PS, quant à lui, devrait y échapper, son candidat étant le président sortant.

Là encore, travaillez chaque écurie et identifiez des interlocuteurs proches de vos préoccupations dans chaque camp. Il s’agit de ne laisser passer aucune chance de vous faire entendre. Même si le PS ne devrait pas organiser de primaire, cette possibilité n’est pas encore tout à fait exclue (été 2015) ; identifiez donc celles et ceux qui seront à même de jouer un rôle si le parti décidait de ne pas forcément désigner le président sortant comme candidat naturel en 2017.

D’une manière générale, pour ce qui concerne les primaires, chaque candidat est important et doit faire l’objet d’une approche spécifique. Souvenez-vous du résultat de Manuel Valls de 5,63 % à la primaire socialiste de 2011 : peu nombreux étaient ceux à parier sur lui. Son parcours peut les amener à regretter, aujourd’hui, leur dédain de l’époque…

La politique est d’autant plus complexe et imprévisible que les enjeux se déroulent au plus haut niveau, ce qui est le cas de l’élection présidentielle. Il ne faut jamais l’oublier.

Ainsi, en 2016, tous les candidats déclarés à la primaire organisée par Les Républicains et le centre devront être identifiés, contactés, si possible rencontrés, et devront également disposer de vos arguments. Il suffit que l’un d’eux accepte de porter vos demandes pour que celles-ci puissent, le cas échéant, être intégrées dans un programme présidentiel. Ne sous-estimez aucun « petit » candidat : ils sont tous importants et seront tous (ou presque) amenés à jouer un rôle dans l’éventuelle future majorité. Une primaire sert également à peser et à compter ses troupes. Au-delà du résultat final, elle est l’occasion d’identifier des talents et de révéler des personnalités.

À gauche, il n’est pas acquis qu’une primaire ait lieu, même si certains la revendiquent. Préparez-vous comme si elle devait se dérouler et préparez-vous également à engager un travail sur tous les candidats éventuels de la gauche. Dans le contexte très particulier du Parti Socialiste, dont le président de la République est issu, les postulants auront mûri leur candidature et auront vraisemblablement un message assez différent du sortant à porter. Il conviendra de ne pas les négliger, car leur ambition sera de peser dans le prochain Gouvernement en négociant âprement leur ralliement.

Au PS, le point de rupture entre les courants se situe, bien souvent, autour du traitement social du chômage et de la gestion du monde économique. Celui-ci est encore considéré par certains comme hostile et, par nature, peu enclin à adopter des comportements vertueux à l’égard des salariés. Dans ce contexte, les « frondeurs », notamment, influeront vraisemblablement sur la mise en place du programme du prochain quinquennat.

Pour chaque camp, une cartographie précise des candidats aux primaires devra être réalisée : elle identifiera leurs prises de position, leurs soutiens et les éléments déjà connus de leurs programmes.

Mathieu Quétel, président de Sountsou et auteur des Cahiers Experts.

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Lobbying : les 4 mesures décapantes des entrepreneurs

Les entrepreneurs sont particulièrement mobilisés en ce début d’année après l’annonce du président de la République, le 31 décembre, d’un « vaste plan contre le chômage ». Le monde de l’entreprise craint en effet un nouveau train de réformettes plus destinées à la communication qu’à la véritable efficacité de terrain. 

Les premières précisions autour du projet de François Hollande en matière de lutte contre le chômage pour 2016 ne sont pas de nature à véritablement rassurer les entreprises : quelques aides sur certaines charges assorties d’un programme de formation qui permettra surtout de sortir 500.000 chômeurs de plus des statistiques officielles.

Alors, Pierre Gattaz a décidé de passer à l’offensive et a rappelé dans la presse les propositions du Medef en ce qui concerne la lutte contre le chômage. Elle peuvent sembler radicales si on les compare aux projets du gouvernement mais pourraient bien tracer une ligne d’objectifs dans la perspective de la présidentielle de 2017.

Le patron des patrons proposent donc l’adoption « d’une loi d’urgence contre le chômage » construite autour de quatre mesures dont l’ambition serait de « changer radicalement la donne ».

La création des CDI sécurisés qui prévoient en amont les conditions de la séparation serait de nature à rassurer les chefs d’entreprise avant l’embauche. La barémisation des indemnités prud’homales vise le même objectif. La troisième mesure proposée par le Medef est encore plus audacieuse, elle prône la mise en place d’un dispositif « zéro charge » sur « les embauches de salariés dans les PME de moins 250 salariés, et sur les alternants dans toutes les entreprises ». Enfin, la quatrième mesure concernerait plus particulièrement la formation avec la création d’un contrat de professionnalisation   « simple d’accès et sans condition préalable de diplôme ».  Il serait payé au SMIC avec une partie prise en charge par l’Etat.

Ces propositions patronales étaient déjà détaillées dans « l’état d’urgence contre le chômage » présenté par le Medef le 15 décembre. Elles prennent un relief particulier avec les décisions d’ores et déjà prises par Laurent Wauquiez en Rhône-Alpes-Auvergne.

Présidentielle : les entrepreneurs doivent déjà agir

Cette tribune a été publiée dans Le Journal des Entreprises du 6 janvier 2016.

Les élections régionales viennent à peine de s’achever que, déjà, pointe la perspective de l’élection présidentielle. Les états-majors se mettent en place et, à droite comme à gauche, les programmes commencent désormais à se construire. Un moment idéal pour que les entrepreneurs fassent entendre leur voix.

Le choc des élections régionales des 6 et 13 décembre, avec un Front National au plus haut, a sonné comme une alerte rouge pour les partis politiques et leurs responsables. Il est probable que la physionomie des élections à venir en soit changée.

En tout cas, immédiatement après les régionales, les appels à une «union nationale» transpartisane afin de mettre en oeuvre une action commune et concertée contre le chômage se sont succédés. Le Président de la République a finalement fait le choix de mettre en place de nouvelles mesures à partir des nouveaux exécutifs régionaux, dont le développement économique et la formation sont déjà des missions naturelles.

Cette remise en question par les électeurs d’un personnel politique qui apparaît dépassé par la situation crée une ouverture également pour le monde de l’entreprise qui aurait tort de ne pas la saisir pour faire enfin entendre sa voix, cela suppose une véritable mobilisation pour que des réformes en profondeur puissent être engagées à partir de 2017.

Car, ne nous trompons pas, à un an de la présidentielle, il est peu probable que les mesures que le gouvernement s’apprête à prendre soient de nature à répondre aux causes de la situation économique atone de la France. Alors que faire ?

D’une façon générale, les entrepreneurs sont assez décontenancés face au comportement des élus à leur égard, ils estiment que les décisions publiques sont déconnectées des réalités économiques. Il est vrai que l’entreprise semble trop souvent considérée comme suspecte de turpitudes qui nécessiteraient un empilage de règles plus contraignantes les unes que les autres.

Cette campagne électorale, qui va se décomposer en plusieurs phases, dont la primaire à droite et la recherche d’union à gauche, est une formidable opportunité pour faire entendre la voix du monde de l’entreprise. Encore faut-il que les entrepreneurs se mobilisent et posent des propositions concrètes qui pourront être reprises dans les programmes des uns et des autres.

En effet, une telle démarche suppose une organisation quasi-militaire pour être efficace : sélectionner et hiérarchiser les demandes, mettre en place une cartographie des staffs de campagne, créer les argumentaires adaptés, enfin déployer la stratégie de conviction sur l’ensemble des supports susceptibles d’atteindre les candidats.

Un peu de travail, pour un objectif qui en vaut la peine : faire en sorte que l’entreprise soit enfin mieux comprise des décideurs politiques.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

 

Lobbying : Les ONG au coeur de la COP 21

La COP 21 n’accueillait pas que des membres officiels des différents gouvernements. Plus de 10.000 observateurs dépêchés par les organisations non gouvernementales (ONG) ont veillé pendant toute la durée de la conférence à ce qu’un accord satisfaisant soit trouvé. Ils ont déployé un lobbying à la fois original et efficace.

Hors de question de laisser les Etats seuls à la manoeuvre au Bourget pendant la durée de la COP 21. Un intense lobbying des défenseurs de l’environnement a donc été déployé afin de veiller au respect des objectifs et des enjeux fixés en préambule de la conférence internationale. Pas moins de 10.000 observateurs d’ONG diverses arpentaient les couloirs et les salles de débats afin de veiller au bon comportement des négociateurs et de pointer du doigt les tentatives de dérives.

Chaque soir, un jury, composé de membres des ONG se réunissait afin de décerner un « Fossile » aux Etats qui se comportaient mal au cours de négociation ou un « Rayon » (plus rare) aux Etats qui, au contraire, faisaient avancer les négociations dans le bon sens.

Mais les 950 organisations représentées et réunies au sein du Climate Action Network (CAN) ont également multiplié les rencontres informelles, les distributions de verbatims ou les participations aux débats publics afin de tenter d’influer in extremis sur les ultimes arbitrages. Une action du CAN engagée de longue date et dont la COP 21 n’est que le point d’orgue.

En effet, les membre du CAN ont engagé des actions de lobbying de fonds dans leurs pays respectifs depuis de nombreux mois voire de nombreuses années et ils ont souhaité achever la séquence par une forte présence lors de cette conférence jugée déterminante.

Ce lobbying de terrain s’est également traduit par des actions organisées à partir du Bourget dans chaque pays. Les représentants présents à Paris envoyaient chaque jour des messages aux militants de leurs pays respectifs afin que ceux-ci mobilisent les opinions sur place pour faire pression sur leurs dirigeants sur les sujets sur lesquels ils refusaient d’avancer.

Une action de lobbying coordonnée au niveau mondiale dont la base a été Paris pendant toute la durée de la COP 21.