L’actu

Catégorie : Lobbying

En route pour 2017 ! 

Les élections régionales sont désormais derrière nous, le temps est venu de se lancer dans la bataille des présidentielle et législatives de 2017 qui restent très ouvertes et que les entrepreneurs ont tout intérêt à investir.

Dans quelques semaines la nouvelle loi Macron NOE sera annoncée dans le détail mais elle ne permettra pas de réparer des années d’errements au cours desquelles les entreprises et les entrepreneurs ont été mis à dure épreuve.

Heureusement, les états majors se mettent d’ores et déjà en ordre de bataille afin de préparer les échéances électorales de 2017 qui rebattront nécessairement les cartes même si elles n’aboutissent pas à un changement de majorité.

À partir de maintenant, les entrepreneurs ont tout intérêt à travailler sur leurs propositions et à les rendre publiques afin de participer activement au débat démocratique. Plus leurs idées seront intégrées en amont dans les programmes électoraux, plus elles auront de chance d’être réellement appliquées.

Qu’on ne me dise pas que ce travail est inutile, que les politiques n’écoutent rien etc. Le choc de ces élections régionales laisseront durablement des traces et pourrait également permettre, dans tous les états majors, l’émergence de nouvelles têtes plus modernes et sans doute plus réformatrices que par le passé. Il s’agit donc pour le monde de l’entreprise de se saisir de cette ouverture inespérée pour faire avancer ses idées.

D’un autre côté, les entrepreneurs devraient comprendre que les décisions politiques pourraient encore être pires que ce que nous vivons depuis des années. Certains programmes économiques apparaissent fortement déconnectés de toute réalité voire dangereux pour les affaires.

Il convient donc de se mettre rapidement au travail, les échéances arriveront vite et les états majors ne vont pas attendre les bras croisés.

Les différents courants internes à la majorité de gauche vont s’exprimer et des axes stratégiques pourraient être arrêtés plus vite que prévu afin de mener la bataille sur la durée avec une légitimité retrouvée. L’enjeu pour le président de la République est désormais de réunir la gauche pour espérer être présent au second tour.

Du côté de la droite, on peut imaginer que le calendrier de la primaire puisse être accéléré afin que les dégâts qu’elle ne manquera pas de causer aient un moindre impact sur l’issue du scrutin de 2017. Une étape décisive s’ouvre pour l’opposition qui pourrait aboutir à des règlements de compte sanglants.

Au cours des premières semaines de 2016 commenceront à se dessiner des schémas pour les principaux partis et il sera donc temps de participer à la construction des programmes des uns des autres.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Auteur de la Collection Les Cahiers Experts, le nouveau numéro « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » est disponible en téléchargement ici.

Le lobbying, moteur de business 

Le lobbying a souvent une mauvaise image parce qu’il est trop vu au travers des méthodes peu scrupuleuses de certains grands groupes, décrites et amplifiées par les médias. En réalité, le lobbying est un fabuleux outil au service de l’entreprise.

Les tonitruantes enquêtes de certains médias sur les colossaux investissements de groupes multinationaux à Bruxelles, par exemple, pour peser sur les décisions publiques donnent une image fausse des relations institutionnelles. Les campagnes à coup de millions en direction des politiques, les échanges de postes de responsables qui passent sans vergogne du public au privé ou du statut d’élus à celui de défenseurs des entreprises vis à vis desquelles ils avaient à légiférer n’incitent pas à envisager de fréquenter ce sulfureux milieu aux méthodes discutables et coûteuses.

C’est un tort. D’abord parce que le lobbying ce n’est pas cela. Il s’agit avant tout d’un outil au service de la démocratie qui doit permettre aux acteurs publics de se forger une opinion sur un sujet avant de prendre une décision. Il s’agit également d’un outil au service des entreprises pour alerter sur des situations qui peuvent être méconnues des politiques. Le lobbying permet aux acteurs du monde économique de mettre en avant leurs intérêts et de faire en sorte qu’ils soient pris en considération, quelle que soit leur taille.

Les élus évoluent, une nouvelle génération souhaite être en relation avec le monde de l’entreprise mais elle est exigeante et demande le respect de son indépendance ainsi que de la clarté et de la transparence dans l’information qui lui est donnée. Le « lobbying à la papa » qui continue, certes, de se pratiquer, a tendance à laisser la place à des relations institutionnelles basée sur le respect et la conviction.

Le lobbying est créateur de valeur pour l’entreprise car il lui permet de gagner en visibilité. Il est également son avocat auprès de la puissance publique, à tous les échelons. Prendre le temps de s’y intéresser, c’est se poser des questions stratégiques sur l’entreprise, son avenir, ses ambitions, de poser des objectifs et les moyens de les atteindre.

Un lobbying respectueux, qui ne cherche pas à tromper les élus mais à convaincre peut être mis en place. D’une certaine manière, la révolution numérique impose cette remise en question comme elle rend indispensable aux entreprises de se saisir de cet outil pour être mieux entendues et comprises de la puissance publique.

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Les 5 propositions des entrepreneurs

400 entrepreneurs, originaires des pays les plus puissants du monde se sont réunis afin d’adresser à leurs gouvernements respectifs des propositions concrètes pour créer un cadre plus favorable à l’économie et l’entrepreneuriat.

La France a accueilli, le 10 décembre, la 8ème Conférence Annuelle des Entrepreneurs, l’occasion pour la délégation française du G20 YEA (Young Entrepreneurs Alliance) de présenter ses recommandations au gouvernement. Ce sont donc 22 recommandations réparties en 5 propositions qui ont été transmises.

La première proposition vise à « réformer en profondeur le droit du travail », en réservant plus de place au contrat de travail et en favorisant les accords d’entreprise pour l’emploi, le temps de travail ou les salaires.

La seconde proposition ambitionne de « simplifier le contrat de travail », cela passerait par une refonte du code du travail, un projet d’ailleurs lancé par le gouvernement mais dont les objectifs apparaissent à ce stade peu prometteurs d’évolution notable.

La troisième proposition invite à « concevoir un environnement fiscal et règlementaire propice à la croissance des entreprises et à la création d’emploi », avec une réduction de la fiscalité, notamment sur le travail, la mise en place d’un taux d’impôt réduit pour les jeunes entreprises ou encore la création d’un crédit d’impôt fonds propres pour les PME.

La quatrième proposition promeut une « adaptation de l’enseignement et de la formation à trois impératifs : développement d’une culture entrepreneuriale, ouverture vers la mondialisation et adaptation des compétences professionnelles aux besoins des entreprises ».

Enfin, les entrepreneurs proposent de « réorienter une plus grande partie de l’épargne (notamment salariale) vers l’économie réelle au travers de « fonds de pension à la française » permettant aux entreprises de bénéficier de capitaux long terme ».

Vers un lobbying entrepreneurial plus offensif ? 

Ces dernières semaines sont marquées par une forme de regain d’intérêt des entrepreneurs à l’égard du politique. Nous vivons un instant démocratique propice à cette mobilisation puisque les élections régionales ouvrent la voie vers la présidentielle puis les législatives de 2017. Néanmoins, il semblerait que la posture des chefs d’entreprise soit un peu plus offensive qu’auparavant.

Il y a un an à peine, les patrons de PME envahissaient les rues de France pour crier leur ras le bol face aux différentes mesures fiscales et administratives qui ne cessent de s’amonceler et de peser sur leur activité, donc sur celle de notre pays. L’opération (risquée) organisée par la CGPME et qui portait le joli nom de « CadenASSEZ » fut un succès et 2015 fut marquée par un infléchissement de la politique économique du gouvernement, même s’il reste insuffisant.

La campagne des régionales a été émaillée de prises de position des entrepreneurs qui ont multiplié les propositions aux candidats pour que les 13 nouvelles régions accompagnent mieux leurs tissus économiques. Medef et CGPME ont rivalisé de livres blancs pour inciter les têtes de listes à une prise de conscience d’autant plus nécessaire que l’économie est une véritable compétence régionale.

Certes, à chaque élection les entrepreneurs formulent des idées mais cette fin d’année 2015 est incontestablement marquée par une plus grande visibilité médiatique et une moindre retenue de leur part, même si leur présence sur les listes aux régionales reste bien décevante.

La fin de campagne du premier tour avec la sortie du bois de Pierre Gattaz au sujet du projet économique du Front National est loin d’être anodine. Les entrepreneurs ne sont généralement pas friands de politique et ils rechignent d’autant plus à des postures partisanes publiques. Pendant plusieurs semaines, des frémissements se faisaient sentir du côté du monde de l’entreprise du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, des voix se faisaient timidement entendre pour alerter sur les risques d’une prise de pouvoir de Madame Le Pen à la tête du Nord.

Il y a quelques semaines, le jeune patron de la CGPME Picardie a tenu des propos fermes dans les médias locaux et régionaux mais sans réelle visibilité nationale. Le 1er décembre Pierre Gattaz, Président du Medef décidait de monter au front et de dénoncer une politique économique du FN proche voire identique à celle du Front de Gauche. Un pas considérable pour un mouvement patronal aussi important.

Monsieur Gattaz a bien veillé à limiter son propos au champ économique mais cette prise de parole publique et libre constitue une nouveauté. Il est déjà presque trop tard pour ces régionales 2015, le second tour va se jouer dans quelques jours. En ce qui concerne la présidentielle, le temps est venu de concrétiser cette approche plus offensive par une participation active et volontariste dans la construction des programmes des différents candidats.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Auteur de la Collection Les Cahiers Experts, le nouveau numéro « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » est disponible en téléchargement ici.

TNT : l’ardent lobbying des chaînes d’info

L’information sur la TNT gratuite est au coeur de vastes opérations de lobbying où tous les coups sont permis, si TF1, Nextradio et le groupe Canal sont aux avant-postes, les patrons du service public ne sont pas les derniers à se mobiliser.

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) devrait rendre sa décision quant au passage sur la TNT gratuite de LCI et de Paris Première d’ici la mi décembre a annoncé au Figaro son Président, Olivier Schrameck. Très remonté, Alain Weill dénonce une menace qui pèserait sur BFM TV dans le cas où LCI passerait en gratuit à cette occasion. Or, la chaîne info de TF1 n’a jamais été aussi proche d’obtenir satisfaction de la part du CSA.

Le patron de Nextradio (groupe qui contrôle BFM TV) dégaine la menace à l’emploi et annonce par voie de presse qu’il serait prêt à supprimer une centaine de postes en cas d’arrivée sur la TNT gratuite de LCI. Il estime en effet que les ponctions publicitaires générées par LCI ainsi que son audience potentielle en gratuit mettraient en question le modèle économique de la « première chaîne info de France ». Il sous-entend également être la cible d’une cabale politique, le pouvoir en place chercherait à l’affaiblir car son traitement de l’information ne conviendrait pas en haut lieu. Il cite en exemple, le récent passage de la ministre du Travail au micro de Jean-Jacques Bourdin qui s’est révélé désastreux.

De son côté, LCI ne manque pas d’arguments. Il s’agit de la chaîne info la plus ancienne, TF1 a d’ores et déjà renoncé aux synergies de groupe en matière de publicité et de promotion, au moins pour un certain temps et le Conseil de la concurrence est moins critique sur ce passage dans la TNT gratuite qu’en 2014. il faut dire que le contexte concurrentiel a été quelque peu modifié, et cette fois c’est Alain Weill lui-même qui est à la manoeuvre.

En annonçant, au début de l’été, le rapprochement de Nextradio et d’Alice, la filiale média du milliardaire Patrick Drahi, le dirigeant de BFM TV s’est mis dans une situation délicate puisque cette alliance modifie considérablement le périmètre de son groupe. Difficile pour lui de prétendre aujourd’hui n’être qu’un petit groupe indépendant menacé face aux géants de l’audiovisuel… En outre, ses attaques à répétition contre le CSA le font apparaitre comme bien ingrat à l’égard de l’Autorité de régulation qui lui a permis en quelques années de construire un groupe puissant en obtenant gratuitement des dizaines de fréquences hertziennes en télévision et en radio.

Du côté du service public, la mobilisation est également totale pour promouvoir la création d’une nouvelle chaîne d’information. Si la présidente de France Télévision, Delphine Ernotte, s’est toujours défendue publiquement de revendiquer une fréquence TNT pour ce projet, son confrère de Radio France, avec qui elle s’est associée, a bien fait part devant les sénateurs de son souhait d’obtenir une fréquence hertzienne. Ainsi France Télévision et Radio France se sont partagées les tâches pour un lobbying auprès de leur tutelle par voie de presse et d’auditions au Parlement. Une étrange situation et une méthode qui laisse perplexe lorsque l’on sait que de l’aveu même de Madame Ernotte cette chaîne d’information publique n’est pas financée…

Dans le viseur des deux dirigeants du service public de l’audiovisuel on retrouve la chaîne Numéro 23 sous le coup d’une abrogation d’autorisation d’émettre qu’ils se verraient bien obtenir par préemption du gouvernement. Néanmoins, le dirigeant de Numéro 23, Pascal Houzelot, se bat pour éviter un tel sort et il pourrait leur réserver encore bien des surprises. Madame Ernotte et Monsieur Gallet devraient alors se résoudre à changer de destination l’une des nombreuses chaînes de France Télévision, on évoque déjà France 4.

D’ici le 15 décembre, le CSA pourrait déjà donner l’occasion à Alain Weill de montrer s’il ira au bout de ses menaces.