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Catégorie : Lobbying

Lobbying : 10 conseils pour faire entendre votre voix

Le nouveau numéro de notre Collection Les Cahiers Experts est intitulé « Présidentielle 2017 : 10 conseils pour faire entendre la voix des entrepreneurs ». Nous vous livrons ici le conseil N°4 : « Définissez et hiérarchisez vos demandes ». 

Surtout, évitez la longue liste de réformes ou d’aménagements réglementaires, favorisez plutôt une thématique forte, pour vous, et communiquez autour de celle-ci. Plus votre demande sera claire, puissante, argumentée, et en lien avec un intérêt politique, plus vous aurez de chances d’être entendu. Travaillez également, en amont, les arguments de vos adversaires et levez leurs objections dans vos verbatims. Enfin, essayez de vous mettre à la place du candidat et formulez vos propositions pour qu’elles soient intéressantes en termes de retombées politiques ou médiatiques.

Vaste programme, me direz-vous, mais je n’ai pas prétendu que vous vous lanciez dans une démarche facile.

Afin d’être plus efficace, le mieux est que vous commenciez par lister vos demandes sans retenue, puis que vous les classiez par thèmes, si elles sont nombreuses. Faites, en particulier, le tri des demandes d’ordre général (35 heures, contrats de travail, etc.) et des dispositions qui concernent votre secteur d’activité, voire votre seule entreprise.

Ce premier tri doit vous aider à en établir un second : la hiérarchisation de vos demandes. À l’issue de cette nouvelle étape, vous devez être en mesure de faire ressortir un objectif prioritaire simple et important pour votre activité. Il s’agit, bien entendu, de la situation idéale ; si ce n’est pas le cas, mettez l’accent sur la présentation de vos propositions.

Il est également recommandé de travailler sur des demandes hiérarchisées différemment en fonction de vos interlocuteurs. On sait que les candidats écologistes ne vont pas être sensibles aux mêmes arguments que les socialistes ou les candidats de droite : jouez-en dans votre approche. N’oubliez pas, votre priorité est que vos demandes et propositions soient prises en compte dans les programmes des candidats ; à vous de faire en sorte que ce soit possible.

Voyez, ensuite, si d’autres entrepreneurs sont porteurs des mêmes demandes ou propositions que vous ; si c’est le cas, contactez-les. En effet, certaines filières peuvent avoir des besoins proches ; les syndicats patronaux ou les fédérations professionnelles peuvent également être porteurs de propositions transverses. Utilisez-les et, d’une façon générale, empruntez tous les canaux disponibles pour faire prospérer vos axes de travail.

Dans l’idéal, à l’issue de cette phase préparatoire, vous devez disposer d’un document écrit qui contienne l’ensemble de vos propositions avec une mise en avant spécifique pour votre demande prioritaire. Cet outil doit être doublé de verbatims spécifiques en fonction de vos interlocuteurs, de leur positionnement à l’égard de vos problématiques, de leur sensibilisation ou pas à vos spécificités. Chaque rendez-vous doit faire l’objet d’un travail de préparation. N’oubliez pas : rigueur et précision sont vos alliées.

Enfin, vous aurez des contradicteurs. Intéressez-vous à eux, qu’ils soient des concurrents identifiés ou les personnalités politiques auxquelles vous vous adressez, et qui peuvent ne pas être sensibles du tout à vos attentes. Il peut également arriver que ces dernières défendent une approche radicalement différente de la vôtre. Là encore, c’est le travail qui fera la différence. Vous devez maîtriser leurs arguments et être prêt à répondre point par point. Il s’agit d’expliquer et de convaincre. N’hésitez pas à illustrer vos propos par des chiffres et des exemples.

Mathieu Quétel

président de Sountsou et auteur des Cahiers Experts.

Procurez-vous notre nouveau Cahiers Experts « Présidentielle 2017 : 10 conseils pour faire entendre la voix des entrepreneurs » en le chargeant gratuitement ici.

Brèves de lobbying

« Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Lobbying virtuel

La CGPME lance une initiative intéressante de manifestation virtuelle des patrons de TPE et de PME contre la surtaxation des CDD. L’objectif de l’organisation est d’inviter les patrons à témoigner sur un site spécifique www.patronsventdebout.fr sur les effets pervers d’une telle taxation. Les patrons ne passent peut-être pas leurs Nuit Debout mais ils sont bien Vent Debout contre cette loi travail qui n’en finit pas de les décevoir. La CGPME investit ainsi l’environnement numérique qui a été utilisé avec brio par les opposants à la première version du texte de Madame El Khomri.

Obama en soutien aux anti-Brexit

La visite à Londres de Barack Obama s’est révélée surprenante. Le président américain a défendu la présence du Royaume-Uni au sein de l’Union Européenne et a pointé les risques encourus en cas de victoire du Brexit. Obama a défendu l’Union Européenne et le traité de libre-échange en discussion avec les Etats-Unis dont il a réaffirmé qu’ils privilégieraient bien entendu les accords avec l’Union Européenne qualifiée de « plus grand partenaire » commercial des américains. Le président américain a surpris mais son opération de lobbying pro-européenne est dans l’intérêt de son pays et de ses industries. Son intervention a été entendue puisque les sondages donnent désormais les tenants d’un maintien de la Grande Bretagne au sein de l’Union largement vainqueurs du référendum. Néanmoins, celui ci n’aura lieu que le 23 juin, d’ici là la campagne sera longue.

Le lobbying commercial sous-marin

L’Australie vient de décider d’entrer en négociations avec la France pour le renouvellement de 12 sous-marins. Un contrat de 34 milliards d’euros pourrait donc être signé dans les prochains mois, il est le fruit d’un lobbying commercial acharné mené par une petite cellule de négociateurs gérée par le ministère de la Défense et la DCNS. Au départ, il semblait quasiment impossible pour la France d’emporter l’affaire mais il a été décidé au plus haut niveau de l’Etat de tenter l’opération de séduction vers les australiens, qui sont éloignés de la France à bien des égards. Cela fait près de deux ans que cette équipe multiplie les opérations de conviction en direction des décideurs australiens afin de les convaincre de choisir la solution française plutôt que les matériels allemands ou japonais. Cette opération pourrait devenir un cas d’école de lobbying commercial : un combat qui semblait perdu d’avance, des concurrents très affutés, des concessions à opérer, des acheteurs très difficiles à convaincre, des enjeux géo-politiques particuliers… Tout le travail des lobbyistes a été de trouver les solutions « gagnantes-gagnantes » pour les deux pays. C’est ainsi que les sous-marins seront assemblés en Australie, leurs systèmes de combat seront américains, néanmoins le contrat devrait permettre de créer ou pérenniser environ 3000 emplois en France et en Australie. Désormais, commence une nouvelle étape de négociation finale extrêmement délicate, c’est parfois sur des détails que de tels contrats capotent.

Le lobbying pro-voiture autonome

Il y a quelques mois Barack Obama a déclaré la voiture autonome comme enjeu majeur pour les Etats-Unis et il a débloqué 4 milliards de dollar afin qu’une réglementation soit rapidement mise en place afin de permettre la circulation de véhicules autonomes. La « Self-Driving Coalition for Safer Streets » est une organisation créée par les principaux acteurs de la voiture autonome afin d’accompagner la mise en place d’une réglementation fédérale. Google, Uber, Lyft, Ford et Volvo s’unissent, malgré la concurrence extrême dans ce domaine pour lancer cet outil de lobbying qui a pour objectif de peser sur l’administration américaine afin d’accompagner l’arrivée de la voiture autonome sur les routes américaines. le site itespresso propose un point très documenté sur ce thème.

Lobbying : des conseils pour les entrepreneurs

L’élection présidentielle de 2017 n’a jamais été si proche. Les équipes de campagne sont en place, elles fourbissent leurs armes et les programmes sont en cours de constitution.

Sountsou publie « 10 conseils pour faire entendre la voix des entrepreneurs », dans la collection Les Cahiers Experts. Un guide de lobbying gratuit et plein d’exemples concrets pour aider les entreprises à peser dans les réformes de 2017.

Téléchargez l’ouvrage ici demandez-nous la version papier par mel.

 

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Faire face au lobbying anti-entreprise

« Lobby or not lobby », l’émission sur l’influence de la Radio des Entreprises (RDE) animée par le journaliste Simon Janvier avec Mathieu Quétel, président de Sountsou, consacre son nouveau numéro au lobbying anti-entreprise qui règne en ce moment en France.

Il est sournois, rampant, il irrigue les émissions, les films et téléfilms ainsi que les réseaux sociaux et la presse, le lobbying anti-entreprise est partout. Les manifestations anti-loi travail, le mouvement Nuit Debout en sont deux exemples dont certains slogans montrent à quel point l’entreprise reste clivante et source de tensions pour certains. Alors que faire ?

Simon Janvier et Mathieu Quétel dressent un état de la situation et proposent des pistes d’action pour que le monde de l’entreprise, par nature assez silencieux, puisse enfin se faire entendre.

L’émission peut-être écoutée ici.

Ras-le-bol du lobbying anti-entreprise !

 

Cette tribune a été publiée dans Le Cercle Les Échos.

Les entreprises sont victimes d’un lobbying anti-entrepreneurial rampant, sournois et dévastateur dont l’ensemble de notre économie paie les effets.  

L’accueil de Pierre Gattaz, président du Medef, lors de l’émission On n’est pas couché sur France 2, par une horde de manifestants issus du mouvement Nuit Debout, n’est que le reflet de l’ambiance anti-entreprise qui règne dans ce pays.

Les manifestants portaient samedi soir des masques représentant des hommes politiques, dont certains sont mêlés à des affaires. Même si ces derniers bénéficient bien entendu de la présomption d’innocence, on voit bien que l’objectif des agitateurs de plateau était de créer un raccourcit entre Pierre Gattaz, présenté comme le représentant des entreprises, et ces responsables afin de les confondre dans le même « Tous pourris » à la mode.

Un lobbying anti-entreprise systématique

Les manifestations autour de la loi travail ont été lancées autour des assouplissements pro-entreprises que le texte était censé poser. Ainsi, les animateurs du mouvement ont cristallisé leur action contre l’entreprise, d’abord avec la pétition de Caroline de Haas, puis avec les manifestations initiées par l’UNEF, enfin par les Nuits Debout. L’entreprise est devenue le bouc émissaire de revendications multiples dont, au final, très peu la concernent directement.

Qu’il y ait des raisons d’être inquiets face à la situation économique voir aux incertitudes de l’avenir, certainement. Mais est-ce le monde de l’entreprise qui creuse le déficit de la France ? Est-ce le monde de l’entreprise qui est responsable de notre incapacité à accrocher la croissance ? Les entrepreneurs sont-ils responsables du record européen de fiscalité qui pèse sur les Français ? Les chefs d’entreprise sont-ils à l’initiative des lourdeurs administratives, réglementaires, fiscales qui rongent notre économie ?

Ce mouvement est une sorte de catharsis autour d’une anxiété collective qui trouve ses sources dans le rejet d’un quinquennat décevant ainsi que dans les craintes suscitées par un avenir incertain qui verra sans doute s’imposer de nouvelles formes de travail. Néanmoins, pendant que quelques milliers de personnes manifestent, que des agitateurs envahissent un plateau et que quelques autres occupent les tribunes médiatiques, des millions de Français travaillent, créent de la richesse, réalisent leur passion. Nuit Debout n’est pas la France. Nous sommes victimes d’un lobbying anti-entreprise systématique et porté par des politiques irresponsables, dont certains sont au pouvoir.

C’est Gavroche dans la rue, les Ténardiers au Medef !

C’est la représentation de l’entreprise et de l’entrepreneur qui est sans cesse caricaturée et déformée. Par nos politiques d’abord, sur le projet de loi travail ce sont bien les entreprises qui sont l’élément clivant du texte. Dans toutes les manifestations, ce sont les « patrons » qui sont montrés du doigt, désignés comme des exploiteurs dont le seul objectif serait de licencier. Le terme « patron » est presque devenu une insulte dans ce pays. L’un des slogan phare des manifestations est « Nous ne sommes pas de la chair à patron ». Voir des jeunes qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise, être si virulents à l’égard de l’entrepreneuriat, c’est à la fois triste et mortifère. Comme si nous étions aux balbutiements de la Révolution industrielle. C’est Gavroche dans la rue, les Ténardiers au Medef ! Incroyable.

Les principaux responsables de cette situation délétère sont les politiques qui utilisent systématiquement les entreprises comme bouc émissaires de leur incapacité à réformer et de leur manque de courage. L’émission Dialogues Citoyens, sur France 2, jeudi dernier, a été l’occasion pour le Président de la République de tenter de renouer avec son électorat, une fois de plus sur le dos des « patrons ». Son échange avec la fondatrice de Envie de fraise, Anne-Laure Constanza a montré la capacité des politiques, y compris au sommet de l’Etat, à utiliser l’entreprise comme faire-valoir. À ce titre les extraits des déclarations de Messieurs Macron, Valls et Hollande qui déclaraient leur « amour » pour l’entreprise étaient bien cruelles.

À une question très concrète de la cheffe d’entreprise sur le temps partiel et la taxation des CDD, il a répondu sans craindre la caricature « vous voyez bien que, dans une société, on ne peut pas  embaucher des personnes, et chacun le comprendra, pour quelques heures », sur les stagiaires « on le sait bien, il y avait des abus, des entreprises embauchaient des stagiaires pour ne pas embaucher, même à temps partiel, des CDD ou des CDI ». Le chef de l’Etat a ainsi judicieusement martelé, tout au long de l’émission que la loi El Khomri visait à aider les salariés. Sans convaincre ni les salariés, ni les entrepreneurs.

C’est tout le paradoxe de la situation, à force de caricaturer le monde de l’entreprise, les politiques ne parviennent plus à réformer, leurs électeurs les renvoient à leurs propres contradictions. Ils paient le prix de leurs promesses. Leurs multiples déclarations à l’emporte pièce pour remporter l’élection explosent face à la réalité et leur reviennent en boomerang.

Il est indispensable que ce lobbying anti-entreprise soit combattu par les politiques eux-mêmes. La campagne présidentielle pourrait être l’occasion d’envisager le monde de l’entreprise dans une approche plus apaisée et de proposer des réformes qui soient réellement mises en œuvre. Il est indispensable que les entrepreneurs prennent toute leur part au débat. Eux aussi devraient se mobiliser.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques