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Catégorie : Lobbying

Brèves de lobbying

Nos « brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Les patrons de TPE préfèrent Macron et Juppé

Un sondage Ifop pour Fiducial montre qu’Alain Juppé est le candidat de droite préféré des patrons de TPE. Ils seraient 40% à choisir Alain Juppé lors de la primaire de la droite et 21% à choisir François Fillon qui opère une remontée surprenante de 10 points en un trimestre alors que Nicolas Sarkozy s’effondre de 18 points et passe à la troisième place avec 17% d’intentions de vote. Bruno Le Maire est l’autre grand perdant de ce trimestre puisqu’il passe à la quatrième place des intentions de vote chez les patrons de TPE. Visiblement le programme économique audacieux de François Fillon a reçu un excellent accueil auprès des entrepreneurs de petites entreprises.

À gauche, Emmanuel Macron avec 50% des intentions de vote creuse l’écart avec Emmanuel Valls (12%), Martine Aubry (7%) et écrase François Hollande, qui ne recueillerait que 6% des voix des patrons de TPE.

Le guide du lobbying citoyen

Avec la loi travail et la pétition lancée par Caroline de Haas, les citoyens ont fait connaissance avec le site change.org. C’est à partir de cette pétition qui a recueilli plus de 1,3 million de signatures, qu’est montée l’opposition de la loi travail qui s’est transformée au fil des semaines en Nuit Debout et en manifestations à travers la France, sans oublier une crise majeure au sein même de la majorité et du gouvernement. Le site change.org vient de lancer un guide du lobbying citoyen afin d’accompagner les citoyens désireux de faire entendre leur voix et de lancer une pétition. Tout y est, la rédaction, les tactiques de promotion, les conseils pour assurer le plus large déploiement sur les réseaux sociaux. Une nouvelle étape dans le lobbying numérique qui, avec la loi travail, vient de connaître un succès sans doute majeur.

Manif chez le patron de la CGPME

La Nouvelle République rapporte un épisode qui pourrait passer pour cocasse. Le 18 mai les manifestants réunis en intersyndicale CGT-FO et FSU à Thouars se sont arrêtés devant l’entreprise de François Asselin au prétexte que celui-ci préside la CGPME. Les manifestants reprochent au « patron des petits patrons » de revendiquer dans le cadre de ses fonctions nationales un temps de travail élargi pour les apprentis et un contrat de travail plus fluide. Autant de « régressions sociales » qui annoncent un « retour à Zola » pour les quelques 80 manifestants.

Appel au CAC 40

Il fallait s’y attendre. La polémique autour des salaires, il est vrai mirobolants, des patrons de PSA et de Renault-Nissan rebondit avec un « appel des 40 au CAC 40 » signé par des personnalités du monde politique et intellectuel. On notera la présence parmi les signataires du patron du PS et du président de l’Assemblée Nationale. Ils proposent que les patrons limitent leur salaire à 100 SMIC maximum soit 1,75 million d’euros par an. Cet appel pointe une « élite économique » qui « entretient un sentiment de chacun pour soi délétère ». Cette initiative, dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle a des relents de récupération politique à bon compte, fait partie de ces postures faciles qui visent à cibler le monde de l’entreprise et ses supposés dérapages. Elle instille une fois de plus l’idée selon laquelle il y aurait une France des patrons qui profiterait d’une vie confortable et « hors sol » par rapport au quotidien des Français. Un appel similaire aurait pu être lancé pour « soutenir les entrepreneurs de France » par exemple. En pleine bérézina de la loi travail, dont quelques uns des signataires sont des acteurs de premier rang, elle sonne comme un échec de plus pour des politiques réduits à des petits coups de communication répétés pour occuper la scène médiatique.

Des policiers démoralisés

Les policiers n’en peuvent plus d’être caricaturés. Présents depuis plus d’un an sur le terrain de l’anti-terrorisme, en première ligne en permanence, ils s’inquiètent de la multiplication des dérapages dont ils sont victimes. Les caricatures les dépeignant en racistes invétérés en casseurs de manifestation et de manifestants aboutissent à une violence de terrain « anti-flics » qui se développe dangereusement. Près de 400 policiers ont été blessés ces derniers mois au cours des manifestations et le chiffre ne fait que grossir. Les scènes de violence à leur égard se succèdent dans un silence assourdissant, leur manifestation du 18 mai avait pour but d’attirer l’attention du public et des politiques sur une situation qu’ils ne peuvent plus supporter. De nombreux parlementaires étaient présents à leur côté lors de leur manifestation.

Le coup tordu de l’URSSAF

L’URSSAF a décidé de s’attaquer à Uber et tente de faire reconnaître les travailleurs indépendants qui travaillent avec la plateforme américaine comme salariés. L’URSSAF demande donc à la plateforme les cotisations non payées et a engagé une procédure pénale pour travail dissimulé. Une démarche qui s’apparente à un lobbying violent pour nier l’existence des auto-entrepreneurs dont le statut est en permanence remis en question par l’URSSAF qui tente de prouver que des liens de subordination existeraient entre les personnes ayant choisi ce statut et les entreprises qui font appel à leurs services. L’URSSAF considère que ce lien de subordination entre Uber et les chauffeurs de VTC est démontré. Elle s’attaque ainsi violemment aux nouvelles formes de travail apparues avec la multiplication des acteurs du numérique qui créent de nouveaux services. Elle nie une réalité économique et sociale en refusant de reconnaître que des centaines de personnes ont créé leur propre emploi, trouvant la solution pour sortir de l’ornière du chômage et du handicap social. Dans le même temps, l’opération « 70.000 entrepreneurs dans les quartiers » est lancée par la mairie de Bagnolet, Pôle emploi 93, la fondation FACE 93 en collaboration avec Uber, Planet Adam, l’ADIE, Rent a Car et Voiture Noire afin de faciliter la tâche à des jeunes gens désireux de devenir chauffeurs de VTC. Un contraste saisissant.

La Banque de France veut plus de réformes

Le Gouverneur de la Banque de France vient d’adresser sa lettre annuelle au président de la République dans laquelle il appelle à une accélération et à une amplification des réformes. La Banque de France note que si elle renoue avec la croissance, la France reste très en retard et très en deçà de la reprise enregistrée chez ses voisins européens. Elle incite le gouvernement à engager des réformes sur l’apprentissage, pour les entrepreneurs et une décentralisation du dialogue social vers les entreprises. Un constat, largement partagé, mais qui rencontre les résistances des spécialistes du lobbying de rue qui bloquent la France actuellement…

Mobilisation contre le salaire des patrons

Le projet de Loi Sapin 2 devrait accueillir un amendement visant à rendre contraignant le vote des actionnaires sur le salaire des patrons. L’affaire autour du salaire de Carlos Ghosn dont le montant avait été retoqué par l’Assemblée des actionnaires avant d’être confirmé par le Conseil d’administration continue de susciter des remous et de permettre à certains parlementaires de s’acheter à faible coût une légitimité auprès d’électeurs choqués par les montants mirobolants de certains salaires. Les entrepreneurs auraient sans doute appréciés une telle mobilisation pour défendre l’entreprise et adopter des réformes mettant enfin un peu de fluidité dans notre droit, au lieu de cela la loi travail est réduite à peau de chagrin suscitant l’ire des salariés et des chefs d’entreprise…

Le luxe ouvrira le dimanche

Les magasins de luxe pourront ouvrir le dimanche dans les zones touristiques internationales (ZTI) créées par la loi Macron. La Fédération française de la couture du prêt-à-porter, des couturiers et des créateurs de mode a confirmé au journal Les Echos avoir trouver un accord avec les syndicats de salariés. L’accord signé par FO, la CFDT et la CGC prévoit de travailler au maximum 26 dimanches par an, sur la base du volontariat avec une rémunération double et la participation aux frais de garde des enfants, ainsi que des ascendants dépendants. Une bonne nouvelle, le fait que les grandes enseignes du luxe soient fermées le dimanche à Paris est un frein à l’attractivité touristique de Paris.

 

Lobbying : comment profiter des élections ?

La France entre dans une période pré-électorale qui constitue une formidable fenêtre pour faire entendre la voix des entreprises. Il faut donc l’ouvrir !

En ce moment les staffs de campagne planchent sur les programmes des candidats et c’est le meilleur moment pour faire connaitre vos positions, voire pour les rencontrer. Néanmoins, prenez soin de préparez vos demandes, de sérier vos priorités et surtout évitez la longue liste de revendications. Veillez également à vous mettre au niveau de vos interlocuteurs qui ne sont pas forcément au fait des subtilités de votre secteur d’activité.

Une période pré-électorale est idéale pour se faire connaître et « bâtir » un réseau d’influence. En effet, quelle que soit l’issue de la primaire en novembre, un grand nombre des soutiens des candidats trouveront un point de chute dans la nouvelle équipe gouvernementale en cas d’alternance. D’autres seront mêmes candidats aux législatives qui suivront l’élection présidentielle. Engager un contact dès à présent ne peut que vous être utile.

Notre « tempo » démocratique va s’accélérer d’ici le mois de janvier et un grand nombre d’entrepreneurs ou de Fédérations professionnelles commettent l’erreur de ne s’impliquer dans la campagne qu’à partir de son lancement officiel. En fait, plus on s’y prend tôt, plus ce travail sera utile et efficace.

Outre la défense de vos préoccupations et, dans le meilleur des cas, la reprise de certaines de vos propositions, c’est surtout votre carnet d’adresse qui s’enrichira grâce à une démarche de lobbying pendant la présidentielle. Les contacts qui seront noués pendant cette période seront précieux tout au long de la prochaine législature et ils vous feront gagner du temps.

Sur le même sujet, je vous invite à charger gratuitement notre Cahier Expert : « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs. »

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

Brèves de lobbying

Nouvelle rubrique dans la Newsroom de Sountsou « Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Encadrer l’usage des drones

Les récents incidents impliquant des drones et des avions de ligne, heureusement sans conséquence ont néanmoins inspirés les sénateurs. Xavier Pintat et Jacques Gautier (LR) ont déposé une proposition de loi, examinée en première lecture au Sénat le mardi 17 mai, visant à « renforcer la sécurité de l’usage des drones civils ». Le texte prévoit la mise en place d’une immatriculation, l’instauration d’une formation aux télépilotes d’aéromobiles et l’obligation d’un signalement électronique et lumineux au delà d’un certain seuil de masse.

Manifs de casseurs

Les opposants à la loi travail se sont lancés dans un combat jusque-boutiste et, malgré le détricotage du texte, continuent de manifester dans la rue. Le problème est qu’ils rencontrent de plus en plus de difficulté à mobiliser , ils sont donc de moins en moins nombreux dans les rues lors des différentes manifestations et on ne voit plus que les casseurs. Ceux-ci se déchaînent et achèvent de décridibiliser un mouvement qui s’essouffle et dont on a du mal à percevoir les attentes.

 

Jean Lassalle avec Nuit Debout

Quelques centaines de manifestants de Nuit Debout ont manifesté devant l’Assemblée Nationale, mardi 10 mai, après l’annonce du recours au 49-3 par le gouvernement. Aux cris de « On emmerde le 49-3 » ou « Assemblée nationale, assemblée du capital », les manifestants ne sont accompagnés que par quelques élus issus du Front de Gauche. Une tête dépasse néanmoins, celle de Jean Vassale, le candidat à la présidentielle, venu soutenir les manifestants et annoncer qu’il votera lui aussi la motion de censure, ce qui n’a rien de surprenant. Ce qui l’est plus c’est la présence d’un député qui a voté pour Nicolas Sarkozy et qui vient de s’émanciper de François Bayrou dans un mouvement qui, le moins que l’on puisse dire, ne défend pas vraiment le même message que lui.

Radicalisation syndicale

La loi travail n’en finit pas de générer des tensions et des récupérations faciles. C’est le cas dans la démarche d’hystérisation engagée par les syndicats, notamment la CGT et SUD-Rail qui se sont lancés dans une sorte de mise en enchère du blocage. La CGT a déposé un préavis de grève reconductible illimité pour les mercredis et jeudis et SUD-Rail un mouvement reconductible sans limitation de durée. L’enjeu entre les deux organisations est leur poids respectif au sein de la SNCF. Chez les routiers, CGT et FO appellent à un mouvement reconductible à partir du 17 mai. La CGT tente de mobiliser les salariés de la mer pour les 17 et 19 mai. D’autres initiatives sont en préparation afin de faire monter la pression sur le gouvernement pour obtenir un retrait de la loi travail.

Motion de censure numérique

L’activiste Caroline de Haas est de retour. Elle est à l’initiative du site www.motiondecensure.fr qui ambitionne de réunir un maximum de Français pour adresser une motion de censure « citoyenne » au gouvernement. En quelques jours le site avait accueilli plus de 100.000 signatures dont celles de 150 personnalités. Cette motion de censure numérique devra dépasser la pétition lancée par la  nouvelle égérie anti-gouvernemental contre la loi travail, soit plus de 1,3 millions de pétitionnaires pour convaincre de son intérêt. Il n’est pas évident qu’elle parvienne à susciter le même engouement.

Difficile défense des abeilles

Le projet de loi Biodiversité en cours de navette au Parlement est l’objet de passes d’armes entre pro et anti-néonicotinoïdes. Ces pesticides sont réputés tuer les abeilles, guêpes et autres bourdons et mettre ainsi en danger la pollinisation. Les députés ont voté l’interdiction de l’utilisation en première lecture mais le Sénat était revenu dessus en première lecture avant de se raviser jeudi 12 mai et de s’orienter finalement vers une diminution progressive de leur utilisation. Dans le cadre du projet de loi, La Fondation Nicolas Hulot pour l’homme et la nature s’est lancée dans une opération de lobbying originale dont le but est de montrer la traduction de la disparition des abeilles dans nos assiettes. Et de décrire les bols du petit déjeuner sans chocolat, nos repas avec beaucoup moins de fruits et légumes, notamment les tomates. La Fondation rappelle également que 30% des colonies d’abeilles meurent chaque année suite à l’utilisation des néonicotinoïdes dans l’agriculture.

Le paquet neutre au Conseil d’Etat

La Seita, filiale du cigarettier britannique Imperial Tobacco vient de déposer un recours au Conseil d’Etat contre le paquet neutre des cigarettes, qui sera obligatoire à partir du 1er janvier 2017. Elle dénonce une « atteinte disproportionnée et inédite au droit de propriété des industriels ».

À Paris, la voiture se mobilise

Dès le 1er juillet, les véhicules immatriculés avant 1997 seront interdits de circulation dans Paris intra-muros, une décision de la municipalité qui révolte les automobilistes. L’Association 40 millions d’automobilistes organise donc la résistance. En effet, une autre décision d’Anne Hidalgo pourrait avoir des répercussions inattendues sur des milliers de ménages franciliens, d’ici à 2020, ce sont tous les véhicules immatriculés avant 2011 qui seront interdits de circulation dans Paris ! Alors l’Association souhaite obtenir de la justice une obligation de la Mairie de Paris de rembourser les automobilistes « victimes » de ses décisions. Elle estime en effet, que la valeur des véhicules concernés va forcément s’effondrer puisqu’ils ne pourront plus circuler dans la capitale.

Le lobbying de la Tech

Les pays se battent pour attirer les investisseurs et les porteurs de projets liés à la technologie. Ainsi Londres investit 200 millions de livres afin de promouvoir son projet Tech City et attirer un maximum de projets et d’investisseurs. La France voit les choses en (moins) grand : 5 millions d’euros par an pour assurer la promotion de la French Tech par le biais de road shows et d’évènements divers afin de séduire les investisseurs étrangers et pour inciter les talents à rester. Alors Emmanuel Macron donne de sa personne et sillonne les différents évènements afin de promouvoir la French Tech, dont il est devenue une icône.

Actions destructrices

Un peu partout en France, les permanences du parti socialistes ou de députés PS sont saccagés par des manifestants opposés à la loi travail. Cette radicalisation semble franchir un degré supplémentaire chaque semaine. La permanence du député socialiste Jacques Cresta ont été envahis par des manifestants, celle de son collègue Laurent Grandguillaume a été visitée et dégradée en l’absence du parlementaire.

 

Que peut apporter le lobbying à une entreprise ?

Le 27 mai, le travail parlementaire commencera autour de la loi Sapin 2 et de son article 13 qui vise à organiser les règles en ce qui concerne les représentants d’intérêts, c’est à dire le lobbying. Il s’agit d’une nouvelle étape en faveur de la reconnaissance du lobbying, c’est donc une bonne nouvelle et l’occasion de rappeler que le lobbying ne concerne pas seulement les lois.

Il est fréquent que le lobbying laisse les chefs d’entreprise dubitatifs. Ils ne voient pas toujours en quoi une action d’influence peut être utile concrètement à leur activité et quand ils en perçoivent l’intérêt, ils le limitent encore trop souvent aux couloirs feutrés des ministères et du parlement. Or, le lobbying c’est bien plus que cela.

Je me souviens de cette start-up qui nous a consulté pour imaginer avec elle des utilisations pour sa technologie originale. La mise en place d’une stratégie d’influence lui a permis de conquérir de nouveaux marchés qu’elle imaginait intéressants mais qu’elle ne savait pas comment « attaquer ». Il s’agissait d’importantes institutions qu’une approche commerciale pure n’aurait pas suffit à séduire.

Dans un tout autre secteur d’activité, très régulé, dont les acteurs désespéraient de voir leurs préoccupations économiques prises en compte par les pouvoirs publics, un travail de « lobbying territorial » a permis de sensibiliser les parlementaires à leurs demandes. Les avancées obtenues ont été réelles et concrètes et elles ont sans doute permis de sauver de nombreuses PME.

Il y a également cette entreprise dont le dirigeant traversait une crise relationnelle profonde avec le président d’une grande institution, dont son activité dépendait. La mise en place en urgence d’un coaching personnel, d’une stratégie de lobbying discrète et pointue ont non seulement permis un apaisement des relations mais également de trouver une solution positive pour l’entreprise.

Le lobbying ne concerne pas que des interventions auprès du gouvernement et des parlementaires pour peser sur la loi. Il intervient dans de nombreuses situations traversées quotidiennement par les entreprises et auxquelles les entrepreneurs doivent souvent faire face seuls.

Ces moments partagés avec des chefs d’entreprise aux prises avec des situations critiques, sont précieux. Ils concernent l’essentiel de notre activité. Alors c’est vrai que je regarde avec une certaine distance ces reportages qui donnent une image si dégradée du lobbying et de l’entreprise.

C’est également pour cela que la loi Sapin 2 est utile, elle permettra d’organiser et d’offrir une visibilité à un secteur encore méconnu du grand public et sur lequel pèse de nombreux soupçons, souvent infondés.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

Brèves de lobbying

Nouvelle rubrique dans la Newsroom de Sountsou « Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Fiers d’être artisans !

La CGPME (Confédération Générale des PME), le CNPA (Conseil National des Professions de l’Automobile), la FEP (Fédération des Entreprises de Propreté), la FFB (Fédération Française du Bâtiment) et Artisans de notre Avenir ont lancé la campagne de communication « Fiers d’être artisans » qui s’inscrit dans le cadre de la campagne électorale aux Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Cette campagne a pour objectif de porter un regard neuf sur l’artisanat et de valoriser le travail réalisé par les chefs d’entreprise. « Fiers d’être artisans » se décline sous forme d’affiches, de cartes postales et de cinq vidéos. Pour compléter ce dispositif, le site internet www.fiersdetreartisans.fr reprend l’intégralité de l’actualité de la campagne, des vidéos, des infos pratiques et des sondages hebdomadaires.

Uber organise son lobbying

Uber n’est pas réputée pour faire les choses à moitié. La start-up, dont la valorisation frôle les 50 milliards de dollars, crée un « comité de conseil en politique publique ». Son rôle sera de conseiller la firme américaine sur ses actions vis à vis des régulations des différents pays et en matière d’image. Une sorte de Board en lobbying, du grand art ! Lorsque l’on s’intéresse aux personnalités retenues pour figurer dans ce « comité » on comprend mieux à la fois les objectifs et les ambitions d’Uber : un ancien secrétaire américain aux Transports, l’ex-président de l’autorité de la concurrence australienne, une princesse saoudienne ou encore un ancien Premier ministre péruvien… Neelies Kroes vient de rejoindre cet aréopage, l’ancienne commissaire européenne en charge des nouvelles technologies avait défendue Uber contre les autorités belges en 2014.

 

Le lobbying dans la loi

Fin mai les parlementaires vont discuter la loi Sapin II et son article 13 qui ambitionne de réguler les activités des représentants d’intérêts. Si la démarche est globalement jugée intéressante et utile, beaucoup estiment qu’elle reste incomplète et que les parlementaires vont avoir du travail pour enrichir cet article. Le fait que le lobbying soit enfin reconnu est une bonne nouvelle. Néanmoins, l’article 13 dans sa rédaction actuelle comporte de nombreuses approximations et quelques oublis qui pourraient poser problème. Ainsi, il est étrange que certains lobbyistes soient exclus de l’obligation de se déclarer au répertoire national, en l’état actuel, syndicat, entreprises publiques et représentants religieux ne sont pas concernés. En outre, l’article 13 semble viser essentiellement les lobbys et encore assez peu le gouvernement voire les parlementaires dont on sait que certains peuvent être les meilleurs défenseurs de certaines causes auxquelles ils sont liés. La loi Sapin 2 apparait en l’état comme une introduction au sujet du lobbying qui pose de nombreuses questions mais qui est également un éléments indispensable au bon fonctionnement de notre vie démocratique. Encore faut-il qu’il soit exercé avec transparence et dans le respect de l’éthique.

Grandes manoeuvres autour de la loi travail

Madame El Khomry n’aura donc aucun répit. Les débats de sa loi travail au Parlement s’annoncent particulièrement difficiles et il n’est pas exclu que le gouvernement soit contraint à recourir au 49-3 voire purement et simplement à la retirer… Les frondeurs et la gauche de la gauche multiplient les amendements (près de 5000) et comptent bien procéder à une obstruction parlementaire au cours des débats. Même si les amendements sont en grande majorité des copié-collé ils devront être débattus, ce qui promet des heures de palabres sans grand intérêt. Le gouvernement est pris en tenaille entre le monde économique qu’il déçoit une fois de plus et sa majorité qui en demande plus. L’enjeu pour cette dernière n’est pas tant la présidentielle que sauver sa peau aux législatives qui suivront.

Le Medef joue déjà l’alternance

Du côté du patronat on ne croit plus vraiment aux chances de François Hollande de se maintenir à l’Élysée en 2017, alors on mise tout du côté des candidats de la primaire de la droite. Les différents responsables du Medef font le siège des différents staffs de campagne pour « vendre » leurs propositions en vue des différents projets présidentiels qui seront défendus dès la rentrée de septembre devant les Français. Ils ont raison car la primaire est un rendez-vous à utiliser pour les lobbyistes qui veulent faire entendre la voix de leur mandants.