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Catégorie : Lobbying

Brèves de lobbying

« Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Brexit : la contre attaque de l’Île de France

Valérie Pécresse espère bien capitaliser sur le vote du Brexit par les britanniques et les effets qu’il devrait engendrer sur les sièges sociaux présents à Londres. Elle vient d’adresser une longue lettre à 4000 investisseurs et présidents de grands groupes étrangers que le quotidien L’Opinion reproduisait dans son édition du 27 juin. Dans ce courrier, elle propose de s’occuper personnellement de tout déménagement de siège social qui pourrait s’installer en Île de France et de mettre à disposition des investisseurs un dispositif spécifique. Une grande campagne digitale sera également déployée sur le thème « Move on, join Paris Region ».

70.000 emplois menacés

C’est le thème de la campagne des acteurs de l’économie du VTC en France qui unissent leurs forces pour lutter contre la nouvelle proposition de loi portée par le député Laurent Grandguillaume (notre Newsroom du 20 juin). Le texte du parlementaire est clairement pro-taxis et envisage des réformes qui pourraient mettre en péril un grand nombre d’acteurs du marché des VTC qui dénoncent dans leur campagne presse une loi qui « menace l’activité de tout le secteur et le travail de 70 000 personnes, qui sont chauffeurs professionnels ou voudraient le devenir dès maintenant, pour permettre à des millions de Français de se déplacer chaque jour. » Cette campagne, qui notamment sur un communiqué diffusé en pleine page dans les quotidiens d’opinion nationaux, s’adresse aux parlementaires que les professionnels appellent à prendre « le temps du dialogue en impliquant tous les acteurs » « plutôt que de faire une nouvelle loi à la hâte ».

Dérapages « anti-vieux » post-Brexit

Si on a entendu bien des arguments pour dénoncer le choix des électeurs britanniques, il y en a un qui sonne avec des relents particulièrement détestables : les « vieux » seraient les responsables de ce résultat. Au vote très largement anti-européen des personnes de plus de 65 ans il est opposés le vote largement pro-européen des moins de 24 ans. Cette approche est hélas perturbée par le faible taux de participation des 18-24 ans face à des personnes âgées plus motivées par le déplacement vers les isoloirs. Au delà de cette réalité, il est particulièrement choquant que de telles conclusions puissent être avancées par des responsables politiques. Ainsi, les séniors deviendraient un élément « clivant » de plus du marketing électoral et miser sur l’opposition entre les jeunes et l’avenir face aux anciens et au passé pourrait être rentable sur le plan électoral ? Alors, il est urgent pour le lobby « senior » de s’organiser pour peser et se faire un peu plus respecter d’une classe politique en plein dérapage.

Leclerc communique sur le dos de Royal

Il est désormais interdit (au 1er juillet), pour un magasin, de mettre à disposition de ses clients des sacs en plastique à usage unique. Une « révolution » initiée de longue date dans la grande distribution et dont l’initiatrice fut l’enseigne Leclerc. Alors la loi Royal qui entre en vigueur en cet été 2016 est une bonne occasion pour le trublion de la grande distribution de prendre la parole pour rappeler qui « a osé » le premier. Une campagne de communication est lancée par les centres Leclerc avec une belle photo de Ségolène Royal (à son avantage puisque la photo date des années 90) avec cette apostrophe « Eh oui, Madame Royal, c’était en 1996 et nous avions déjà supprimé nos sacs de caisse ». L’enseigne rappelle que sa mesure a « permis  d’économiser 10.800 tonnes de plastiques et a considérablement réduits les risques de pollution liés à l’abandon des sacs dans la nature ». Et comme l’enseigne n’est jamais à une (petite) provocation près elle informe la ministre de l’Écologie qu’à partir du « 1er janvier 2017, ce sont les sacs d’emballage des produits frais qui seront remplacés par des sacs biosourcés » et conclue « Alors une loi, même 20 ans après ? Pourquoi pas, il n’est jamais trop tard pour bien faire ! ». La Ministre a feint la colère en faisant adresser au distributeur un mel par voie d’avocat lui intimant de retirer cette publicité, avec deux jours de retard. En effet, la publicité n’envahissait déjà plus les journaux français.

Quatre mois, douze manifestations

Le 4/12 un chiffre intéressant à retenir pour les candidats à la présidentielle de 2017. La loi travail tant décriée par la CGT et FO a engendré 4 mois de blocages et de violences et 12 grandes manifestations nationales (si on compte celle prévue le 5 juillet). Les désagréments sont certes nombreux, difficiles à vivre au quotidien et très perturbants pour les Français qui sortent de cette période un peu plus fatigués et tendus mais dans le cadre d’une réforme ambitieuse avec pour objectif de redonner un peu d’air dans une France sclérosée par un système dépassé, est)ce que cela n’en vaut pas la peine, surtout en début de mandat ?

Les Français ne voteraient pas le Frexit 

Selon un sondage RTL-Le Figaro-LCI réalisé par TNS Sofres One Point et publié le 29 juin, 45% des Français seraient pour un maintien de la France au sein de l’Union Européenne en cas de référendum et 33% pour une sortie. Ce résultat n’est pas si large que cela en faveur de l’Europe et il n’y a pas de majorité pro-européenne nette qui se dégage, preuve que les messages des politiques sur les « responsabilités de l’Europe » trouvent un écho au sein de nos concitoyens et ont sans doute durablement abîmés l’image de l’institution. Certes, le clivage politique est encore grand pour se déterminer sur ce sujet puisque les sympathisants du FN voteraient massivement pour une sortie de la France, à 74% contre 19% chez Les Républicains et 17% au PS. L’assise globale des pro-europe reste fragile et les Français en sont peut-être conscients puisqu’ils ne désirent pas vraiment d’un référendum sur le sujet, 45% sont pour et 44% contre.

La nouvelle taxe du gouvernement 

La « pause fiscale » aura duré le temps de la décréter. Créée avec un objectif de 600 millions de recettes la taxe spéciale d’équipement régional devrait voir le jour dans le cadre du Projet de Loi de Finance pour 2017. Elle a pour ambition de soutenir les PME dans leur développement. Les Régions ont une nouvelle mission économique qu’elles n’ont visiblement pas les moyens de conduire, elles ont donc demandé au gouvernement de créer une taxe dont les recettes leurs seront reversées. La compétence économique était auparavant placée sous la houlette des Départements, on peut donc s’étonner de la nécessité de créer une nouvelle taxe. D’autant plus qu’elle devrait avoir la même assiette que la cotisation foncière des entreprises (CFE) et que la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), elle sera donc payée à la fois par les sociétés et les ménages. En tout cas, l’argument magique du soutien aux PME ne tient pas pour François Asselin, le patron de la CGPME qui dénonce dans un communiqué « Toutes tendances politiques confondues la facilité reste de mise. Si cette taxe devait effectivement être instaurée, il s’agirait pour les uns d’un manquement aux engagements passés, pour les autres d’un manquement aux engagements futurs », une façon de renvoyer gauche et droite dos à dos et de s’inquiéter pour les engagements de campagne de la droite.

Quand les grèves coûtent des milliards

Le cabinet PwC livre une étude inédite et très éclairante sur le coût des grèves à répétition des contrôleurs aériens en Europe. Cette enquête, commandée par l’association Airlines for Europe (A4E), évalue à 9,5 milliards d’euros le coût de ces grèves entre 2010 et 2015. Ce résultat est le fruit de la collecte de chiffres concernant les coûts pour les transporteurs aériens, les secteur du tourisme ou la perte de compétitivité pour l’économie européenne, il représente la destruction de 131.000 emplois sur la période. 167 jours de grèves en Europe, la France remporte la palme avec 95 jours non travaillés pour les contrôleurs Français, une situation qui génère à chaque fois de lourdes conséquences pour l’ensemble des acteurs en Europe. L’association A4E demande en conséquence une évolution des réglementations européennes afin que ces coûts puissent être au moins limité à l’avenir.

Avalanche de procédures contre une taxe française

En 2012, le gouvernement Ayrault a créé un peu en catastrophe une taxe de 3% sur les dividendes, officiellement pour inciter les entreprises à investir plutôt qu’à servir leurs actionnaires. En réalité, elle devait surtout compenser le manque à gagner suite à la suppression de la taxe de 30% sur les OPCVM étrangers, rétoquée par la Cour européenne. C’est exactement ce qui pourrait arriver, en pire, à la taxe de 3% sur les dividendes qui suscite la colère de nombreuses entreprises depuis sa création et qui se trouve sous la menace de plusieurs procédures, dont certaines prospèrent dangereusement. Ainsi, le Conseil D’Etat a décidé le 27 juin d’adresser à Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) une question préjudicielle sur le sujet. La Commission européenne a déjà lancé une procédure contre la France. Le Conseil d’Etat s’est également tourné vers le Conseil Constitutionnel sur un dispositif de cette taxe qui permet aux groupes fiscalement intégrés d’en être exonérés pour les versements de dividendes internes. Le problème qui pourrait se poser au gouvernement en cas d’invalidation de cette taxe est budgétaire, en effet elle pèse déjà pour plus de 2 milliards d’euros dans le budget de l’Etat.

Abattoirs : mesures gouvernementales inefficaces

L’association L214 a révélé le 29 juin une nouvelle salve de preuves sur la maltraitance d’animaux dans des abattoirs. C’est par le biais de vidéos insoutenables que l’association essaient depuis des années de convaincre les pouvoirs publics de prendre les décisions indispensables pour que ces souffrances inutiles cessent enfin. On peut s’interroger sur la volonté politique réelle d’en finir avec ces maltraitances animales démontrées quand on constate que les abattoirs visités par L214 en mai 2016 avaient tous les deux fait l’objet de contrôles dans le cadre des instructions données par le Ministre de l’Agriculture et de la visite d’un parlementaire dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français pour l’un d’entre eux. Qu’en est-il du respect de la réglementation française et européenne qui stipule que « toutes douleurs, détresse ou souffrances évitables sont épargnées aux animaux lors de la mise à mort » ? Les abattoirs visés dans cette nouvelle enquête, celui de Pézenas et du Mercantour, ne sont pourtant pas de grosses unités, ils sont même certifiés Bio… Stéphane Le Foll a déjà dévoilé une partie des constats relevés par les contrôles systématiques qu’il a ordonné : des non-conformités graves sur 19 lignes d’abattages sur 460 (5%) et des défauts d’étourdissement sur 39 chaines (12%). Cependant, les contrôles effectués sur l’abattoir du Mercantour dont les pratiques horribles sont révélées par L214 n’ont relevé, d’après Le Monde, aucun manquement et à Pézenas « des problèmes sur le poste d’étourdissement, mais nous avons appliqué des actions correctives immédiates » précise la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) au quotidien. Aux pratiques inqualifiables de certains abattoirs, viennent donc s’ajouter des dysfonctionnements évidents dans les méthodes de contrôles pratiquées. Or, dans cette affaire, la filière entière est désormais menacée, les Français pourraient finir par entendre les appels de L214 à se détourner de la consommation de viande pour privilégier  une pratique végétarienne. D’ailleurs, l’association a décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant une pétition appelant à « un choix végétarien ou vegan dans la restauration collective ».

Les Clubs parlementaires objets d’un rapport

La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) vient de rendre un rapport sur les clubs parlementaires qui existent à l’Assemblée nationale et au Sénat et qui réunissent représentants d’intérêts et parlementaires. La HATVP recense une quarantaine de clubs aux statuts et aux modes de fonctionnement variés. Certains sont largement financés par des entreprises ou des fédérations professionnelles qui y voient un intérêt évident : être en relation directe avec des parlementaires sensibles à leurs problématiques. Néanmoins, avec la transparence de la vie publique, ces clubs semblent de plus en plus iconoclastes la HATVP émet une dizaine de préconisations afin de les rendre plus transparent et de les préserver d’éventuels conflits d’intérêts. L’autorité recommande de ne plus utiliser le terme « parlementaire », ne plus organiser d’événements au sein des assemblées, ne plus utiliser leurs logos, mentionner systématiquement les entreprises qui soutiennent ces clubs, interdire leur domiciliation dans les assemblées, veiller à une utilisation modérée des moyens mis à la disposition des parlementaires, il estime également souhaitable que lors des débats parlementaires, les élus concernés mentionnent leur appartenance à tel ou tel club. Ces préconisations constitueraient un véritable tournant dans le fonctionnement de ces clubs si elles devaient être appliquées.

Brèves de lobbying

« Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

La Mairie de Paris contre Amazon

Amazon lançait le 16 juin un nouveau service à Paris qui pourrait bien fluidifier encore plus les achats quotidiens des parisiens. Amazon Prime Now propose des livraisons express de produits frais en deux heures sur Paris et sa petite couronne, en scooter et petits véhicules, selon les distances. La Mairie de Paris s’est immédiatement lancée dans une campagne contre ce nouveau service en soulevant toute sorte de critères qui vont de la déstabilisation des « équilibres commerciaux » à la pollution accrue (sic), un étrange positionnement pour la Ville de Paris, pôle d’attraction international et vitrine de la France à l’étranger et qui se distingue déjà par ses « combats » contre les Uber et autres Airbnb.

Le lobbying anti-nouvelle économie d’Anne Hidalgo

Anne Hidalgo se distingue ces derniers mois par ses prises de positions contre la nouvelle économie, après les VTC et les plateformes de type Airbnb, elle s’attaque désormais au géant Amazon et à son nouveau service de produits frais livrés en quelques minutes. Ces attaques répétées de la Maire de Paris contre les acteurs de la nouvelle économie laissent perplexe. La Maire semble prendre ses décisions en fonction de marqueurs idéologiques plutôt que dans l’intérêt de ses administrés. En s’attaquant aux opérateurs innovants du net, elle s’érige de fait en défenseur des acteurs historiques tels que les taxis, les commerçants et elle donne également l’impression de combattre les multinationales du net. Les emplois créés sont opposés aux emplois détruits, les services offerts aux nuisances générées etc. Tout est bon pour donner l’impression d’être un rempart face à l’envahissement et au grand chamboulement de notre économie par les géants du net qui, en plus, « ne paient pas leurs impôts chez nous ». Ces slogans, presque marketing, sont répétés à longueur d’interviews, sans mise en perspective, sans prise en compte de la complexité des emplois effectivement créés et de la création de valeur en général. Un peu comme si la nouvelle économie était un élément idéologique « clivant » aux effets électoraux tellement intéressants qu’ils dépasseraient le ridicule de ces postures aux accents populistes.

Défendre les VTC à la française

Les plateformes de VTC font souvent la une de l’actualité, notamment sociale, avec une tête d’affiche savoureuse : Uber. C’est oublier un peu vite, que de nombreuses sociétés françaises se sont créées autour de cette nouvelle économie du service. Les acteurs français regrettent d’ailleurs d’être trop souvent confondus avec leur confrère américain, dont les méthodes ne sont pas forcément les leurs. Ils ont donc fait le choix de s’autonomiser dans leurs démarches auprès des politiques dans le but d’expliquer leurs différences. Une saine initiative.

Néonicotinoïdes : quel lobby dit vrai ?

Situation typique des choix difficiles auxquels sont parfois confrontés les parlementaires, le vote de l’interdiction des insecticides de la famille des néonicotinoïdes, connus pour attaquer le système nerveux des abeilles. Selon les spécialistes ces insecticides seraient responsables de la disparition chaque année de plus de 300.000 colonies d’abeilles, un véritable désastre. Or, les avis divergent sur les solutions alternatives disponibles et les agriculteurs, grands utilisateurs de ce type d’insecticides ne peuvent se résoudre à ne pas les utiliser, sans mettre en danger leurs exploitations. Alors, les parlementaires et le gouvernement sont face à un dilemme qu’ils ont arbitré par un « entre deux ». Les néonicotinoïdes seront bien interdits mais seulement à partir de septembre 2018, voire après la mi-2020 dans certains cas. Une situation qui hérisse les défenseurs de la nature qui assènent que des solutions alternatives sont d’ores et déjà disponibles et que les effets néfastes sur l’environnement sont supérieurs aux effets bénéfiques. Le sujet a été débattu dans le cadre de la loi Biodiversité et a fait l’objet de multiples revirements au cours des navettes parlementaires. Le débat a également été vif au sein même du gouvernement opposant Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture à Ségolène Royal, la ministre de l’environnement. Les lobbies ont joué pleinement leur rôle dans cette affaire pointant les difficultés des différentes options, les politiques ont eu les plus grandes difficultés à les départager.

La « taxe Nutella » victime du business d’Etat

Le gouvernement avait fini par céder : une « taxe Nutella » serait mise en place. L’objectif était de surtaxer l’huile de palme dont les effets sanitaires et écologiques sont dénoncés de longue date. La taxe, du nom de la célèbre pâte à tartiner qui l’intègre dans sa recette, devait être mise en place. Mais, c’était sans compter sur les réactions du principal producteur mondial, l’Indonésie, qui menaçait de remettre en cause les relations entre nos deux pays. Un bémol acceptable s’il se limitait à nos relations diplomatiques qui auraient pu se rafraîchir quelques mois tout au plus. Or, l’Indonésie menaçait surtout de revoir ses relations commerciales avec la France avec, à la clé, des ventes d’Airbus ou de satellites. Alors, le gouvernement a convaincu sa majorité à l’Assemblée Nationale de revenir sur son vote.

Les hôteliers en colère contre Airbnb 

La France est le second marché de la plateforme américaine de mise en relation entre particuliers pour la location d’appartements aux vacanciers et les hôteliers l’accusent de bénéficier d’un statut particulier qui lui permet de s’exonérer de toute sorte d’obligation qui la rende bien plus compétitive. Des syndicats professionnels et des hôteliers ont déposé une plainte contre X afin de dénoncer des pratiques qu’ils jugent illégales. L’enquête a été confiée au service national des enquêtes (SNE) qui doit constater les infractions. À côté du terrain judiciaire, les hôteliers espèrent beaucoup du projet de loi numérique qui pourrait renforcer l’arsenal contre les plateformes, notamment par le biais d’un « permis de louer » et des signalements à l’administration fiscale. Dans les coulisses, les débats sont rudes.

Les syndicats ont 2017 en ligne de mire

Outre les enjeux de représentativité syndicale où la CFDT pourrait passer devant la CGT lors des prochaines mesures de mars 2017, c’est bien l’après présidentielle qui se joue actuellement. Si les syndicats contestataires comme FO et la CGT s’opposent si vivement à la timide Loi El Khomry, ils préparent déjà le retour de la droite en 2017 et la mise en oeuvre de réformes jugées « dures et radicales » qu’elle promet. Philippe Martinez s’affiche comme le rempart aux réformes et met la pression sur les candidats à la présidentielle qui doivent intégrer le fait qu’ils devront affronter des blocages s’ils envisagent de respecter leurs engagements. Paradoxalement, cette posture pourrait renforcer la détermination à réformer et mobiliser un peu plus ceux qui ont tant besoin de voir le code du travail évoluer, par exemple.

Les maisons de disques s’attaquent à Google

Alors qu’en France, l’industrie du disque mène la guerre aux radios auxquelles elle reproche de ne pas exposer suffisamment les artistes francophones, aux Etats-Unis, elle pilote un autre combat autrement plus stratégique. Les maisons de disques souhaitent que le Congrès américain s’intéresse à la filiale de Google, You Tube, accusée de diffuser certains clips  sans l’autorisation des artistes et donc sans leur verser de revenus. En outre, lorsque les clips sont diffusés dans le cadre de contrat de licence, la rémunération est jugée trop limitée par les producteurs de disques. Or, le géant américain représenterait 40% de la consommation de musique mondiale contre 4% des revenus. Ainsi, You Tube qui ne cesse de développer sont audience, donc ses profits, notamment grâce à la musique, est accusé de ne pas rémunérer en retour les différents acteurs de l’industrie du disque. Outre, ces diffusions pirates, ce sont les revenus de licences qui sont en jeu. En effet, les géants du disque souhaitent obtenir le soutien du législateur américain dans leurs négociations de renouvellement de licence avec Google.

Commission d’enquête sur Numéro 23

Créée le 1er juin par la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale, la commission d’enquête sur les conditions d’octroi de l’autorisation d’émettre de la chaîne TNT Numéro 23 a élu son bureau le 21 juin. Elle sera donc présidée par Christian Kert, député LR spécialiste de l’audiovisuel, Michel Françaix, Martine Martinel, Dominique Nachury et Rudy Salles en seront les vice-présidents. Le rapport de la commission est attendu pour la fin d’année au plus tard. Elle devrait conduire ses travaux rapidement. La chaîne Numéro 23 a fait l’objet en 2015 d’une décision inédite de retrait de son autorisation d’émettre par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), une décision annulée par le Conseil d’Etat. Il est reproché au dirigeant de la chaine d’avoir été candidat à l’obtention d’une fréquence en TNT afin de la revendre rapidement alors que les fréquences sont réputées incessibles et mises à disposition à titre gratuit aux éditeurs en contrepartie d’un cahier des charges.

Brèves de lobbying

 « Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Les VTC à nouveau ciblés par une loi

Laurent Grandguillaume, député PS, vient de déposer une proposition de loi qui est porteuse d’un grand nombre de risques pour les VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur). Le député semble avoir été particulièrement sensible aux arguments des taxis dans la rédaction de son texte. Il propose de durcir encore les conditions d’activités réservées aux Loti (Loi sur l’organisation du transport intérieur), ce statut permet de transporter jusqu’à neuf passagers et il regroupe un grand nombre de chauffeurs de VTC. Les taxis les ciblent régulièrement et leur reprochent d’exercer illégalement une activité de VTC au prétexte qu’ils utilisent les plateformes internet (comme Uber) et qu’ils transportent souvent deux voire une seule personne. Le point sensible est que dans ces sociétés, seul le patron est obligé de passer par une formation, ses chauffeurs bénéficient de sa licence et ils sont dispensés d’examen. Alors le député a trouvé un artifice : supprimer le statut de Loti dans les zones urbaines de plus de 100.000 habitants. Seuls les véhicules pouvant accueillir au moins neuf passagers pourraient circuler en zone urbaine, soit quasiment aucun véhicule… Le deuxième angle d’attaque du député est la formation qu’il propose encore de réformer alors que le système actuel n’est en place que depuis le 1er janvier, là encore, le parlementaire a été astucieux en confiant la gestion de l’examen aux Chambres de Métiers qui décideront seules de la fréquence de ceux-ci. Avec ce texte, Laurent Grandguillaume fait de la politique, il tente de préserver les acquis des taxis et de les protéger artificiellement des VTC, il veille également à maintenir les tensions entre les uns et les autres, néanmoins il passe à côté d’une réalité, les VTC existent, se développent et créent de l’emploi, beaucoup d’emplois. Ses mesures pourraient bien, si elles étaient votées, supprimer près de 10.000 postes de chauffeurs de VTC, selon les intéressés, dont beaucoup sont issus de quartiers où il est difficile de trouver un job.

Les promoteurs immobiliers pour plus de libéralisme

En cette année pré-électorale le libéralisme est en vogue. Au moins, du côté des acteurs de l’économie qui espèrent tant des candidats à l’alternance de 2017… C’est le cas des promoteurs immobiliers qui ont pu formuler leurs demandes lors de l’Assemblée Générale de leur Fédération professionnelle. Le bon sens semblait avoir irrigué les travée de cette AG. Les professionnels souhaitent d’abord que l’Etat cesse de tout vouloir normer et organiser, en effet l’urbanisme des prochaines années ne se décrète pas. Alors, pour disposer d’une législation et d’une fiscalité plus adaptées aux réalités, ils revendiquent une remise à plat du système, avec en priorité une approche administrative allégée et une fiscalité revue et assouplie. La Fédération des professionnels de l’immobilier souhaite également que les candidats fassent preuve d’audace pour décloisonner les rapports entre privé social notamment. Tout un programme !

Le FN, c’est compliqué

C’est en substance l’avis rendu par le CSA dans un courrier envoyé récemment aux patron des groupes audiovisuels. L’autorité de régulation est régulièrement saisie par le Front National qui reproche aux médias de ne pas inviter ses responsables assez souvent sur leurs antennes. Ainsi, le FN serait victime d’une sorte d’austracisme. Le CSA souligne dans son courrier qu’il a bien compris les arguments des patrons de chaines qui relèvent que les membres de la direction du FN répondent souvent par la négative à leurs invitations ce qui leur pose également des problèmes. Le CSA va plus loin dans son courrier puisqu’il incite les groupes audiovisuels à rendre publiques les difficultés qu’ils rencontrent pour inviter des membres du FN sur leurs antennes.

La CGT inflexible

Ni les inondations, ni l’Euro, ni l’attentat contre deux policiers n’ont pu ramener à la raison Philippe Martinez et la CGT qui ont maintenu leurs grèves, leurs blocages, leurs actions coups de poings ainsi que leur journée de manifestation du 14 juin. Les actions des casseurs ne les ont pas plus gênées, ils ne s’en sont même pas sentis responsables puisqu’ils ont dénoncer à longueur de déclarations le comportement du gouvernement et des forces de l’ordre. Quant au saccage de l’hôpital Necker, doublement symbolique puisqu’il s’agit d’un établissement pour enfants et qu’il accueillait le petit orphelin des deux policiers victimes la veille d’un attentat, ni les uns ni les autres n’y ont vu une quelconque responsabilité. Affligeant.

Le gouvernement relance l’autoconsommation solaire

La Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) a récemment annoncé le lancement d’un appel d’offre pour la construction de petites centrales solaires destinées à l’autoconsommation par des professionnels. Pour les particuliers, le gouvernement s’apprête à revoir les conditions de rachat des surplus d’électricité non autoconsommée. En outre, ERDF a accepté d’équipé les ménages concernés de compteur communicant Linky, ce qui devrait facilité les démarches des particuliers. Le nombre d’autoconsommateurs d’électricité solaire ne cesse d’augmenter et cela concerne également les entreprises qui sont de plus en plus nombreuses à se sentir concernées. À l’image d’Ikea qui couvre déjà 100% de ses besoin en électricité grâce à l’énergie solaire. Mais il reste un point noir de taille, il est encore impossible de relier une installation solaire à plusieurs utilisateurs, ce qui interdit la redistribution au sein d’un quartier ou d’une zone artisanale par exemple.

La révolution numérique des armées est engagée

Le salon de la défense Euriosatory s’est tenu du 13 au 17 juin à Paris, il a mis en avant le plongeon des armées dans la numérisation des combats. Les robots sont déjà une réalité dans les armées depuis une trentaine d’années grâce aux drones et autres robots de déminage par exemple. En 2015, les russes ont lancé, avec succès, une opération de combat en Syrie avec une unité composée à 100% de robots armés terrestres et aériens, pilotés à distance. Les chercheurs travaillent sur des essaims de robots susceptibles de constituer de redoutables forces de frappe. Désormais, les différentes armées du monde travaillent sur des robots militaires humanoïdes, la France est en retard dans ce domaine faute de moyens. Il s’agit pourtant d’outils militaires, voire policiers, tout à fait intéressants alors que notre pays doit faire face à des attentats et des prises d’otage. D’ailleurs, l’Etat Islamique (EI) travaillerait sur des robots destinés à combattre des attentats…

Médecins du Monde victime de censure

L’association Médecins du Monde a lancé une vaste campagne de communication choc contre le prix des médicaments dans laquelle elle dénonce les tarifs pratiqués par l’industrie pharmaceutique, elle complète cette opération de communication par une pétition en ligne. Ce lobbying direct et participatif n’est pas du goût des afficheurs qui ont refusé la campagne aux motifs qu’elle pourrait être choquante, qu’elle serait peu sourcée ou encore qu’elle pourrait gêner l’industrie pharmaceutique. Intitulée « le prix de la vie », déclinée sur plusieurs visuels, cette campagne de l’ONG sera néanmoins visible dans la presse, les réseaux sociaux ou encore par affichage sauvage. Les industriels du médicament dénoncent une campagne mensongère qui insulte les chercheurs.

Bisbilles entre le PMU et Google

Le PMU vient de lancer une procédure contre Google pour abus de position dominante. Il est reproché à Google d’avoir retiré de sa plateforme d’applications Google Play, l’application PMU Sports Live. Google explique que ce retrait est conforme à sa charte qui bannit de ses sites toute application ou lien qui promeut les jeux d’argent et de hasard. Le PMU rétorque que Google Adwords ne se gêne pas pour vendre des mots-clés à des clients qui sont des acteurs du jeu de hasard et d’argent, ce qui constituerait donc, selon lui, une discrimination. Le PMU vise également ce qu’il estime être de facto une obligation d’investir dans Google Adwords pour assurer la promotion de mots-clés, vue la part de marché de Google dans les moteurs de recherche en ligne qui serait de 93% en France. Enfin, le PMU s’étonne que son partenariat avec les applications de l’Equipe au sein desquels il assure sa promotion ne soit pas visé par l’interdiction du géant américain.

Nos enfants passent au « numérique à la française »

En 2018, la e-éducation sera une réalité pour 850.000 enseignants et 3,8 millions de collégiens. Jean-Yves Hepp, le fondateur de SQOOL propose une tablette et un éco-système numérique 100% français pour les écoles, collèges et lycées. L’outil est très complet il s’adresse à la fois aux enseignants, aux élèves et aux chefs d’établissements. Il permet de travailler en cours, en individuel, en collectif et également en étant en connexion totalement sécurisée avec internet. Le produit est disponible auprès de la centrale d’achat public UGAP, il est en concurrence directe avec des solutions proposées par des géants américains. Actuellement, SQOOL a été choisie par 10 départements français, les américains ont signé avec 18 départements. SQOOL comprend une tablette numérique propriétaire, un casque, une caméra avant et arrière et dispose désormais d’un clavier externe. Ainsi, l’expérience e-éducation peut être encore plus complète.

Collecte de la taxe de séjour, AirBnB se met aux normes

La taxe de séjour est l’un des sujets de tension entre hôteliers et plateformes de réservation d’hébergement comme Airbnb, les premiers respectent sa collecte systématique auprès de leurs clients, les secondes tardent à mettre en place cette nouvelle obligation. Airbnb, qui fait face à une fronde des hôteliers et des municipalités à travers le monde, essaie de montrer sa bonne volonté. La plateforme va donc généraliser peu à peu à l’ensemble des communes françaises la collecte de leur taxe de séjour. Jusqu’à présent elle collectait à Paris et Chamonix-Mont-Blanc, dès le 1er août 18 nouvelles grandes villes seront concernées.

Brexit gagnant ?

La date du référendum sur le Brexit approche et les sondages mettent en avant une forte poussée du « oui » à une sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Le quotidien populaire The Sun vient même de rejoindre les militants de cette sortie, un coup dur pour les partisans d’un maintien de la Grande Bretagne au sein de l’UE. Un sondage ICM pour le Guardian donne 6 points d’avance pour les partisans du Brexit avec 53% des intentions de vote, un autre signé YouGov pour le Times 7 points… Les investisseurs qui craignent que le 23 juin, date du référendum les sondages se révèlent exacts, paniquent et ont fait flancher les bourses européennes le 14 juin.

Les Départements s’attaquent aux aides à la dépendance

Il fallait s’y attendre, les contraintes budgétaires qui pèsent sur les Départements commencent à avoir des répercussions sur les allocataires des aides sociales directement gérées par ces collectivités. La CFDT- retraités vient de déposer des recours administratifs contre les Départements de la Manche, de la Somme, du Gard et de l’Orne. Ces collectivités sont accusées de rogner les aides personnalisées à l’autonomie (APA) versées à leurs allocataires afin de réaliser des économies. Dans la Somme, certains bénéficiaires verront leurs aides diminuées d’une heure par mois, selon Le Figaro, dans La Manche il est demandé aux bénéficiaires une participation de 1,50 euro par heure d’aide à domicile, 2 euros dans le Gard. La CFDT-retraités dénoncent ces pratiques qu’elle qualifie d’illégales puisque les Départements peuvent limiter le nombre d’heures de prestations mais en aucun cas demander une participation aux bénéficiaires. La participation de l’Etat à l’APA ne cesse de diminuer depuis des années et l’Association des Départements de France alerte depuis plusieurs mois sur les risques qui pèsent sur les budgets de ses adhérents.

La chaîne d’info publique bénéficie d’une préemption

La ministre de la culture est de la communication vient d’écrire au président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) afin de lui demander de réserver prioritairement un canal hertzien sur la TNT afin que la chaine publique France Info TV soit diffusée dès le mois de septembre sur la TNT gratuite. C’est le privilège du service public de pouvoir ainsi préempter des canaux de diffusion selon ses envies et projets. La surprise de la demande de la ministre consiste en la présence en « basse définition » de la chaîne publique alors que ses concurrentes diffusent en haute définition. Il faut préciser que cette chaine d’information publique est lancée dans un contexte budgétaire contraint avec de faibles moyens et, qu’au passage, elle rogne également sur France Ô qui passera en basse définition pour lui faire de la place…

 

Brèves de lobbying

« Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

L’Ile de France en soutien des PME

Valérie Pécresse souhaite accompagner les PME d’Ile de France en leur facilitant l’accès aux mesures d’accompagnement régionales. Elle a présenté le dispositif « up » qui prévoit que le dirigeant pourra désormais formuler son projet et les services de la Région détermineront les aides mobilisables. Dès le mois de janvier, un site internet dédié sera mis en place afin de rendre encore plus simple les démarches des chefs d’entreprise. L’enjeu est de taille puisque la région représente quasiment 25% des créations d’entreprises françaises. Aide à l’innovation, à l’exportation ou encore à la modernisation des outils de production, ce sont 40 millions d’euros qui seront mobilisés pour les PME.

La chaîne d’information publique en roue libre

Alors que LCI vient de passer sur la TNT gratuite, le service publique s’apprête à démarrer, le 1er septembre, à priori sur le canal 27, sa chaine d’information avec peu de moyens et dans un contexte concurrentiel chargé. La présidente de France Télévision a fait de la création de cette chaîne, un axe majeur de sa candidature lors de son audition au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), c’est donc en parfaite connaissance de cette ambition qu’elle a été choisie par l’autorité de régulation pour présider le service public de télévision. Depuis, le CSA a réalisé une étude d’impact à l’occasion du passage de LCI en clair, étrangement sans prendre en compte l’arrivée de cette nouvelle chaine, ce qui inquiète les éditeurs privés, dont Alain Weill, qui demande une nouvelle étude d’impact. Manque de budget, programmation incertaine, contexte concurrentiel peu favorable, problème de nom… Cette chaine d’information publique suscite de nombreuses interrogations et les conditions de son lancement semblent de plus en plus déraisonnables.

Uber condamné organise sa riposte

Le service UberPop, qui a cessé son activité depuis juillet 2015, avait suscité l’ire des professionnels et des autorités. Uber a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 800.000 € d’amende dont la moitié avec sursis, ses dirigeants ont écopé d’amendes. Ce jugement n’est pas si sévère que cela mais la société américaine de faire appel. C’est l’avenir de l’économie collaborative qui se joue en creux, à ce titre le procès de la société Heetch le 22 juin sera suivi avec attention. En attendant, Uber organise sa riposte en matière de lobbying, elle vient de créer l’Union des acteurs de la mobilité (Unam) qui réunit des professionnels de la filière : formateurs, loueurs, sociétés de services etc. La firme américaine espère être moins en pointe et surtout unir les acteurs de la filière pour être entendue.

Les notaires seront plus nombreux

La réforme des professions réglementées était un axe fort de la Loi Macron. L’Autorité de la Concurrence a publié le 9 juin la nouvelle carte d’installation des notaires, conformément à la loi qui a souhaité faciliter les implantations de nouveaux professionnels. Les propositions de l’Autorités sont assez radicales puisque le nombre de notaires installés augmentera de 20% contre moins de 2% au cours des 10 dernières années. La carte identifie 247 zones à installation libre ainsi que 60 zones au sein desquelles les demandes de création de nouveaux cabinets seront étudiées. Cet appel d’air est une véritable aubaine pour les jeunes diplômés mais il constitue un risque selon les notaires installés, qui craignent une paupérisation de la profession. Le président de l’Autorité de la Concurrence, conscient des freins internes à la profession a d’ores et déjà annoncé la grande vigilance de l’Autorité sur les facilités d’accès qui seront réservées aux nouveaux notaires.

Crise démocratique à Notre-Dame-Des-Landes

Le 26 juin se déroulera le référendum sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes dans une ambiance électrique qui pourrait avoir de graves conséquences sur la viabilité du scrutin. Les pro et les anti aéroport s’affrontent depuis des années, la campagne du référendum exacerbent les tensions. Or, l’ambiance nationale actuelle où la violence semble être devenue le moyen normal de manifester son désaccord se retrouve bien évidemment sur place. Les associations favorables au projet d’aéroport redoutent que les actions des militants anti-aéroports éloignent les citoyens des bureaux de vote dont les accès risquent de s’avérer difficiles en raison de barrages. Pour l’heure, il s’agit plus de craintes que de réelles promesses des opposants à l’aéroport qui, quoiqu’il en soit, ne reconnaissent pas le référendum comme une conclusion à leur combat.

Les Français massivement touchés par l’euroscepticisme

L’étude annuelle du Pew Research Center (PRC) révèle que 61% des Français ont une opinion négative de l’Europe contre 38% il y a un an. Une envolée des eurosceptiques très nette qui n’est d’ailleurs pas propre à la France, ceux-ci prennent de l’ampleur dans quasiment tous les pays exceptés la Hongrie et la Pologne. Néanmoins, la France et la Grèce sont les plus défavorables à l’Europe, même en Grande Bretagne les avis sont plus équilibrés 48% d’opinions négatives et 44% d’opinions positives.

Les étranges lobbies de la loi Sapin 2

Le Parlement débat actuellement du second volet de la loi sur la transparence de la vie économique qui ambitionne, notamment, de proposer un cadre réglementaire pour les lobbies. Les porteurs d’intérêts seront désormais tenus de s’inscrire sur un répertoire numérique, géré par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique avant de rencontrer les décideurs publics. Seront néanmoins exclus de cette obligation les syndicats au prétexte qu’ils agiraient pour « l’intérêt général », une vision bien idéologique de l’entreprise puisque le Medef, la CGPME ou encore les fédérations professionnelles seront tenus de s’inscrire. D’un côté, les méchantes entreprises qui ne défendent que des intérêts particuliers et de l’autre les gentils syndicats qui défendent les citoyens… Plus caricatural, est-ce possible ?

Quand Google fait son lobbying

Google est la cible de plusieurs procédures européennes et en France le géant américain est soupçonné de ne pas se soumettre à ses obligations fiscales. Afin de redorer son blason, Google a lancé une vaste opération d’achat d’espaces pour communiquer sur son slogan « Google, moteur de réussites françaises » et comme un pied de nez, il n’hésite pas à mettre en avant ses partenariats avec des organismes publics comme l’INA. « En diffusant ses contenus cultes sur You Tube, l’INA a pu développer son audience dans le monde entier. Comme l’INA, 830 chaines en France ont franchi le cap des 100 000 abonnés grâce aux outils et bonnes pratiques fournis par You Tube » nous précisent les pages de publicité de la firme.

BeIN Sport et Canal retoqués

L’Autorité de la concurrence considère que les conditions ne sont pas remplies pour lever aujourd’hui l’interdiction de distribution exclusive de chaîne sportive premium qui pèse sur Canal Plus, en conséquence le mariage entre Canal + et BeIN Sport, sur lequel le groupe français comptait beaucoup pour relancer ses abonnements est dans l’impasse. Cette décision intervient alors que Canal avait proposé des engagements au marché. « Les circonstances de droit ou de fait prises en compte à la date de l’adoption de la décision 12-DCC-100 n’ont en effet pas été modifiées de manière significative au point de remettre en cause l’analyse concurrentielle menée en 2012 justifiant les injonctions n° 4(a) et 8(a), qui demeurent donc nécessaires » se justifie l’Autorité de la Concurrence ». Elle suit ainsi un grand nombre des recommandations du CSA.

Pollution automobile, rapport sénatorial rassurant

Le président du groupe « Mobilité et transports » au Sénat, Louis Nègre, vient de rendre un rapport attendu sur la pollution atmosphérique des moteurs. Ses conclusions apparaissent mesurées au regard du scandale Volkswagen et du choc qu’il a suscité tant auprès des consommateurs que des politiques. Le sénateur estime que les moteurs diesels récent polluent de « manière marginale » et que la montée en puissance des nouvelles générations de moteurs diésels associée à la disparition progressive des anciennes générations rend la technologie toujours intéressante. En effet, les moteurs diesels émettent « 10 à 20% de moins de C02 que les moteurs essence, ce qui les rend incontournables, dans la lutte contre le réchauffement climatique et en attendant le développement des motorisations décarbonées (électrique, hydrogène, etc.). Le sénateur insiste sur lé nécessité pour les constructeurs français de s’impliquer plus dans le développement de véhicules électriques ou à hydrogène.

Google recrute des lobbyistes de haut vol

Le Google Transparency Project vient de publier sa nouvelle étude sur le lobbying du géant américain. Elle relève que Google aurait embauché depuis 2005, 65 fonctionnaires de administration dans toute l’Europe. En France, ce sont 8 fonctionnaires qui ont été recrutés dans les domaines liés à la communication et aux médias notamment, voire au sein d’autorités de régulation. Quant au budget mobilisé par Google pour assurer son lobbying à Bruxelles il serait passé de 600.000 Euros en 2011 à plus de 3 millions depuis 2014. Google procède par infiltration, des fonctionnaires et responsables publics viennent travailler, avec leur carnet d’adresses, au sein de la firme quand d’autres la quittent pour intégrer des administrations publiques.

Opérations coup de poing

Face à la faible mobilisation dans les manifestations, la CGT fait le choix de privilégier les manifestations coup de poing : Rungis, blocages de sites industriels, de gares etc. Toutes les opérations sont bonnes pour créer de la gêne sans préavis auprès des usagers. La grève du ramassage des ordures à Paris s’inscrit également dans cette stratégie. Elle sera étendue à la province au fur et à mesure, surtout dans les services assurés en régie publique. La CGT promet un nouveau durcissement du conflit, l’enjeu pour elle est de maintenir la mobilisation jusqu’à la journée de mobilisation nationale du 14 juin, malgré les multiples et coûteuses avancées déjà consenties par le gouvernement.

Brèves de lobbying

 « Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Course à la plainte entre Medef et CGT

Pierre Gattaz a donné une interview très remontée au Monde le 30 mai dans laquelle il a traité la CGT de « terroriste » pour son comportement dans le blocage de la France. Extrêmement remonté, le patron de la Centrale, Philippe Martinez, a annoncé que celle-ci porterait plainte contre Pierre Gattaz pour ses propos. Dans la foulée, le Medef demandait aux chefs d’entreprise pour lesquels les blocages de la CGT entraînaient des pertes de chiffre d’affaires de porter plainte contre elle. Pierre Gattaz a retiré le mot « terroriste » mercredi 1er juin lors d’une interview sur RTL en précisant qu’il était « totalement inapproprié », il a toutefois martelé « dans mon interview, hormis le mot terroriste, tout le reste est valable ».

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La CGPME se mobilise pour aider les TPE, PME et artisans

Après les conflits sociaux, les inondations viennent un peu plus perturber l’activité économique et elles mettent en danger un grand nombre de petites entreprises. La CGPME nationale se mobilise et a demandé à ses unions territoriales de se tenir à la disposition des chefs d’entreprise en difficulté. Elle demande également la mise en place d’un report du paiement des cotisations sociales pour les entreprises ayant à subir des pertes d’activité du fait de ces inondations ou du fait des mouvements sociaux récents.

Ce cher Euro 2016

L’Euro est un allié inattendu pour les manifestants et autres bloqueurs de l’économie française. Le gouvernement s’est mis en tête de désamorcer une à une les revendications multiples qui se servent de l’Euro comme moyen de pression pour obtenir gain de cause. SNCF, Air France, Loi travail, les uns et les autres bénéficient d’un traitement spécial avant le démarrage de la compétition. Il s’agit pour le gouvernement de faire en sorte que les français et les touristes qui seront présents en France à cette occasion puissent bénéficier d’infrastructures à peu près en état de marche afin d’éviter les impacts économiques liés à une mauvaise image et les effets politiques internes.

La sécurité des fan zones en question

Les responsables des forces de l’ordre tirent la sonnette d’alarme sur les fan zones mises en place à l’occasion de l’Euro 2016. Ils craignent que les forces de l’ordre « lessivées » par des mois de plan vigipirate et des semaines de tensions liées à la loi travail ne soient pas en mesure de sécuriser dans les meilleures conditions ces fan zones. Ils relèvent en outre une radicalisation inquiétante des comportements observés ces dernières semaines lors des manifestations avec des scènes de violence auxquelles s’ajouteront sans doute des personnes en état d’ébriété avancée et des comportements de supporters imprévisibles, tout cela venant accroître les risques liés au terrorisme.

Berger et Martinez, deux syndicalismes

La rencontre organisée sur RTL entre Laurent Berger et Philippe Martinez, respectivement patrons de la CFDT et de la CGT, le lundi 30 mai était un joli coup pour la radio. Ce débat animé par Alain Duhamel et Marc-Olivier Fogiel a mis en exergue les différences entre les deux syndicats, il a également surpris par la complicité et la courtoisie entre les deux responsables syndicaux qui visiblement se respectent et se tutoient. Les auditeurs ont compris que ces deux spécialistes du lobbying social n’ont pas la même stratégie. Même s’il manquait souvent d’arguments, Philippe Martinez revendiquait sa posture radicale pour obtenir toujours plus quand Laurent Berger affichait sa démarche de dialogue pour obtenir … toujours plus et le patron de la CFDT d’aligner les avancées (ou reculades) négociées sur la loi travail sans avoir besoin de recourir au blocage du pays…

La réforme de la SNCF victime de l’Euro

Le dernier week end de mai a été consacré par le gouvernement au déminage des conflits à venir ou déjà amorcés. À la SNCF il a été décidé de passer outre le PDG qui essaie d’engager une vaste réforme, qui concerne notamment la difficile question du temps de travail, avec pour objectif de satisfaire un maximum de syndicats afin d’éviter un blocage des déplacements ferroviaires pendant l’Euro 2016. Résultat : au 2 juin trois des quatre syndicats qui appelaient à la grève avaient retiré leur appel. Du côté de la direction, ce désaveu en pleines négociations sur la réforme interne a été très mal vécue et la presse en a été informée afin d’allumer un contre feu. Le gouvernement rechignerait à accorder, en contre partie, au PDG une renégociation de sa dette qui s’élève à 50 milliards d’euros. Sans cette réforme de la productivité interne il est peu probable que la SNCF soit en mesure de résister à l’ouverture du secteur à la concurrence et de faire face à ses engagements. C’est donc l’avenir même de la compagnie qui est désormais devenu totalement incertain.

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Les animaux ont également leurs lobbyistes

Ces derniers mois, les reportages en caméra cachée de l’association L214 ont été ravageurs pour les industriels de la viande tant les images rapportées par ces activistes étaient violentes et révélaient une cruauté gratuite à l’égard des animaux d’élevage ou d’abattoirs. À côté de ce lobbying radical, les animaux disposent d’un lobbyiste de prestige et qui maîtrise parfaitement les rouages de l’Etat en la personne de Louis Schweitzer. L’ancien industriel, patron de Renault, est le président de la Fondation Droit Animal, il propose la création d’un étiquetage du bien-être animal. Cet étiquetage, réalisé sur le modèle de celui des oeufs, révèlerait les conditions d’élevage et d’abattage des animaux concernés. La Fondation Droit Animal souhaite miser sur le volontariat des entreprises et des consommateurs, elle propose de faire confiance à une bonne information et sur l’éthique de chacun.

Les sondeurs anglais dans le brouillard

Il y a quelques jours, Barack Obama en personne avait fermement soutenu le maintien du Royaume-Uni au sein d’une Union Européenne unie, les sondages mesurant les intentions de vote pour le référendum prévu le 23 juin avait alors révélés une envolée des pro-maintien. Les dernières intentions de vote traduisent plutôt un vote très serré, les anglais hésitant visiblement entre maintien et liberté totale vis-à-vis de l’Europe. Ceci dit, une polémique monte en Angleterre au sujet de la fiabilité des sondages et des méthodologies utilisées par les sondeurs. En 2015, ils avaient lourdement échoué à déceler l’élection de David Cameron. Sans outil de mesure de l’opinion vraiment fiable, difficile pour les uns et les autres d’adapter leurs messages, il faudra vraisemblablement attendre le 24 juin au matin pour savoir quel sera l’avenir de l’Europe.

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Vifs débats à l’AMF au sujet des communes

Situation paradoxale au Congrès de l’Association des Maires de France (AMF), les maires dénoncent leur perte de pouvoir au profit des communautés de communes et des grands regroupements au sein de communes nouvelles. Alors qu’ils restent les élus préférés des Français, la nouvelle organisation territoriale organise peu à peu leur effacement au profit de super-structures jugées plus aptes à gérer les enjeux des territoires mais qui sont également menacées par une très forte politisation et traversées par de multiples tensions liées aux majorités qu’elles dégagent. La réforme territoriale en cours de déploiement prévoit même l’élection au suffrage universel du président communautaire, une étape supplémentaire vers la disparition des petits maires et avec eux de la notion de commune ?

Le Brexit serait très couteux pour les anglais

L’OCDE vient de publier son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale accompagné d’une note spéciale consacrée au Brexit. L’organisation estime que le Royaume Uni perdrait environ 5% de son PIB d’ici à 2030 en cas de rupture avec l’Union Européenne, il serait de 1,25 à 1,5% dès 2018. La perte de confiance des ménages britanniques entraineraient une montée de l’épargne de l’ordre de 1 point ce qui aurait pour conséquence de voir la consommation baisser, enfin la Livre Sterling serait probablement dévaluée d’environ 10%. Évidemment, cette situation aurait des répercussions également sur les autres pays de l’Union.

Le livre noir des syndicats

Paru à la mi-mai, l’ouvrage des journalistes Rozenn Le Saint et Erwann Seznec prend toute sa saveur avec l’actualité sociale mouvementée qui bloque la France depuis des semaines. Les auteurs décryptent les rouages du syndicalisme français et dressent un portrait sévère de la situation de syndicats dont le nombre des adhérents ne cesse de baisser quand les permanents continuent de se développer… « Le livre noir des syndicats » (Robert Laffont) est composé de courts chapitres charpentés qui traitent chacun d’un sujet étayé. On y découvre les modes de financement pas toujours clairs, les comportements de permanents qui perdent le lien avec la réalité et des motivations qui n’ont pas toujours grand rapport avec la défense des salariés. Édifiant.