L’actu

Catégorie : Lobbying

Lobbying : Plus de transparence à Bruxelles ?

C’est aujourd’hui, 1er décembre, qu’entrent en vigueur les nouvelles règles de transparence de la Commission européenne décidées par le nouveau Président, Jean-Claude Junker.

À partir d’aujourd’hui, tous les membres de l’exécutif européens devront rendre public leurs contacts avec les différents groupes d’intérêts. La Commission tente ainsi de montrer que les lobbies n’ont pas de prise sur ses décisions.

Rappelons que Bruxelles est considérée comme la seconde capitale mondiale du lobbying, immédiatement derrière Washington. Il est souvent reproché au Parlement d’être trop à l’écoute des groupes de pression des grandes entreprises… Cette transparence accrue devrait permettre de montrer que le secteur des PME est peu consulté et peut-être de rétablir un certain équilibre. Mais le registre des lobbyistes mis en place en 2011 n’est toujours pas obligatoire et les nouvelles règles ne concernent pas les fonctionnaires qui sont pourtant très influents à Bruxelles…

Les PME font leur lobbying de rue !

C’est aujourd’hui, lundi 1er décembre, que les patrons de TPE et PME manifestent à Paris et Toulouse afin de crier leur désarroi à l’appel de la CGPME.

La CGPME a lancé l’opération « PME/TPE cadenASSEZ, libérez nos entreprises ! » dans le but de dénoncer les lourdeurs auxquelles doivent faire face les PME :  compte individuel pénibilité ingérable ; transmissions d’entreprise plus complexes et moins sûres juridiquement ; durée minimale légale hebdomadaire de travail fixée à 24 heures ; cotisations sociales sur les dividendes taxant la prise de risque ; lourdeur administrative difficilement compatible avec la compétitivité ; pression et instabilité fiscales interdisant tout projet à long terme ; Code du travail incompréhensible … Des lourdeurs partagées par tous auxquelles s’ajoutent celles spécifique à chaque branche professionnelle…

Ce sont plus de 40 Fédérations professionnelles qui devraient se retrouver ce matin dès 10 heures à Paris (également à Toulouse) pour se rendre de la Place Félix Eboué à Bercy afin de crier la colère des patrons de PME. Cette manifestation marque le démarrage d’une semaine de sensibilisation aux problèmes rencontrés par les entreprises.

Si le MEDEF est également mobilisé pour la semaine de sensibilisation, du 1er au 5 décembre, il a refusé de participer à la manifestation de la CGPME. Il est vrai qu’il n’est pas dans la culture des chefs d’entreprises de manifester afin d’attirer l’attention sur leurs problématiques, il est également évident que les TPE et les PME rencontrent des difficultés particulières pour se faire entendre. La France semble encore être gouvernée avec un « logiciel des années 80 », les grandes entreprises ont des « connexions » plus simples avec le gouvernement et les décideurs politiques.

L’initiative de la CGPME est intéressante car elle traduit une très forte tension chez les patrons des PME qui n’en peuvent plus d’être à la fois le poumon économique de la France, les créateurs de valeur mais également ceux sur qui pèsent le plus les lourdeurs administratives et les entraves publiques, parfois involontaires.

Cette manifestation sera à suivre de près, elle est bien plus qu’un simple « lobbying de rue ». Les patrons de TPE et PME qui seront ce matin dans la rue demandent à être entendus et respectés. Ils exigent également une plus grande équité républicaine.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

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Marre du « lobbying à la papa » ?

Les relations institutionnelles doivent s’adapter à notre époque, sans doute plus exigeante en matière de transparence mais également fortement impactée par la révolution numérique.

Sountsou – Affaires Publiques vient de publier le premier numéro des Cahiers Experts consacré aux « 10 erreurs à éviter en relations institutionnelles ». Un document qui invite à la réflexion et qui pose les enjeux du lobbying à l’ère numérique et en période de forte crise du politique. Ces Cahiers Experts remettent en question quelques idées reçues, notamment sur la valeurs « business » du lobbying et sur les motivations du personnel politique.

Le lobbying est un enjeu majeur pour l’entreprise, il permet d’agir sur les décisions publiques, il permet de faire reconnaître l’entreprise comme un acteur citoyen. Mais, il doit respecter des règles claires et respectueuses du processus décisionnel. Aujourd’hui plus que jamais.

L’entreprise est trop souvent oubliée du processus décisionnel quant elle n’est pas méprisée. Les PME, notamment, ont parfois le sentiment que « cela ne sert à rien de se battre ». En vérité, des actions en relations institutionnelles sont efficaces et peuvent être mises en place rapidement y compris et surtout pour les PME.

Publiés régulièrement, les Cahiers Experts proposeront des pistes de solution et permettront de partager les réflexions autour des relations institutionnelles et de la liberté d’entreprendre.

Les Cahiers N°1

Lobbying et transparence, la France à la traîne…

Transparency France vient de publier une étude intitulée Transparence et intégrité du lobbying, un enjeu de démocratie – État des lieux citoyen sur le lobbying en France, volet français d’un projet financé par la Commission européenne, conduit parallèlement dans 19 pays européens.

L’association constate que les budgets et moyens consacrés au lobbying sont croissants, que celui-ci intervient à tous les stades des processus de décision et à tous les niveaux (européen, national, local) mais elle regrette que l’encadrement des relations entre décideurs publics et représentants d’intérêts est quasiment inexistant en France, à l’exception notable de l’Assemblée nationale. C’est ainsi que la France se voit attribuer la (très médiocre) note de 2,7/10 en matière de transparence…

Au cours des six dernières années, Transparency France a pu constater que les représentants d’intérêts, en particulier les entreprises, prennent de plus en plus conscience de la nécessité de réformer leurs pratiques de lobbying vers plus de transparence. A l’inverse, les décideurs publics, à quelques rares exceptions, peinent à se doter de règles pour eux-mêmes alors même que leur mandat s’effectue sur fonds publics, au nom des citoyens et de l’intérêt général.

Une étude européenne, compilant et comparant les résultats des 19 études nationales, sera publiée début 2015 par le secrétariat international de Transparency International.