L’actu

Catégorie : Édito

Lobbying : PME lancez-vous !

Le lobbying reste un secteur peu investit par les PME, celles-ci considèrent encore trop souvent qu’elles ne peuvent avoir de prise sur la décision politique, quand elles n’estiment pas que les politiques sont tellement loin de leurs réalités que cela ne « sert à rien ». Grave erreur.

Je l’explique souvent aux chefs d’entreprise que je rencontre, et que j’essaie de convaincre de se lancer dans les relations institutionnelles : le lobbying est créateur de valeur, il devrait constituer une part significative de leur propre mission.

Les PME ne peuvent laisser le champ libre aux grands groupes dont la taille les aide déjà naturellement à peser sur les décisions publiques. Elles doivent, au contraire, investir les relations institutionnelles et s’organiser pour défendre leurs spécificités, leur capacité à s’adapter et la nécessité de bénéficier d’accompagnements spécifiques.

Les PME ont besoin de la décision publique, quant elles ne dépendent pas de la commande publique, alors pourquoi rester en dehors du débat ? Question de coût ? de priorité ? d’incompréhension ?

Il y a un peu de tout cela et surtout un « à priori », très réservé, sur l’action politique en général et sur la capacité des élus à intégrer leurs problématiques. Or, les élus sont pragmatiques, ils n’ont rien contre l’entreprise. Certes, il est fréquent qu’ils ne la connaissent pas, mais n’est ce pas également le rôle de l’entreprise d’engager une communication vers leurs décideurs politiques ?

Des initiatives intéressantes ont été prises comme la démarche de la CGPME qui a engagé un travail pour porter des propositions « business friendly » dans la perspective de la présidentielle de 2017 ou encore l’opération « Moi, parlementaire, une semaine dans les pas d’un dirigeant » portée par l’association « entreprise et progrès », mais il s’agit de démarches collectives.

J’observe avec attention le cheminement de mes clients lorsque nous commençons à initier un travail en affaires publiques. Au début, ils sont sceptiques, puis, ils s’intéressent, s’investissent,  enfin, ils sont étonnés des résultats. Lancez-vous !

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Le lobbying n’est rien d’autre qu’un outil démocratique

Si le mot « lobbying » est devenu au fil des années et de certaines affaires, porteur de suspicions, il désigne une fonction stratégique de l’entreprise qui n’est rien de moins qu’un outil au service de la démocratie.

J’entends déjà les cris d’orfraie ici ou là. « Le lobbying ne vise qu’à dévoyer la décision publique », « les entreprises n’agissent que pour faire pression sur les élus », « cela permet d’acheter les décideurs publics », « regardez les affaires autour de certains pans de l’industrie », « ces influenceurs actionnent des réseaux douteux et souterrains » etc.

Il existe des affaires autour de certains groupes de pression, il ne s’agit pas de le nier. Certaines entreprises utilisent clairement des moyens radicaux pour parvenir à leurs fins, certains lobbyistes, se sont également spécialisés dans la « mise en relation amicale » facturée à prix d’or. Tout cela existe. Pour autant, ces pratiques doivent elles exclure votre entreprise de toute action dans la sphère publique ? La réponse est, clairement, non.

Une stratégie institutionnelle est essentielle pour toute entreprise ou Fédération professionnelle dont l’activité dépend, même partiellement, de la décision publique. Et elles sont innombrables à être dans ce cas. En réalité, de nombreuses entreprises devraient initier une démarche « Affaires publiques », car les règlements et la législation touchent beaucoup d’activités.

Le lobbying (ou appelez-le comme vous le souhaitez) est un fabuleux outil démocratique et un levier stratégique incontournable de l’entreprise, qui devrait être managé au plus haut niveau de celle-ci. En effet, il est indispensable pour les décideurs publics de connaître les positions des uns et des autres avant de prendre une décision. Contrairement à une idée reçue, ils n’ont aucun intérêt à affaiblir les entreprises. Bien au contraire, en ces temps de crise,  l’entreprise est au coeur de l’économie et de la société. Certains politiques en sont conscients, d’autres ont besoin d’être informés, d’échanger, afin de mieux comprendre et, pourquoi pas, d’évoluer.

Quant à l’entreprise, est-il acceptable qu’elle s’expose à des risques à cause de mauvaises décisions prises dans des sphères qu’elle aurait décidé d’ignorer ?

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Le bon gros lobbying qui tache 

La semaine dernière a mis en avant une méthode très utilisée en matière de lobbying : jeter le discrédit par tous les moyens sur l’adversaire. Cette démarche part du postulat que « salir » est toujours utile puisqu’il en restera toujours quelques taches qui sèmeront le doute.

L’opération anti Mathieu Gallet, mise en orbite à partir d’on ne sait quelle base, a failli réussir. Finalement, il sort, pour le moment, vivant de cette vaste opération de destabilisation, il faudra attendre encore un peu pour savoir s’il est renforcé.

L’arme de destruction massive utilisée pour cibler le président de Radio France est l’argent, il s’agit toujours du meilleur moyen pour éliminer quelqu’un. En France, la relation à l’argent est telle que jeter le doute sur l’honnêteté d’une personnalité en passant par des pseudo-dépenses somptuaires fonctionne souvent, au moins dans un premier temps. Ce fut le cas avec Mathieu Gallet, affaibli par ailleurs par un mode de management peu en phase avec la Maison qu’il dirige et une tutelle, étrangement, bien peu solidaire. Il a eu droit à tout : des articles « programmés » dans Le Canard Enchaîné sur plusieurs semaines, des « convocations » par une Ministre qui découvrait un plan sur lequel ses services travaillaient depuis des mois, une crise sociale interne entretenue par l’externe…

Pendant que les « révélations » se succédaient et étaient distillées au fil du temps, les sommes concernées prenaient de l’ampleur. Bureaux, fauteuils de voiture, puis véhicule, consultants coûteux, moquette, etc. Nous avons eu droit à toute la panoplie de la campagne de déstabilisation. Il a été finalement totalement blanchi en fin de semaine dernière par Bercy, la plus longue grève de  l’histoire de Radio France s’est également arrêtée, comme les « révélations » du Palmipède.

Les ennemis, cachés, du président de Radio France sont tombés sur un os. Le contre-lobbying mis en place et sa campagne de communication ont finalement été efficaces. La prochaine étape pourrait même être une contre-attaque et des révélations sur les responsables de ces basses oeuvres.

Il n’en reste pas moins qu’après cette guerre éclair qu’il remporte, Mathieu Gallet sort un peu abimé, son image, hier lisse et vierge, est écornée. Dans ce genre de manoeuvres, il reste toujours quelques taches, un peu grasses, qui peuvent suffire à satisfaire leurs auteurs.

Au sein de la CGT, il y a quelques mois, il fallait éliminer le soldat LePaon devenu gênant, les mêmes méthodes ont été employées, avec le même support et une meilleure efficacité que pour le service public de la radio. Le secrétaire général de la CGT était trop sûr de lui, il a été emporté par la crise créée par ses amis de l’intérieur, déterminés à l’effacer pour prendre le pouvoir. Cette semaine il a été blanchi par les résultats de l’enquête interne diligentée au sein de la Centrale. Pas grave, il n’est plus là… L’état déplorable de la CGT au sortir de cette crise importe peu aux responsables de la déstabilisation, le seul sujet était sa prise de contrôle.

Ces opérations de déstabilisation visent les hommes et leurs présumées faiblesses, elles sont souvent motivées par des tentatives de prises de pouvoir. Elles ne réussissent que rarement parce qu’elles reposent essentiellement sur des « boules puantes » factices qui ne tiennent pas sur la durée. La vérité finissant toujours par éclater. Mais elles font partie des méthodes peu ragoutantes de certains pour parvenir à leurs fins.

Il faut se tenir prêt à contre attaquer face à ce « gros lobbying qui tache » et contre-attaquer avec la puissance et la détermination qu’il impose.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Le Lobbying nécessite un travail dans la durée

Un grand nombre d’entreprises ne s’intéressent aux Affaires Publiques qu’en période de tensions institutionnelles : mise en place de nouvelles règles, projet de loi, rapport parlementaire… Elles devraient plutôt engager un travail de fond et sur la durée, gage de meilleurs résultats, à un moindre coût.

Je rencontre souvent des chefs d’entreprises ou des dirigeants de Fédérations professionnelles qui conservent une approche méfiante et « défensive » des Affaires Publiques. Ils considèrent que les relations institutionnelles sont chronophages et qu’ils ont du mal à en mesurer les bénéfices quand, tant de missions diverses requièrent leur attention au quotidien dans l’entreprise.

Récemment, lors d’une rencontre, un dirigeant m’expliquait son expérience des relations institutionnelles à l’occasion de la discussion au parlement d’un projet de loi dont les effets le concernaient : « J’ai sensibilisé les parlementaires en envoyant près de 600 courriers et des mels, sans grands résultats » me disait-il.

Les parlementaires ne sont pas des « boîtes aux lettres », ils reçoivent de multiples sollicitations, envoyer des mailings impersonnels et non ciblés n’est certes pas la meilleure méthode pour mesurer les effets d’une bonne démarche institutionnelle. Sauf à avoir une démarche déjà très engagées et à être clairement identifié par les décideurs politiques, il s’agit même d’un coup pour rien. Ou presque.

Le lobbying n’est rien de moins que la défense de vos intérêts, face à ceux qui sont en situation de prendre des décisions qui pourraient toucher votre activité. Initier une action « affaires publiques » impose de prendre du temps, d’abord afin de définir vos objectifs, puis d’identifier celles et ceux qui s’intéressent, au sein du parlement, à votre activité, enfin agir lorsque le moment est venu, idéalement après avoir installé votre entreprise ou votre Fédération dans son environnement institutionnel.

Le lobbying impose donc beaucoup de travail, de la rigueur et une grande connaissance des rouages de notre démocratie. Il nécessite une approche spécifique et une attention particulière. Le  manque d’urgence et l’absence de crise constitue le moment idéal pour mettre en place une telle approche. Vous vous épargnerez des dépenses inutiles et serez étonné par son efficacité.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter Les Cahiers Experts de Sountsou, en les chargeant ici.

Vous pouvez également effectuer votre « Diagnostic lobbying », confidentiel, personnel et gratuit en cliquant ici.

Mathieu Quétel, président de Sountsou