L’actu

Auteur/autrice : Mathieu Quétel

Dialogue social, l’échec.

Sountsou - Affaires Publiques, lobbying et relations institutionnelles

Jeudi dernier avait lieu l’ultime round de négociation entre partenaires sociaux pour la réforme du dialogue social. Une journée marquée par l’incapacité des négociateurs à trouver un accord.

L’accord a donc finalement été impossible à trouver et c’est la méthode même des négociations au niveau interprofessionnel qui est désormais posée. Syndicats et patronat ont échoué à trouver un chemin commun pour réformer le dialogue social après près de trois mois de négociations. Il faut reconnaitre que les coups bas et les échanges bilatéraux se sont multipliés ces dernières semaines. Le MEDEF a accepté une représentation des salariés dans les TPE-PME contre l’avis de la CGPME qui n’en voulait pas mais également contre sa propre base… Quant à la CGC elle a souhaité monnayer au prix fort sa signature au risque de tout faire capoter.

Les négociations portaient sur des évolutions pourtant importantes et qui auraient pu permettre une nouvelle approche du dialogue social dans l’entreprise.

La balle est désormais dans le camp du gouvernement qui a annoncé ce week end la programmation d’une loi afin de réformer le dialogue social. Les partenaires sociaux n’ont rien à gagner dans cette démarche législative, en effet dans le contexte actuel on ne peut pas savoir qui pourra tirer avantage d’un débat parlementaire. Le Ministre du travail a néanmoins précisé ce week end que le patronat avait fixé la barre trop haut dans les négociations, ce qui peut laisser craindre un projet de loi à minima …

Réplique du MEDEF ce week end dans Le Figaro qui, par la voix de son président, Pierre Gattaz, propose aux syndicats une réunion pour mettre en place une feuille de route commune que « le gouvernement ne pourrait ignorer »… La CFDT a déjà fait part de son intérêt.

Sans-emploi, Maison Blanche, CDI, Livret A… En chiffres.

Quelques chiffres bons à connaître et éventuellement à retenir cette semaine…

24

C’est le nombre d’années que des Clinton ou des Bush auront occupé la Maison Blanche sur 31 ans, dans le cas où Hillary Clinton ou Jed Bush remportaient la présidentielle américaine de 2016.

212

C’est en millions le nombre de personnes sans emploi dans le monde que prévoit l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en 2019 soit une augmentation de 10 millions en 5 ans.

6,13

C’est en milliards d’euros le montant de retraits du Livret A opérés par les Français en 2014.

2.961.000

C’est le nombre de CDI signés en 2014 soit 30.000 de moins qu’en 2013.

16,5

C’est en pourcentage la baisse de la consommation de gaz en France en 2014, année la plus chaude depuis 1900.

21,3

C’est en millions d’euros le déficit prévisionnel de Radio France pour 2015. Un budget déficitaire pour la première fois de l’histoire de la Maison Ronde.

 

 

 

Dialogue social en panne ?

Les partenaires sociaux se retrouvent ce jeudi pour ce qui devrait être le « dernier round » de négociation de la réforme du dialogue social. On s’attendait à une conclusion dès samedi matin mais, hélas, les négociateurs n’ont pas trouvé d’accord. Après quatre mois de d’échanges, les points d’achoppement restent nombreux.

Parmi ceux-ci, le refus de la part de la CGPME d’accepter la création de représentation salariale au sein des TPE de moins de 11 personnes. Un point non négociable pour les représentants des TPE et PME, représentés par la CGPME, qui considèrent, à juste titre, que cette lourdeur supplémentaire aboutirait à créer des tensions là où le dialogue et l’humain prévalent aujourd’hui.  Sur ce point, c’est au niveau patronal qu’il existe le plus grand désaccord, le MEDEF et l’UPA défendent cette solution tout en refusant aux commissions régionales interprofessionnelles d’entrer dans les entreprises et en leur réservant un simple rôle de conseil auprès des salariés. La CGPME est contre et en fait un casus-belli, elle ne devrait pas être signataire des éventuels accords à cause de ce point de blocage.

La demande des syndicats d’augmenter les moyens des représentants syndicaux afin de leur permettre de consacrer plus de temps à leur mandat à la charge financière de l’entreprise, n’est pas vue d’un bon oeil par le patronat. Ce dernier souhaiterait également que les délégués syndicaux négocient au nom du « conseil d’entreprise », ce que refusent les syndicats qui y voient une atteinte à la liberté syndicale.

C’est précisément ce « conseil d’entreprise » qui constitue un autre point de tension entre patronat et syndicats. Ces derniers ne sont pas satisfaits de voir le CHSCT, le comité d’entreprise et les délégués du personnel regroupés dans cette nouvelle entité unique. Or, il s’agit là d’une véritable avancée, surtout pour le MEDEF.

Le patronat souhaiterait également rendre les négociations salariales obligatoires non plus chaque année mais tous les deux ou trois ans. Véto des syndicats.

Idem en ce qui concerne les consultations obligatoires des différents niveaux de conseil en cas d’établissements secondaires, le patronat aimerait une seule consultation du « conseil central d’entreprise » quand les syndicats défendent un maintien des consultations des conseils locaux afin de favoriser le plus près du terrain.

Enfin, contrairement à la tradition, le président de la République a fait savoir lors de ses voeux qu’il ne fallait pas compter sur une intervention parlementaire pour régler l’éventuel échec de la négociation… Jeudi sera donc bien la dernière chance d’aboutir à un accord.

 

Découvrez la valeur du lobbying

Le lobbying est devenu un vilain mot qu’il convient de ne pas utiliser en France. Pourtant, le lobbying n’est rien d’autre que l’organisation des relations institutionnelles de l’entreprise.

En effet, le monde de l’entreprise dépend souvent, dans de nombreux domaines, de la décision publique. Est ce bien raisonnable de l’ignorer ?

Sountsou  répond avec un grand NON ! Nous considérons, au contraire, que le lobbying est créateur de valeur pour l’entreprise, singulièrement pour les TPE et les PME qui sont celles qui s’en désintéressent le plus. Afin d’aider les chefs d’entreprise à se forger une opinion et à s’imprégner de la démarche nous avons créé la Collection Les Cahiers Experts.

Le premier numéro des Cahiers Experts est déjà disponible en ligne, gratuitement. Il est dédié aux « 10 erreurs à éviter en relations institutionnelles ». Le prochain est déjà en préparation et sera disponible très prochainement.

Vous aussi, découvrez la valeur du lobbying pour votre entreprise et téléchargez le premier numéro des Cahiers Experts ici.

Les Cahiers N°1

Un nouveau président pour la CGPME

Mercredi 21 janvier, la CGPME élira son nouveau président en remplacement de Jean-François Roubeaud qui ne se représente pas après 12 ans de mandat.

L’élection d’un nouveau président est toujours un moment délicat pour une organisation comme la CGPME. Il s’agit, dans la mesure du possible, de ne pas créer de crise interne et d’inscrire le mouvement dans une forme de continuité tout en assurant son indispensable renouvellement. La CGPME semble en passe de réussir ce triple pari.

Jean-François Roubaud a marqué la CGPME, il aura mené de nombreuses batailles dont l’opération « PMECadenASSEZ » de décembre 2014 qui a mis plus de 10.000 patrons dans la rue. En ce moment même il est en pleine tractation avec les autres partenaires sociaux sur la réforme des seuils sociaux et du dialogue social, une négociation dans laquelle la Confédération est bien seule, notamment sur la question du seuil de 11 salariés…

Le successeur de Jean-François Roubaud sera donc François Asselin, seul candidat, dirigeant d’une PME familiale de restauration de monuments historiques et patron de la CGPME de Poitou-Charentes. L’entreprise Asselin emploie 140 salariés, rayonne à l’international et réalise un chiffre d’affaires de 17 millions d’Euros.

François Asselin a déjà réussi à éviter la multiplication des candidatures en formant un ticket avec Geneviève Roy, autre candidate potentielle et actuelle vice-présidente en charge des négociations sociales.

 

Il aura une lourde tâche, les TPE et PME représentent 80% de l’activité en France mais ont encore des difficultés à se faire entendre tant les grandes entreprises sont puissantes pour faire valoir leurs intérêts…