L’actu

Auteur/autrice : Mathieu Quétel

Les PME font leur lobbying de rue !

C’est aujourd’hui, lundi 1er décembre, que les patrons de TPE et PME manifestent à Paris et Toulouse afin de crier leur désarroi à l’appel de la CGPME.

La CGPME a lancé l’opération « PME/TPE cadenASSEZ, libérez nos entreprises ! » dans le but de dénoncer les lourdeurs auxquelles doivent faire face les PME :  compte individuel pénibilité ingérable ; transmissions d’entreprise plus complexes et moins sûres juridiquement ; durée minimale légale hebdomadaire de travail fixée à 24 heures ; cotisations sociales sur les dividendes taxant la prise de risque ; lourdeur administrative difficilement compatible avec la compétitivité ; pression et instabilité fiscales interdisant tout projet à long terme ; Code du travail incompréhensible … Des lourdeurs partagées par tous auxquelles s’ajoutent celles spécifique à chaque branche professionnelle…

Ce sont plus de 40 Fédérations professionnelles qui devraient se retrouver ce matin dès 10 heures à Paris (également à Toulouse) pour se rendre de la Place Félix Eboué à Bercy afin de crier la colère des patrons de PME. Cette manifestation marque le démarrage d’une semaine de sensibilisation aux problèmes rencontrés par les entreprises.

Si le MEDEF est également mobilisé pour la semaine de sensibilisation, du 1er au 5 décembre, il a refusé de participer à la manifestation de la CGPME. Il est vrai qu’il n’est pas dans la culture des chefs d’entreprises de manifester afin d’attirer l’attention sur leurs problématiques, il est également évident que les TPE et les PME rencontrent des difficultés particulières pour se faire entendre. La France semble encore être gouvernée avec un « logiciel des années 80 », les grandes entreprises ont des « connexions » plus simples avec le gouvernement et les décideurs politiques.

L’initiative de la CGPME est intéressante car elle traduit une très forte tension chez les patrons des PME qui n’en peuvent plus d’être à la fois le poumon économique de la France, les créateurs de valeur mais également ceux sur qui pèsent le plus les lourdeurs administratives et les entraves publiques, parfois involontaires.

Cette manifestation sera à suivre de près, elle est bien plus qu’un simple « lobbying de rue ». Les patrons de TPE et PME qui seront ce matin dans la rue demandent à être entendus et respectés. Ils exigent également une plus grande équité républicaine.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

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Lobbying, numérique, livres… Quelques chiffres.

40

C’est environ l’âge d’une nouvelle génération de chefs d’entreprises qui prennent les rênes de grands groupes. Le Boston Consulting Group décrit dans son étude sur la « leapfrog succession » (succession « saute-mouton ») une génération de quarantenaires propulsée à la tête d’entreprises numériques ou non sans passer par la case numéro deux ou trois : Marissa Mayer chez Yahoo, Daniel Schwartz chez Burger King, Frédéric Oudéa à la Société Générale…

1000

C’est le nombre de nouveaux offices notariaux qui devraient être créés selon Bercy après application de la Loi Macron. Les Notaires ont obtenu gain de cause sur l’application de la règle de la proportionnalité qui restera applicable sur les transactions immobilières dont les prix sont les plus élevés.

1,7

C’est la somme que devrait rapporter à Valérie Trierweiler, « Merci pour ce moment », selon son éditeur Laurent Beccaria, directeur des Arènes. Sa tournée européenne devrait confirmer ce chiffre tant le livre semblait attendu chez certains de nos voisins, notamment en Angleterre.

63

C’est le nombre de sociétés qui n’existaient pas il y a 30 ans dans le top 100 des entreprises américaines. En France, une seule nouvelle entreprise apparaît en 30 ans : Free. C’est le constat de Philippe Lemoine dans son rapport sur la transformation numérique de la France remis récemment au gouvernement.

19

C’est, selon GFK, le pourcentage de l’e-commerce dans le secteur de l’équipement de la maison pour les neuf premiers mois de l’année. Un chiffre très important à comparer avec la part du commerce en ligne dans le commerce de détail en France qui ne serait que de 9%.

Autoroutes : Haro sur les concessions

Après les rapports sévères de la Cour des Comptes et de l’Autorité de la Concurrence à l’égard des sociétés d’autoroutes, ce sont à présent les députés qui s’attaquent aux concessions.

Jean-Paul Chanteguet député de l’Indre, propose des pistes de solutions autrement plus radicales que le rattachement du secteur autoroutier à l’ARAF, le régulateur du secteur ferroviaire, envisagé par le ministre de l’Industrie, Emmanuel Macron. Le Président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire souhaite une dénonciation des contrats des sociétés concessionnaires pour « raison d’intérêt général ».

Le rapporteur de la mission parlementaire d’information sur les sociétés d’autoroute veut frapper un grand coup et sa proposition est de fait un pavé dans la marre. Si elle devait être retenue, la résiliation des contrats des concessionnaires aurait sans doute des répercussions économiques massives pour ces derniers. Mais le parlementaire n’en a cure, il veut profiter de la période de préavis de cette dénonciation pour renégocier les contrats et, pourquoi pas, les confirmer ensuite, sur la base de nouvelles conditions notamment tarifaires. Sa détermination est totale, si aucun accord n’était trouvé il ne craint pas de lancer de nouveaux appels d’offres voire de mettre les autoroutes en régie.

Il n’en reste pas moins que cette dénonciation de contrat aurait une conséquence budgétaire lourde puisque son coût est estimé à environ 40 milliard d’euros… L’Etat ne semble pas prêt à assumer une telle extrémité et les sociétés d’autoroute n’ont sans doute pas dit leur dernier mot…

Natacha Polony lauréate du Prix Edgar Faure

Mardi 25 novembre avait lieu au Palais M à Paris la remise du Prix Edgar Faure 2014 du livre politique. Un prix prestigieux créé il y a huit ans par le petit fils du Président Faure, Rodolphe Oppenheimer.

Crédits photos : Paul R. Cloud (@D.D)

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L’ensemble du jury (dont Mathieu Quétel, président de Sountsou) s’est réuni ce mardi soir, sous la présidence d’Isabelle Debré, vice-présidente du Sénat, afin de délibérer au cours d’échanges animés autour des 10 lauréats de cette cuvée 2014 du Prix Edgar Faure. C’est après un seul tour de vote à bulletins secrets que Natacha Polony a été déclarée lauréate 2014 pour son ouvrage « Ce pays qu’on abat » aux éditions Plon.

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Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI a prononcé un discours d’ouverture fort au cours duquel il a rappelé les valeurs de la République si bien incarnées par Edgar Faure. Visiblement émue et touchée Natacha Polony est montée sur scène pour recevoir son Prix des mains d’Olivier Dassault, Député de l’Oise, le sculpteur Kasper, créateur du trophée du Prix Edgar Faure ainsi que de Rodolphe Oppenheimer, Président du Prix.

Le prix des internautes Le Regard d’Edgar a quant à lui récompensé Jean-Christophe Buisson pour « Assassinés » paru aux éditions Perrin.

Grands comptes et PME, Trop dur !

Sountsou - Affaires Publiques, lobbying et relations institutionnelles

Les grand comptes boudent les PME. Grandes entreprises, collectivités locales ou Etat, tous ont du mal à passer commande auprès des PME. La commande publique s’élève chaque année à 200 milliards d’Euros, l’enjeu est donc de taille…

Depuis deux ans, l’Etat incite ses acheteurs à faire preuve d’audace et à faire confiance aux PME dans la commande publique. Un guide à destination des acheteurs a même été rédigé afin de faire preuve de pédagogie, des réunion thématiques sont organisées autour d’acheteurs publics et de PME…

Mais les règles des marchés publics, complexes, ne facilitent pas la tâche des PME. Il est par exemple impossible de favoriser une PME parce qu’elle est française. Du moins, en apparence… D’abord l’Europe a édicté de nouvelles règles qui doivent faciliter l’accès des PME aux marchés publics : le chiffre d’affaires exigé pour concourir à un marché ne peut plus être supérieur au double de la valeur du marché et les formalités administratives ont également été simplifiées. Il est également possible de « jouer avec les règles » mais cela doit se faire au moment de la conception de l’appel d’offres par le biais de l’alotissement par exemple.

Tout cela reste toutefois très complexe et assez déconnecté de la réalité des PME. Mais, la commande publique ne représente qu’une partie du chiffre d’affaires qui échappent encore trop souvent aux PME. Les grands acheteurs privés sont également frileux et demandent tellement de garantie que leurs marchés restent trop souvent encore inaccessibles aux PME

Un prochain Cahier Expert donnera quelques pistes concrètes pour se faire connaître des grands comptes publics.