L’actu

Opération réussie pour la CGPME

Hier, les patrons de TPE et PME s’étaient donnés rendez-vous à Paris et Toulouse pour manifester leur ras-le-bol face aux lourdeurs administratives, aux tracasseries fiscales et au sentiment de ne pas être bien traités par le gouvernement.

Organisée à l’initiative de la CGPME, cette manifestation était risquée. En effet, il n’est pas dans la tradition patronale de se prêter au « lobbying de rue » pour revendiquer. La démarche aurait également pu tourner court en raison d’un manque de mobilisation de chefs d’entreprises par ailleurs très occupés par leurs PME au sein desquels ils occupent souvent plusieurs tâches. Enfin, battre le pavé c’est également prendre le risque de s’éloigner d’un dialogue républicain apaisé et de donner une image d’acteur peu responsable.

La CGPME et son président Jean-François Roubaud ont su éviter tous ces écueils. Près de 10.000 patrons ont envahi les rues de Paris et Toulouse pour crier, dans une ambiance bonne enfant, leur désarroi et leurs inquiétudes. Jean-François Roubaud était reçu dans l’après midi par le Ministre de l’Économie, Emmanuel Macron afin de livrer personnellement le message de patrons excédés mais toujours à la recherche d’écoute et de solutions.

Les PME et les TPE sont dans une situation particulière. Elles sont le poumon de l’économie, elles sont dirigées par des patrons qui travaillent dur pour leur entreprise et leurs équipes mais elles souffrent de l’image dégradée de certains groupes du CAC 40 pour lesquels les profits semblent être, aux yeux des politiques, la priorité. En outre, les décideurs politiques n’accordent pas la même écoute aux représentants des TPE et des PME qu’aux dirigeants des multinationales. C’est également cette « équité républicaine » que revendiquaient hier les manifestants. La semaine de mobilisation des entreprises se poursuit jusqu’au 5 décembre.

S’ils ont manifesté avec bonne humeur, la détermination des patrons est bien totale. Ce serait une lourde erreur de la réduire à un « caprice » de dirigeants. Ou, pire, de l’ignorer.

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Lobbying : Plus de transparence à Bruxelles ?

C’est aujourd’hui, 1er décembre, qu’entrent en vigueur les nouvelles règles de transparence de la Commission européenne décidées par le nouveau Président, Jean-Claude Junker.

À partir d’aujourd’hui, tous les membres de l’exécutif européens devront rendre public leurs contacts avec les différents groupes d’intérêts. La Commission tente ainsi de montrer que les lobbies n’ont pas de prise sur ses décisions.

Rappelons que Bruxelles est considérée comme la seconde capitale mondiale du lobbying, immédiatement derrière Washington. Il est souvent reproché au Parlement d’être trop à l’écoute des groupes de pression des grandes entreprises… Cette transparence accrue devrait permettre de montrer que le secteur des PME est peu consulté et peut-être de rétablir un certain équilibre. Mais le registre des lobbyistes mis en place en 2011 n’est toujours pas obligatoire et les nouvelles règles ne concernent pas les fonctionnaires qui sont pourtant très influents à Bruxelles…

Les PME font leur lobbying de rue !

C’est aujourd’hui, lundi 1er décembre, que les patrons de TPE et PME manifestent à Paris et Toulouse afin de crier leur désarroi à l’appel de la CGPME.

La CGPME a lancé l’opération « PME/TPE cadenASSEZ, libérez nos entreprises ! » dans le but de dénoncer les lourdeurs auxquelles doivent faire face les PME :  compte individuel pénibilité ingérable ; transmissions d’entreprise plus complexes et moins sûres juridiquement ; durée minimale légale hebdomadaire de travail fixée à 24 heures ; cotisations sociales sur les dividendes taxant la prise de risque ; lourdeur administrative difficilement compatible avec la compétitivité ; pression et instabilité fiscales interdisant tout projet à long terme ; Code du travail incompréhensible … Des lourdeurs partagées par tous auxquelles s’ajoutent celles spécifique à chaque branche professionnelle…

Ce sont plus de 40 Fédérations professionnelles qui devraient se retrouver ce matin dès 10 heures à Paris (également à Toulouse) pour se rendre de la Place Félix Eboué à Bercy afin de crier la colère des patrons de PME. Cette manifestation marque le démarrage d’une semaine de sensibilisation aux problèmes rencontrés par les entreprises.

Si le MEDEF est également mobilisé pour la semaine de sensibilisation, du 1er au 5 décembre, il a refusé de participer à la manifestation de la CGPME. Il est vrai qu’il n’est pas dans la culture des chefs d’entreprises de manifester afin d’attirer l’attention sur leurs problématiques, il est également évident que les TPE et les PME rencontrent des difficultés particulières pour se faire entendre. La France semble encore être gouvernée avec un « logiciel des années 80 », les grandes entreprises ont des « connexions » plus simples avec le gouvernement et les décideurs politiques.

L’initiative de la CGPME est intéressante car elle traduit une très forte tension chez les patrons des PME qui n’en peuvent plus d’être à la fois le poumon économique de la France, les créateurs de valeur mais également ceux sur qui pèsent le plus les lourdeurs administratives et les entraves publiques, parfois involontaires.

Cette manifestation sera à suivre de près, elle est bien plus qu’un simple « lobbying de rue ». Les patrons de TPE et PME qui seront ce matin dans la rue demandent à être entendus et respectés. Ils exigent également une plus grande équité républicaine.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

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Lobbying, numérique, livres… Quelques chiffres.

40

C’est environ l’âge d’une nouvelle génération de chefs d’entreprises qui prennent les rênes de grands groupes. Le Boston Consulting Group décrit dans son étude sur la « leapfrog succession » (succession « saute-mouton ») une génération de quarantenaires propulsée à la tête d’entreprises numériques ou non sans passer par la case numéro deux ou trois : Marissa Mayer chez Yahoo, Daniel Schwartz chez Burger King, Frédéric Oudéa à la Société Générale…

1000

C’est le nombre de nouveaux offices notariaux qui devraient être créés selon Bercy après application de la Loi Macron. Les Notaires ont obtenu gain de cause sur l’application de la règle de la proportionnalité qui restera applicable sur les transactions immobilières dont les prix sont les plus élevés.

1,7

C’est la somme que devrait rapporter à Valérie Trierweiler, « Merci pour ce moment », selon son éditeur Laurent Beccaria, directeur des Arènes. Sa tournée européenne devrait confirmer ce chiffre tant le livre semblait attendu chez certains de nos voisins, notamment en Angleterre.

63

C’est le nombre de sociétés qui n’existaient pas il y a 30 ans dans le top 100 des entreprises américaines. En France, une seule nouvelle entreprise apparaît en 30 ans : Free. C’est le constat de Philippe Lemoine dans son rapport sur la transformation numérique de la France remis récemment au gouvernement.

19

C’est, selon GFK, le pourcentage de l’e-commerce dans le secteur de l’équipement de la maison pour les neuf premiers mois de l’année. Un chiffre très important à comparer avec la part du commerce en ligne dans le commerce de détail en France qui ne serait que de 9%.

Autoroutes : Haro sur les concessions

Après les rapports sévères de la Cour des Comptes et de l’Autorité de la Concurrence à l’égard des sociétés d’autoroutes, ce sont à présent les députés qui s’attaquent aux concessions.

Jean-Paul Chanteguet député de l’Indre, propose des pistes de solutions autrement plus radicales que le rattachement du secteur autoroutier à l’ARAF, le régulateur du secteur ferroviaire, envisagé par le ministre de l’Industrie, Emmanuel Macron. Le Président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire souhaite une dénonciation des contrats des sociétés concessionnaires pour « raison d’intérêt général ».

Le rapporteur de la mission parlementaire d’information sur les sociétés d’autoroute veut frapper un grand coup et sa proposition est de fait un pavé dans la marre. Si elle devait être retenue, la résiliation des contrats des concessionnaires aurait sans doute des répercussions économiques massives pour ces derniers. Mais le parlementaire n’en a cure, il veut profiter de la période de préavis de cette dénonciation pour renégocier les contrats et, pourquoi pas, les confirmer ensuite, sur la base de nouvelles conditions notamment tarifaires. Sa détermination est totale, si aucun accord n’était trouvé il ne craint pas de lancer de nouveaux appels d’offres voire de mettre les autoroutes en régie.

Il n’en reste pas moins que cette dénonciation de contrat aurait une conséquence budgétaire lourde puisque son coût est estimé à environ 40 milliard d’euros… L’Etat ne semble pas prêt à assumer une telle extrémité et les sociétés d’autoroute n’ont sans doute pas dit leur dernier mot…