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Catégorie : Actualités

Des chiffres à connaître ou méditer…

Ce ne sont apparemment que des chiffres mais ils signifient tellement… Alors, nous les sélectionnons pour vous. Certains nous éclairent sur la valeur du lobbying pour l’entreprise. Du concret. 

85,6

C’est en milliards d’Euros le montant du déficit de l’Etat en 2014, soit 10 milliards de plus qu’en 2013 mais 3 de moins que ce que prévoyait la Loi de Finances.

217

C’est en milliards d’Euros le montant de l’excédent commercial allemand en 2014, soit une progression de 11% versus 2013.

120

C’est en millions d’Euros la valorisation de la société Coyote après sa reprise par ses fondateurs. Les investisseurs qui sortent à l’occasion de cette opération, multiplient par trois leur mise de départ quelques années. La raison : une formidable opération de lobbying en 2011 lorsque le gouvernement envisageait d’interdire les détecteurs de radars…

850

C’est en millions de dollars ce que va investir Apple dans une ferme de panneaux solaires à Monterey en Californie dans le but d’alimenter en électricité le centre de données de Newark, Campus 2 ainsi que 52 Apple Store à travers la Californie.

50

C’est en millions d’Euros le déficit prévisionnel de Radio France en 2019, alors qu’il sera déjà de plus de 20 millions dès 2015. La Cour des Comptes s’apprête à publier un rapport semble-t-il décapant sur la gestion de la Maison Ronde qui ne pourra faire l’impasse sur une vaste et profonde réforme.

2000

C’est le nombre de banques et d’institutions financières qui utilisent l’Apple Pay aux Etats Unis, le service de paiement sans contact de la firme à la pomme.

10

C’est en millions, selon GFK, le nombre de téléviseurs qui seront inutilisables en 2016. En cause, le passage à la norme « full HD » que 25% du parc de téléviseurs français ne supportent pas…

65

C’est en années l’âge du Club Med qui vient de passer sous pavillon chinois.

56

C’est en milliards d’Euros la somme que ce sont partagés en 2014 les investisseurs du CAC 40 en 2014.

79,9

C’est en millions, selon l’ARCEP, le nombre de cartes SIM en fonctionnement à fin 2014 en France mais, pour la première fois, les contrats sans engagements sont majoritaires à 51%.

Le rapport 2015 de la Cour des Comptes dénonce quelques savoureuses dérives.

Rendu public le 11 février, le rapport 2015 de la Cour des Comptes et ses 1500 pages contiennent quelques perles que nous partageons avec vous avec quatre exemples : l’eau, la SNCF, le CESE et les bourses étudiantes.

Nous vous invitons également à lire l’article que nous consacrons aux incroyables dérives de Bercy et de la CDC.

En ce qui concerne l’eau, le législateur a instauré un principe de « pollueur-payeur » qui devait permettre aux industries les plus polluantes de contribuer pleinement à l’effort national dans ce domaine. La Cour des Comptes dénonce dans son rapport un échec patent : « En 2013, 87 % des redevances perçues par les agences étaient supportées par les usagers domestiques et assimilés, 6 % par les agriculteurs et 7 % par l’industrie » selon le rapport. Ainsi, le principe « pollueur-payeur » apparait comme un impôt supplémentaire déguisé dont les principaux contributeurs restent les ménages … Pire, le rapport dénonce les récentes lois qui ne favorisent pas les comportements vertueux notamment des agriculteurs quant elles ne les sanctionnent pas !

Les clients, pardon les « usagers » de la SNCF ne seront pas surpris par une autre perle relevée par la Cour des Comptes : la vétusté des trains Intercités qui transportent chaque jour 100.000 voyageurs mais accusaient en 2012 un âge moyen de 33,5 ans. Le manque d’implication de l’Etat et de la SNCF dans leur remplacement ou leur simple rénovation pourrait entraîner des fermetures de lignes ou des rattrapage d’investissements dont on ne voit pas bien comment ils pourront être supportés.

Le Conseil Économique et Social est un objet institutionnel mal identifié et dont l’intérêt est régulièrement remis en question. La Cour des Comptes dénonce les libéralités accordées aux 140 agents du CESE : 54 jours de vacances par an, de multiples primes, vacances, retraites, naissance, mariage, fin d’année… Les 233 conseillers du CESE semblent très productifs au moins dans ce domaine.

Enfin, la Cour des Comptes pointe les dérives des bourses étudiantes accordées normalement en contrepartie d’un contrôle d’assiduité des élèves. Or, 1,78 milliards d’Euros sont accordés, sur critères sociaux à des étudiants qui ne subiront ensuite, pour la plupart d’entre eux, aucun contrôle. Cette situation crée une inégalité entre bénéficiaires de ces Bourses et surtout une tendance très élevée à la fraude…

Il ne s’agit ici que de quatre exemples très concrets qui représentent des dépenses inutiles ou des risques pour les usagers du service public. On pourrait imaginer que le rapport de la Cour des Comptes impose à l’Etat un plan d’actions et de réformes. Le législateur serait bien inspiré de se saisir de ce sujet plutôt que d’ajouter sans cesse des contraintes sur les entreprises.

Consultez le rapport en cliquant ici.

Négociations sociales : CGPME et FO d’accord.

L’épisode des négociations sociales embourbées que Sountsou a suivi pour vous ces dernières semaines continue de rebondir. Cette fois, c’est de la CGPME que vient la (presque) surprise.

À peine élu, le nouveau président de la CGPME, François Asselin, rejoint FO dans son analyse des responsabilités de l’échec des négociations sociales du mois de janvier. Sans grande surprise donc, le principal accusé se trouve être le MEDEF qui est également « l’organisateur » de ces négociations.

François Asselin, dans un courrier adressé à Jean-Claude Mailly, le numéro un de FO n’y va pas par quatre chemins en précisant que la CGPME a eu à souffrir ces dernières années du comportement du MEDEF et de « ses méthodes » voire de son « absence de méthode ».

Il faut préciser que le dernier round de la négociation sur le dialogue social dans l’entreprise c’est très mal déroulé. Le MEDEF a donné l’impression de vouloir imposer ses conditions aux partenaires sociaux, au premier rang desquels ses confrères de l’UPA (qui ont cédé) et de la CGPME (qui ont tenu bon). Ce fut notamment le cas sur la représentation des salariés dans les entreprises de moins de 50 salariés acceptée par le MEDEF en contrepartie d’une refonte des CE et CHSCT dans les grandes entreprises. La pilule n’est pas passée au sein de la CGPME…

Alors François Asselin rejoint les propositions de Jean-Claude Mailly qui visent à tenir les négociations dans un lieu « neutre » qui pourrait être le Conseil Économique et Social. Les chances de voir le MEDEF accepter ces nouvelles modalités sont bien minces…

 

 

Loi Macron : Un week end de débats

La Loi Macron, ses 200 articles et 3500 amendements, entre dans sa dernière ligne droite. Elle devait être votée vendredi, elle ne le sera probablement pas avant lundi 16 février, après trois semaines de débats intenses.

Ce samedi, les « zones touristiques internationales » (ZTI) ont été créées. Des zones où les commerces pourront ouvrir tous les dimanches et les soirs jusqu’à minuit. Ces ZTI se situent dans certains quartiers très touristiques de Paris, Cannes, Nice, Deauville ou dans les chics stations de skis qui attirent une clientèle internationale fortunée et exigeante. Le travail se fera sur la base du volontariat. L’amendement soutenu par les « frondeurs » du PS et visant à donner aux maires le pouvoir de définir ces ZTI a été rejeté.

Mais ce week end de travail est loin d’être terminé pour les députés et le ministre. En effet, ils vont poursuivre la discussion du Titre III du projet de loi Macron, celui qui comporte les dispositions les plus sujettes à débats et à conflits internes au PS… Le travail dominical, le fonctionnement des conseils de prud’hommes, ou encore les plans sociaux et les infractions commises à l’encontre des instances représentant le personnel dans une entreprise…

La réforme des lignes de cars, du permis de conduire, les nouvelles règles pour les notaires, la mise en place des logements locatifs intermédiaires pour les classes moyennes, la possibilité pour le gouvernement de modifier par ordonnances le droit de l’environnement et de l’urbanisme, le renforcement de l’épargne salarial, sont autant de dispositions d’ores et déjà adoptées, mais le week end promet d’être « chaud »…

 

Les Chirac : Au coeur d’une dynastie politique

Béatrice Gurrey vient de publier chez Robert Laffont, « Les Chirac, les secrets du clan ». Un livre qui nous plonge au coeur d’une famille qui aura profondément marqué la Vème République.

La journaliste du Monde émaille son récit de petites histoires savoureuses dont certaines font les secrets de la grande histoire politique de notre pays. Car les Chirac, ont occupé tous les palais nationaux pendant des décennies, ils ont été au centre de notre vie politique et la personnalité à la fois si sympathique et sans complexe de Jacques Chirac nous manque sans doute un peu aujourd’hui… Mais l’intérêt de ce livre réside dans la découverte des relations complexes entre les membres de cette famille si particulière, Jacques, Bernadette, Claude, nous sont décrits de l’intérieur.

Petit extrait de l’ouvrage, Bernadette Chirac appelle l’auteure au sujet d’un article à paraître dans le Monde :

Nous étions lundi matin et j’avais déjà envoyé mon papier au journal quand elle m’a donc appelée : « Allô, madame Gurrey, ici Bernadette Chirac. Qu’avez-vous écrit ? Je veux relire ce que vous me faites dire. Je veux savoir ce qui va sortir cet après-midi. Comment ça, trop tard ? Je peux appeler votre journal, vous savez ! Mais enfin, je suis la femme d’un ancien président de la République! »… Mais appelez donc, Majesté, et faites-moi jeter aux fers… J’ai une certaine considération pour Bernadette Chirac, même si ses réflexes de classe m’exaspèrent. C’est une femme qui ne renonce jamais et qui sait garder la tête haute. Sa voix métallique, son humour corrosif lui donnent un style bien à elle. »

Autre extrait, un échange au restaurant entre les Chirac et un ami :

Ils sont trois autour de la table, en ce mois de mars 2012, Chez Marius, un restaurant du 16ème arrondissement pourvu d’une agréable terrasse et de grandes baies vitrées. Les Chirac déjeunent dans une petite salle individuelle, à l’abri des regards, avec un ami. Bernadette, en verve, procède à l’inventaire de sa vie : « Quand je me suis mariée, j’avais trois objectifs. Je voulais un homme riche : raté. Je voulais un homme du même milieu social que moi : raté… » L’ami enchaîne : « Vous vouliez un mari fidèle… » et Bernadette confirme : « Encore raté ! ».

Ce livre a reçu, samedi 7 février, le prix du livre politique de l’Assemblée Nationale.

« Les Chirac, les secrets du clan », par Béatrice Gurrey aux éditions Robert Laffont.

9782221134160