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Catégorie : Actualités

Les chiffres de la semaine

30

La dette de l’Unédic, l’assurance chômage, avoisine les 30 milliards d’euros, sa réforme doit être engagée et les négociations vont commencer entre partenaires sociaux. La CGPME est sortie du bois mercredi 3 février avec des propositions décapantes qui constituent une base de négociations qui place immédiatement la barre à un niveau élevé, preuve de la détermination de l’organisation patronale. La CGPME part du postulat qu’il ne faut accepter aucune hausse des cotisations et elle déploie ensuite ses propositions : mise ne place d’une cotisation exceptionnelle sur le salaire des fonctionnaires en contrepartie de leur emploi à vie, mise en place «éventuelle » d’une dégressivité au bout d’un an, baisse du taux de remplacement de l’ex-salaire, limiter le droit aux allocations aux chômeurs ayant travaillé au moins 8 mois, refonte du mécanisme de soutien aux activités réduites, radiation en cas de double refus d’une offre d’emploi ou de formation et enfin révision du régime des intermittents du spectacle. Gageons que ces propositions audacieuses vont faire couler beaucoup d’encre et susciter de vives discussions avec les syndicats de salariés.

100

Christian Estrosi ne perd pas de temps, il a lancé le « chantier de la rénovation » de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, comme annoncé pendant sa campagne électorale. 1ère étape : les économies. Son objectif est d’atteindre un total de 100 millions d’économies afin de redonner au conseil régional ses capacités d’autofinancement. D’ores et déjà, 70 millions de baisse de charges de fonctionnement ont été votées : suppression d’un tiers du parc automobile, comme des centaines de téléphones, ordinateurs ou imprimantes, non-remplacement de 150 départs à la retraite, cession de nombreux actifs immobiliers, réduction d’1/4 du budget de fonctionnement en 5 ans… 2ème point : le transport ferroviaire. Le nouveau président de PACA a déjà rencontré celui de la SNCF afin de négocier une «convention de progrès» qui prévoit une amélioration des dessertes, une modernisation du réseau, une lutte renforcée contre l’insécurité, ainsi qu’une redistribution aux passagers d’une partie des pénalités de la SNCF pour manquement à ses obligations de service. 3ème axe d’urgence : l’emploi. Christian Estrosi négocie avec Bruxelles une enveloppe de 500 millions d’euros d’aides structurelles, il met également en place pour la rentrée prochaine un guichet unique pour l’apprentissage ainsi qu’un fonds d’investissement au capital des entreprises.

58

C’est un peu la surprise du sondage Elabe pour Les Échos, Radio Classique et l’Institut Montaigne publié le 5 février : 58% des Français se déclarent favorables à un retour de la dégressivité des allocations chômage. Cette mesure est envisagée par le gouvernement dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage dont la dette de près de 30 milliards d’euros exige un traitement de choc. Si 60% des électeurs socialistes sont pour cette dégressivité, Elabe pointe néanmoins le rejet de cette réforme par 51% des ouvriers, surtout, deux tiers des Français ne font pas confiance aux partenaires sociaux «pour rendre le système d’assurance chômage plus efficace».

86.000

Nicolas Sarkozy a battu le record de tweets émis pendant l’émission Des Paroles et des Actes lors de sa participation le 4 février. Avec 86.000 tweets, il devance Alain Juppé qui avait suscité 57.000 réactions sur le réseaux social. Autre chiffre qui doit mettre du baume au coeur de l’ancien président dans  sa contre-offensive, il aurait vendu près de 70.000 exemplaires de son livre « La France pour la vie » lors de la première semaine de commercialisation. Néanmoins, le baromètre des personnalités Elabe, Radio Classique Les Échos ne le crédite que de 23% d’opinions favorables, loin derrière Alain Juppé qui continue de faire la course en tête avec 52% de bonnes opinions.

1,7

La Commission européenne a présenté ses prévisions de croissance pour 2016 dans la zone euro, elle estime qu’elle devrait atteindre 1,7% contre 1,6% en 2015. Pour 2017, Bruxelles anticipe une croissance à 1,9%. Ces prévisions sont revues à la baisse par rapport à celles publiées en novembre 2015, Bruxelles envisageait alors une croissance de la zone euro de 1,8% pour 2017. Depuis, le contexte international s’est détérioré et les pays émergents ne cessent de décevoir. Le ralentissement de l’économie chinoise va se répercuter sur les économies européennes notamment l’Allemagne.

2,4

L’industrie du meuble repart. Le marché de l’ameublement a enregistré une hausse de ses ventes de 2,4% en 2015. Après trois années de recul, le secteur a réalisé 9,34 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec une reprise plus nette au second semestre. La profession, qui a perdu 700 millions d’euros entre 2012 et 2014, s’attend à une année 2016 positive car elle estime que les intentions d’achats sont élevées. Les promotions et les ouvertures de magasins ont fortement soutenu les ventes en 2015 mais la literie et ses innovations a également boosté le secteur avec une progression des ventes de 4,1%, suivie par les cuisines avec 3,8% de progression et les canapés et fauteuils avec 3,6% de hausse. Seule les salles de bains continuent d’enregistrer un recul de 4,2% de leurs ventes, les mises en chantier de nouveaux logements restant trop faibles pour dynamiser le secteur.

3,4

Bruxelles continue de mettre en doute les capacités du gouvernement à tenir ses engagements de limiter le déficit budgétaire à 3% du PIB en 2016, La Commission européenne estime que celui-ci devrait être de 3,4% du PIB. Après les attentats du 13 novembre, le Président de la République avait prévenu que les dépenses sécuritaires engagées entameraient nécessairement notre capacité à contenir le déficit budgétaire. Sur ce point, Bruxelles tacle carrément François Hollande en estimant le coût des mesures de sécurité engagées à 0,05% du PIB, sous entendu elles ne sauraient être tenues pour responsables du dérapage de cette année. Les experts européens revoient également à la baisse nos prévisions de croissance en les ramenant à 1,3% pour 2016 soit en dessous de celles de la zone euro estimées à 1,7%.

25

La production d’énergie solaire et photovoltaïque a crû de 25% en France en 2015. Selon RTE, il s’agit des effets de la transition énergétique initiée en France. Cela représente 5,3% de la production électrique en France, le nouveau site de Cestas en Gironde a généré, à lui seul, un tiers des nouvelles capacités solaires. La couverture de la consommation par l’ensemble des énergies renouvelables reste stable autour de 19%.

2017

Le Parlement européen a confirmé, par vote, les nouveaux tests d’émissions de gaz polluants présentés en octobre par les États membres. Après le scandale Volkswagen, ces tests permettront paradoxalement aux constructeurs de bénéficier de normes plus souples qu’auparavant. Il s’agit d’un échec pour les organisations non gouvernementales ainsi que pour les écologistes au Parlement européen. Les nouveaux tests seront opérés sur route avec des appareils de mesure embarqués, ils ne permettront plus les manipulations qui pouvaient être opérées en laboratoire. Les nouveaux modèles seront concernés dès 2017, l’ensemble des véhicules neufs n’y seront soumis qu’à partir de 2019, ce qui laisse du temps aux constructeurs pour s’adapter. En outre, les véhicules pourront dépasser de 110% la limite de Nox fixée par la législation européenne, à compter de 2021, le dépassement toléré sera limité à 50%. Ainsi, Bruxelles semble prendre acte que les normes antipollution ne sont pas respectées par les constructeurs et qu’il est préférable de tolérer des dépassements compte tenu du poids de l’industrie automobile dans l’économie européenne.

120

Bpifrance prend sous son aile 120 PME au sein de son « accélérateur de PME » afin de les transformer en deux ans en entreprises de taille intermédiaire (ETI). La banque investit 1,6 millions d’euros sur ce programme qui prévoit un « coaching » des dirigeants à partir d’un vaste audit de leur entreprise qui doit leur permettre d’opérer les bons choix stratégiques afin d’enclencher une nouvelle phase de leur développement. Les premières PME à avoir suivi ce cycle d’accompagnement ont vu leur chiffre d’affaires croitre de 10% et leur effectif de 8,5%.

Présidentielle : entrepreneurs, agissez dès maintenant

Les élections présidentielles et législatives semblent encore loin ; certains hésitent à travailler les argumentaires dès à présent. Grave erreur. Les équipes de campagne sont en place. Les premières contributions commencent déjà à être publiées. Vous souhaitez convaincre les candidats aux élections. Il est donc temps de vous y mettre, et de faire connaître vos propositions aux candidats et aux équipes de campagne.

Une élection se prépare très en amont, elle suit un parcours minutieux constitué de la mise en place de l’équipe de campagne, du recueil des fonds, de la participation à d’éventuelles primaires, de la réflexion aux idées par thématiques, mais également du choix de messages forts à mettre en avant. Cette phase de préparation est aussi l’occasion, pour les candidats, d’écouter les différents acteurs de la société civile (dont font partie les entreprises) et de repérer des axes de travail qui pourraient intégrer leur programme, voire devenir des éléments de communication majeurs.

Une campagne électorale se construit sur un positionnement en termes de communication. S’agissant de l’élection présidentielle, les candidats vont essayer de repérer des défaillances du président sortant dans les domaines cruciaux de la société et de l’économie pour en faire des messages porteurs pour eux-mêmes autour desquels ils déploieront des contre-postures et des éléments de campagne.

Un exemple concret : la fiscalité. Il est évident que les premiers mois du quinquennat ont été marqués par des augmentations d’impôts significatives. Même si le Gouvernement fait le pari que les baisses initiées à partir de 2015 devraient corriger le sentiment général, il est probable que ce ne soit que partiellement le cas. Les impôts seront donc un axe de communication. Par exemple, le débat sur l’impôt de solidarité sur la fortune, sujet « segmentant » et clivant, va probablement revenir sur le devant de la scène. Il constituera un élément d’identification entre les candidats de réforme à tendance libérale et ceux qui estiment qu’il ne faut pas toucher à ce dispositif, soit parce qu’il est précisément trop identifiant à droite soit parce qu’il est un marqueur de la gauche.

Il en sera probablement de même des 35 heures : elles feront partie du débat programmatique, tout comme la réforme du droit du travail…

Ces réformes, qui apparaissent de plus en plus indispensables pour « fluidifier » l’économie et redonner confiance aux entreprises, ne pourront être portées que par des candidats qui auront le courage de les défendre et se sentiront soutenus.

Il faut donc les contacter avec des demandes précises mais également des argumentaires illustrés d’exemples et de chiffres afin que des propositions puissent être portées de façon efficace.

Cette alimentation des candidats doit s’effectuer pendant la phase de préparation de la campagne, au moment de l’élaboration des programmes. Les frontières entre droite et gauche sont aujourd’hui plus perméables vis-à-vis du monde de l’entreprise, alors il convient de ne pas hésiter à porter des propositions innovantes et originales.

Mathieu Quétel, président de Sountsou et auteur des Cahiers Experts.

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Présidentielle : quelle place pour les entreprises ? 

Le triptyque chômage, immigration et sécurité sera probablement au centre des préoccupations des Français pour la présidentielle de 2017. À lire les premières ébauches de programmes, la dimension économique semble être un élément essentiel pour tenter de repartir à la conquête de la croissance. Reste une question : comment les différents candidats vont-ils appréhender l’entreprise dans leurs programmes.

Les chefs d’entreprise semblent à bout. Comme l’ensemble des Français ils sont lassés des promesses non tenues, des demies réformes et des lourdeurs qui ne cessent de peser sur leur environnement direct. Avec la présentation du rapport de la commission Badinter, lundi 25 janvier, c’est la base du futur projet de loi travail de Myriam El Khomri qui est posé. Le moins que l’on puisse dire c’est que le flou est quasi total sur le texte qui sera finalement présenté en Conseil des ministres, le 9 mars.

Le rapport Badinter est typique de ces grandes réformes lancées avec fracas et qui se révèlent trop souvent déceptives pour le monde de l’entreprise. Avec le code du travail, on touche à l’un des derniers tabous de la gauche et il est peu probable que le projet de loi El Khomri soit finalement à la hauteur des attentes.

C’est tout le paradoxe de cette année 2016, la préparation de la campagne présidentielle ouvre la porte à tous les espoirs pour le monde économique, qui espère des réformes importantes pour remettre de la fluidité dans le quotidien des entreprises, redonner espoir aux créateurs de richesses et d’emplois et retrouver le chemin de la croissance mais le risque de déception est très grand.

Les entreprises et leurs Fédérations professionnelles se sont mises au travail pour établir des propositions en direction des équipes de campagne afin que les candidats intègrent dans leurs programmes respectifs des éléments de nature à redonner de la confiance au monde économique.  L’enjeu est de taille, il s’agit de renouer avec la croissance et surtout de permettre à la France de se mettre en phase avec un monde qui semble évoluer sans elle sur bien des sujets.

Si on s’en remet aux déclarations d’intentions des principaux candidats à la primaire de la droite et du centre, on peut s’attendre à un train de réformes en profondeur, en cas d’alternance en 2017. Les sénateurs LR viennent de publier 25 propositions concrètes qu’ils ambitionnent de traduire dans une proposition de loi attendue pour le printemps. Quant à la gauche, elle promet d’achever sa mue et d’adopter une attitude plus proche des entrepreneurs. À entendre les crie d’orfraie suscités par le timide rapport Badinter, on est en droit d’être inquiet.

La société civile n’est pas en reste et compte bien participer activement au débat de la présidentielle et à proposer une alternative, mais sera-t-elle en situation d’aller au bout de la démarche ? Les animateurs des mouvements La Transition et Nous Citoyens assurent que oui.

En tout état de cause, les entrepreneurs et leurs Fédérations professionnelles ont tout intérêt à se mobiliser, à travailler à des propositions concrètes et à se tenir prêts à veiller scrupuleusement à leur application à l’issue de l’élection.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Auteur de la Collection Les Cahiers Experts, le nouveau numéro « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » est disponible en téléchargement ici.

Lobbying : les différences entre taxis et VTC

La semaine a encore été marquée par les tensions entre les chauffeurs de taxis et les VTC. Les premiers reprochent aux seconds de cannibaliser leur activité sans être soumis aux mêmes règles contraignantes, ils accusent surtout le gouvernement d’être laxiste dans l’application de la loi et de ne pas respecter ses engagements. Les taxis choisissent le lobbying de rue, quand les VTC font appel au lobbying de conviction. 

Les aéroports et routes ont été bloquées cette semaine par des taxis en colère qui n’ont pas hésité, comme en juin 2015, à avoir recours à la violence pour se faire entendre. Les taxis expriment ainsi leur désarroi face à la baisse d’activité dont ils se disent victimes depuis l’arrivée des VTC et de la prolifération des offres qui s’effectuerait dans « une anarchie totale ».

Pourtant la loi Thévenoud de 2014 dispose que le transport onéreux de passagers, en voiture est l’apanage des taxis, qui bénéficient du monopole de la maraude sur la voie publique, et des VTC, dûment licenciés et avec obligation d’une réservation préalable. Le covoiturage est possible sous réserve d’un trajet effectué par le chauffeur pour lui-même et dont les coûts sont simplement partagés.

Or, les taxis estiment que ces règles ne seraient pas respectées par 40% des chauffeurs travaillant par Uber, ce que conteste évidemment la société californienne qui revendique que les utilisateurs de sa plateforme sont tous des professionnels. Le grand enjeu est également celui des aéroports aux abords desquels les VTC sont accusés par les taxis de faire du « racolage agressif » en infraction avec la loi. Quant au gouvernement, il lui est reproché de ne pas faire respecter la loi, il serait dépassé par l’ampleur du phénomène VTC.

C’est dans ce contexte que les taxis envahissent les routes et font brûler des pneus. Leurs représentants, expliquent qu’ils revendiquent une indemnisation publique pour la perte de chiffre d’affaires qu’ils auraient subit et de valeur de leur licence.

De son côté, Uber fait le choix de l’explication. En association avec d’autres sociétés de VTC, AlloCab, Chauffeur-Privé, Cinqs, Marcel et SnapCar, elles s’adressent à leurs clients par mels pour les inciter à signer en ligne une pétition  pour dire « non à la fin des applis » qui sera envoyée sous forme de lettre (« imprimée sur papier recyclé ») directement au Président de la République et au Premier ministre.

Parallèlement, Uber investit dans des annonces presse avec la signature « 70.000 entrepreneurs ». Il met l’accent sur le fait que « plus de 25% des chauffeurs qui se connectent aujourd’hui sur Uber étaient au chômage avant de rejoindre la plateforme » et affirme « qu’ils pourraient être demain 70.000 » en citant le rapport Thévenoud publié en avril 2014. Ce faisant, Uber replace la plateforme sur le double-terrain du service aux clients et de l’entrepreneuriat. Il joue sur la corde sensible à un moment où le chômage bat des records en France et que la croissance semble introuvable.

D’un côté les taxis persistent dans leur stratégie du lobbying de rue qui peut paraitre agressif aux yeux des Français et risque fort de ne pas améliorer leur image dans l’opinion, tant elle est éloignée de celle des agriculteurs par exemple, de l’autre, les VTC font le choix de l’explication et de la démonstration des effets de leur activité sur le chômage et dans la défense de l’entrepreneuriat individuel tout en participant à une nette amélioration des services apportés aux clients.

La stratégie des taxis apparait risquée. D’autant qu’ils sont nombreux à faire de réels efforts pour améliorer l’image de leur profession auprès du public. Au lieu de capitaliser sur cette nouvelle génération, la profession semble avoir décidé de jouer la partition de la rue et de l’exaspération. Un choix par forcément gagnant.

Le livre au service des politiques

La période pré-électorale est l’occasion pour les prétendants à la présidentielle de 2017 de publier des ouvrages programmatiques ou pour reprendre la parole et opérer une reconquête de l’opinion. Des ambitions parfois contre carrées par des ventes confidentielles.

L’ouvrage de Nicolas Sarkozy, « La France pour la vie » bénéficie d’un tirage magistral de 120.000 exemplaires. Avant lui François Fillon avait frappé fort avec son ouvrage « Faire » dont les 87.000 ventes ont surpris beaucoup d’observateurs, tant elles paraissaient en décalage avec la performance de l’ancien premier ministre dans les intentions de vote pour la primaire de la droite et du centre.  Jean-François Copé, quelques jours avant Nicolas Sarkozy, a également initié son grand retour au premier plan avec un livre dont le tirage dépasse déjà les 8000 exemplaires.

Ces bon tirages n’assurent absolument pas à leurs auteurs un retour gagnant ou une remontée dans les sondages. Néanmoins, la perception de l’ouvrage et, surtout, la présence médiatique que celui-ci va initier peuvent ouvrir une nouvelle période qui permette de reconquérir le coeur des Français et d’envisager de nouvelles perspectives. Pour Fillon, Copé et Sarkozy, il est encore trop tôt pour savoir s’ils seront durablement remis en selle.

Chantal Jouanno, Claude Bartolone ou Jean-Christophe Cambadélis ne conserveront pas un grand souvenir de leurs aventures littéraires, leurs derniers ouvrages ont fait l’objet de flops retentissants. Sans battre toutefois le score de Christine Boutin qui sonne comme un record avec ses 58 exemplaires vendus. Si le livre reste un bon outil pour les politiques, la qualité du signataire et l’intérêt du contenu sont des incontournables.

C’est ainsi que Philippe de Villiers, pourtant retiré de la vie politique, a réussi une prouesse éditoriale en écoulant près de 180.000 exemplaires de son livre « Le moment est venu de dire ce que j’ai vu » dans lequel il règle ses comptes et distille quelques perfidies sur ses amis politiques d’hier.

La dernière à avoir utilisé le livre comme arme politique est l’ancienne Garde des Sceaux, Christiane Taubira. À peine après avoir quitté la place Vendôme la semaine dernière, elle publie un essai le 1 er février sur le terrorisme, la déchéance de nationalité et ses craintes sur la posture du Gouvernement… Ces « Murmures à la jeunesse » annonce peut-être des cris au sein de la majorité dans les semaines à venir.

Les prochains mois s’annoncent riches en ouvrages écrits par des politiques, notamment dans la perspective de la présidentielle de 2017.

On attend la suite de la collection programmatique d’Alain Juppé, sont également annoncés un livre anti-Hollande de Marie-Noëlle Lienemann, un autre au vitriol de Thomas Thévenoud, celui de François Rebsamen, ou encore de Bruno Le Maire.