L’actu

Catégorie : Actualités

Les chiffres de la semaine

2,5

Emmanuel Macron vient d’annoncer une série de mesures visant à encourager une « économie de l’innovation ». Désormais, les porteurs de projet pourront lever jusqu’à 2,5 millions d’Euros auprès des particuliers via les plateformes de crowdfunding sans avoir à déposer un prospectus auprès de l’AMF. Les coopératives et les Epic pourront également utiliser un large choix de véhicules financiers afin d’accompagner les entreprises. Des « mini bons » pourront être également émis afin de financer les petites entreprises qui ne peuvent émettre d’obligations. Le ministre de l’Economie souhaite plus largement faciliter l’accès des français à la finance participative.

6

L’Agence européenne de sécurité aérienne (Aesa) contredit la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) dans le dossier du coavionnage, que cette dernière avait déclaré illégal. L’pesa considère, quant à elle, que l’activité des plateformes de coavionnage ne contredit pas la réglementation Air Ops 965/2012 à condition que les frais soient partagés par l’ensemble des passagers, pilote compris, et que le total des passagers ne dépasse pas six personnes. Le droit pour un pilote privé d’opérer ces vols sans être placé sous les contraintes du transport public de passagers et de l’aviation commerciale est également confirmé. La seule condition émise par l’Aesa est une bonne information du public sur les spécificités de ces vols opérés en coavionnage, elle organise une première réunion de concertation le 13 avril avec les sites afin d’organiser les conditions de cette information. La DGAC n’a toutefois pas dit son dernier mot. Elle argue que la réglementation européenne Air Ops n’entrera en vigueur en France qu’à fin août 2016 et que, d’ici là, elle entend bien oeuvrer pour faire évoluer la position européenne. Si la France paraît isolée en Europe, où seuls les Pays-Bas sont sur sa position dure, les Etats-Unis ont également interdit le coavionnage. Les plateformes françaises souhaitent prendre des engagements pour la sécurité des passagers afin de maintenir leur activité.

14

La nouvelle vague d’enquête électorale du Cevipof avec Le Monde et Ipsos apparait assez catastrophique pour François Hollande qui n’est crédité que de 14% d’intentions de vote au premier tour face à Alain Juppé. Au premier tour de 2012 il avait obtenu 28,63% des voix face à Nicolas Sarkozy. Dans cette vague, s’il était opposé à l’ancien président de la République il n’est crédité que de 16% des voix contre 21% à son adversaire. La chute est donc vertigineuse.

25

Les promesses des candidats à la primaire de la droite commencent à s’éclaircir. Nicolas Sarkozy a promis un « contre-choc fiscal » de 25 milliards d’euros dès l’été 2017 accompagné d’une réduction des dépenses publiques de 100 milliards d’euros sur 5 ans. François Fillon promet de pousser ce chiffre à 110 milliards d’euros s’il était élu. Bruno Le Maire se refuse pour le moment à poser des chiffres. Du côté de la fiscalité tous les candidats promettent la suppression de l’ISF à l’exception de Nathalie Kosciusko-Morizet qui préfère baisser son taux supérieur et inciter à l’investissement dans les PME et ETI. François Fillon ne croit pas à une baisse massive des impôts, il promet donc de s’attaquer en priorité à la fiscalité des entreprises, Bruno Le Maire plaide pour une baisse des charges sur tous les salaires et Hervé Mariton milite pour une « flat tax ». S’agissant de la TVA, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire ne souhaitent pas y toucher, François Fillon promet une hausse de 3 points, Jean-François Copé pour une TVA sociale qui devrait atteindre 25%, Alain Juppé défend une « TVA compétitivité » qui financerait la politique familiale.

47

Le programme d’investissements d’avenir (PIA) lancé par Nicolas Sarkozy sous le nom de « grands emprunts » et confirmé par François Hollande a un bilan mitigé selon un groupe d’experts mandaté par France Stratégie qui vient de remettre un rapport au Commissariat général à l’investissement. Les principales critiques reprennent celles formulées par la Cour des comptes à la fin 2015 et relèvent de manipulations budgétaires qui ont permis de soustraire des fonds pour les consacrer à des remplacements de coupes dans le budget de l’Etat… Selon le rapporteur ces petits arrangements représenteraient 14% des sommes engagées jusqu’à présent sur un total de 47 milliards d’Euros, alors que le président de la République vient d’annoncer une nouvelle tranche de 10 milliards d’Euros. Les experts préconisent donc d’éviter de mobiliser ses fonds à des substitutions budgétaires ou à des investissements de saupoudrage dont l’efficacité est loin d’être démontrée.

10,7

L’Association française des investisseurs pour la croissance (AFIC) et le cabinet Grand Thornton ont publié une étude sur le capital investissement français en 2015. Celui-ci a dépassé la barre des 10 milliards d’Euros pour la première fois depuis 2008. Ce sont 10,7 milliards d’Euros qui ont été investis en 2015 par les acteurs du capital-investissement français dans 1645 TPE, PME ou ETI. Cela représente près de 25% de fonds en plus qu’en 2014. Néanmoins, les fonds investis en Angleterre restent deux fois supérieurs. Pourtant, les rendements servis par le capital-investissement restent très intéressants, l’AFIC estimait son rendement net annuel calculé à dix ans à 11,3% à la fin 2014.

3,6

Bonne nouvelle pour le BTP, secteur particulièrement touché par la crise ces derniers mois, les mises en chantier de logements ordinaires (hors résidences séniors et étudiantes) ont progressé de 3,6% à fin février selon le gouvernement. Ce sont les logements collectifs qui bénéficient de cette hausse (+6,6%) suite au succès du dispositif fiscal Pinel auprès des investisseurs locatifs. Une reprise des mises en chantiers des constructeurs de maisons individuelles devrait être perceptible dans les prochains mois suite à la mise en place du renforcement du prêt à taux zéro au 1er janvier 2016. Une bouffée d’air frais pour le BTP qui doit encore se confirmer.

10

Les investissements des collectivités locales ont baissé de 10% en 2015 ce qui représente une somme de 4,6 milliards d’euros. Si Bercy considère que les finances des collectivités locales sont saines et que l’investissement devrait reprendre en 2016, on est en droit d’en douter. En effet, les finances locales sont plombées par les baisses des dotations de l’Etat et par les nouvelles compétences qui ne cessent de leur être transférées sans compensations. François Hollande qui a annoncé sa présence au Congrès des Maires de France fin mai, y sera attendu avec espoir.

1,2

Selon l’Insee, la croissance française a atteint 1,2% en 2015. Le taux de marge des entreprises atteint 31% contre 29,5% en 2014. Ces résultats seraient dus aux mesures prises par le gouvernement comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) ainsi que la mesure de suramortissement mise en place en avril 2015, ils reposent également sur une baisse des cours du pétrole, un euro faible qui a soutenu les exportations ainsi que des taux d’intérêts avantageux. Il n’en reste pas moins que les perspectives pour 2016 restent incertaines et que les éléments susceptibles d’alimenter le moral des patrons et les inciter à investir paraissent encore peu visibles.

 

33

Bercy a confirmé que la deuxième tranche du pacte de responsabilité entrerait bien en vigueur dès le 1er avril. Tous les salaires compris entre 1,6 et 3,5 SMIC seront exonérés de 1,8 points de cotisations patronales sur les allocations familiales. Ainsi, 90% des salariés du privé seront désormais concernés par les baisses de charges. À partir du mois de mai, 80.000 entreprises supplémentaires seront en outre exonérées du paiement de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S). Enfin, toutes les entreprises seront également exonérées de la surtaxe d’impôts sur les sociétés instaurée en 2011 par le gouvernement de François Fillon. En 2016, les entreprises devraient donc bénéficier, selon Bercy, de 33 milliards d’aides diverses. Le gouvernement parie sur ses mesures pour accompagner la croissance qui reste timide et ne se traduit pas encore dans les créations d’emplois.

10

Avec la déclaration de candidature aussi iconoclaste qu’inattendu de Geoffroy Didier, le 30 mars, ils sont désormais dix à être officiellement candidats à la primaire de la droite. Ils seront probablement 11 dès le mois de mai avec Michèle Alliot-Marie, puis 12 en septembre avec celle de Nicolas Sarkozy. Bref, il y a d’ores et déjà un trop plein évident de candidats dont tous n’ont visiblement ni l’envergure, ni les soutiens nécessaires à aller jusqu’au premier tour. Outre le risque évident de perte de crédibilité, la droite s’expose également, dans cette primaire, aux inévitables dérapages de langage de ces nombreux candidats.

Présidentielle : Hollande enlisé

Cette année pré-électorale prépare une présidentielle qui pourrait être assez inédite dans sa configuration. Le Cevipof et Le Monde ont décidé de suivre les élections présidentielle et législatives sur la durée, ils viennent de publier leur enquête bimestrielle.

François Hollande apparait très fragilisé en cette fin de premier trimestre 2016. Selon cette enquête Cevipof – Ipsos – Le Monde, il perd 4 points d’intentions de vote par rapport à la vague précédente et ne serait même plus en position de se qualifier pour le deuxième tour.

Le président de la République recueillerait 16% des voix face à Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République obtiendrait 21% des voix et Marine Le Pen 27%. François Bayrou est donné à 13% des intentions de vote et Jean-Luc Mélenchon atteindrait 11% en progression de 2 points par rapport à la vague précédente.

Face à Alain Juppé, François Hollande serait encore plus sèchement battu avec seulement 14% des intentions de vote, l’ancien premier Ministre capitalisant sur 31% des intentions de vote face à une Marine Le Pen donnée à 26% et un Jean-Luc Mélenchon à 10% (+1,5 point par rapport à la dernière vague).

Ce sondage, réalisé auprès de 21 000 personnes, marque la fin d’une séquence désastreuse pour François Hollande plombé, en mars, par des chiffres du chômage calamiteux, des élections législatives partielles désastreuses pour le PS et les ratages de la loi El Khomri et de la réforme constitutionnelle. Le président de la République espère reprendre la main en avril avec des prises de parole dans les médias, notamment le 14, sur France 2, face à un panel de Français. Un exercice qui n’est pas sans risque.

L’élection est encore dans un horizon lointain mais ces résultats incitent à s’interroger sur la capacité de François Hollande à rebondir dans l’opinion publique et donc à être en mesure de se présenter pour un second mandat.

Primaire : le décollage de Bruno Le Maire

Le candidat du « renouveau » a réussi son lancement officiel de campagne pour la primaire de la droite. L’enquête électorale du Cevipof et du journal Le Monde, réalisée par Ipsos, salue en tout cas son décollage dans les sondages.

Sur 18 mois, le Cevipof publiera plusieurs enquêtes électorales afin de suivre l’évolutions des candidats ainsi que les attentes des Français jusqu’aux législatives de 2017.

Le seul gagnant de cette nouvelle enquête du Cevipof est clairement Bruno Le Maire. Parmi les personnes certaines d’aller voter à la primaire de la droite, il gagne 6 points sur une vague et passe à 17% d’intentions de vote, quand François Fillon plafonne à 8%. Nathalie Koscisuko-Morizet (2,5%), Nadine Morano (1,5%), Frédéric Lefebvre (1%), Hervé Mariton (1%) et Jean-François Copé (1%) ne décollent pas et restent à plat.

Le vrai souci est toutefois du côté de Nicolas Sarkozy qui enregistre une baisse de 6 points sur cette vague avec 26% d’intentions de vote contre 42% pour Alain Juppé qui caracole toujours nettement en tête malgré un recul de 2 points. Néanmoins, l’ancien président de la République bénéficie d’un soutien important des électeurs traditionnels de la droite, ce socle pourrait se révéler décisif au moment de l’entrée en campagne où la politique retrouvera ses droits et cristallisera les choix des électeurs.

Bruno Le Maire semble donc avoir enclenché une spirale dynamique sur laquelle il pourrait surfer et envisager sérieusement de venir taquiner Nicolas Sarkozy. La candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet qui empiète également sur le créneau du « renouveau » ne l’empêche visiblement pas de retenir l’attention des électeurs à la primaire de la droite. Il est peu probable que Geoffroy Didier, qui a annoncé sa candidature après ce sondage, puisse envisager de le gêner.

Oubliez vos préjugés sur le lobbying !

Le président de Sountsou, était, il y a quelques semaines, l’invité de l’émission « La vie des entreprises » sur Lyon Première, la radio de l’info du Grand Lyon.

L’occasion pour Mathieu Quétel, qui répondait aux questions de Gérald Bouchon, de dresser un tour d’horizon du lobbying et des outils qu’il met au service des entreprises.

Préparez-vous à revoir vos préjugés sur le lobbying !

L’émission est à écouter ici.

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Quand Sarkozy a raison de faire des reproches aux entrepreneurs

Attention provocation ! J’ai déjà évoqué la semaine dernière le manque de réactivité du patronat lors de la présentation de la loi El Khomri 1 qui a été pulvérisée par une pétition sur le net et par manque de soutien. C’est précisément ce que l’ancien Président de la République vient de reprocher aux entrepreneurs.

Mercredi 23 mars, Nicolas Sarkozy avait rendez-vous avec des chefs d’entreprise à la Fondation Concorde afin de présenter son projet économique. Le think tank libéral avait déjà reçu François Fillon et Alain Juppé.

L’ancien Président de la République a tancé les chefs d’entreprise présents en leur reprochant leur absence du débat public et leur manque d’investissement au sein de leurs syndicats professionnels. Il est dans son rôle lorsqu’il défend son bilan et en renvoyant la responsabilité de son incapacité à mener la réforme d’autres que lui. Néanmoins, il faut bien avouer qu’il a raison sur un point : le monde économique est trop absent du débat public, il se cantonne trop à l’incantation et s’implique trop peu dans l’action.

On ne peut tout demander aux homme politiques. Ils sont responsables de beaucoup de choses, notamment de la situation économique de notre pays, littéralement tétanisé par des années de blocage. Néanmoins, ceux qui envisagent de réformer doivent être soutenus car le camps des conservateurs se bat pour préserver à n’importe quel prix ses privilèges. Le torpillage de la Loi El-Khomri nous le rappelle quotidiennement, comme les difficultés de mise en oeuvre de la (pourtant limitée) Loi Macron.

Oui, il est urgent pour le monde de l’entreprise de se prendre en main, de se mobiliser, de s’investir dans le débat public et d’innover. Rencontrer des politiques, écrire des tribunes, publier des livres, investir les r réseaux sociaux, imaginer de nouvelles façon de défendre les réformes indispensables au pays… les dirigeants ne peuvent plus déléguer ces actions devenues indispensables pour donner du courage aux politiques, leur imposer un rythme d’action et de mise en oeuvre de mesures plus proches des préoccupations du monde économique.

L’entreprise devrait être au coeur des débats pour la présidentielle de 2017, elle crée de la richesse, de l’emploi, donne du pouvoir d’achat elle est également l’un des lieu au sein duquel nos concitoyens peuvent se réaliser.

Sans une réelle implication des entrepreneurs, il sera impossible de réformer la France. Il est temps de se lancer !

Mathieu Quétel, président de Sountsou