L’actu

Mois : avril 2016

Audiovisuel : un capharnaüm législatif insoutenable

Cette tribune a été publiée dans La Lettre Pro de la Radio.

Cette année 2016 est funeste pour la régulation audiovisuelle en France. Les évènements se suivent et convergent tous vers la même conclusion : la loi de 1986, malgré ses multiples amendements, est désormais obsolète.

Une décision d’une inédite sévérité

L’affaire Numéro 23, si elle laisse des « sentiments de stupeur et de consternation » aux membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), selon les termes de son président, Olivier Schrameck, vire surtout au rocambolesque.

Le mercredi 14 octobre 2015, après de longs mois d’instruction marqués par de multiples rebondissements, le CSA publie une décision d’une inédite sévérité à l’encontre de Numéro 23, dont il abroge la fréquence avec effet au 30 juin 2016. Les motivations de l’Autorité de régulation sont claires et précises, elles relèvent notamment que l’actionnaire majoritaire de Numéro 23 a « cherché avant tout à valoriser à son profit l’autorisation obtenue, dans la perspective d’une cession rapide » et poursuit une « telle démarche était constitutive d’un abus de droit entaché de fraude, en contradiction avec la finalité poursuivie par le législateur. »

Le Conseil d’Etat retoque sèchement le CSA

Le mercredi 30 mars 2016, Le Conseil d’Etat annule la décision du CSA et motive sèchement son arrêt : « L’existence de la fraude à la loi invoquée pour justifier le retrait de l’autorisation n’est pas démontrée ». Il s’agit du second revers de taille subit par le CSA en quelques mois après l’annulation de sa décision sur le refus de passer LCI sur la TNT gratuite. Il avait également été rudement secoué en 2015 lors de la crise à Radio France puis par la polémique autour de la nomination de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévision.

Le mardi 12 avril 2016, logiquement et sereinement, Pascal Houzelot, le dirigeant de Numéro 23 annonce, dans une interview dans le journal Le Monde, qu’il s’allie avec le groupe du dynamique Alain Weill et que NextRadioTV entre à hauteur de 39% dans son capital. Leur accord prévoit même que Monsieur Houzelot puisse céder 100% de son capital, tout de même sous réserve de l’accord du CSA, entre 2017 et 2020.

Un secteur audiovisuel balloté par le bon vouloir politique

Numéro 23 n’est pas le seul sujet audiovisuel chaud du moment. Les modifications portées au dispositif des quotas radiophoniques dans le cadre de la loi « création, patrimoine, architecture » constituent une mise en danger de plus des radios face aux nouveaux acteurs du numérique, qui évoluent dans un environnement totalement dérégulé. Que dire de la décision du gouvernement d’ouvrir la publicité aux principales antennes de Radio France prise par décret le lundi 4 avril dans un contexte économique déjà difficile pour le secteur radiophonique ? Du côté des chaines de télévision, le bilan n’est pas meilleur, elles ne peuvent toujours pas diffuser de films quand elles le souhaitent, quant aux règles de production, par exemple, elles relèvent de règles posées au siècle dernier.

La régulation pratiquée par le CSA au quotidien sur les éditeurs n’est pas exempte de critiques. Elle apparaît souvent décalée par rapport aux enjeux, parfois tatillonne et manquant de pragmatisme. L’Autorité de régulation souffre également d’un manque de vision macro-économique sur les évolutions du paysage audiovisuel qui met certains de ses acteurs en situation de risque pour l’avenir.

Les éditeurs de radios et de télévisions sont donc ballotés entre des règles qui restent figées dans le passé, d’autres, qui évoluent au bon vouloir de telle ou telle décision politique, et une régulation un peu désuète.

Capharnaüm législatif et réglementaire

La loi de 1986 pose les règles de fonctionnement de l’audiovisuel en France. En trente ans, elle a subit de multiples amendements « à la volée », généralement en réaction à une actualité. Elle n’a jamais bénéficié d’une véritable refonte qui tiendrait compte des évolutions concurrentielles ou technologiques dont l’avènement du numérique et de ses nouveaux acteurs n’est pas la moindre.

À la suite du revers sur Numéro 23, nous assistons à un véritable capharnaüm législatif et réglementaire où gouvernement, sénateurs et députés se disputent les amendements et réformettes les plus innovants : retrait d’autorisation en cas de non-respect des obligations contractuelles à l’égard des diffuseurs, augmentation du taux de taxe sur les cessions de fréquence basé sur la durée de détention, taxation des plus-values de cession dans l’audiovisuel, mise en place d’une période probatoire, etc. Loi de finances, proposition de loi « liberté, indépendance et pluralisme des médias », projet de loi « création, architecture, patrimoine », tous les véhicules législatifs sont utilisés dans une démarche franchement brouillonne et qui ne fait que créer plus de lourdeurs et d’obligations sur le secteur audiovisuel.

Si le constat, partagé par tous les acteurs, est que la loi de 1986 amendée atteint ses limites, le moment est sans doute venu d’imaginer une véritable grande loi sur l’audiovisuel afin de moderniser les différentes règles qui pèsent sur le secteur et qui ont été posées, pour la plupart, avant la révolution numérique. Si aucune initiative, autre que cosmétique et de marketing politique n’est rapidement prise, le résultat sera une multiplication des dérives et la voie sera ouverte à une dérégulation massive. Ce sont les acteurs les plus faibles, les moins consolidés qui en paieront le prix fort.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

Quand le « tous nuls » rejoint le « tous pourris »

C’est la fête aux politiques ! Pas un édito, pas un commentaire, pas une émission où les élus ne soient mis en cause, accusés de tous les maux, éloignés du peuple, incapables de comprendre le quotidien de leurs concitoyens, déconnectés des réalités, la « vraie vie » ne les concerneraient plus… Il étaient « pourris », ils sont en plus « tous nuls », et nous ?

Dans mes différentes activités et responsabilités d’entrepreneur, d’élu, de responsable de syndicat patronal, j’ai eu à affronter ces phrases : « tous pourris », « les politicards »… Certains de mes interlocuteurs n’hésitaient pas à me qualifier de « politicien » au prétexte que je tentais de défendre ceux qui prennent en mains la gestion de notre vie collective, ou simplement parce que, brièvement, j’avais été élu. C’est dire si ces « brèves de comptoir » me sont familières.

Les Français sont ulcérés. Tous ne partagent pas les mêmes motivations mais nombreux sont ceux à en vouloir à leurs dirigeants, à leur reprocher la situation économique désastreuse et le chômage qui ne cesse de gangréner notre société.

Les entrepreneurs sont également en colère. Ils ont raison. Les promesses de réformes ne sont pas tenues, les entreprises sont utilisées comme bouc-émissaires faciles et le ratage monumental de la loi travail ne fait que confirmer cette situation désespérante.

Les initiatives « citoyennes » pullulent. Un ministre en poste lance un mouvement « citoyen et transpolitique », comme s’il n’était pas lui-même déjà au pouvoir, des micromouvements espèrent une primaire citoyenne (voir nos Brèves de primaire(s)), leurs premières déclarations publiques sont d’un populisme qui manque de nouveauté, quelques Français font des nuits blanches « debout » à réfléchir, partager pour changer le monde, mais semblent endormis le jour venu…

Bref, ça râle de partout, nous revendiquons, espérons, sommes devenus les rois du « il faut que », « on devrait », mais dès qu’il faut passer à l’action concrète, il n’y a plus grand monde et les initiatives constructives sont peu nombreuses.

Ceux qui proposent des pistes de réflexion, des réformes parfois radicales, à l’instar de Robin Rivaton, Gaspard Koenig, Jacques Attali ou Hervé Novelli s’exposent aux critiques. Néanmoins, ils sont dans l’action. Ils sont dans le vrai. L’incantation ne sert à rien sinon à se soulager un peu de cette colère qui rode. Les Français ont certes besoin de se faire du bien, de trouver des responsables aux conséquences de leurs inconséquences, alors cibler les politiques, les enfourner tous dans le même sac est facile et pratique, un peu comme aller chez Ikéa.

Nous sommes dans une année pré-électorale. C’est maintenant que les réformes se préparent, au lieu de feindre la révolte, de se réfugier dans la colère, les entrepreneurs, en particulier, devraient se mobiliser, travailler à des propositions et s’organiser pour qu’au lendemain des élections, les promesses se transforment en réformes concrètes.

Les politiques ne sont ni « tous pourris », ni « tous nuls ». Ils sont humains, ils doivent faire face à des électeurs de plus en plus consommateurs, de moins en moins acteurs. Les Français sont prêts pour les réformes à condition que celles-ci ne remettent surtout pas en question leur confort individuel. Cette condition est compréhensible mais destructrice.

Alors nous devons aider les politiques à avoir du courage, les accompagner dans la mise en oeuvre des réformes. C’est une responsabilité concrète qui pèse sur les entrepreneurs pour 2017. À eux de la saisir et de s’engager.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Brèves de lobbying

Nouvelle rubrique dans la Newsroom de Sountsou « Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe du lobbying dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Anti-Lobbying

L’affaire Numéro 23 ne cesse de faire parler d’elle. Si le dernier épisode a laissé le CSA « consterné » lorsqu’il a appris que le Conseil d’Etat annulait sa décision de retrait de la fréquence, les parlementaires se sentent très inspirés et multiplient les initiatives pour contraindre un peu plus le secteur audiovisuel en profitant de la proposition de loi « liberté, indépendance et pluralisme des médias ». Cette dernière, en cours de navette au Parlement, est utilisée comme véhicule législatif pour accueillir de multiples amendements visant à contrôler les nouveaux attributaires de fréquence, à menacer les mauvais payeurs de sanctions de la part du CSA ou encore à alourdir l’imposition des cessions de fréquences. Une multitude d’amendements, plus cocasses les uns que les autres sont déposés de façon anarchique. Lors de son audition à la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale, le président du CSA, Olivier Schrameck, a demandé aux députés d’introduire de nouveaux amendements afin de « corriger » la décision du Conseil d’Etat. Une demande accueillie avec beaucoup d’intérêt par le président de la Commission, Patrick Bloche. La course aux amendements anarchiques, inspirés par Numéro 23 n’est donc pas terminée. L’audiovisuel aurait sans doute mérité une véritable loi prenant en compte le nouvel environnement numérique et les multiples enjeux auxquels il doit faire face. Toute cette agitation législative n’empêche pas le dirigeant de Numéro 23 de poursuivre ses activités sereinement, il vient de céder 39% de son capital à NextradioTV et il annonce, toujours aussi tranquillement, dans une interview accordée au journal Le Monde, que l’accord avec Alain Weill (patron de NextRadioTV qui comprend notamment RMC et BFMTV) prévoit la possibilité d’une cession totale en 2017 ou 2020

Lobbying de rue

Une partie de la jeunesse s’est mobilisée contre la Loi travail, même si celle-ci ne la concernait pas directement. De pétition numérique, en manifestations et en Nuits debout, le lobbying, largement piloté par le syndicat étudiant pouponnière du PS, l’UNEF, a finalement permis d’obtenir des mesures pour les jeunes. Une victoire du bon vieux lobbying de rue. Mesure-phare du nouveau dispositif, la taxation du CDD est une victoire pour la gauche du PS, un nouvel échec pour le monde de l’entreprise qui reste le bouc-émissaire d’une réforme bâclée qui restera dans les annales. Quant aux différentes mesures proposées par le Premier ministre pour sa nouvelle tentative d’extinction de la crise avec la jeunesse, elles coûteront plusieurs centaines de millions d’euros aux finances publiques.

Lobbying cultuel

Étrangement dans le projet de loi Sapin 2 sur la transparence de la vie économique, les représentants cultuels sont exclus d’obligation de s’inscrire sur le registre des lobbyistes créé par le texte. Dans son ouvrage « Catholiques, engageons-nous ! », Pierre-Hervé Grosjean Artège, prêtre très médiatique revendique pourtant un lobbying chrétien indispensable pour assurer le rayonnement de la religion. Cet activiste chrétien, adepte des débats et qui ne se soustrait à aucune joute verbale a été l’un des plus ardents opposant au mariage pour tous. Omniprésent sur les réseaux sociaux, ses 30.000 abonnés Twitter apprécient son sens de la répartie et ses prises de position pour une Église très traditionnelle et peu progressiste.

Le lobbyiste de Trump

La primaire américaine bat son plein et elle est marquée par l’apparition de deux phénomènes : Bernie Sanders du côté des Démocrates et Donald Trump chez les Républicains. Ce dernier doit faire face à une forte résistance des élus républicains à sa candidature. Sèchement battu dans le  Wisconsin par Ted Cruz, Donald Trump ne pouvait continuer à fonctionner avec de grandes embardées et il avait besoin de sécuriser le vote des délégués dans les prochaines étapes qui le mèneront jusqu’à la Convention de Cleveland fin juillet. Alors, le candidat a embauché un maître du lobbying aux Etats-Unis, Paul Manafort. Ce spécialiste des coulisses du parti Républicain, même s’il fuit Washington, a déjà assuré la « défense » de plusieurs Présidents américains lors de leurs primaires victorieuses. Sa spécialité est la « sécurisation »  des délégués pour les votes lors des Conventions républicaines. Son expérience ainsi que ses innombrables succès font de lui un atout précieux et peut-être déterminant pour Trump dans la dernière ligne droite. Il partage avec son candidat une réputation un peu sulfureuse due aux pédigrés de quelques uns de ses clients internationaux, des dictateurs peu connus pour leur penchant pour la démocratie.

Brèves de primaire(s)

La campagne pour la primaire de la droite est bien lancée, on ne sait toujours pas si elle intègrera le centre, celle de la gauche est officiellement prévue pour les 4 et 11 décembre mais les parties prenantes font tout pour qu’elle n’ait pas lieu. Alors bienvenue à notre nouvelle rubrique « brèves de primaire(s) », pour être au coeur de l’essentiel de l’actualité de la prochaine élection présidentielle.

Fillon, le tournant ?

Candidat à la primaire de la droite, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy est désespérément donné quatrième des intentions de vote derrière Bruno Le Maire, il lance une opération reconquête. Le week end des 9 et 10 avril a été marqué par un retour en fanfare de François Fillon dans le débat de la droite. Il a multiplié les interviews et les coups contre ses adversaires. Bruno Le Maire est jugé pas si neuf que cela, Juppé un peu tiède dans ses propositions, quant à Sarkozy, les Français n’en veulent plus car ils ne souhaitent pas que se rejoue le match de 2012… François Fillon est un candidat à suivre de près, il est en dehors des modes et des tendances, il a travaillé un véritable projet de rupture et de réformes et il bénéficie de nombreux soutiens.

La primaire des Français

La société civile se bouge dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017. Six micromouvements se réunissent afin d’organiser la primaire des Français en octobre. Dans un premier temps leur objectif est de réunir 500.000 signatures sur le site www.laprimairedesfrancais.fr ensuite ils organiseront formellement une primaire dont l’objectif sera de désigner un candidat transpolitique, issu de la société civile et qui ne devra pas avoir baigné trop longtemps dans le milieu politique. L’initiative réuni Génération citoyens du député européen Jean-Marie Cavada, Bleu Blanc Zèbre de l’écrivain Alexandre Jardin, Cap 21 de l’avocate et ex-ministre d’Alain Juppé Corinne Lepage, La Transition de Claude Posternak, Le Pacte civique de Jean-Baptiste Foucault ainsi que Nous Citoyens de Nicolas Doucerain et de l’entrepreneur Denis Payre.

Nuit Debout, source d’inspiration

Le Parisien du 11 avril nous apprend que la Secrétaire d’Etat à l’économie numérique, Axelle Lemaire, s’est rendue en immersion au sein des manifestants de Nuit Debout afin de mieux comprendre leur démarche et de s’en inspirer dans la préparation de la présidentielle. Elle ne serait pas la seule à avoir adopté la même démarche puisque le quotidien rapporte que des membres des cabinets des Ministres Patrick Kaner et Myryam El Khomri ont également tenté de comprendre « in situ » le mouvement Nuit Debout.

Juppé publie son programme

Outre son livre annoncé pour le 11 mai et consacré à ses propositions économiques, Alain Juppé publiera tous les mois des « cahiers thématiques » dans lesquels il développe les grandes lignes de son programme. L’initiative vise sans doute à concrétiser un peu plus le contenu de sa campagne avec une originalité, il propose une co-production avec les citoyens de ses propositions. C’est ainsi qu’il lance une enquête sur la santé, les Français sont invités à répondre à un questionnaire avec quelques questions ouvertes qui permettent de faire des propositions. Parallèlement, il a rendu disponible sur son site internet ses propositions pour l’agriculture le 12 avril.

La Belle Alliance Populaire

C’est le nom choisit par Jean-Christophe Cambadelis pour désigner le mouvement qu’il a lancé le 13 avril autour de personnalités de gauche et des (ex) verts ou associatives et syndicales. Ce collectif inédit comprend également des membres de la société civile, une cible très convoitée en cette année pré-présidentielle. On notera le retour de Fadela Amara, fondatrice de « Ni Putes, Nis Soumises » puis ministre de Nicolas Sarkozy. Un congrès fondateur est prévu pour le mois de décembre mais d’ici là un séminaire aura lieu fin mai avant l’installation de relais en région. Cette Belle Alliance Populaire ne compte aucun représentant de grand parti de gauche, puisque leurs responsables militent pour une primaire à gauche. Sur un plan tactique, elle permet également de contourner, donc de sortir du dispositif, les frondeurs qui n’en sont pas…

Les instants de sincérité des politiques

Anna Cabana est une journaliste politique aux analyses affutées. Elle connait parfaitement les rouages du pouvoir et, surtout, ses acteurs qu’elle fréquente de longue date. Elle publie un ouvrage surprenant chez Grasset qui nous propose un angle nouveau de ses multiples rencontres « Quelques minutes de vérité ».

Ces « Minutes de vérité » saisies par Anna Cabana, grand reporter au Point, apportent un éclairage différent sur les motivations et les multiples ressorts des politiques. Elle retranscrit des instants, presque volés, en tout cas perçus, au cours desquels des femmes et des hommes politiques se sont livrés à elle avec sensibilité parfois, profondeur voire une certaine drôlerie.

Ce livre contient des moments savoureux qui en disent long… Il en est ainsi de cet échange entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Xavier Bertrand, l’une est secrétaire d’Etat à l’Ecologie, l’autre ministre de la Santé de Nicolas Sarkozy. L’une subit la douce suffisance de l’autre qui lui offre, en public, une petite leçon de « plouquitude ». Deux conceptions de la politique s’affrontent entre chenille en bois et expériences des marchés de Noël, entre chaussures de « plouc » et « ravissantes » bottines…

La première rencontre entre Anna Cabana et le couple Sarkozy, à « Beauvau », est un grand moment qui alterne entre rebondissements et émotions. Je vous laisse découvrir la fin de ce chapitre, court comme les autres, elle vous fera partager un instant de panique que de nombreux stagiaires en entreprise ont pu connaître.

François Bayrou est en colère. Il a soutenu François Hollande d’en l’entre-deux-tours de la présidentielle. En retour, il n’a rien obtenu. Même pas un geste sur sa circonscription lors d’une législative particulièrement difficile dont il sortira défait. Il en veut à « cet autre François » d’avoir fait semblant de l’entendre. Il s’en veut d’avoir compris trop tard « qu’il n’écoute pas les gens, il fait semblant ». Quant à François Hollande il rit…

Les « Quelques minutes de vérités » saisies sur le vif par Anna Cabana, sont passionnantes, on les parcourt avec surprise et une certaine délectation. Une autre façon, de découvrir certaines « bêtes » politiques et quelques personnalités du monde culturel.

« Quelques minutes de vérité », Anna Cabana, Grasset.