L’actu

Mois : juin 2016

Brèves de primaire de la gauche 

Nos informations sur les coulisses des primaires à gauche.

Nicolas Hulot prend son temps

Nicolas Hulot, l’un des candidats préférés des Français pour la présidentielle de 2017 est accusé par ses soutiens de ne pas savoir ce qu’il veut et de trop hésiter. « Halte là ! » dit-il en substance dans une interview accordée au quotidien Libération, il rappelle ne pas être un professionnel de la politique et que la décision de se présenter à l’élection présidentielle ne relève pas, en ce qui le concerne, d’un long processus de carrière. Il précise n’y penser à nouveau que « depuis deux ou trois mois » et il assure qu’il penchera pour « une option à l’automne et, qui sait, peut-être avant ». Nous voilà rassurés.

Mélenchon devant Hollande

Pour la première fois, un sondage BVA pour la presse régionale donne Jean-Luc Mélenchon devant François Hollande au premier tour de la présidentielle. Au cas où Nicolas Sarkozy serait candidat Jean-Luc Mélenchon serait troisième avec 14% contre 13% pour François Hollande. En revanche, dans le cas où Alain Juppé serait investit par la primaire de la droite le 27 novembre, alors François Hollande et Jean-Luc Mélenchon feraient jeu égal à 14%…

La réplique de Macron

Le ministre de l’Economie a d’abord publié une mise au point sur Facebook puis il s’est directement et personnellement adressé à chacun des membres de son mouvement En marche ! par mel afin de s’expliquer sur la polémique sur son ISF. Le Canard Enchaîné et Mediapart avaient révélé des échanges entre l’administration fiscale et le ministre. La première reprochait au second d’avoir sous-évalué un bien appartenant à son épouse de 200.000 € ce qui lui permettait d’échapper à l’ISF. À ses partisans, Emmanuel Macron a souhaité faire preuve d’une transparence assez inédite puisqu’il dévoile les différents documents qui prouvent, selon lui, sa bonne foi dans cette affaire. On découvre ainsi qu’il a bien soldé ce désaccord avec le fisc en septembre 2015 par deux règlements de 4174 € et de 2264 € représentant les montants dus au titre de l’ISF pour les années 2013 et 2014. Le titulaire de Bercy précise également qu’il n’avait pas souhaité engagé de procédure contentieuse avec le fisc. Il ne manque pas de relever que les informations avaient été divulguées 9 mois après les faits et au moment du lancement de son mouvement. Il conclut sa démonstration par cette phrase cinglante « La vie politique n’est pas une jungle où tout peut-être dit pour salir ». Une forme d’avertissement à ceux qui ont cru bon d’organiser cette fuite opportune.

Les électeurs de gauche exigent une primaire

La situation de François Hollande ne cesse de se complexifier pour 2017. Si le Président de la République espère éviter le passage obligé par une primaire et fait tout pour cela, les électeurs de gauche exigent désormais le droit à choisir leur candidat. C’est en tout cas ce que semble refléter le sondage publié le 17 juin par le Figaro-RTL et LCI et réalisé par TNS Sofrès. 86% des électeurs de gauche et 72% des Français se déclarent favorables à une primaire à gauche.

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.

Quand la violence remplace le dialogue social 

La situation de la CGT et de son patron, Philippe Martinez, est symptomatique des limites du lobbying radical. À force de briser toutes les limites, la CGT est en passe de basculer dans un militantisme de la violence qui est dangereux d’abord pour elle-même.  

La manifestation devant le domicile de la ministre du Travail et le relai, sur les réseaux sociaux, de son adresse personnelle est la dernière forme d’une radicalité qui envahit notre quotidien depuis plusieurs semaines. On ne compte plus les permanences de députés socialistes dévastées, les insultes proférées contre des ministres, en marge de manifestations qui sont également ponctuées quasi-quotidiennement par des scènes de violence.

Les dirigeants de la CGT et les diverses personnalités proches du mouvement anti-loi El Khomri ont du mal, face caméras et micros, à remettre en question ces comportements. Certes, officiellement ils regrettent ces dérapages mais, immédiatement, les excusent en dénonçant la « violence sociale ». Ils usent et abusent des vieilles recettes du marketing idéologique qui consistent à transformer les victimes en coupables et à trouver toujours plus d’excuses à la fois aux manifestants et aux casseurs qui ne représentent qu’une « minorité ».

Pourtant, il est clair que le visage qu’offre la France, pays d’accueil de l’Euro 2016, est bien triste et pathétique. La manifestation sportive censée nous permettre de séduire les étrangers, les touristes et pourquoi pas les investisseurs se transforme en caricature de nous-mêmes : grèves, blocages, instabilité…

Outre cet aspect qui importe très peu à celles et ceux qui défendent leurs statuts particuliers si généreux, ce conflit montre également que, face à la violence, le dialogue n’est pas forcément le bon chemin. Le pouvoir politique a fait le choix de « gérer » ces revendications catégorielles une à une, croyant ainsi désamorcer le mouvement qui en demande toujours plus. Ainsi, on en vient à s’interroger : si le gouvernement retirait la loi travail, les grèves et le blocage cesseraient-ils ?

La CGT, par son attitude irresponsable, prend le risque d’une profonde remise en question du dialogue social tel qu’il était jusqu’à présent appréhendé en France. Cette violence va nécessairement entrainer une évolution de la posture patronale qui, légitimement, pourrait envisager de revoir sa propre stratégie.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

Brèves de lobbying

« Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

L’Ile de France en soutien des PME

Valérie Pécresse souhaite accompagner les PME d’Ile de France en leur facilitant l’accès aux mesures d’accompagnement régionales. Elle a présenté le dispositif « up » qui prévoit que le dirigeant pourra désormais formuler son projet et les services de la Région détermineront les aides mobilisables. Dès le mois de janvier, un site internet dédié sera mis en place afin de rendre encore plus simple les démarches des chefs d’entreprise. L’enjeu est de taille puisque la région représente quasiment 25% des créations d’entreprises françaises. Aide à l’innovation, à l’exportation ou encore à la modernisation des outils de production, ce sont 40 millions d’euros qui seront mobilisés pour les PME.

La chaîne d’information publique en roue libre

Alors que LCI vient de passer sur la TNT gratuite, le service publique s’apprête à démarrer, le 1er septembre, à priori sur le canal 27, sa chaine d’information avec peu de moyens et dans un contexte concurrentiel chargé. La présidente de France Télévision a fait de la création de cette chaîne, un axe majeur de sa candidature lors de son audition au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), c’est donc en parfaite connaissance de cette ambition qu’elle a été choisie par l’autorité de régulation pour présider le service public de télévision. Depuis, le CSA a réalisé une étude d’impact à l’occasion du passage de LCI en clair, étrangement sans prendre en compte l’arrivée de cette nouvelle chaine, ce qui inquiète les éditeurs privés, dont Alain Weill, qui demande une nouvelle étude d’impact. Manque de budget, programmation incertaine, contexte concurrentiel peu favorable, problème de nom… Cette chaine d’information publique suscite de nombreuses interrogations et les conditions de son lancement semblent de plus en plus déraisonnables.

Uber condamné organise sa riposte

Le service UberPop, qui a cessé son activité depuis juillet 2015, avait suscité l’ire des professionnels et des autorités. Uber a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 800.000 € d’amende dont la moitié avec sursis, ses dirigeants ont écopé d’amendes. Ce jugement n’est pas si sévère que cela mais la société américaine de faire appel. C’est l’avenir de l’économie collaborative qui se joue en creux, à ce titre le procès de la société Heetch le 22 juin sera suivi avec attention. En attendant, Uber organise sa riposte en matière de lobbying, elle vient de créer l’Union des acteurs de la mobilité (Unam) qui réunit des professionnels de la filière : formateurs, loueurs, sociétés de services etc. La firme américaine espère être moins en pointe et surtout unir les acteurs de la filière pour être entendue.

Les notaires seront plus nombreux

La réforme des professions réglementées était un axe fort de la Loi Macron. L’Autorité de la Concurrence a publié le 9 juin la nouvelle carte d’installation des notaires, conformément à la loi qui a souhaité faciliter les implantations de nouveaux professionnels. Les propositions de l’Autorités sont assez radicales puisque le nombre de notaires installés augmentera de 20% contre moins de 2% au cours des 10 dernières années. La carte identifie 247 zones à installation libre ainsi que 60 zones au sein desquelles les demandes de création de nouveaux cabinets seront étudiées. Cet appel d’air est une véritable aubaine pour les jeunes diplômés mais il constitue un risque selon les notaires installés, qui craignent une paupérisation de la profession. Le président de l’Autorité de la Concurrence, conscient des freins internes à la profession a d’ores et déjà annoncé la grande vigilance de l’Autorité sur les facilités d’accès qui seront réservées aux nouveaux notaires.

Crise démocratique à Notre-Dame-Des-Landes

Le 26 juin se déroulera le référendum sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes dans une ambiance électrique qui pourrait avoir de graves conséquences sur la viabilité du scrutin. Les pro et les anti aéroport s’affrontent depuis des années, la campagne du référendum exacerbent les tensions. Or, l’ambiance nationale actuelle où la violence semble être devenue le moyen normal de manifester son désaccord se retrouve bien évidemment sur place. Les associations favorables au projet d’aéroport redoutent que les actions des militants anti-aéroports éloignent les citoyens des bureaux de vote dont les accès risquent de s’avérer difficiles en raison de barrages. Pour l’heure, il s’agit plus de craintes que de réelles promesses des opposants à l’aéroport qui, quoiqu’il en soit, ne reconnaissent pas le référendum comme une conclusion à leur combat.

Les Français massivement touchés par l’euroscepticisme

L’étude annuelle du Pew Research Center (PRC) révèle que 61% des Français ont une opinion négative de l’Europe contre 38% il y a un an. Une envolée des eurosceptiques très nette qui n’est d’ailleurs pas propre à la France, ceux-ci prennent de l’ampleur dans quasiment tous les pays exceptés la Hongrie et la Pologne. Néanmoins, la France et la Grèce sont les plus défavorables à l’Europe, même en Grande Bretagne les avis sont plus équilibrés 48% d’opinions négatives et 44% d’opinions positives.

Les étranges lobbies de la loi Sapin 2

Le Parlement débat actuellement du second volet de la loi sur la transparence de la vie économique qui ambitionne, notamment, de proposer un cadre réglementaire pour les lobbies. Les porteurs d’intérêts seront désormais tenus de s’inscrire sur un répertoire numérique, géré par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique avant de rencontrer les décideurs publics. Seront néanmoins exclus de cette obligation les syndicats au prétexte qu’ils agiraient pour « l’intérêt général », une vision bien idéologique de l’entreprise puisque le Medef, la CGPME ou encore les fédérations professionnelles seront tenus de s’inscrire. D’un côté, les méchantes entreprises qui ne défendent que des intérêts particuliers et de l’autre les gentils syndicats qui défendent les citoyens… Plus caricatural, est-ce possible ?

Quand Google fait son lobbying

Google est la cible de plusieurs procédures européennes et en France le géant américain est soupçonné de ne pas se soumettre à ses obligations fiscales. Afin de redorer son blason, Google a lancé une vaste opération d’achat d’espaces pour communiquer sur son slogan « Google, moteur de réussites françaises » et comme un pied de nez, il n’hésite pas à mettre en avant ses partenariats avec des organismes publics comme l’INA. « En diffusant ses contenus cultes sur You Tube, l’INA a pu développer son audience dans le monde entier. Comme l’INA, 830 chaines en France ont franchi le cap des 100 000 abonnés grâce aux outils et bonnes pratiques fournis par You Tube » nous précisent les pages de publicité de la firme.

BeIN Sport et Canal retoqués

L’Autorité de la concurrence considère que les conditions ne sont pas remplies pour lever aujourd’hui l’interdiction de distribution exclusive de chaîne sportive premium qui pèse sur Canal Plus, en conséquence le mariage entre Canal + et BeIN Sport, sur lequel le groupe français comptait beaucoup pour relancer ses abonnements est dans l’impasse. Cette décision intervient alors que Canal avait proposé des engagements au marché. « Les circonstances de droit ou de fait prises en compte à la date de l’adoption de la décision 12-DCC-100 n’ont en effet pas été modifiées de manière significative au point de remettre en cause l’analyse concurrentielle menée en 2012 justifiant les injonctions n° 4(a) et 8(a), qui demeurent donc nécessaires » se justifie l’Autorité de la Concurrence ». Elle suit ainsi un grand nombre des recommandations du CSA.

Pollution automobile, rapport sénatorial rassurant

Le président du groupe « Mobilité et transports » au Sénat, Louis Nègre, vient de rendre un rapport attendu sur la pollution atmosphérique des moteurs. Ses conclusions apparaissent mesurées au regard du scandale Volkswagen et du choc qu’il a suscité tant auprès des consommateurs que des politiques. Le sénateur estime que les moteurs diesels récent polluent de « manière marginale » et que la montée en puissance des nouvelles générations de moteurs diésels associée à la disparition progressive des anciennes générations rend la technologie toujours intéressante. En effet, les moteurs diesels émettent « 10 à 20% de moins de C02 que les moteurs essence, ce qui les rend incontournables, dans la lutte contre le réchauffement climatique et en attendant le développement des motorisations décarbonées (électrique, hydrogène, etc.). Le sénateur insiste sur lé nécessité pour les constructeurs français de s’impliquer plus dans le développement de véhicules électriques ou à hydrogène.

Google recrute des lobbyistes de haut vol

Le Google Transparency Project vient de publier sa nouvelle étude sur le lobbying du géant américain. Elle relève que Google aurait embauché depuis 2005, 65 fonctionnaires de administration dans toute l’Europe. En France, ce sont 8 fonctionnaires qui ont été recrutés dans les domaines liés à la communication et aux médias notamment, voire au sein d’autorités de régulation. Quant au budget mobilisé par Google pour assurer son lobbying à Bruxelles il serait passé de 600.000 Euros en 2011 à plus de 3 millions depuis 2014. Google procède par infiltration, des fonctionnaires et responsables publics viennent travailler, avec leur carnet d’adresses, au sein de la firme quand d’autres la quittent pour intégrer des administrations publiques.

Opérations coup de poing

Face à la faible mobilisation dans les manifestations, la CGT fait le choix de privilégier les manifestations coup de poing : Rungis, blocages de sites industriels, de gares etc. Toutes les opérations sont bonnes pour créer de la gêne sans préavis auprès des usagers. La grève du ramassage des ordures à Paris s’inscrit également dans cette stratégie. Elle sera étendue à la province au fur et à mesure, surtout dans les services assurés en régie publique. La CGT promet un nouveau durcissement du conflit, l’enjeu pour elle est de maintenir la mobilisation jusqu’à la journée de mobilisation nationale du 14 juin, malgré les multiples et coûteuses avancées déjà consenties par le gouvernement.

Brèves de primaire de la droite

Nos informations sur les coulisses des primaires à droite.

Le lobbying interne des « ultras »

La primaire de la droite pourrait prendre une nouvelle tournure dans les prochaines semaines. En effet, en coulisses les « ultras » des Républicains s’activent pour que certains sujets reviennent au centre des débats. Les opposants au Mariage pour Tous, réunis au sein de Sens Commun, sont à la manoeuvre pour imposer ce sujet de société aux candidats. Ils font tout pour que des engagements soient pris au prétexte que les « électeurs de droite » seraient favorables à une révision de la loi. En majorité, les candidats à la primaire ne voient pas d’un bon oeil un retour de cette thématique qu’ils qualifient de « casse-gueule ». La question de l’immigration devrait également revenir en force pour « cliver » un maximum dans le cadre du premier tour de la primaire.

La réforme de l’audiovisuel par la droite

Les Républicains ont débattu le jeudi 9 juin de leurs propositions pour la culture et la communication en cas d’alternance en 2017. En ce qui concerne l’audiovisuel, le parti présidé par Nicolas Sarkozy propose de créer une holding du service public qui regrouperait Radio France, France Télévision, France Média Monde et l’INA. Il est probable que la réforme n’aboutisse pas à une véritable fusion des différentes structures,il s’agit néanmoins d’un premier pas vers la création d’un grand service public à la française plus proche de la BBC que de l’ORTF. Nicolas Sarkozy confirme également son souhait de voir la publicité quitter peu à peu les antennes du service public, il mise pour cela sur une réorganisation qui permettrait une meilleure optimisation des moyens. Un processus de privatisation de l’une des chaines du portefeuille du service public serait également engagé en cas de victoire de la droite en 2017. Enfin, le CSA serait réformé avec un repli de ses prérogatives, notamment en ce qui concerne son pouvoir de nomination des dirigeants de l’audiovisuel public qui serait transféré aux commissions culture des deux Assemblées.

Le ticket Baroin-Sarkozy tiendra-t-il ?

François Baroin a finalement annoncé officiellement son soutien à Nicolas Sarkozy. Les observateurs remarquent que l’attelage tient surtout grâce à son ennemi commun, Alain Juppé. En dehors du Maire de Bordeaux, les points communs entre l’ancien président de la République et son nouveau compagnon de combat sont assez peu nombreux. ils sont même sur des lignes opposées sur de nombreux sujets comme la laïcité, ou le positionnement très humaniste du député-maire de Troyes… Chez les sarkozystes l’analyse est différente, ils considèrent que Nicolas Sarkozy va s’ingénier à « cliver » au maximum dans la perspective des primaires, dont il est convaincu qu’elle se jouera « à droite toute ». Ensuite, dans la campagne présidentielle, François Baroin sera un formidable atout pour réunir la « famille » et accompagner la conquête de l’Elysée…

Une primaire moins fédératrice que celle du PS

Si Alain Juppé espère une très forte participation à la primaire des 20 et 27 novembre afin de pouvoir distancier Nicolas Sarkozy, ce dernier est convaincu que le nombre des électeurs sera bien moins élevé que lors de la primaire socialiste de 2011. Il parie à la fois sur une participation moindre et, surtout, sur un retour des clivages droite-gauche. La soif de revanche de l’électorat de droite devrait permettre à Nicolas Sarkozy de gagner face à Alain Juppé, jugé trop ouvert et consensuel.

Qui dirigera Les Républicains ?

Dès lors que Nicolas Sarkozy sera officiellement entré en campagne, LR devra bien être dirigé. Or, les manoeuvres ont déjà commencé pour squatter le poste de direction pendant la course à la présidentielle. Laurent Wauquiez, actuel vice-président, revendique l’interim en pariant sur le fait que cette place exposée et stratégique lui donnera une légitimité pour l’après-présidentielle afin de conserver le poste de président du parti. Éric Woerth, secrétaire général, explique de son côté que les membres de la direction (dont lui) assureront collectivement l’interim. Une nuance de taille…

Le retour de la nation et des minorités

Fin de semaine chargée pour Nicolas Sarkozy qui reprend la parole avec force. En meeting dans le Nord, le presque-candidat, toujours patron du « premier parti de France » a fait un discours vibrant au cours duquel il a appelé le Général de Gaulle à la rescousse d’une France traversée par le « doute ». Il a fustigé ces « minorités » qui bloquent le pays. Il reproche à François Hollande de s’adresser en permanence elles et de négocier en priorité avec elles. Il a fustigé les élites, celles et ceux qui, minoritaires, décident à la place de la majorité, du « peuple ». Il a martelé que son retour n’était motivé que par la « renaissance de la France » et a revendiqué de renouer avec un projet  susceptible de « réveiller la nation ». Ce discours du 8 juin s’inscrivait dans une stratégie de communication puissante avec une du Figaro et participation à la matinale d’Europe 1 de 7 heures 30 à 9 heures, le 9 juin. Nicolas Sarkozy inscrit clairement sa campagne pour la primaire dans le sillage de 2012 et reste fidèle à un fonctionnement par « séquences » markétées et calibrées autour de cibles et de thématiques adaptées.

Haro sur le « politiquement correct »

Décidément, Nicolas Sarkozy renoue fortement avec son verbatim de 2012 et dans ses derniers discours il n’hésite pas à fustiger le fameux « politiquement correct » qui serait revenu à la mode et qui bloquerait un échange sain et transparent sur des sujets de société. À voir les résultats des derniers scrutins avec un FN qui s’impose en premier parti de France, le « politiquement correct » n’apparait pourtant pas si populaire que cela. Au contraire. La stratégie de l’ancien Président est avant tout de gagner la primaire de la droite, pour cela il pense que la droitisation est la seule voie face à Alain Juppé, décidément jugé bien trop mou. Une stratégie qui pourrait bien se révéler payante.

« Clarification » demandée à Sarkozy

Sans surprise, le retour en force de Nicolas Sarkozy n’a pas échappé à ses rivaux à la primaire de la droite. Ils demandent au président de LR de « clarifier » ses intentions et surtout sa situation. Même si les formes sont, pour le moment, préservées et que les critiques sont feutrées, la haute autorité de la primaire a été saisie afin de faire un point sur la situation particulière du non-candidat-président de LR… Les candidats déclarés à la primaire doivent assumer les coûts de leur campagne quand le président du parti bénéficie à plein de la logistique de LR. Une situation que les uns et les autres ne supportent plus et, en coulisses, la tension est montée d’un cran depuis le passage à la vitesse supérieure de l’ancien président de la République. De son côté, Nicolas Sarkozy revendique avoir sauvé le parti, qu’il incarne et note, selon Le Parisien : « Si je fais des salles remplies de monde et que d’autres font des salles à moitiés vides, c’est peut-être aussi qu’il y a une inégalité de talents ». La primaire s’annonce animée.

Les sarkozystes se tiennent prêts

Si Nicolas Sarkozy fait mine de consacrer son temps à la gestion du parti, en réalité son équipe de campagne se met peu à peu en place. Ces dernières semaines, les proches de l’ancien président se sont activés pour relancer la collecte de fonds. Le Bureau politique a même relevé le plafond des dépenses pour la primaire de 1 million à 1,5 million d’euros, au grand damn des autres candidats pour lesquels ses sommes sont pharaoniques. La logistique se met en place très discrètement et sera dévoilée dès que le candidat le sera officiellement, c’est à dire d’ici le 9 septembre, date limite de dépôt des candidatures pour la primaire.

MAM se lancera-t-elle dans la primaire ?

Michèle Alliot-Marie semble préparer activement sa candidature à la primaire de la droite. Elle multiplie les déplacements en France à la rencontre des militants de LR pour créer les comités de son mouvement « La nouvelle France – le rassemblement des Français ». Son site internet aux accents gaulliens ne laisse que peu de doute sur les ambitions de l’ancienne présidente du RPR.

Geoffroy Didier hausse le ton

Inexistant dans les sondages, le candidat à la primaire de la droite, a présenté son programme économique qu’il explique être en rupture avec ceux déjà proposés par ses aînés Alain Juppé et François Fillon présentés comme des « pères l’austérité ». Plus d’infos : www.geoffroydidier.org

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.

Brèves de primaire de la gauche 

Nos informations sur les coulisses des primaires à gauche.

Les étranges meetings ministériels

Le 8 juin le PS organisait un surprenant meeting en soutien de la loi travail. Trois ministres, dont le premier et le porte-parole du gouvernement avaient fait le déplacement pour cette réunion politique surprenante. En effet, les ministres assistaient à un meeting avec des militants socialistes triés sur le volet pour convaincre de l’utilité de la loi travail et défendre l’action gouvernementale. En pleine crise sociale, cette réunion a semblé iconoclaste à bien des observateurs au sein de la majorité.

Sarko et Camba dans le même bateau

Pour le coup, Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Cambadelis partagent le même bateau : relancer le fameux clivage gauche-droite (voir nos brèves de primaire à droite). L’enjeu pour le PS est de « cliver », son problème c’est qu’il ne constitue plus vraiment, aux yeux de son électorat, un curseur de ce clivage, il est peu à peu remplacé par Jean-Luc Mélenchon qui fait quasi jeu égal, dans les intentions de vote de premier tour, avec François Hollande (12% et 14%). Alors, le PS organisera d’ici le milieu de l’été deux réunions publiques par semaine afin d’expliquer le bilan du président de la République et de démontrer que le retour de la droite serait un retour en arrière dont ses électeurs ne peuvent vouloir. Le pari est que le clivage gauche-droite dépassera les rancoeurs d’un quinquennat déceptif.

« L’entrepreneur » Arnaud Montebourg travaille

Étrangement le mot « entrepreneur » semble à la mode chez certains politiques alors que les patrons sont vilipendés à longueur de défilé et que le monde de l’entreprise est utilisé comme élément de « clivage » dans bien des verbatims politiques, notamment à gauche. Arnaud Montebourg après avoir quitté la robe d’avocat pour endosser le costume de ministre, enfile désormais volontiers la veste et la chemise blanche des hommes d’entreprise. Il multiplie les déplacements pour « défendre mon bilan de ministre » dit-il. Il a en ligne de mire son traditionnel rendez-vous de Frangy-en-Bresse de fin août au cours duquel il devrait dévoiler son projet, sur lequel plancherait vingt groupes, ainsi que ses intentions.

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.