L’actu

Présidentielle : Le joli temps des promesses

Cette tribune a été publiée le 1er septembre sur la plateforme des entrepreneurs WikiPME, vous pouvez la lire ici.

Qu’il fait bon être un entrepreneur en cette délicieuse période pré-électorale. Les promesses fusent, un monde meilleur s’annonce dès le 8 mai 2017, car, c’est promis, tout a changé, les politiques ont compris et, cette fois, ils appliqueront leur programme.

L’Université d’été du Medef a permis à quelques candidats à l’élection présidentielle de se succéder à la tribune patronale pour réaffirmer leur soutien au monde de l’entreprise. Chacun a pu décrire son programme économique, sa volonté d’allègement des charges, des impôts, sa détermination à créer un meilleur environnement pour l’entreprise.

Un vent de douceurs semble souffler sur l’entreprise, après la moiteur des manifestations contre la loi travail du printemps et la focalisation de ses opposants contre les affreux « patrons ».

Paradoxalement, les entrepreneurs ne représentent pas un corps électoral très important mais ils sont essentiels pour une élection. Ils ignorent, hélas, trop souvent cette réalité. Ils créent de l’activité, de l’emploi, ils développent de la richesse et, contrairement à une idée bien ancrée dans certaines têtes rétrogrades, ils les partagent avec la collectivité nationale. Difficile d’envisager une reprise ou une lutte efficace contre le chômage sans eux, et pourtant…

Ce joli temps des promesses est un moment délicieux, l’entreprise semble au centre des préoccupations, elle est cajolée, les entrepreneurs sont bichonnés, bercés par des discours sirupeux et emplis de bienveillance. Puis, vient le temps des élections et les jolis programmes économiques, les magnifiques engagements de réformes s’écrasent sur la dureté de la réalité, la résistance de syndicats ultra-conservateurs et de Français littéralement paniqués par le changement. Après le printemps, l’ère glaciaire.

Tous les cinq ans, les entrepreneurs se laissent aller à y croire. Ils n’ont pas forcément tort, ils doivent simplement se donner les moyens de peser sur les décisions politiques. Pour faire en sorte que les promesses soient enfin tenues et voir fleurir les cerisiers, ils doivent organiser leur influence et cesser de se lover dans des postures incantatoires stériles.

C’est maintenant, que ça se passe. Bonne rentrée !

Mathieu Quétel, président de Sountsou-Affaires Publiques