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Présidentielle : le délicat moment de la cristallisation des votes

La cristallisation des votes marque la dernière ligne droite de cette rocambolesque élection présidentielle aux multiples rebondissements. Si les sondages semblent se faire plus précis, à quelques jours du premier tour, rien n’est joué.

La cristallisation des votes est le moment où les électeurs sont de plus en plus certains de leur choix pour le premier tour. Or, cette élection est très différente des précédentes car cette cristallisation des votes intervient tardivement, avec près de deux mois de retard.

Les derniers jours de mars ont été marqués par une remontée spectaculaire de Jean-Luc Mélenchon dont on ne sait pas si elle se traduira vraiment dans les votes du premier tour, tout comme le trio de tête reste incertain quoiqu’en disent certains commentateurs.

En effet, un critère a été longtemps oublié dans les analyses autour de ce scrutin hors norme : le taux d’abstention. Ce taux est de 35% dans le dernier Rolling IFOP du 31 mars 2017, essentiellement centré sur des électeurs de droite qui hésitent fortement à porter leur choix sur Emmanuel Macron.

L’enjeu de la dernière ligne droite est donc bien celui de ces abstentionnistes qu’il s’agit de mobiliser. Rien n’est donc perdu pour François Fillon qui plafonne, certes, à 17 ou 18% des intentions de vote mais qui pourrait bénéficier d’une mobilisation de dernière minute qui pourrait lui ouvrir la porte à la qualification pour le second tour.

Emmanuel Macron fait la course en tête, contre tous les pronostics, avec Marine Le Pen, qu’il devance (au 31 mars) d’une très courte tête à 26% contre 25%. En revanche, le jeune candidat bénéficie ces derniers jours d’une nette progression des certitudes de vote, un fait intéressant puisque la volatilité constitue son point faible depuis le début de la campagne.

Les abstentionnistes détiennent probablement la clé de l’issue de ce premier tour. Il est encore hasardeux d’en détecter l’issue. Lors des deux dernières élections de 2007 et 2012, les sondages donnaient en mars une indication déjà précise du résultat du premier tour. Cette année, le flou est de mise.