L’actu

Brèves de primaire de la droite

Nos informations sur les coulisses des primaires à droite.

Baroin en route pour Matignon ?

En officialisant sont soutien à Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite, François Baroin miserait sur un ticket avec l’ancien Président pour 2017 et le poste de premier Ministre en cas de victoire. « Plus jeune fils » de Jacques Chirac, François Baroin présente de nombreux atouts pour Nicolas Sarkozy : bonne image, connexion avec les élus locaux grâce à sa présidence de l’Association des Maires de France, proche de Jacques Chirac, bonne expérience ministérielle et connaissance des réseaux de la droite… En outre, le sénateur-maire de Troyes affiche un positionnement de centre-droit, ce qui peut-être précieux pour contre-balancer la forte droitisation que Nicolas Sarkozy s’apprête à donner à sa campagne. Enfin, il voue pour Alain Juppé une ferme détestation depuis que celui-ci a refusé de lui apporter son soutien pour Bercy lors du remaniement de 2011, lui préférant… Bruno Le Maire. Finalement, François Baroin obtiendra le portefeuille mais conservera pour l’ancien premier Ministre une rancoeur tenace.

Les frondeurs sont également à droite

La construction très hétéroclite de l’ex-UMP devenue Les Républicains pourrait se transformer en un handicap lourd à gérer en cas d’alternance en 2017. En effet, Nicolas Sarkozy a fait le choix de parier sur un spectre politique très large dans les chapelles créées au sein de son parti, il a même privilégié les micro-partis les plus radicaux comme Sens Commun ou le PCD de Christine Boutin. Réputée trop à gauche, Nathalie Kosciusko-Morizet a été écartée de la direction du parti au profit du très radicalisé Laurent Wauquiez qui espère en prendre la présidence dès que Nicolas Sarkozy sera officiellement entré en campagne pour la primaire de la droite. Ces différents mouvements contraignent Les Républicains à faire en permanence un grand écart idéologique qui aura des répercussions dans la gestion quotidienne à partir de juin 2017. Ces répercussions pourraient se révéler très complexes à gérer.

700 maires chez Sarkozy

Le Congrès de l’Association des Maires de France (AMF) a permis aux candidats à la primaire de la droite de séduire ces élus locaux proches de leurs administrés et réputés moins politisés. Nicolas Sarkozy, pas encore candidat officiel mais fort du soutien du président de l’AMF, François Baroin, a reçu au siège de LR 700 édiles. Une occasion de plus pour l’ancien président de la République de marquer sa différence avec son successeur à l’Elysée dont il a promis d’effacer les lois NOTRe, Alur et sur les rythmes scolaires ainsi que de son principal rival pour le scrutin des 20 et 27 novembre, Alain Juppé, qu’il juge trop timide dans les réformes qu’il envisage. Nicolas Sarkozy a également promis de revoir l’étendue des compétences afin d’aligner les charges qui pèsent sur les collectivités locales avec les moyens financiers dont elles disposent. Il a également affirmé avec force sa volonté de nettoyer les « lois socialistes » afin de profiter au maximum de l’alternance.

1000 maires chez Juppé

Les maires ont été accueillis avec chaleur par Alain Juppé à la Salle Wagram. Ils étaient 1000, soit 300 de plus que chez Nicolas Sarkozy, à avoir répondu à l’invitation du candidat préféré des Français. La réunion, orchestrée en sous main par Jean-Pierre Raffarin, a permis à Alain Juppé de marteler son souhait de faire preuve de pragmatisme dans les réformes et son refus de promettre le grand soir pour les réformes. Il a notamment rappeler son refus de remettre à plat les réformes mises en place par son prédécesseurs, revendiquant un droit à l’expérimentation et la mise en place d’un contrat pluriannuel avec les élus locaux, histoire de leur donner plus de visibilité.

Fillon séduit les Maires

En marge du congrès de l’Association des Maires de France (AMF), François Fillon organisait une rencontre avec des élus locaux, moment idéal pour rappeler sa relation particulière avec les élus des collectivités, lui-même ayant occupé de multiples mandats locaux tout au long de sa carrière politique. Il propose un contrat territorial qui redonnerait aux élus de la liberté et les déconnecterait des lourdeurs administratives qui se sont multipliées ces dernières années. Il a également promis de basculer la fonction publique territoriale au 39 heures et de rétablir le conseiller territorial.

Création de Oz ta droite

Robert Ménard, le bouillonnant maire de Béziers, élu en 2014 avec le soutien du Front National dont il n’est pas membre, organisait le week end du 29 mai une réunion de la « droite hors les murs ». L’objectif était de constituer une sorte d’union des droites radicales qui se multiplient mais restent dispersées. Craignant sans doute des dérapages Les Républicains n’avaient pas envoyés de représentant officiel, quant à Marion Maréchal – Le Pen elle a quitté la réunion avec fracas suite à une déclaration de Robert Ménard. Du côté du souverainiste Philippe de Villiers, dont le livre est un grand succès de librairie, il n’était pas envisageable de passer une tête lors de débats dont l’image aurait pu rejaillir sur le business familial du Puy du Fou. Les journées de travail ont donné lieu à la publication de 51 propositions qui seront soumises au FN et à LR pour leurs programmes respectifs pour 2017. Cette initiative est à mettre en lien avec des projets en cours de réflexion qui pourraient aboutir à une candidature souverainiste et de droite affirmée pour 2017.

Retailleau mise sur la primaire pour réformer

Bruno Retailleau, le patron des sénateurs de la majorité LR, était l’invité du Talk-Le Figaro, le 1er juin. Après avoir regretté le comportement de certains candidats à la primaire de la droite face aux manifestations et aux résistances à la réformes orchestrées par la CGT, il a affirmé que les français étaient prêts à la réforme. Ce soutien de François Fillon, qu’il juge le seul à avoir une offre de réforme vraiment radicale, salue l’existence de la primaire car elle va forcer les candidats à travailler et à poser des propositions claires aux votants de la primaire. Ainsi, les électeurs de droite et du centre pourront choisir leur candidat en parfaite connaissance de son programme et de sa capacité à engager des réformes. Un discours ferme et offensif qui tranche avec la réputation des sénateurs connus pour leur approche consensuelle des sujets.

Une primaire à droite Juppé-Sarkozy ?

Dans la dernière livraison de l’enquête électorale Le Monde – Cevipof, que Sountsou, suit avec attention car elle est inédite par son ampleur puisqu’elle porte sur un échantillon de 19 455 personnes (dont 1 134 certaines de voter à la primaire), Nicolas Sarkozy stoppe l’érosion de son électorat. Toutefois avec 41% des intentions de vote, Alain Juppé reste le grand favori de la primaire devant Nicolas Sarkozy qui en recueille 27%, Bruno Le Maire (16%) et François Fillon (10%) ne semblent pas en mesurer de gêner ce duo de finalistes. C’est sans doute la principale information de cette vague qui fige la situation d’avant-campagne. En effet, si les candidats ont présenté leurs programmes, les débats n’ont pas commencé et Nicolas Sarkozy n’a même pas encore déclaré officiellement sa candidature. C’est donc vraisemblablement à partir de septembre que les intentions se cristalliseront véritablement en fonction des débats diffusés sur les chaines de télévision.

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.

Brèves de primaire de la gauche 

Nos informations sur les coulisses des primaires à gauche.

Lâcher de scuds contre Macron

C’est parti. Les révélations commencent à poindre le bout de leur nez et elles visent directement Emmanuel Macron. Le ministre de l’Économie agace son camp et de ce côté que partent les coups les plus rudes. Outre, les maladresses qui deviennent une sorte de marque de fabrique du jeune Ministre, il est également visé par des « révélations » qui, par hasard, arrivent au sein des rédactions de Mediapart ou du Canard Enchaîné. La dernière en date révèle une petite carabistouille de Monsieur Macron afin d’éviter d’être assujetti à l’ISF, qu’il dénonce par ailleurs. L’intéressé crie forcément au complot sans importance, néanmoins, il va devoir faire preuve de solidité, il ne serait pas étonnant que d’autres scuds lui soient adressés rapidement.

Guerre de chiffonniers entre PCF et Mélenchon

Le patron du PCF n’apprécie vraiment pas que son ex-allié, Jean-Luc Mélenchon ait choisi le 5 juin pour son grand rassemblement de la France insoumise, c’est la date du 37ème congrès du parti communiste. Un choix provocateur de Mélenchon qui ne recule devant rien pour provoquer ses anciens amis.

Macron déjà moins populaire

Nombreux sont ceux à pointer depuis quelques semaines la « baudruche » Macron dont la popularité devrait, selon eux, s’effondrer dès que les affres de la politique le toucheront vraiment. Est-ce déjà le cas ? En tout cas la dernière livraison du baromètre Elabe-Les Echos-Radio Classique enregistre une baisse de 6 points de la popularité du titulaire de Bercy auprès de l’ensemble des personnes interrogées et de moins 13 points chez les sympathisants de gauche. Le décrochage est franc et net. Il pourrait exposer le jeune Ministre un peu plus aux attaques de moins en moins retenues de son camp. En effet, jusqu’à présent son arrogante côte de popularité constituait une armure face aux tentations de le sortir du gouvernement. Désormais, si ses mauvais sondages s’installaient, sa place serait clairement menacée.

Hollande au plus bas

L’enquête électorale Le Monde – Cevipof vient de publier sa quatrième édition qui confirme la situation quasi-désespérée de François Hollande. 4% des Français se déclarent « plutôt satisfaits » de son action et 53% « pas du tout satisfaits », ces chiffres constituent des records. Du côté des intentions de vote, cette étude inédite qui interroge près de 20.000 personnes, confirme la désaffection dont est frappée le président de la République, seuls 14% des interrogés se déclarent prêts à voter pour lui, soit quasiment autant que François Bayrou avec 13% et, surtout, Jean-Luc Mélenchon qui poursuit sa progression et atteint 12% des intentions de vote.

Quelle fenêtre pour la communication présidentielle ?

Totalement effacée par le crise sociale, la parole de l’Élysée tente de reprendre la main, sa difficulté essentielle réside à trouver une fenêtre de communication qui lui permettrait de redevenir audible. En effet, les légers mieux qui commencent à poindre du côté du chômage et de la croissance ne peuvent être « vendus » actuellement tant ils apparaissent en contradiction avec le quotidien des Français. Crise sociale, manifestations, grèves, à présent les inondations puis viendra le temps de l’Euro qui devrait focaliser une grande part de l’attention collective, les moments disponibles pour que le Président reprenne la parole dont très limités. Son impopularité impose en outre un calendrier rapproché pour être en mesure de se représenter en 2017.

 

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.

Le dessous des cartes du mouvement anti-loi travail

Le nouveau numéro de l’émission Lobby or not Lobby sur la Radio des Entreprises est en cours de diffusion, vous pouvez l’écouter ici en podcast (durée 6 minutes). Simon Janvier et Mathieu Quétel décryptent les coulisses du mouvement anti-loi travail, notamment les motivations de la CGT.

Le texte de l’émission est disponible ci-dessous.

Simon Janvier : Bonjour et bienvenue pour ce nouveau rendez-vous de « Lobby or not lobby » avec Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques. Mathieu, bonjour, nous sommes toujours en plein débat sur la loi travail malgré le recours du gouvernement au fameux 49-3, et tout le monde semble déçu salariés, entreprises et syndicats.

 MQ : Bonjour Simon. En plein débat, vous êtes sympa. Nous assistons à un lobbying de rue déluré, sans filet et qui semble sans limite. La France est littéralement prise en otage par quelques radicaux qui font de la loi travail un symbole de leur combat contre le monde de l’entreprise.

Il s’agit plus précisément d’un combat politique contre le gouvernement, les manifestants souhaitent en effet un retrait pur et simple de la loi travail.

Je pense qu’il faut voir la réalité en face : la loi travail est un véhicule de contestation idéale pour certains radicaux. Rappelez-vous, elle prétendait, dans sa première version, fluidifier le droit du travail pour redonner de la compétitivité aux entreprises. Le mot « entreprise » était lâché. Or, une frange, ultra-minoritaire de la population rêve d’un monde sans patron et sans entrepreneur, pour elle l’entreprise est un lieu d’aliénation, d’exploitation. Il y a derrière ces manifestations ce relan anti-entreprise persistant et insupportable.

Enfin, il y a derrière ces manifestants toute une partie de la gauche qui reproche tout de même au gouvernement son social-libéralisme et qui souhaiterait revenir vers un gouvernement disons de gauche plus traditionnelle.

Il y a surtout un calcul politicien qui a déjà en ligne de mire 2017. Une partie non négligeable des anciens alliés de François Hollande a fait une croix sur sa réélection. Ils parient donc sur un retour de la droite au pouvoir et certains responsables misent tout sur la présidentielle de 2022. D’ailleurs parmi eux il y a également certains proches du président de la république. Ajoutez à cela Philippe Martinez le patron d’une CGT en perte de vitesse et en quète de légitimité et vous avez un cocktail détonant.

Mais pourquoi viseraient-ils 2017 ?

Lors de sa dernière intervention publique sur Europe 1, Le chef de l’Etat nous a fait le coup du « Au secours la droite revient », il a décrypté les projets de réformes des candidats à la primaire de la droite qui sont, il est vrai assez audacieux pour certains d’entre eux et il s’est positionné comme unique rempart sur le thème, « je ne suis peut-être pas idéal mais ne prenez pas le risque de miser sur la droite ».

Pour vous, les meneurs des manifestations partent du même constat ?

Oui, à la différence qu’ils estiment que la partie est perdue pour Hollande qui plafonne à 14% maximum d’intentions de vote pour la présidentielle. Ils préparent donc le terrain pour l’année prochaine. Si nous faisons un peu de politique-fiction : je peux vous assurer que ce qui se passe aujourd’hui n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend dès lors que les premières réformes seront initiées à l’été 2017. Or, ce qui est inquiétant c’est qu’une fois de plus le facteur déclenchant est le monde de l’entreprise montré du doigt et déconsidéré. Le silence assourdissant de l’opposition depuis quelques jours est du reste assez surprenant…

Pour le coup, le gouvernement joue le jeu. Il maintient sa réforme.

Cette réforme est devenue anti-entrepreneuriale. En outre, en laissant le blocage s’instaurer, la chienlit s’installer et la gangrène de la violence proliférer le gouvernement montre, par son manque d’autorité, que tout est permis au risque d’un gros dérapage, on est d’ailleurs passé à deux doigts d’un grave accident lors des blocages du 26 mai.

Le droit de manifester est constitutionnel, tout de même.

 En effet, mais nous sommes au delà de ce droit lorsque des préavis reconductibles sans véritable terme sont posés, lorsque la violence et les dégradations s’invitent à chaque manifestation et lorsqu’un blocage de notre économie est mis en place. Lorsque des rédactions de journaux refusent la publication d’une tribune écrite par le patron de la CGT, est-il normal qu’en forme de sanction et, disons le, de censure, la CGT empêche l’impression et la distribution de ces journaux sans préavis ? Le 26 mai seule l’Humanité est parue parce qu’elle portait un message conforme aux souhaits de la CGT. Est-ce constitutionnel d’entraver ainsi la liberté d’informer ?

Les Français semblent soutenir ces blocages et le retrait de la Loi El Khomri.

Ce soutien m’apparaît plus comme un rejet du politique, la traduction d’un ras-le-bol assez partagé dans le pays. Je ne peux croire que les Français soient solidaires de la violence et des messages haineux contre les entreprises et les entrepreneurs. La posture radicalisée de certains syndicats, surtout de la Centrale de la CGT, qui refusent le dialogue porte en elle une montée des enchères préoccupante pour les réformes dont notre pays a pourtant besoin. C’est également une remise en question profonde de la tradition du dialogue social que nous avions en France. La CGT, qui perd peu à peu tous ses bastions fait le choix de la radicalisation pour s’imposer.

En fait, vous pensez que ce pays est hermétique à toute réforme ?

Et bien non. Je crois au contraire que les Français sont prêts pour la réforme s’ils la comprennent. Mais certains, une minorité, veulent tout bloquer pour protéger des privilèges qui deviennent insupportables à une majorité. Ils essaient de détourner les regards vers un bouc émissaire : l’entreprise. Le monde de l’entreprise est une cible facile, il ne répond jamais et il est très mal représenté chez les politiques. L’enjeu de la présidentielle de 2017 pour les candidats sera d’être capables de pédagogie. Et ce n’est pas gagné.

 

 

Ce lobbying de rue qui bloque la France 

Les syndicats n’ont pas bonne presse dans notre pays. Globalement, les Français ne leur font pas confiance et les assimilent aux partis politiques, ce qui est très regrettable. Ils jouent pourtant un rôle essentiel dans le dialogue social, ils ont même été placés au centre de notre dispositif. Le comportement radical de la CGT est donc très préoccupant. 

Philippe Martinez, le patron de la CGT, est dans une stratégie de radicalisation tous azimuts pour sauver sa Centrale qui perd ses bastions au fil des élections. La Loi El Khomri est un véhicule de contestation quasi-parfait pour la CGT qui peut s’en servir pour caricaturer l’entreprise et cibler son bouc émissaire préféré le « patron », en réalité les entrepreneurs qui créent quotidiennement de la valeur pour la France.

Dans sa course désespérée pour se sauver elle-même, la CGT dérape un peu plus chaque jour. Jeudi 26 mai elle a explosé plusieurs limites : censure des quotidiens nationaux, violences de rue dans de nombreuses villes de France, amplification des blocages des sites stratégiques pour aboutir à un arrêt de l’économie.

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Dans les sondages, les Français semblent donner raison à la CGT, ils rejettent plus probablement le politique en général et expriment leur ras-le-bol d’une France enkystée dans ses blocages et d’un gouvernement qui ne parvient pas à figer un chemin de sortie.

Au delà de notre quotidien, chahuté par le comportement irresponsable de la CGT, notre modèle du dialogue social est remis en question. Il faudra bien en tirer les conséquences : revoir les monopoles syndicaux, les privilèges indus accordés aux syndicats et amplifier un retour au dialogue social direct au sein des entreprises, sans passer par les filtres de syndicalistes qui défendent leurs propres intérêts.

À un an des élections, la situation sera sans doute une bonne source d’inspiration pour les candidats à la présidentielle.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

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Brèves de lobbying

Nouvelle rubrique dans la Newsroom de Sountsou « Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Quand la CGT censure la presse

Ces dernières semaines, la CGT s’est lancée dans un syndicalisme radical et emprunt d’une certaine violence. On l’oublie souvent mais les syndicats sont également des lobbies. Il est intéressant d’observer que le lobbying de rue de la CGT évolue vers toujours plus de radicalité. Mercredi 25 mai au soir, la CGT a contacté les rédactions des quotidiens nationaux afin de leur proposer une tribune signée de Philippe Martinez, le patron de la CGT, celles-ci ont refusé la diffusion de la tribune. En guise de riposte, la CGT a organisé le blocage de l’impression des quotidiens et de leur distribution. Une véritable censure qui trouvera son expression ultime avec la présence en kiosque de l’humanité, seul quotidien disponible le jeudi 26 mai au prétexte qu’il était le seul à porter le bon message, validé par les responsables de la CGT. Cette censure inacceptable est assez unique en France.

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Des applis pour le lobbying des élus

La secrétaire d’Etat à l’économie numérique a pris l’initiative d’inviter 6 start up à l’Assemblée Nationale afin de présenter leurs services aux députés. L’originalité de ces acteurs de la Civic Tech réside dans leur ambition de constituer des interfaces d’échanges en les citoyens et leurs élus. Certains comparent les programmes politiques, d’autres permettent d’utiliser le vote électronique en sécurité, d’autres encore facilitent le quotidien en permettant aux citoyens de signaler des dysfonctionnements à leurs élus locaux. L’utilisation d’applications mobiles dans le quotidien de la vie démocratique va être appelé à se généraliser dans l’avenir.

Le lobbying citoyen par les urnes

Jean-Christophe Fromentin est député-maire des Hauts de Seine, non inscrit depuis qu’il a quitté l’UDI. Cet électron libre de droite, dans tous les sens du terme, a décidé de s’attaquer au lobbying citoyen en appelant le peuple à s’engager pour les législatives de 2017. Il veut que 577 candidats-citoyens se présentent dans les circonscriptions françaises afin d’être en mesure de créer un groupe parlementaire, soit de réunir 15 députés. Dans son ouvrage « 2017 : Et si c’était vous ? » il pose un programme et lance son appel à la mobilisation pour contourner les partis politiques et sortir du débat autour de l’élection présidentielle auquel il ne croit pas. Il mise sur une infiltration par l’élection de terrain, les législatives constituent donc une première étape. Il appelle les candidats à proposer leur cv, à apporter des soutiens dans leur circonscription ainsi que des promesses de dons. La démarche est très construite. Il envisage ensuite de se poser comme un recours possible pour trouver une majorité le cas échéant.

Les autoroutiers veulent être aimés

Les Echos du 23 mai rappellent que 78% des Français souhaitaient une nationalisation des autoroutes selon un sondage de janvier 2015. La même année un rapport de l’Autorité de la concurrence pointait les dysfonctionnements et, surtout, la cherté des péages qui serait disproportionnée. Dans la foulée, des députés s’étaient mobilisés, encouragés par la ministre Ségolène Royal, afin que les concessions soient résiliées par anticipation. Une situation de crise qui n’était pas tenable. Alors les autoroutiers ont décidé d’organiser leur démarche de lobbying afin de pacifier leurs relations avec les parlementaires, le gouvernement et leurs clients. Ces derniers ont été conviés le week end du 20 mai à une Fête de l’autoroute. Parallèlement, ils ont engagé un plan d’investissement de 3,2 milliards d’euros, versent chaque année 60 millions d’euros à l’agence publique chargée du financement des infrastructures et créent un fonds d’investissement doté de 200 millions d’euros afin d’investir dans les infrastructures. Le 1er février dernier ils augmentaient (en moyenne) leurs tarifs de 1,12% conformément à l’accord signé avec le gouvernement.

Le luxe (presque) en crise

Les effets des attentats se font lourdement ressentir dans l’industrie du luxe. En mars, les achats effectués par les touristes chinois en Europe ont baissé de 24% selon le cabinet Global Blue, la baisse était de 18% en avril.  Les russes, les autres grands consommateurs de luxe, désertent également les boutiques de la place Vendôme et de l’avenue Montaigne. Paris est particulièrement touchée et subit de plein fouet la crainte de nouveaux attentats. Cette situation a suscité des vocations chez des concurrents, notamment certaines destinations de l’Est qui tentent de séduire les touristes et les marques de luxe. Paris va devoir se lancer dans une campagne de communication internationale afin de rassurer les touristes.

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Lobbying ministériel pour sauver les budgets

La période de préparation des budgets est toujours une source de tensions entre les ministères et Bercy, qui détient les cordons des finances publiques. Cette année, le bouclage du budget va tourner au casse-tête, il faudra tenir les promesses engagées par le futur candidat Hollande, financer les surcoûts liés à la sécurité et limiter le déficit pour tenir les engagements européens. Ainsi, certains ministères ont découvert leur lettre de cadrage budgétaire avec stupéfaction : diminution de 2% des effectifs, stabilisation de la masse salariale, baisse de 5% des dépenses courantes, tout ceci dans un contexte particulier puisqu’un décret annule 1,1 milliard de crédits votés afin de financer une partie des diverses annonces présidentielles. Chaque ministre va donc se lancer dans un véritable lobbying afin de sensibiliser sur le caractère prioritaire de son secteur.

Le lobbying interne au Medef

On l’oublie parfois, mais les organisations patronales sont le résultat de la réunion de fédérations qui ne partagent pas les mêmes objectifs sur tous les sujets, ce qui peut donner lieu à de fortes tensions internes qui ne participent pas à l’efficacité de ces organisations dans la défense de leurs intérêts. C’est le cas du Medef qui est déjà plongé dans une course vers sa propre présidentielle qui aura lieu en 2018. C’est un effet pervers de l’engagement de Pierre Gattaz de ne faire qu’un mandat de président. Les candidats putatifs se sont déjà mis en marche vers 2018 avec tous les attirails de la campagne électorale, coups bas, guerre interne, blocage décisionnel et rumeurs diverses comprises. Les grandes organisations, fussent elles patronales, sont parfois soumises aux mêmes défauts et dérives que les partis politiques.

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Le lobbying des palaces parisiens

Avec les attentats de novembre 2015, les palaces français sont désertés par une clientèle mondiale fortunée qui craint pour sa sécurité. Ils se sont unis pour se lancer dans un tour du monde pour séduire à nouveau les prescripteurs du tourisme haut de gamme et la clientèle d’affaire,après la Chine ils ont ciblé le 24 mai les Etats-Unis. Le gouvernement français soutient la démarche et les consultants sont mobilisés au côté d’Atout France pour accompagner cette démarche de lobbying du luxe parisien.

Le lobbying juridique des entrepreneurs de Calais

Reçus en début d’année par un conseiller de l’Elysée, les commerçants et entrepreneurs du Calaisis avaient obtenus la mise en place d’une cellule d’urgence qui avait pour objet de faire le point sur place avec chacun d’eux et de mettre en place des échelonnements pour le paiement des créances publiques, pour les situations les plus graves, une remise d’impôts était également prévue. Cette cellule n’a semble-t-il pas été très utile. Or, certains d’entre eux ont subi des baisses de chiffre d’affaires pouvant atteindre 50%. Ils considèrent donc être victimes d’une « rupture d’égalité devant les charges publiques ». Ils ont donc décidé d’assigner l’Etat devant le tribunal administratif pour cette raison.

Les Pays Bas se mobilisent pour les start up

Attirer les acteurs de l’économie numérique est devenu un enjeu pour les pays. L’ambition des Pays Bas est de devenir la porte d’entrée pour les start up non-européennes et de s’imposer dans le top trois des pays européens les plus attractifs. Le pays vient d’organiser le Start up Fest pendant quatre jours dans 14 villes. L’évènement a accueilli 15.000 visiteurs venus écouter les patrons d’Apple, de Uber ou d’AirBnb, des personnalités de premier plan. Cette initiative s’inscrit dans une démarche nationale plus vaste qui ambitionne

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 Axa se retire du tabac

L’assureur avait déjà supprimé ses investissements dans les industries liées au charbon, il annonce se retirer de l’industrie du tabac. Les participations d’Axa dans l’industrie du tabac représentent 1,8 milliards d’euros. L’assureur cèdera rapidement 200 millions d’euros d’actions qu’il détient dans des entreprises du tabac. Il laissera les obligations aller à leur terme. L’ensemble de ses participations devraient être soldées d’ici 2027. Cette décision est motivée, selon l’assureur, par une volonté de mise en cohérence de sa politique de prévention avec ses participations. Il s’agit également d’une opération de lobbying qui lui permet de montrer une démarche civique et éthique.