L’actu

Les chiffres de la semaine

Des chiffres encourageants pour le bâtiment, douteux sur les revenus agricoles, préoccupants pour le travail le dimanche, les ventes de Volkswagen ou encore le nombre de fonctionnaires…

0,9

La Fédération française du bâtiment (FFB) estime que le secteur devrait commencer à sortir de l’ornière en 2016 avec une prévision de croissance de l’ordre de 0,9%. Une bonne nouvelle pour une profession sinistrée par la crise dont elle ne voyait pas le bout du tunnel, ainsi en 2015 elle a encore détruit 30.000 emplois et a connu un recul de son activité de 3%. Depuis 2007, le secteur a perdu près de 11% de ses effectifs et son activité s’est effondrée de 21%. Une source d’inquiétude persiste, la raison de cette embellie en fait bien fragile : elle repose sur le dispositif fiscal Pinel et est tirée par la vente de logements neufs. Une situation ténue pour espérer une véritable sortie de crise rapide. L’apprentissage souffre de ces difficultés puisque le secteur en était un gros utilisateurs, il employait 91.000 apprentis en 2009, 72.000 en 2014 et près de 7000 de moins en 2015. Or, et c’est un autre effet collatéral, la politique du gouvernement pour lutter contre le chômage repose sur une politique volontariste en matière d’apprentissage. En outre, un secteur qui n’accueille plus d’apprentis est un secteur qui ne prévoit plus son avenir et qui risque fort de voir les travailleurs détachés encore arriver en masse dans les prochaines années. Un cercle vicieux.

100

Le patronat avait pourtant fait de réels efforts pour tenter de trouver un accord pour le travail du dimanche dans les magasins en application de la loi Macron. Hélas, la CFDT a décidé d’annoncer par voie de presse son refus de signer l’accord peu avant l’ultime réunion de bouclage. Les dirigeants patronaux avaient pourtant accepté des concessions importantes : majoration à 100% du salaire, plafond de 15 dimanches par salarié et par an, 5 jours de repos compensateur, participations aux frais de garde des enfants à hauteur de 30 euros par dimanche travaillé, ainsi que la prise en compte de 60% du prix de la carte de transport.

93

Les salariés de Smart sont une très large majorité à avoir accepté de signer une modification de leur contrat de travail qui leur permettra de passer de 35 à 39 heures de travail hebdomadaire d’ici à 2020. Cette consultation directe des salariés avait lieu après l’opposition de la CGT et de la CFDT à la validation de l’accord initialement proposé par la direction par voie de référendum interne. Si 56% des votants avaient voté pour, une différence d’appréciation notable s’était exprimée entre les ouvriers et les cadres. Les premiers n’étant que 39% à émettre un avis positif. Ce qui avait incité les deux syndicats à ne pas homologuer le projet. Dans ce contexte, l’entreprise ne pouvait que proposer à chaque salarié une modification individuelle de son contrat de travail. 93% d’entre eux a donc signé. 1% des salariés ont refusé de signer, sans conséquence pour leur emploi puisque la direction avait garanti un maintien pour tous en cas de 75% de signatures.

150

La Cour des comptes vient de frapper fort contre le maquis de la TVA. La Cour dénonce dans un rapport les 150 dérogations, toutes plus créatives les unes que les autres, qui permettent de moduler la TVA et de l’adapter en fonction de raisons qui restent bien souvent obscures. Le problème est que ces petits arrangements techniques coûtent chaque année 48 milliards de recettes à l’Etat, une situation quelque peu ubuesque dans un contexte de profonde crise budgétaire. La Cour invite donc le gouvernement à revisiter les régimes dérogatoires ce qui pourrait aboutir à des augmentations dans certains secteurs, une voie qui ne sera vraisemblablement pas explorée dans l’immédiat. En revanche, le gouvernement pourrait s’attaquer avec plus de hardiesse à la fraude à la TVA qui représente tout de même un manque à gagner annuel de 10 milliards.

8,8

L’Insee vient de publier un chiffre incroyable, elle prévoit que les revenus des exploitations agricoles augmentent de 8,8% en 2015, pour le moins un paradoxe lorsque l’on connait la crise traversée cette année par le monde agricole. Cette publication intervient alors que, de son côté, le ministère de l’Agriculture a décidé de reporter à l’été son rapport annuel sur les revenus des exploitations agricoles en raison des erreurs récurrentes qu’il comportait. S’agissant des prévisions de l’Insee, elles sont vivement critiquées par le monde agricole.

0,3

La zone euro crée de nouveau des emplois. Ainsi, au troisième trimestre, le nombre de personnes ayant retrouvé un emploi a augmenté de 0,3%. Certes, le solde reste largement négatif par rapport à la période précédent la crise de 2008, néanmoins, la zone euro s’inscrit à nouveau dans une perspective positive. Allemagne et Espagne sont les moteurs de la création d’emplois. La situation européenne reste très décalée de celle des Etats-Unis qui ont détruit 8 millions d’emplois après la crise de 2008 pour en créer depuis 10 millions, soit un solde positif de 2 millions et un solde supérieur de 2% à la situation d’avant crise. En Europe, les prévisionnistes estiment à 2018, l’année au cours de laquelle nous devrions retrouver notre niveau d’emplois d’avant crise.

14

Le Medef propose de supprimer la totalité des charges sociales sur les bas salaires jusqu’à 1,3 ou 1,5 SMIC afin de relancer la création d’emplois. Une mesure qui pourrait s’étendre sur une période de deux ans après la date d’embauche. Il renoue ainsi avec le dispositif mis en place de 2009 à 2012 pour toute embauche ou renouvellement d’un CDD dans les entreprises de moins de 10 salariés. Le dispositif aurait permis la création de 900.000 emplois. Cette fois, le Medef envisage une extension aux entreprises de moins de 250 salariés.

40

Les effets du scandale Volkswagen ne cessent de se répercuter sur les constructeurs automobiles. Cette fois c’est de la commission de l’environnement du Parlement européen (ENVI) que vient le signe de défiance. Elle vient de rejeter par 40 voix la décision du 28 octobre des vingt-huit Etats membres et de la commission de Bruxelles qui prévoyait d’autoriser les constructeurs à dépasser les seuils « Euro 6 » de rejet de d’oxyde d’azote pour l’homologation des véhicules neufs à partir de septembre 2017. Ce dépassement pouvait atteindre un facteur maximal de 2,1 jusqu’en 2019, puis de 1,5 à partir de 2020 et au delà. Le Parlement devra confirmer cette décision en réunion plénière pour que la commission soit dans l’obligation de revoir sa copie. Il s’agit d’ores et déjà d’un revers sérieux pour les constructeurs automobiles.

40.200

C’est un sujet sensible en France, le nombre de fonctionnaires continu d’augmenter inexorablement malgré les multiples annonces gouvernementales sur le sujet et les promesses des uns et des autres. Ainsi, en 2014 la progression a encore été de 0,7% soit plus de 40.000 postes créés en tenant compte également des emplois aidés. Les collectivités locales sont les moins vertueuses avec une augmentation de 1,5%. Une situation incompréhensible face à la situation de leurs finances et qui impose de se poser des questions quant aux effets réels des réformes territoriales mises en place afin de créer des synergies… Dans le même temps, de nombreux pays en Europe parviennent à réduire significativement leurs emplois publics.

100

Le trésorier des Républicains est fier de son bilan. Le Figaro rapporte que désormais 100% des membres du Bureau Politique du parti d’opposition paient leurs cotisations contre 20% auparavant. Surtout son plan drastique a permis d’économiser 1 million sur le budget et d’envisager de commencer de régler la dette du parti auprès des banques. Une situation assainie de bonne augure en prévision des dépenses que mobiliseront présidentielle et législatives dans les prochains mois.