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Catégorie : Actualités

Brèves de primaire de la droite

Nos informations sur les coulisses de la primaire à droite.

Fillon muscle sa com’

Les observateurs ne cessent de le dire depuis plusieurs mois : « Fillon est celui qui a le plus travaillé son programme, il ne sait hélas pas se vendre »… La communication est essentielle en politique, certains l’ont bien compris et masquent aisément leur manque de fond par des slogans bien ciselés, mais cela ne dure en général qu’un temps. Le pari de François Fillon est donc d’allier une communication plus musclée à un programme travaillé et audacieux. Il apparaît désormais en chemise blanche, sans cravate, émaille ses discours de blagues (un peu comme les américains), n’hésite pas à organiser des « forums » plutôt que des meetings. C’est Anne Méaux qui serait à la manoeuvre depuis quelques semaines et qui aurait impulsé des changements salvateurs à la communication de l’ancien premier Ministre, qui semble désormais décidé à briser cette carapace qui l’isole tant.

Les Français de l’étranger privés de vote ?

Il était prévu que les Français de l’étranger puissent participer à la primaire de la droite par vote électronique de façon à faciliter leur participation. Le comité d’organisation de la primaire avait voté ce dispositif particulier à l’unanimité. Le Bureau politique des Républicains du mardi 3 mai a finalement opté pour un vote traditionnel par le biais de bulletins en papier. Le problème est que ce sujet n’était pas inscrit à l’ordre du jour de ce Bureau politique et, surtout, que celui-ci s’est déroulé en l’absence des principaux candidats à la primaire, excepté… le président du parti et ses soutiens. Bref, les candidats à la primaire soupçonnent Nicolas Sarkozy d’avoir monté « un coup » afin d’écarter un électorat qui est réputé lui être peu favorable. Les tensions au sein de LR sont montées encore d’un cran et la haute autorité de la primaire, saisie par des candidats mécontents, a demandé à ce que le vote soit revu. Frédéric Lefebvre, en colère, a menacé sur son compte Facebook d’organiser un vote parallèle par voie électronique sous contrôle d’huissier. Un Bureau politique serait prévu dans les quinze jours afin de débattre à nouveau de ce sujet. En tout cas, cet incident que certains caciques de LR qualifient déjà de « joli coup de Sarkozy » rappelle celui du périmètre des parrainages de parlementaires dont les règles avaient également été revues il y a quelques semaines au grand damn de Nathalie Kosciusko-Morizet.

Juppé attendu sur son programme économique

Le 11 mai, le maire de Bordeaux dévoilera son programme économique. Très en avance dans les sondages par rapport à ses concurrents, Alain Juppé est parfois jugé réservé quant à son programme économique dont on ne perçoit pas encore bien le pourtour et surtout jusqu’où il envisage d’aller dans les réformes. Le rendez-vous du 11 mai est donc important et ses supporters annoncent des surprises ainsi qu’un programme « audacieux ».

NKM veut « régénérer » les institutions

Dans une interview au Parisien, le 2 mai, Nathalie Kosciusko-Morizet dévoile son programme de réforme des institutions. La candidate à la primaire de la droite veut « régénérer nos institutions » et elle veut frapper fort : remplacement du Conseil économique social et environnemental par une Chambre des citoyens numérique, passage à 200 sénateurs (contre 348 actuellement) et 400 députés (contre 577), suppression du poste de premier Ministre, le président de la République devient chef du gouvernement avec 10 grands ministres.

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.

Les Français adorent les primaires

La gauche et, pour la première fois, la droite, proposeront aux Français de choisir leurs candidats lors de primaires organisées en fin d’année. La droite était réticente à organiser un tel scrutin, par tradition elle est attachée à la figure du chef, donc par la candidature naturelle du patron du parti. Le Parisien a publié un sondage qui démontre le grand intérêt des Français puisqu’ils sont un sur quatre a se déclarer prêts à y participer. Bien sûr, ils dénoncent le trop plein de candidats qui entame quelque peu la crédibilité de la démarche, 62% estiment qu’il y a trop de candidats.

Juppé en force

Un sondage Odoxa pour Le Parisien confirme le leadership incontestable exercé par Alain Juppé sur la primaire de la droite. 41% des sondés qui comptent voter veulent le choisir contre 24% pour Nicolas Sarkozy, qui ne décolle toujours pas. François Fillon reste quatrième derrière Bruno Le Maire (15%) mais avec 9% des intentions de vote il se stabilise et a stoppé l’érosion.

 

Le retour d’un vieux parti

Les Bureaux politiques de LR recèlent toute sorte de surprises en ce moment. Mardi 3 mai il a décidé de permettre au Centre national des indépendants et paysans (CNIP) de participer à la primaire de la droite. On ne sait pas encore si le président de ce petit parti de la galaxie de la droite sera lui-même candidat ou s’il soutiendra l’un des candidats en lice. Bruno North, président du CNIP, a tenu devant le Bureau politique de LR, un  discours « libéral », « conservateur » et « proeuropéen mais pour une autre Europe », selon Le Figaro du 5 mai.

Quand le personnel dépasse le politique

Il ne lui pardonnera pas. En 2011, Christine Lagarde quitte le ministère de l’Économie pour le FMI, il ne demandait q’un coup de pouce auprès du président de la République. Il ne le lui apportera pas. Le jugera trop « vert » pour le poste. Pour l’obtenir il mettra son départ du gouvernement dans la balance. Bruno Le Maire, l’autre candidat sérieux restera finalement à l’Agriculture. Quant à lui, François Baroin, il deviendra le ministre de l’Économie de Nicolas Sarkozy avec qui il construira une véritable relation. C’est au nom de cette relation, devenue depuis personnelle, sans doute également pour une ambition, qu’il devrait annoncer son soutien à l’ancien président de la République prochainement pour la primaire de la droite. Il tournera ainsi le dos à Alain Juppé, pourtant farouche chiraquien comme lui. Il n’a pas été présent quand il le lui a demandé. Il ne le sera pas plus pour lui. Peu importe qu’ils partagent sans doute plus que quelques dîners entre couples, comme le rappelle L’Express du 4 mai. Il ne le lui pardonnera pas.

Fillon devient la cible

François Fillon n’est certes pas le préféré des Français pour la primaire de la droite. Il a même un sacré handicap après cinq années passées à Matignon sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Longtemps en difficulté dans les sondages et assez nettement distancié par Bruno Le Maire, François Fillon semblait condamné à la quatrième place. La situation est peut-être en train d’évoluer et les différentes consultations relèvent un arrêt de l’érosion de son socle électorale et même, pour certaines, un rebond qui le rapproche de Bruno Le Maire. Le programme audacieux de l’ancien premier Ministre et sa volonté de réformer en profondeur sans tabou semblent séduire les chefs d’entreprise et le monde économique. Il devient même la cible des critiques de l’Elysée et certains de ses concurrents à l’instar de Bruno Le Maire comme le rapportent Le Point et L’Express de cette semaine. Un (bon) signe ?

Meeting interactif

François Fillon organisait le 3 mai son premier meeting interactif avec au programme des témoignages de chefs d’entreprise et le vote en ligne pour choisir 6 propositions prioritaires parmi 18 établies par le candidat. Les 6 propositions qui ont reçu le plus de votes sont : la suppression des 35 heures et de l’ISF, le relèvement des seuils sociaux, le développement de l’alternance, la réforme du RSI et le remplacement des aides sociales par une prestation unique.

La primaire pour les Nuls

C’est le titre de l’ouvrage que publie aux éditions First, le professeur de droit constitutionnel Olivier Duhamel. Il estime dans l’ouvrage que le système de la primaire est un excellent outil pour intéresser à nouveau les citoyens à la politique et les impliquer dans le processus de sélection des candidats des partis. Mise en place en France après 2002 et l’échec de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle, la primaire sera utilisée pour la première fois par la droite à l’occasion de la présidentielle de 2017. Le petit bémol apporté par l’auteur concerne la puissance des partis. S’ils choisissent la primaire c’est également pour maintenir voire renforcer leur puissance, ce nouveau système ne donne donc pas la possibilité à des personnalités nouvelles d’émerger. « La primaire pour les Nuls », Olivier Duhamel avec l’Institut Montaigne, First Éditions.

Brèves de primaire de gauche 

Nos informations sur les coulisses des primaires à gauche.

Hollande déjà en campagne

Il n’y avait guère que l’Élysée pour penser encore que les Français pouvaient croire à une hésitation de François Hollande à se représenter en 2017. La question qui reste en suspend est de savoir s’il sera en mesure d’aller au bout de la démarche ou si son impopularité lui dictera de jeter l’éponge avant de devenir le premier Président en exercice de la Vème République à subir l’humiliation de ne pas passer le 1er tour. La participation de François Hollande au colloque « la gauche et le pouvoir » organisé le 3 mai était déjà une indication, son discours sonne comme une confirmation. Il s’est livré à une défense en règle de son bilan et a lancé quelques avertissements et pics bien sentis à ses adversaires au sein même de la gauche en soulignant que « rien ne remplace l’acte de gouverner ». Le président sortant, en difficulté dans les sondages, s’en est également pris à la droite accusée de vouloir remettre à plat les réformes du quinquennat et d’effacer ces cinq années. Au passage, François Hollande réinstalle, l’air de rien, le clivage droite – gauche. Reste à savoir si les Français ont encore envie de l’entendre et de lui faire confiance.

Macron cherche un ancrage à gauche

Étrange coïncidence, au moment où François Hollande tentait de reprendre en main la campagne présidentielle et son propre destin, Emmanuel Macron faisait, à l’Assemblée Nationale, un discours digne des grandes années de la gauche contre « ses grands patrons aux salaires faramineux qui s’exonèrent du vote de leurs actionnaires ». Le ministre ciblait Carlos Ghosn dont la rémunération a été refusée par 54% des actionnaires et dont il a obtenu le maintien en Conseil d’administration, le vote des actionnaires n’étant que facultatif. Emmanuel Macron s’est donc emparé de cette situation pour menacer de prendre des dispositions législatives afin d’éviter une telle situation dans le cas où le patron de Renault ne revoyait pas sa rémunération pour 2016. Un discours bien ancré à gauche, comme celui que tenait François Hollande au même moment au Théâtre du Rond-Point. Font-ils campagne commune ou est-ce le hasard ?

Quand les impôts captent des voix

Le désormais candidat pour 2017, François Hollande a déjà aligné pour plus de 4 milliards de cadeaux aux uns et aux autres en ce début d’année. Voici qu’il laisse fuiter dans Les Echos, l’information selon laquelle il s’apprêterait à baisser l’impôt sur le revenu des ménages en 2017. Il se trouve que c’est l’année de la présidentielle, simple coïncidence.

La question Macron

Le mouvement lancé par Emmanuel Macron, « En Marche ! » aurait déjà séduit près de 40.000 Français qui se seraient inscrits sur son site internet. Une belle opération même si certains, à gauche, ne cessent de préciser que l’adhésion est gratuite… La petite machine du ministre de l’Économie est en marche et semble séduire de plus en plus d’adeptes. À en croire le long article que lui consacre Le Point du 5 mai, le ministre serait très entouré par des jeunes déterminés à faire gagner leur figure de prou. Charlotte Chaffanjon pose, en conclusion de son article, la question qui hante les couloirs de Solférino et les têtes des éléphants du PS : pourquoi font-ils tout cela ?

La primaire pour les Nuls

C’est le titre de l’ouvrage que publie aux éditions First, le professeur de droit constitutionnel Olivier Duhamel. Il estime que le système de la primaire est un excellent outil pour intéresser à nouveau les citoyens à la politique et les impliquer dans le processus de sélection des candidats des partis. Mise en place en France après 2002 et l’échec de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle, la primaire sera utilisée pour la première fois par la droite à l’occasion de la présidentielle de 2017. Le petit bémol apporté par l’auteur concerne la puissance des partis. S’ils choisissent la primaire c’est également pour la maintenir voire la renforcer, ce nouveau système ne donne donc pas la possibilité à des personnalités nouvelles d’émerger. « La primaire pour les Nuls », Olivier Duhamel avec l’Institut Montaigne, First Éditions.

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.

La France debout

Nous vivons une drôle d’époque. Quelques personnes qui passent leurs nuits debout et dont on ne sait pas de quoi sont faites leurs journées font la une quand la France debout, celle qui se lève tôt et travaille disparait de notre champ de vision.  

Ils s’appellent les Nuit Debout, ils se réunissent dans quelques places symboliques de Paris et de province, « réfléchissent » dans un débat collectif sous forme « d’AG » populaires et, accessoirement, insultent des philosophes, brisent quelques vitres.

Ces Nuit Debout sont en fait disparates, ils sont composés de gens déçus de la gauche, d’utopistes, d’anarchistes, d’écolos qui souhaitent imaginer un nouveau monde. Ce mouvement organisé en « commissions » est intéressant, après tout on ne peut que se féliciter que la chose politique intéresse encore les Français. Le seul souci c’est que ces quelques centaines de personnes ne sont pas les Français. Ils sont une infime composante de notre société, un groupuscule remarqué parce qu’il occupe illégalement la Place de la République à Paris.

Face à ces Nuit Debout, il y a une France Debout, qui avance et continue imperturbable de travailler, de payer ses impôts et ses charges et de se débattre avec une administration de plus en plus tatillonne qui ne lui passe rien. On imagine quelle serait la réaction des autorités si cette France déjà Debout se levait vraiment pour occuper des places de nos villes… Il ne lui serait vraisemblablement rien pardonné.

Le problème avec ces Nuit Debout c’est qu’ils sont écoutés. La loi travail tient compte de certaines de leurs revendications. Ils restent Debout car cela ne leur suffit pas. Dans l’idéal, ils aimeraient aller beaucoup plus loin : les 32 heures, une plus grande taxation des « riches », plus de contrôles sur les entreprises, une nouvelle société anti capitaliste etc.

Alors la France Debout, celle des besogneux, continue de travailler. Elle observe et subit, atterrée, les grèves motivées par des préservations de rentes de situation inimaginable pour elle, les manifestants de tout poil toujours mécontents et prompts à critiquer sans vraiment s’impliquer, les éternelles victimes d’une méchante société, les anti-entreprise chroniques…

Dans un an, tous les Français seront amenés à voter. Ces contrastes saisissants devraient s’exprimer dans les urnes qui pourraient bien se transformer en porte-voix d’une exaspération trop longtemps contenue. Alors, il sera trop tard pour agir.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

Brèves de lobbying

« Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Lobbying virtuel

La CGPME lance une initiative intéressante de manifestation virtuelle des patrons de TPE et de PME contre la surtaxation des CDD. L’objectif de l’organisation est d’inviter les patrons à témoigner sur un site spécifique www.patronsventdebout.fr sur les effets pervers d’une telle taxation. Les patrons ne passent peut-être pas leurs Nuit Debout mais ils sont bien Vent Debout contre cette loi travail qui n’en finit pas de les décevoir. La CGPME investit ainsi l’environnement numérique qui a été utilisé avec brio par les opposants à la première version du texte de Madame El Khomri.

Obama en soutien aux anti-Brexit

La visite à Londres de Barack Obama s’est révélée surprenante. Le président américain a défendu la présence du Royaume-Uni au sein de l’Union Européenne et a pointé les risques encourus en cas de victoire du Brexit. Obama a défendu l’Union Européenne et le traité de libre-échange en discussion avec les Etats-Unis dont il a réaffirmé qu’ils privilégieraient bien entendu les accords avec l’Union Européenne qualifiée de « plus grand partenaire » commercial des américains. Le président américain a surpris mais son opération de lobbying pro-européenne est dans l’intérêt de son pays et de ses industries. Son intervention a été entendue puisque les sondages donnent désormais les tenants d’un maintien de la Grande Bretagne au sein de l’Union largement vainqueurs du référendum. Néanmoins, celui ci n’aura lieu que le 23 juin, d’ici là la campagne sera longue.

Le lobbying commercial sous-marin

L’Australie vient de décider d’entrer en négociations avec la France pour le renouvellement de 12 sous-marins. Un contrat de 34 milliards d’euros pourrait donc être signé dans les prochains mois, il est le fruit d’un lobbying commercial acharné mené par une petite cellule de négociateurs gérée par le ministère de la Défense et la DCNS. Au départ, il semblait quasiment impossible pour la France d’emporter l’affaire mais il a été décidé au plus haut niveau de l’Etat de tenter l’opération de séduction vers les australiens, qui sont éloignés de la France à bien des égards. Cela fait près de deux ans que cette équipe multiplie les opérations de conviction en direction des décideurs australiens afin de les convaincre de choisir la solution française plutôt que les matériels allemands ou japonais. Cette opération pourrait devenir un cas d’école de lobbying commercial : un combat qui semblait perdu d’avance, des concurrents très affutés, des concessions à opérer, des acheteurs très difficiles à convaincre, des enjeux géo-politiques particuliers… Tout le travail des lobbyistes a été de trouver les solutions « gagnantes-gagnantes » pour les deux pays. C’est ainsi que les sous-marins seront assemblés en Australie, leurs systèmes de combat seront américains, néanmoins le contrat devrait permettre de créer ou pérenniser environ 3000 emplois en France et en Australie. Désormais, commence une nouvelle étape de négociation finale extrêmement délicate, c’est parfois sur des détails que de tels contrats capotent.

Le lobbying pro-voiture autonome

Il y a quelques mois Barack Obama a déclaré la voiture autonome comme enjeu majeur pour les Etats-Unis et il a débloqué 4 milliards de dollar afin qu’une réglementation soit rapidement mise en place afin de permettre la circulation de véhicules autonomes. La « Self-Driving Coalition for Safer Streets » est une organisation créée par les principaux acteurs de la voiture autonome afin d’accompagner la mise en place d’une réglementation fédérale. Google, Uber, Lyft, Ford et Volvo s’unissent, malgré la concurrence extrême dans ce domaine pour lancer cet outil de lobbying qui a pour objectif de peser sur l’administration américaine afin d’accompagner l’arrivée de la voiture autonome sur les routes américaines. le site itespresso propose un point très documenté sur ce thème.

Brèves de primaire(s)

Nos informations sur les coulisses des primaires à droite et à gauche.

L’appel à Nicolas Hulot

Une pétition lancée le 19 avril afin d’appeler Nicolas Hulot à se présenter en 2017 a recueilli en une semaine environ 42.000 signatures. Franck Pupunat, ancien membre du Parti Socialiste et co-fondateur du Parti de Gauche est l’initiateur de cette démarche. L’intéressé est également le fondateur et animateur du mouvement Utopia, association dont le but est « d’élaborer un projet de société fraternel, écologiquement soutenable et convivial dont l’objectif est le « bien vivre ». L’appel publié sur la plateforme change.org ambitionne de « désigner celui ou celle qui débloquera le champ politique, qui ouvrira la voie à une véritable transition économique, écologique et sociale et qui portera un nouveau projet de société ». Si Nicolas Hulot décidait d’être candidat, il serait donc vraisemblablement porteur d’un programme très ancré à gauche, ce qui correspond au positionnement devenu traditionnel des partis porteurs de la dimension environnementale. L’Express daté du 27 avril croit savoir que Nicolas Hulot et Jacques Attali envisageraient un initiative commune dans la perspective de la présidentielle. Un attelage dont le positionnement pourrait assez différent, voire divergent, de la gauche de la gauche.

La campagne souterraine

Tout le monde le sait. Détenir les clés du parti est un atout pour une campagne électorale. Nicolas Sarkozy en est parfaitement conscient et il profite à plein de son statut de président de LR (Les Républicains) pour préparer le lancement officiel de sa campagne pour la primaire de la droite. Les dédicaces de son ouvrage « La France pour la vie », dont le succès ne se dément pas, sont autant d’occasion de rencontrer militants et élus pour ce qui est en train de se transformer en une campagne qui ne porte pas son nom. Si l’ancien Président de la République persiste à ne pas se déclarer officiellement, il multiplie les déclarations sur le thème « le moment venu vous verrez ». Si l’officialisation de sa candidature ne devrait surprendre personne, la méthode qu’il utilisera pourrait créer l’évènement.

Fillon consulte les citoyens

La pré-campagne électorale fait une large place à la fameuse société civile qui essaie de s’imposer dans le débat sans y parvenir vraiment pour le moment. François Fillon a décidé de consulter assez largement les Français par le biais d’une campagne de mailing sur les grands thèmes de son programme. Première étape : la santé. Il vient d’adresser à des Français un questionnaire sur son programme en matière de santé. Lorsque que les « sondés » cliquent sur le mel ils sont redirigés vers le programme du candidat découpé en cinq parties et décliné autour de cinq typologies de bénéficiaires (patients, chercheurs, secteur public, libéraux, industriels). Efficace.

Macron fait face aux « anciens »

Avec la création de son mouvement « En marche ! », Emmanuel Macron s’est exposé comme jamais, même s’il refuse toujours de vraiment dévoiler ses intentions. Si la droite ricane et se gausse de sa démarche, la gauche n’est pas plus bienveillante à son égard. Normal, le ministre se revendique « ni de droite ni de gauche », un positionnement surprenant pour quelqu’un qui détient un portefeuille important dans l’équipe de François Hollande, l’économie. À son positionnement singulier, Emmanuel Macron ajoute le fait de n’avoir jamais été élu. Il estime d’ailleurs que l’étape de l’élection pour construire une carrière nationale est un peu ringarde. Les députés lui rendent la politesse et considèrent assez largement qu’il ne fait pas partie des leurs puisqu’il n’a jamais connu le combat de terrain et le goût amer de la défaite. De plus en plus, le jeune ministre se trouve isolé dans son propre camp qu’il a feint de déserter et dans celui qu’il tente de séduire. Bernard Tapie lui conseille, dans l’Express daté du 27 avril, de s’intéresser à la Maire de Marseille pour 2020.

Le chômage baisse

Mais que vient faire la baisse du chômage dans nos « Brèves de primaire(s) » ? François Hollande ayant fait de la baisse du chômage la condition à une candidature pour un second mandat, il nous a semblé naturel de suivre l’évolution du chômage dans cette rubrique spécifique. Et les nouvelles sont bonnes pour le Président de la République : pour la première fois depuis 2000, le chômage a baissé de 1,7% en mars. Il est prématuré d’évoquer un pari gagné tant les chiffres sont instables. En outre, lorsqu’on décortique le résultat de mars, on comprend que les radiations de Pôle Emploi ont fortement augmenté, on peut également s’interroger sur l’impact du plan de formation annoncé par le Chef de l’Etat. Enfin, on note une augmentation des chômeurs ayant eu une courte activité sur la période. Un étrange paradoxe quand la loi travail prévoit de surtaxer les CDD…

Fillon interactif

François Fillon innove dans la campagne pour la primaire de la droite, ce qui explique peut-être son envolée dans les sondages. L’ancien Premier ministre organise le 3 mai un meeting pour la présentation de son programme économique. Il en profitera pour sonder les participants en les invitant à voter pour ses propositions et à les hiérarchiser. Autre innovation : son meeting sera retransmis sur internet en direct.

La primaire « verrouillée »

En manque de visibilité, le candidat à la primaire de la droite, Geoffroy Didier, a dénoncé mardi 26 avril dans une interview au Parisien, « un processus verrouillé ». Il estime que les règles du jeu des parrainages sont trop contraignantes et n’ont pour seul objectif que d’éliminer les candidats du « renouveau » comme lui. Il critique une démarche qui privilégierait un « entre soi » visant à exclure les idées nouvelles. Le candidat fait « une proposition acceptable par tous », « une fois la barrière des vingt parlementaires franchie, on arrête de compter et on n’accepte plus les parrainages superflus ». Il cible ainsi les candidats de premier niveau, très soutenus par les parlementaires et qui alignent les parrains en nombre. Or, chaque parlementaire ne peut parrainer qu’un seul candidat, ainsi chaque signature donnée à un candidat est perdue pour les autres. Un casse-tête pour les « petits » candidats.

Copé ne décolle pas

Candidat à la primaire de la droite depuis plus de deux mois, Jean-François Copé fait partie des « poids lourds » de cette élection, or, il ne décolle pas dans les sondages qui le donnent à quasi-égalité avec les moins connus des autres candidats. Alors que se passe-t-il ? L’ancien patron de l’UMP paie-t-il sa lutte fratricide avec François Fillon ? Subit-il les effets désastreux des « affaires » qui plombent l’ancien parti de la droite, même s’il n’est pas mis en examen ? En tout cas, sa campagne de « droite décomplexée » semble pour le moment assez inaudible. Alors, le candidat multiplie les déplacements en province et les rencontres avec les militants, il aurait également recueilli les parrainages de parlementaires indispensables pour se présenter au premier tour de la primaire de la droite.

Sniper anti-FN

Maël de Calan fait partie de l’équipe d’Alain Juppé pour sa conquête de l’Elysée. Il publie « La vérité sur le programme du FN » (Plon), un ouvrage dans lequel il décortique les propositions de Marine Le Pen dans tous les domaines et leur oppose une analyse systématique. Le bilan est absolument destructeur pour la candidate du Front National dont le programme apparait comme irréaliste et motivé uniquement par la conquête du pouvoir. L’Express daté du 27 avril lui consacre sa une et un grand dossier intitulé « FN : comment le démolir ? ». Il s’agit d’un joli coup éditorial et de communication politique. En effet, en filigrane et à travers l’auteur, c’est Alain Juppé qui apparait comme le meilleur rempart au FN. Décidément cette première primaire de la droite est passionnante.

L’électorat PS déconnecté

La nouvelle vague de l’enquête « Fractures Françaises » publiée par Le Monde en partenariat avec Ipsos-Sopra Steria, Sciences Po et la Fondation Jean-Jaurès révèle une véritable déconnexion de l’électorat socialiste avec le monde politique. Ce décrochage est une source d’inquiétude supplémentaire pour le Président de la République dont le socle électoral est désormais, lui aussi, écoeuré par la politique. 65% des électeurs socialistes estiment que le système démocratique fonctionne plutôt mal en France et que leurs idées sont mal représentées. 60% des sympathisants (en hausse de 20 points) considèrent que les hommes politiques sont corrompus et 77% pensent que les hommes politiques agissent pour leur intérêt personnel. Le décrochage est donc massif et profond.