L’actu

Catégorie : Actualités

Brèves de lobbying

Nouvelle rubrique dans la Newsroom de Sountsou « Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Fiers d’être artisans !

La CGPME (Confédération Générale des PME), le CNPA (Conseil National des Professions de l’Automobile), la FEP (Fédération des Entreprises de Propreté), la FFB (Fédération Française du Bâtiment) et Artisans de notre Avenir ont lancé la campagne de communication « Fiers d’être artisans » qui s’inscrit dans le cadre de la campagne électorale aux Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Cette campagne a pour objectif de porter un regard neuf sur l’artisanat et de valoriser le travail réalisé par les chefs d’entreprise. « Fiers d’être artisans » se décline sous forme d’affiches, de cartes postales et de cinq vidéos. Pour compléter ce dispositif, le site internet www.fiersdetreartisans.fr reprend l’intégralité de l’actualité de la campagne, des vidéos, des infos pratiques et des sondages hebdomadaires.

Uber organise son lobbying

Uber n’est pas réputée pour faire les choses à moitié. La start-up, dont la valorisation frôle les 50 milliards de dollars, crée un « comité de conseil en politique publique ». Son rôle sera de conseiller la firme américaine sur ses actions vis à vis des régulations des différents pays et en matière d’image. Une sorte de Board en lobbying, du grand art ! Lorsque l’on s’intéresse aux personnalités retenues pour figurer dans ce « comité » on comprend mieux à la fois les objectifs et les ambitions d’Uber : un ancien secrétaire américain aux Transports, l’ex-président de l’autorité de la concurrence australienne, une princesse saoudienne ou encore un ancien Premier ministre péruvien… Neelies Kroes vient de rejoindre cet aréopage, l’ancienne commissaire européenne en charge des nouvelles technologies avait défendue Uber contre les autorités belges en 2014.

 

Le lobbying dans la loi

Fin mai les parlementaires vont discuter la loi Sapin II et son article 13 qui ambitionne de réguler les activités des représentants d’intérêts. Si la démarche est globalement jugée intéressante et utile, beaucoup estiment qu’elle reste incomplète et que les parlementaires vont avoir du travail pour enrichir cet article. Le fait que le lobbying soit enfin reconnu est une bonne nouvelle. Néanmoins, l’article 13 dans sa rédaction actuelle comporte de nombreuses approximations et quelques oublis qui pourraient poser problème. Ainsi, il est étrange que certains lobbyistes soient exclus de l’obligation de se déclarer au répertoire national, en l’état actuel, syndicat, entreprises publiques et représentants religieux ne sont pas concernés. En outre, l’article 13 semble viser essentiellement les lobbys et encore assez peu le gouvernement voire les parlementaires dont on sait que certains peuvent être les meilleurs défenseurs de certaines causes auxquelles ils sont liés. La loi Sapin 2 apparait en l’état comme une introduction au sujet du lobbying qui pose de nombreuses questions mais qui est également un éléments indispensable au bon fonctionnement de notre vie démocratique. Encore faut-il qu’il soit exercé avec transparence et dans le respect de l’éthique.

Grandes manoeuvres autour de la loi travail

Madame El Khomry n’aura donc aucun répit. Les débats de sa loi travail au Parlement s’annoncent particulièrement difficiles et il n’est pas exclu que le gouvernement soit contraint à recourir au 49-3 voire purement et simplement à la retirer… Les frondeurs et la gauche de la gauche multiplient les amendements (près de 5000) et comptent bien procéder à une obstruction parlementaire au cours des débats. Même si les amendements sont en grande majorité des copié-collé ils devront être débattus, ce qui promet des heures de palabres sans grand intérêt. Le gouvernement est pris en tenaille entre le monde économique qu’il déçoit une fois de plus et sa majorité qui en demande plus. L’enjeu pour cette dernière n’est pas tant la présidentielle que sauver sa peau aux législatives qui suivront.

Le Medef joue déjà l’alternance

Du côté du patronat on ne croit plus vraiment aux chances de François Hollande de se maintenir à l’Élysée en 2017, alors on mise tout du côté des candidats de la primaire de la droite. Les différents responsables du Medef font le siège des différents staffs de campagne pour « vendre » leurs propositions en vue des différents projets présidentiels qui seront défendus dès la rentrée de septembre devant les Français. Ils ont raison car la primaire est un rendez-vous à utiliser pour les lobbyistes qui veulent faire entendre la voix de leur mandants.

Brèves de primaire de la droite

Nos informations sur les coulisses de la primaire à droite.

Fillon muscle sa com’

Les observateurs ne cessent de le dire depuis plusieurs mois : « Fillon est celui qui a le plus travaillé son programme, il ne sait hélas pas se vendre »… La communication est essentielle en politique, certains l’ont bien compris et masquent aisément leur manque de fond par des slogans bien ciselés, mais cela ne dure en général qu’un temps. Le pari de François Fillon est donc d’allier une communication plus musclée à un programme travaillé et audacieux. Il apparaît désormais en chemise blanche, sans cravate, émaille ses discours de blagues (un peu comme les américains), n’hésite pas à organiser des « forums » plutôt que des meetings. C’est Anne Méaux qui serait à la manoeuvre depuis quelques semaines et qui aurait impulsé des changements salvateurs à la communication de l’ancien premier Ministre, qui semble désormais décidé à briser cette carapace qui l’isole tant.

Les Français de l’étranger privés de vote ?

Il était prévu que les Français de l’étranger puissent participer à la primaire de la droite par vote électronique de façon à faciliter leur participation. Le comité d’organisation de la primaire avait voté ce dispositif particulier à l’unanimité. Le Bureau politique des Républicains du mardi 3 mai a finalement opté pour un vote traditionnel par le biais de bulletins en papier. Le problème est que ce sujet n’était pas inscrit à l’ordre du jour de ce Bureau politique et, surtout, que celui-ci s’est déroulé en l’absence des principaux candidats à la primaire, excepté… le président du parti et ses soutiens. Bref, les candidats à la primaire soupçonnent Nicolas Sarkozy d’avoir monté « un coup » afin d’écarter un électorat qui est réputé lui être peu favorable. Les tensions au sein de LR sont montées encore d’un cran et la haute autorité de la primaire, saisie par des candidats mécontents, a demandé à ce que le vote soit revu. Frédéric Lefebvre, en colère, a menacé sur son compte Facebook d’organiser un vote parallèle par voie électronique sous contrôle d’huissier. Un Bureau politique serait prévu dans les quinze jours afin de débattre à nouveau de ce sujet. En tout cas, cet incident que certains caciques de LR qualifient déjà de « joli coup de Sarkozy » rappelle celui du périmètre des parrainages de parlementaires dont les règles avaient également été revues il y a quelques semaines au grand damn de Nathalie Kosciusko-Morizet.

Juppé attendu sur son programme économique

Le 11 mai, le maire de Bordeaux dévoilera son programme économique. Très en avance dans les sondages par rapport à ses concurrents, Alain Juppé est parfois jugé réservé quant à son programme économique dont on ne perçoit pas encore bien le pourtour et surtout jusqu’où il envisage d’aller dans les réformes. Le rendez-vous du 11 mai est donc important et ses supporters annoncent des surprises ainsi qu’un programme « audacieux ».

NKM veut « régénérer » les institutions

Dans une interview au Parisien, le 2 mai, Nathalie Kosciusko-Morizet dévoile son programme de réforme des institutions. La candidate à la primaire de la droite veut « régénérer nos institutions » et elle veut frapper fort : remplacement du Conseil économique social et environnemental par une Chambre des citoyens numérique, passage à 200 sénateurs (contre 348 actuellement) et 400 députés (contre 577), suppression du poste de premier Ministre, le président de la République devient chef du gouvernement avec 10 grands ministres.

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.

Les Français adorent les primaires

La gauche et, pour la première fois, la droite, proposeront aux Français de choisir leurs candidats lors de primaires organisées en fin d’année. La droite était réticente à organiser un tel scrutin, par tradition elle est attachée à la figure du chef, donc par la candidature naturelle du patron du parti. Le Parisien a publié un sondage qui démontre le grand intérêt des Français puisqu’ils sont un sur quatre a se déclarer prêts à y participer. Bien sûr, ils dénoncent le trop plein de candidats qui entame quelque peu la crédibilité de la démarche, 62% estiment qu’il y a trop de candidats.

Juppé en force

Un sondage Odoxa pour Le Parisien confirme le leadership incontestable exercé par Alain Juppé sur la primaire de la droite. 41% des sondés qui comptent voter veulent le choisir contre 24% pour Nicolas Sarkozy, qui ne décolle toujours pas. François Fillon reste quatrième derrière Bruno Le Maire (15%) mais avec 9% des intentions de vote il se stabilise et a stoppé l’érosion.

 

Le retour d’un vieux parti

Les Bureaux politiques de LR recèlent toute sorte de surprises en ce moment. Mardi 3 mai il a décidé de permettre au Centre national des indépendants et paysans (CNIP) de participer à la primaire de la droite. On ne sait pas encore si le président de ce petit parti de la galaxie de la droite sera lui-même candidat ou s’il soutiendra l’un des candidats en lice. Bruno North, président du CNIP, a tenu devant le Bureau politique de LR, un  discours « libéral », « conservateur » et « proeuropéen mais pour une autre Europe », selon Le Figaro du 5 mai.

Quand le personnel dépasse le politique

Il ne lui pardonnera pas. En 2011, Christine Lagarde quitte le ministère de l’Économie pour le FMI, il ne demandait q’un coup de pouce auprès du président de la République. Il ne le lui apportera pas. Le jugera trop « vert » pour le poste. Pour l’obtenir il mettra son départ du gouvernement dans la balance. Bruno Le Maire, l’autre candidat sérieux restera finalement à l’Agriculture. Quant à lui, François Baroin, il deviendra le ministre de l’Économie de Nicolas Sarkozy avec qui il construira une véritable relation. C’est au nom de cette relation, devenue depuis personnelle, sans doute également pour une ambition, qu’il devrait annoncer son soutien à l’ancien président de la République prochainement pour la primaire de la droite. Il tournera ainsi le dos à Alain Juppé, pourtant farouche chiraquien comme lui. Il n’a pas été présent quand il le lui a demandé. Il ne le sera pas plus pour lui. Peu importe qu’ils partagent sans doute plus que quelques dîners entre couples, comme le rappelle L’Express du 4 mai. Il ne le lui pardonnera pas.

Fillon devient la cible

François Fillon n’est certes pas le préféré des Français pour la primaire de la droite. Il a même un sacré handicap après cinq années passées à Matignon sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Longtemps en difficulté dans les sondages et assez nettement distancié par Bruno Le Maire, François Fillon semblait condamné à la quatrième place. La situation est peut-être en train d’évoluer et les différentes consultations relèvent un arrêt de l’érosion de son socle électorale et même, pour certaines, un rebond qui le rapproche de Bruno Le Maire. Le programme audacieux de l’ancien premier Ministre et sa volonté de réformer en profondeur sans tabou semblent séduire les chefs d’entreprise et le monde économique. Il devient même la cible des critiques de l’Elysée et certains de ses concurrents à l’instar de Bruno Le Maire comme le rapportent Le Point et L’Express de cette semaine. Un (bon) signe ?

Meeting interactif

François Fillon organisait le 3 mai son premier meeting interactif avec au programme des témoignages de chefs d’entreprise et le vote en ligne pour choisir 6 propositions prioritaires parmi 18 établies par le candidat. Les 6 propositions qui ont reçu le plus de votes sont : la suppression des 35 heures et de l’ISF, le relèvement des seuils sociaux, le développement de l’alternance, la réforme du RSI et le remplacement des aides sociales par une prestation unique.

La primaire pour les Nuls

C’est le titre de l’ouvrage que publie aux éditions First, le professeur de droit constitutionnel Olivier Duhamel. Il estime dans l’ouvrage que le système de la primaire est un excellent outil pour intéresser à nouveau les citoyens à la politique et les impliquer dans le processus de sélection des candidats des partis. Mise en place en France après 2002 et l’échec de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle, la primaire sera utilisée pour la première fois par la droite à l’occasion de la présidentielle de 2017. Le petit bémol apporté par l’auteur concerne la puissance des partis. S’ils choisissent la primaire c’est également pour maintenir voire renforcer leur puissance, ce nouveau système ne donne donc pas la possibilité à des personnalités nouvelles d’émerger. « La primaire pour les Nuls », Olivier Duhamel avec l’Institut Montaigne, First Éditions.

Brèves de primaire de gauche 

Nos informations sur les coulisses des primaires à gauche.

Hollande déjà en campagne

Il n’y avait guère que l’Élysée pour penser encore que les Français pouvaient croire à une hésitation de François Hollande à se représenter en 2017. La question qui reste en suspend est de savoir s’il sera en mesure d’aller au bout de la démarche ou si son impopularité lui dictera de jeter l’éponge avant de devenir le premier Président en exercice de la Vème République à subir l’humiliation de ne pas passer le 1er tour. La participation de François Hollande au colloque « la gauche et le pouvoir » organisé le 3 mai était déjà une indication, son discours sonne comme une confirmation. Il s’est livré à une défense en règle de son bilan et a lancé quelques avertissements et pics bien sentis à ses adversaires au sein même de la gauche en soulignant que « rien ne remplace l’acte de gouverner ». Le président sortant, en difficulté dans les sondages, s’en est également pris à la droite accusée de vouloir remettre à plat les réformes du quinquennat et d’effacer ces cinq années. Au passage, François Hollande réinstalle, l’air de rien, le clivage droite – gauche. Reste à savoir si les Français ont encore envie de l’entendre et de lui faire confiance.

Macron cherche un ancrage à gauche

Étrange coïncidence, au moment où François Hollande tentait de reprendre en main la campagne présidentielle et son propre destin, Emmanuel Macron faisait, à l’Assemblée Nationale, un discours digne des grandes années de la gauche contre « ses grands patrons aux salaires faramineux qui s’exonèrent du vote de leurs actionnaires ». Le ministre ciblait Carlos Ghosn dont la rémunération a été refusée par 54% des actionnaires et dont il a obtenu le maintien en Conseil d’administration, le vote des actionnaires n’étant que facultatif. Emmanuel Macron s’est donc emparé de cette situation pour menacer de prendre des dispositions législatives afin d’éviter une telle situation dans le cas où le patron de Renault ne revoyait pas sa rémunération pour 2016. Un discours bien ancré à gauche, comme celui que tenait François Hollande au même moment au Théâtre du Rond-Point. Font-ils campagne commune ou est-ce le hasard ?

Quand les impôts captent des voix

Le désormais candidat pour 2017, François Hollande a déjà aligné pour plus de 4 milliards de cadeaux aux uns et aux autres en ce début d’année. Voici qu’il laisse fuiter dans Les Echos, l’information selon laquelle il s’apprêterait à baisser l’impôt sur le revenu des ménages en 2017. Il se trouve que c’est l’année de la présidentielle, simple coïncidence.

La question Macron

Le mouvement lancé par Emmanuel Macron, « En Marche ! » aurait déjà séduit près de 40.000 Français qui se seraient inscrits sur son site internet. Une belle opération même si certains, à gauche, ne cessent de préciser que l’adhésion est gratuite… La petite machine du ministre de l’Économie est en marche et semble séduire de plus en plus d’adeptes. À en croire le long article que lui consacre Le Point du 5 mai, le ministre serait très entouré par des jeunes déterminés à faire gagner leur figure de prou. Charlotte Chaffanjon pose, en conclusion de son article, la question qui hante les couloirs de Solférino et les têtes des éléphants du PS : pourquoi font-ils tout cela ?

La primaire pour les Nuls

C’est le titre de l’ouvrage que publie aux éditions First, le professeur de droit constitutionnel Olivier Duhamel. Il estime que le système de la primaire est un excellent outil pour intéresser à nouveau les citoyens à la politique et les impliquer dans le processus de sélection des candidats des partis. Mise en place en France après 2002 et l’échec de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle, la primaire sera utilisée pour la première fois par la droite à l’occasion de la présidentielle de 2017. Le petit bémol apporté par l’auteur concerne la puissance des partis. S’ils choisissent la primaire c’est également pour la maintenir voire la renforcer, ce nouveau système ne donne donc pas la possibilité à des personnalités nouvelles d’émerger. « La primaire pour les Nuls », Olivier Duhamel avec l’Institut Montaigne, First Éditions.

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 4 et 11 décembre.

La France debout

Nous vivons une drôle d’époque. Quelques personnes qui passent leurs nuits debout et dont on ne sait pas de quoi sont faites leurs journées font la une quand la France debout, celle qui se lève tôt et travaille disparait de notre champ de vision.  

Ils s’appellent les Nuit Debout, ils se réunissent dans quelques places symboliques de Paris et de province, « réfléchissent » dans un débat collectif sous forme « d’AG » populaires et, accessoirement, insultent des philosophes, brisent quelques vitres.

Ces Nuit Debout sont en fait disparates, ils sont composés de gens déçus de la gauche, d’utopistes, d’anarchistes, d’écolos qui souhaitent imaginer un nouveau monde. Ce mouvement organisé en « commissions » est intéressant, après tout on ne peut que se féliciter que la chose politique intéresse encore les Français. Le seul souci c’est que ces quelques centaines de personnes ne sont pas les Français. Ils sont une infime composante de notre société, un groupuscule remarqué parce qu’il occupe illégalement la Place de la République à Paris.

Face à ces Nuit Debout, il y a une France Debout, qui avance et continue imperturbable de travailler, de payer ses impôts et ses charges et de se débattre avec une administration de plus en plus tatillonne qui ne lui passe rien. On imagine quelle serait la réaction des autorités si cette France déjà Debout se levait vraiment pour occuper des places de nos villes… Il ne lui serait vraisemblablement rien pardonné.

Le problème avec ces Nuit Debout c’est qu’ils sont écoutés. La loi travail tient compte de certaines de leurs revendications. Ils restent Debout car cela ne leur suffit pas. Dans l’idéal, ils aimeraient aller beaucoup plus loin : les 32 heures, une plus grande taxation des « riches », plus de contrôles sur les entreprises, une nouvelle société anti capitaliste etc.

Alors la France Debout, celle des besogneux, continue de travailler. Elle observe et subit, atterrée, les grèves motivées par des préservations de rentes de situation inimaginable pour elle, les manifestants de tout poil toujours mécontents et prompts à critiquer sans vraiment s’impliquer, les éternelles victimes d’une méchante société, les anti-entreprise chroniques…

Dans un an, tous les Français seront amenés à voter. Ces contrastes saisissants devraient s’exprimer dans les urnes qui pourraient bien se transformer en porte-voix d’une exaspération trop longtemps contenue. Alors, il sera trop tard pour agir.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

Brèves de lobbying

« Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.

Lobbying virtuel

La CGPME lance une initiative intéressante de manifestation virtuelle des patrons de TPE et de PME contre la surtaxation des CDD. L’objectif de l’organisation est d’inviter les patrons à témoigner sur un site spécifique www.patronsventdebout.fr sur les effets pervers d’une telle taxation. Les patrons ne passent peut-être pas leurs Nuit Debout mais ils sont bien Vent Debout contre cette loi travail qui n’en finit pas de les décevoir. La CGPME investit ainsi l’environnement numérique qui a été utilisé avec brio par les opposants à la première version du texte de Madame El Khomri.

Obama en soutien aux anti-Brexit

La visite à Londres de Barack Obama s’est révélée surprenante. Le président américain a défendu la présence du Royaume-Uni au sein de l’Union Européenne et a pointé les risques encourus en cas de victoire du Brexit. Obama a défendu l’Union Européenne et le traité de libre-échange en discussion avec les Etats-Unis dont il a réaffirmé qu’ils privilégieraient bien entendu les accords avec l’Union Européenne qualifiée de « plus grand partenaire » commercial des américains. Le président américain a surpris mais son opération de lobbying pro-européenne est dans l’intérêt de son pays et de ses industries. Son intervention a été entendue puisque les sondages donnent désormais les tenants d’un maintien de la Grande Bretagne au sein de l’Union largement vainqueurs du référendum. Néanmoins, celui ci n’aura lieu que le 23 juin, d’ici là la campagne sera longue.

Le lobbying commercial sous-marin

L’Australie vient de décider d’entrer en négociations avec la France pour le renouvellement de 12 sous-marins. Un contrat de 34 milliards d’euros pourrait donc être signé dans les prochains mois, il est le fruit d’un lobbying commercial acharné mené par une petite cellule de négociateurs gérée par le ministère de la Défense et la DCNS. Au départ, il semblait quasiment impossible pour la France d’emporter l’affaire mais il a été décidé au plus haut niveau de l’Etat de tenter l’opération de séduction vers les australiens, qui sont éloignés de la France à bien des égards. Cela fait près de deux ans que cette équipe multiplie les opérations de conviction en direction des décideurs australiens afin de les convaincre de choisir la solution française plutôt que les matériels allemands ou japonais. Cette opération pourrait devenir un cas d’école de lobbying commercial : un combat qui semblait perdu d’avance, des concurrents très affutés, des concessions à opérer, des acheteurs très difficiles à convaincre, des enjeux géo-politiques particuliers… Tout le travail des lobbyistes a été de trouver les solutions « gagnantes-gagnantes » pour les deux pays. C’est ainsi que les sous-marins seront assemblés en Australie, leurs systèmes de combat seront américains, néanmoins le contrat devrait permettre de créer ou pérenniser environ 3000 emplois en France et en Australie. Désormais, commence une nouvelle étape de négociation finale extrêmement délicate, c’est parfois sur des détails que de tels contrats capotent.

Le lobbying pro-voiture autonome

Il y a quelques mois Barack Obama a déclaré la voiture autonome comme enjeu majeur pour les Etats-Unis et il a débloqué 4 milliards de dollar afin qu’une réglementation soit rapidement mise en place afin de permettre la circulation de véhicules autonomes. La « Self-Driving Coalition for Safer Streets » est une organisation créée par les principaux acteurs de la voiture autonome afin d’accompagner la mise en place d’une réglementation fédérale. Google, Uber, Lyft, Ford et Volvo s’unissent, malgré la concurrence extrême dans ce domaine pour lancer cet outil de lobbying qui a pour objectif de peser sur l’administration américaine afin d’accompagner l’arrivée de la voiture autonome sur les routes américaines. le site itespresso propose un point très documenté sur ce thème.