L’actu

Auteur/autrice : Mathieu Quétel

Les chiffres de la semaine

Comme chaque semaine, notre sélection de chiffres aide à la compréhension et invite à la réflexion.

8

C’est en pourcentage la baisse du chiffre d’affaires de NRJ Group en 2014. Le pôle TV encaisse une perte de 25 millions d’euros et le pôle radio voit son chiffre d’affaires baisser de 4%, quand le digital ne représente qu’à peine 1% des revenus du groupe.

1,6

C’est en millions, le nombre d’emplois promis par l’UMP grâce à la refonte de la politique du logement. Le parti organisait cette semaine sa première convention programmatique dédiée au logement. Au programme : une accession à la propriété à mensualités modérées, une TVA ramenée à 5,5 pour les primo-accédants en logements neufs, une révision complète de la loi SRU et la suppression de la loi Alur.

23

C’est le numéro de la chaîne de Pascal Houzelot qui serait en vente à peine 3 ans après sa création. L’heureux propriétaire valoriserait sa chaîne, selon Le Figaro, une centaine de millions d’euros. Cette possible cession remet au devant de la scène les conditions d’attribution de 6 chaînes de la TNT en 2012, à quelques mois de l’élection présidentielle. Le « 23 » est en tout cas un chiffre porte bonheur pour certains.

15

C’est en milliards d’euros, la somme que prévoit d’investir Orange en 3 ans dans ses réseaux. Stéphane Richard a présenté la semaine dernière son plan stratégique « orienté clients » avec pour objectif le développement de la fibre. Les boutiques Orange seront reconfigurées dans les prochains mois et rebaptisées « smart store » pour les objets connectés ou « mega store » pour celles qui auront vocation à « faire rêver » dans des espaces pouvant atteindre 600 m2. Orange ambitionne de générer 600 millions d’euros de revenus dans les objets connectés à court terme et 400 millions par les services financiers comme le paiement ou le transfert d’argent sur mobile.

192,7

C’est en millions d’euros la somme à laquelle l’Autorité de la concurrence a condamné 9 fabricants de yaourts vendus sous marques de distributeurs pour entente. Il leur est reproché d’avoir « faussé les appels d’offres » en se répartissant les volumes de marchandises après voir conclu « des pactes de non-agression ». Lactalis et Senoble font partis des entreprises condamnées. Dans le quotidien Les Échos, Marc Senoble réagit vivement et affirme ne pas disposer des 46 millions d’amende réclamés à son entreprise : « Je suis le seul patron à avoir pris la parole pendant l’audience pour expliquer le contexte dans lequel tout cela s’est passé et les manières de faire des enseignes de la distribution. On ne m’a même pas écouté. J’ai eu l’impression d’être face à une cour martiale. La communication a été orchestrée de façon à nous faire passer auprès de l’opinion pour des voyous cherchant à spolier le consommateur ».

593 000

C’est le nombre de Français qui se sont laissés séduire par une croisière en 2014. L’activité est en pleine expansion et a battu un nouveau record historique en 2014  avec 6,39 millions de croisiéristes au niveau européens. En France, la progression a été de 13,7 %.

100 000

Il y a des chiffres funestes. Le Canard Enchaîné du mercredi 18 mars a révélé que Mathieu Gallet, le président de Radio France aurait fait effectuer pour 100.000 € de travaux dans son bureau alors que la Maison Ronde traverse la plus grave crise financière de son histoire. Une affaire qui tend encore plus les relations au sein du service public de la radio, toujours en attente des arbitrages gouvernementaux quant à son budget pour les 5 prochaines années. Libération révélait jeudi 19 mars que le président aurait également fait un caprice quant aux fauteuils de son véhicule. Dans la foulée Bercy et la Culture ont annoncé une enquête afin de mettre la situation au clair. De son côté, la présidence de Radio France rétorque que les travaux ont été décidé et voté avant son arrivée et que son véhicule de fonction a été simplement remplacé après 4 ans de service et 125 000 kilomètres au compteur. Quant à l’ancien président de Radio France, Jean-Luc Hees, il a fait savoir, en toute confraternité, que son « bureau était en parfait état ». C’est la Cour des comptes, dont le rapport est attendu pour le début du mois d’avril qui pourrait avoir le dernier mot sur la gestion du prédécesseur de Mathieu Gallet.

269

C’est en millions d’euros, selon le cabinet Xerfi, le chiffre d’affaires que représenteront les livres électroniques en 2017. Un marché devenu incontournable pour les éditeurs. Si le papier résiste bien en France, avec 3,9 milliards d’euros de recettes en 2014, il diminue chaque année, il a ainsi enregistré un recul de 1,4% l’an passé. Basculer dans le numérique nécessitera de lourds investissements pour les Maisons d’édition, ce qui explique les opérations de concentration engagées ces derniers mois.

11

C’est en milliards de dollars, la valorisation de Pinterest après sa levée de fonds de 367 millions de dollars. C’est la sixième valorisation pour une start-up non côté derrière Xiaomi, Uber, Palantir, Snapchat et SpaceX.

L’entreprise toujours incomprise et clivante

Les récentes péripéties de la loi Macron ont montré, une fois de plus, à quel point le monde de l’entreprise reste à la fois incompris et clivant pour certains élus.

La loi Macron a créé une véritable crise au sein de la majorité au prétexte qu’elle envisage l’entreprise avec une vision plus positive et permet un desserrement de contraintes qui apparaissent aussi dépassées que dangereuses. Les frondeurs ont trouvé dans les 200 articles de ce projet de loi, malgré les 1000 amendements adoptés, matière à polémique et surtout à blocage. Ce texte était à leurs yeux si dangereux qu’il méritait de mettre à mal la majorité à quelques jours d’une échéance électorale dont l’issue s’annonçait déjà incertaine. Pourquoi ?

Globalement, l’entreprise reste incomprise de certains élus. Pire, elle est utilisée comme marqueur de la « vraie » gauche, même si ce calcul politicien doit aboutir à de la casse économique. En effet, favoriser les idées reçues et les à priori vis à vis des entreprises ne pose aucun problème. Ils ne se sentent pas concernés par les emplois détruits par des étages de lois liberticides qui ne cessent d’imposer à celles et ceux qui entreprennent, toujours plus de contraintes. Qu’une forme de paupérisation ronge les artisans et les petits-commerçants n’est absolument pas intéressant aux yeux de ces élus qui sont porteurs d’une idéologie pure et qui se posent en garants du respect d’engagements électoraux déjà périmés au moment où ils étaient exprimés…

Qu’on se rassure, la droite n’a pas été plus brillante lors des débats. Elle a vainement tenté de nous démontrer que la Loi Macron n’allant pas assez loin, même si le sens était bon, il était donc impossible de la voter. Impossible, surtout, de donner le sentiment de participer à un texte porté par la majorité et ainsi de conforter l’idée de l’existence d’un UMPS… Petit calcul politicien encore.

Pourtant, lors de l’émission « Des paroles et des actes » consacrée, le 12 mars, à Emmanuel Macron, l’échange entre le ministre et le député UMP Benoist Apparu a été d’un bon niveau. On cherche toujours les vraies dissensions sur les sujets économiques entre les deux hommes.

Le monde économique a besoin de stabilité. Il a également besoin de règles claires et partagées par tous. La révolution numérique déconnecte chaque jour un peu plus la France de la réalité de la compétition mondiale. Les beaux concepts tels que la French Tech ne peuvent cacher une situation qui devient dangereuse pour nos entreprises. Quelle que soit leur taille.

Alors, on peut espérer qu’un consensus puisse se construire autour de l’entreprise entre « gens raisonnables et pragmatiques », c’est l’intérêt de la France.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Le Sénat se réforme

Le président du Sénat a présenté la semaine dernière son projet de réforme de la Haute Assemblée avec, en filigrane, l’objectif de casser l’image d’un Sénat austère, peu travailleur et ronronnant. Gérard Larcher affiche de grandes ambitions pour sa réforme : plus de transparence financière, combattre l’absentéisme, une plus grande fluidité dans le fonctionnement.

Ce programme se concrétisera dès le mois d’octobre 2015 par la mise en place de sanctions financières pour les sénateurs qui ne participent pas assez aux travaux des commissions, aux questions au gouvernement ou encore aux votes solennels des lois. Pour s’exposer à cette sanction, le sénateur laxiste devra manquer, au cours d’un même trimestre, plus de la moitié des votes solennels, des réunions des commissions permanentes ou des questions au gouvernement, dans ce cas il perdra, le trimestre suivant, la moitié de son indemnité de fonction (soit 700 euros par mois). Si son absence atteint la moitié de ces trois catégories, il perdra, le trimestre suivant, la totalité de l’indemnité de fonction (1.400 euros par mois) et 50 % de l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), soit 3.000 euros par mois.

Un tableau de présence de chaque sénateur sera publié sur le site internet du Sénat et accessible à tous les citoyens, un gage de transparence selon le président de la Haute Assemblée. À noter qu’il en sera de même pour l’utilisation de la réserve parlementaire, en attendant les résultats des travaux de la commission mise en place en vue de son évolution.

En ce qui concerne la réforme financière, le président Larcher a fait plusieurs annonces. Elles visent surtout à revoir l’utilisation de l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) qui a été au coeur de plusieurs polémiques ces derniers mois. Celle-ci devra désormais n’être utilisée qu’à partir d’un compte spécial, les virements vers le compte personnel du parlementaire seront interdits et une liste des dépenses autorisées sera publiée par le comité de Déontologie du Sénat. Enfin, l’utilisation de l’IRFM afin d’acheter une permanence parlementaire sera interdite, une décision similaire a été prise par l’Assemblée Nationale il y a quelques semaines.

Sylvain GUY rejoint Sountsou

Sylvain GUY, 42 ans, rejoint l’équipe de Sountsou-Affaires Publiques afin d’accompagner le développement de l’agence, au poste de Directeur Conseil. 

Sylvain a commencé son parcours professionnel au sein du Groupe MAAF Assurances au poste de « chargé d’affaires set Manager du développement commercial » auprès des comptes professionnels.

Entre 2004 et 2014, il donne une orientation plus politique à sa carrière en occupant des postes d’attaché parlementaire, de directeur de la communication ou de directeur de cabinet auprès de maires, parlementaires ou ministres qu’il a conseillé pour la mise en œuvre de stratégies institutionnelles et médiatiques.

Il est, depuis 2014, Délégué général de la Fédération des Auto-Entrepreneurs (FEDAE) qui rassemble plus de 75 000 personnes physiques et morales en France.

« C’est avec Mathieu QUETEL et au sein de Sountsou que je m’engage pour servir les enjeux stratégiques des entreprises et des Fédérations professionnelles, notamment par le développement de leurs relations institutionnelles » précise Sylvain GUY.

Mathieu Quétel, président de Sountsou ajoute : «Sylvain a pour mission de développer le portefeuille de clientèle de Sountsou et d’intervenir en qualité de Directeur conseil sur des missions en cours ou à venir. Il a un profil particulièrement intéressant avec, notamment, une très grande connaissance du monde des TPE – PME. Il partage en outre les exigences éthiques de Sountsou. »

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Les patrons doivent croire en eux !

Un grand nombre d’entreprises ne croient pas en leur valeur. Elles hésitent à faire valoir leurs droits, car elle n’imaginent pas ce qu’elles pèsent réellement dans notre économie et ce qu’elles représentent dans le patrimoine commun des Français.

Or, toute entreprise, de la plus grande à la plus petite, constitue une richesse pour la collectivité, elle porte une histoire, des valeurs qui méritent d’être défendues. C’est ici que commencent à se construire de bonnes relations institutionnelles, en étant fier de ce que l’on défend. Les grands groupes sont souvent très conscients de leur puissance et adoptent parfois des postures agressives et déplacées ; les PME sont plus réservées, plus discrètes. Résultat : elles sont souvent les oubliées des mesures d’accompagnement fiscales ou publiques.

Avoir confiance nécessite de passer par un bilan complet de ce que nous sommes, ce que nous avons construit, quelles sont les prochaines étapes et en quoi la sphère publique peut être un handicap ou au contraire un atout. Cette phase est incontournable et très importante, elle permet d’enclencher la différenciation, de mettre en avant ce qui nous caractérise par rapport à la concurrence ou aux décisions que les politiques s’apprêtent à prendre, elle nous met également face à nos forces et nos faiblesses pour nos relations institutionnelles.

Connaitre sa situation, maîtriser son environnement concurrentiel et être en mesure de présenter une projection sur l’avenir et de lister les effets positifs et négatifs des arbitrages politiques sont des étapes clés. Face à un décideur politique, au-delà du chef d’entreprise ou du responsable économique, vous devez vous transformer en expert de votre secteur d’activité. Vos connaissances de ce secteur, l’élu ne les a pas forcément, il peut également disposer d’éclairages orientés : gagner sa confiance par la qualité de votre expertise peut être un atout précieux.

Ayez donc confiance en ce que vous pouvez apporter aux élus politiques et utilisez tous les outils disponibles pour faire connaitre votre niveau d’expertise, y compris et surtout si celle-ci n’est pas dans l’air du temps !

Pour continuer la réflexion sur les relations institutionnelles et ce qu’elles peuvent apporter à votre entreprise, téléchargez Les Cahiers Experts.

Les Cahiers N°1