L’actu

Auteur/autrice : Mathieu Quétel

Cette France qui bouillonne de l’intérieur

La reprise n’en fini pas de se faire attendre. Le manque de réformes en profondeur face à des modèles économiques en pleine mutation coûte cher à la France, qui semble enkystée dans un mode de fonctionnement du passé. La dernière polémique autour d’Emmanuel Macron qui a osé évoqué (du bout des lèvres) la question du temps de travail lors de l’Université d’été du MEDEF est symptomatique d’une France déroutée.

Le ministre qui secoue les a priori et les forteresses de la gauche devient peu à peu un symbole d’une France conquérante qui est déterminée à retrouver son panache d’antan. Ils sont nombreux, les élus de droite et de gauche, décidés à engager des réformes, leur volonté se fracasse pourtant sur des blocages puissants quand elle ne s’échoue pas sur leurs peurs de l’élection.

Les auto-entrepreneurs, symboles d’une France qui se prend en mains

Les entrepreneurs, quant à eux, ne sont pas en attente d’une révolution qui ferait voler en éclat toutes les règles sociales de notre pays. Ils sont simplement confrontés à une concurrence et à une rupture des modèles économiques, notamment imposés par le numérique, qui nécessitent des adaptations.

Quant aux Français, et c’est un constat rassurant, ils semblent s’être emparés de ce nouveau monde économique, plus souple, qui donne de nouvelles espérances à chacun, le succès du statut d’auto-entrepreneurs en est le symbole. Les Français glissent inexorablement d’un modèle d’assistanat d’Etat vers une prise en charge individuelle. Cette évolution notable impose de remettre en question les règles de la relation au travail ainsi que les modalités de notre  accompagnement social afin de les adapter pour donner un coup de pouce à ceux qui prennent des risques et se lancent dans la création de leur activité.

Des patrons contraints à des rythmes effrénés

Partout en France, des citoyens créent leur entreprise, prennent des risques, deviennent acteurs d’une nouvelle forme d’économie qui permet à chacun de s’autonomiser, de vivre son expérience entrepreneuriale. À ce titre, le statut d’auto-entrepreneur est un fabuleux « permis de créer », même s’il ne va pas assez loin. De nouvelles incitations devraient être mises en place, notamment pour accompagner concrètement les demandeurs d’emploi vers la création de leur activité.

Ces Français, qui deviennent leur propre patron, ne remettent absolument pas en question le statut de salarié. Ceux qui prétendent, par exemple, que le statut d’auto-entrepreneur serait précaire, permettrait une « nouvelle forme d’exploitation » méconnaissent visiblement le quotidien de nombreux artisans ou patrons de TPE ou PME. Ne sont-ils pas également en situation de précarité ? Outre les aléas de la concurrence, des cycles économiques, les règles imposées au monde entrepreneurial, le mettent en difficulté, elles contraignent les patrons à des rythmes de travail effrénés, et à des prises de risques toujours plus grandes.

Un « champ des possibles » annihilé

Ainsi, notre chapelet de réglementations pèse lourdement sur nos entreprises et pompe l’énergie des entrepreneurs qui créent pourtant de la richesse et devraient être accompagnés par la collectivité. Nous avons, au fil des décennies, annihilé le « champ des possibles » pour les créateurs d’entreprises. Des obligations administratives et fiscales viennent percuter le bouillonnement du créateur, dès la mise en place de son entreprise. S’il a le malheur de réussir, commence alors un match avec l’administration fiscale qui va le considérer comme une cible et cherchera par tous les moyens comment ponctionner, à tous les niveaux, les richesses créées, afin de nourrir le budget d’un Etat en roue libre.

Ainsi, ces réactions épidermiques après les déclarations d’Emmanuel Macron sonnent comme des relents d’un passé que nous n’avons plus les moyens ni de cautionner, ni de nourrir.

Des propositions décapantes

Le think tank, de gauche, Terra Nova vient de publier ses propositions pour le Code du travail. Il s’agit d’un pas de plus de la gauche vers une approche plus ouverte de l’entreprise. De son côté, l’Institut Montaigne, plus libéral, n’est pas en reste et va encore plus loin en proposant de positionner l’essentiel de la vie du contrat de travail au sein de l’entreprise avec des négociations de terrain. Ces idées semblent encore iconoclastes mais leur publication au début du processus de la présidentielle de 2017 est un signe : les candidats ne pourront s’exonérer de prendre position et de porter des propositions audacieuses en direction des entrepreneurs.

Les entreprises, les entrepreneurs, les Français qui souhaitent se prendre en mains, doivent prendre la parole, partager avec les élus, à tous les niveaux, cette force qu’ils représentent. C’est sur leur énergie, et elle seule, que repose les possibilités de rebond d’une France en apparence atone, incapable de créer de la richesse et de l’emploi, tant elle semble sclérosée mais qui bouillonne de l’intérieur.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

L’accompagnement institutionnel et stratégique pour les PME de l’audiovisuel

 

L’audiovisuel est un secteur régulé, dans lequel les entreprises dépendent en grande partie des décisions du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la loi, pourtant nombreux sont les opérateurs à ne pas avoir encore initié d’actions de lobbying.

Le lobbying reste assez méconnu. Les entrepreneurs le voient au mieux comme une action utile pour agir sur la loi. Or, il s’agit d’une activité très opérationnelle pour les entreprises, surtout les PME de la radio et de la télévision. Il permet de déployer des stratégies adaptées pour développer les radios et télévisions locales, obtenir des fréquences, assurer un développement par rapprochement entre stations et bien d’autres actions créatrices de valeur.

Une démarche incarnée et personnalisée

Mettre en place une action en relations institutionnelles nécessite un travail rigoureux. Une stratégie institutionnelle peut prendre diverses formes mais devra toujours être très personnalisée et incarnée. Rien de pire pour une PME que d’adopter des méthodes « industrielles » et sans humanité.

En effet, une PME est une entreprise patrimoniale par nature. En radio ou en télévision, les chefs d’entreprise y mettent beaucoup d’eux-mêmes, de leur passion. Aucune de ces entreprises indépendantes, qui évoluent dans un environnement particulièrement concurrentiel, ne se ressemble. Chacune nécessite donc une approche spécifique. Le temps où il était encore possible de gérer ses relations institutionnelles et, au delà, sa stratégie de développement, de façon empirique, est révolu. Au moins, si l’on souhaite des résultats.

Un secteur en ébullition

L’audiovisuel est un secteur en forte ébullition, des vagues de concentrations sont en cours et vont s’accélérer dans les prochains mois, elles concernent toutes les tailles d’entreprises. Le numérique, comme partout, vient bousculer bien des idées reçues et il est difficile d’opérer des choix ou d’appréhender parfaitement les contours du paysage qui se construit. Le numérique hertzien, avec la radio numérique terrestre (RNT), constitue certes, une formidable opportunité mais porte également les risques d’un échec. Enfin, les éditeurs radiophoniques ne l’oublient pas, la FM est encore le coeur de leur business même s’ils perçoivent que des remises en question sont nécessaires.

Des entrepreneurs, seuls face à leurs questions

Face à ces changements, que faire ? Comment appréhender et accompagner des décisions parisiennes qui ne sont pas toujours en adéquation avec les enjeux locaux, régionaux et les entreprises concernées ? Comment exister à côté de géants de l’audiovisuel, de nouveaux entrants puissants ou de confrères qui se sont constitués, au fil des années, de véritables groupes ? Comment candidater en RNT ? Le rapprochement entre radios est-il envisageable, existe-t-il une « méthode » ? Face à toutes ces questions, et de nombreuses autres, les opérateurs sont bien seuls.

Se lancer dans la mêlée

Je connais bien le secteur audiovisuel, les enjeux et les tensions qui le traversent, je sais la solitude du dirigeant de PME face à des situations critiques, alors j’ai décidé de consacrer une partie de l’action de Sountsou à ces entrepreneurs si différentes des autres. Nous avons mis en place une approche spécifique pour les PME de la radio et de la télévision qui permet d’accompagner le dirigeant au plus près, de le conseiller dans sa stratégie de développement, dans des situations de crise et de mettre en place une batterie d’actions pour en sortir gagnant. Notre approche est spécifique, notre méthode rigoureuse, elles sont renforcées par une très forte créativité.

En plus de trente ans d’activité dans des entreprises audiovisuelles, souvent au plus haut niveau, j’ai pu observer qu’aucune situation n’est définitivement perdue. Il faut se lancer dans la mêlée, se frotter aux adversaires (nombreux) avec un travail précis et exhaustif pour obtenir des résultats. Généralement, tout commence par un coup de fil ou un mel. Alors, parlons-en.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques (mathieu.quetel@sountsou.fr / 01 78 42 28 57)

 

Lobbying : rentrée décisive pour les entreprises

Cette rentrée marque le point de départ de la campagne présidentielle de 2017. Les états majors se mettent en place pour les éventuelles primaires et dans tous les partis, les candidats se préparent. Les entreprises doivent se saisir de cette opportunité pour mettre en place une démarche d’influence.

Les 18 mois qui nous séparent de l’élection présidentielle doivent être investis par les entreprises pour poser leur stratégie d’influence et peser dans les propositions qui seront portées par les différents partis lors de la campagne électorale.

Un lobbying stratégique pour les sept prochaines années

Le travail mis en place dans cette « fenêtre » démocratique leur sera utile pendant les sept prochaines années. Il s’agit donc d’un investissement en temps, en argumentaires et en rencontres à ne pas manquer. Une démarche prospective pour faire le point sur les évolutions législatives ou règlementaires indispensables pour s’adapter aux mutations technologiques en cours, par exemple.

Après les élections régionales de décembre, tous les élus territoriaux auront été renouvelés, les grandes régions seront en place et la réforme territoriale sera déployée en quasi totalité. La présidentielle et les législatives de 2017 forment la dernière étape du cycle démocratique en cours.

Les entrepreneurs ne cessent de se plaindre du manque de prise en compte de leurs demandes par les différents gouvernements et de l’absence de réforme structurelle qui pèsent sur la reprise et la création d’emplois. Ils revendiquent, à juste titre, leur besoin de renouer avec la confiance pour consentir des investissements et embaucher.

Dans ce contexte, les entreprises doivent s’emparer plus volontairement et efficacement des sujets politiques et saisir les rendez-vous démocratiques pour faire entendre leur voix. Nous sommes dans cette fenêtre idéale.

Les primaires, un enjeu de lobbying

Les primaires sont devenues de véritables enjeux, incontournables, au sein des deux grands partis de gouvernement. Pour la première fois, la droite va soumettre ses candidats putatifs à cette campagne interne, qui fera émerger des différences d’approches et de sensibilités. Les entreprises doivent s’emparer de ces primaires internes pour défendre des propositions concrètes auprès des différents staffs de campagne et des candidats.

Ce travail, entrepris dès à présent, portera ses fruits. En effet, notre pays connait un fort renouvellement de ses élites politiques et en cas d’alternance en 2017, de nouveaux responsables apparaitront. Dans le cas d’une stabilité démocratique, le pacte interne à la gauche mettra également en avant de nouveaux poids lourds qui auront joués un rôle dans la victoire et seront aux manettes.

Les responsables thématiques, hauts fonctionnaires, élus locaux, issus de la société civile, deviendront députés, membres de cabinets ou cadres du parti majoritaire, ils seront des relais d’influence incontournables pendant les prochaines années. Le travail entrepris dès à présent sera donc rentable sur le long terme, il permettra d’identifier et de rencontrer les hauts responsables de demain.

Le lobbying doit s’inscrire dans la durée

Le lobbying est un travail de long terme, il se prépare en amont et vise à faire connaître les attentes et demandes des porteurs d’intérêts. La construction des programmes politiques qui seront mis en oeuvre après les élections de 2017 constitue un rendez-vous incontournable pour les entreprises ou les secteurs d’activité qui souhaitent se faire entendre et investir sur l’avenir.

Les 18 mois qui nous séparent de l’élection présidentielle sont cruciaux. Les démarches des entreprises doivent être engagées dès à présent, quand les axes politiques des campagnes sont en cours de définition. Après les primaires, à la fin de l’année 2016, ils feront l’objet d’ultimes arbitrages entre les candidats afin de construire une majorité autour d’un programme. La période actuelle est donc idéale pour initier une démarche, réfléchir à des objectifs et bâtir des argumentaires à transmettre aux équipes de campagne.

La campagne n’est pas jouée d’avance

Pour être efficace, une démarche institutionnelle dans cette période de pré-campagne doit évacuer les idées reçues et les « à priori ». Le premier d’entre eux est bien entendu l’idée selon laquelle les jeux seraient déjà faits, que tel ou tel candidat serait hors course à la lecture des sondages. Or, l’élection se gagne, ou se perd, jusqu’à la dernière minute de la campagne. Il convient de ne pas oublier que tout est possible dans une campagne électorale. Les dirigeants d’entreprises et de Fédérations professionnelles doivent considérer chaque candidat comme un présidentiable sérieux et travailler avec l’ensemble des équipes de campagne. Dans la phase finale de l’élection, lorsque les ultimes alliances se noueront, chaque candidat sera susceptible de négocier des éléments de campagne ou de réforme à mettre en oeuvre au sein de la nouvelle majorité de gouvernement.

Les porteurs d’intérêts qui souhaitent se faire entendre dans cette campagne, devront faire preuve de créativité tant sur le fond que sur la forme de leurs propositions. Il faudra se différencier des multiples sollicitations dont seront l’objet les candidats. Ces derniers sont également en attente de propositions qui permettront de « cliver » et de les installer dans une niche de communication, notamment les challengers.

Il est possible de faire entendre la voix de l’entreprise et défendre des mesures qui créeront, demain, un environnement plus favorable à l’économie. Pour y parvenir, les entrepreneurs doivent se prendre en mains et s’emparer des codes de la politique, cela commence avec l’élection présidentielle, ce rendez-vous démocratique majeur de la Vème République.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Cette tribune a été publiée dans Les Échos, le 19 août.

Sountsou dans le magazine allemand FOCUS

Le magazine allemand FOCUS a sollicité l’expertise de Sountsou, afin de commenter la décision de Google de lancer son fonds européen pour l’innovation dans la presse. 

Mathieu Quétel, président de Sountsou, développe l’analyse du cabinet sur la nature des projets financés en France et s’interroge sur les risques de réduction des investissements. En effet, le fond était initialement limité au territoire français.

Le Fonds européen de Google s’appelle Digital News Initiative (DNI).

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RNT : Une rentrée cruciale pour sa réussite

Cette tribune a été publiée dans La Lettre Pro de la Radio

Avant la trêve estivale, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a lancé une consultation publique « relative aux choix des zones de déploiement à venir de la radio numérique terrestre (RNT) et préalable au lancement d’appels aux candidatures locaux sur le territoire métropolitain ». Le CSA va sans doute publier, dès les premiers jours de la rentrée, les résultats de cette consultation avant de lancer, dans la foulée, des appels aux candidatures en RNT. Sommes-nous à la veille du véritable déploiement national de la RNT ?

Un projet initial de déploiement trop timide

La consultation du Conseil supérieur de l’audiovisuel laissait entrevoir deux écueils à la réussite du lancement effectif de la radio numérique terrestre : un nombre trop limité d’allotissements locaux et une étonnante réserve de multiplexes nationaux.

Pourtant, les allotissements locaux constituent un élément fondamental de la réussite de la RNT, car ils permettront aux radios locales et régionales, dont le modèle économique repose encore largement sur la publicité locale, de préserver celui-ci. Le « Collectif Radios en Nord », créé autour de TPE,  de PME et de radios associatives a d’ailleurs été créé en juillet pour rappeler l’importance d’un maillage efficace des territoires en RNT, qui prenne, notamment en compte les besoins en décrochages.

Or, le CSA envisageait de composer les futurs appels aux candidatures autour d’un allotissement local et d’un allotissement étendu, un dispositif bien insuffisant pour espérer une réussite rapide du déploiement de la RNT.

Dans sa consultation, le CSA pariait sur un engagement futur du service public et des éditeurs nationaux dans la radio numérique terrestre et leur réservait donc l’essentiel de la ressource disponible. Une posture surprenante qui aboutirait, de fait, à offrir aux éditeurs frileux ou hostiles vis à vis de la RNT, une sorte de dividende numérique. Ainsi, les PME et les associations de la radio financeraient le lancement de la RNT, puis les groupes nationaux et le service public viendraient tirer leurs bénéfices, une fois la garantie de réussite de ce nouveau paysage obtenue… Une situation inacceptable pour les radios indépendantes.

Gageons que le CSA fera, finalement, preuve de sagesse dans les appels aux candidatures qu’il s’apprête à lancer et créera les conditions d’une réussite de la RNT en France.

Le CSA doit s’appuyer sur les PME de la radio

Un plus grand nombre de multiplexes, notamment locaux, devrait être proposé en appel aux candidatures afin de permettre aux éditeurs intéressés de se lancer avec une véritable stratégie de développement qui préserve leur modèle économique. S’il est envisageable qu’une ressource nationale soit préservée pour le service public, il est difficilement concevable que des éditeurs hostiles à la RNT puissent se voir réserver tout un pan de la ressource, en prévision de leur revirement probable en cas de succès.

Les prochains appels aux candidatures en RNT préfigureront le véritable plan de déploiement de celle-ci, ils revêtent donc une importance toute particulière. Ils constitueront un signe de la détermination du CSA à lancer ce nouveau paysage radiophonique, numérique, gratuit et accessible par tous. Les industriels attendent, légitimement, ce signal afin de proposer au marché français plus de récepteurs FM/DAB/IP. C’est le cas, notamment, pour la première monte, hors option, dans les véhicules de tourisme, ainsi que pour l’élargissement de l’offre de récepteurs de salon ou encore l’initialisation des puces FM/DAB dans les téléphones portables. Les nouveaux-entrants en ont besoin afin de construire des plans d’affaires crédibles aux yeux des investisseurs et les éditeurs historiques doivent pouvoir poser des plans de développement avec la perspective que leurs programmes soient effectivement écoutés via la RNT.

Paradoxe : pour réussir la RNT, il faut plus de fréquences FM

Mais, la RNT ne constitue pas le seul enjeu de cette rentrée pour les PME de la radio. Celles-ci ont également besoin d’être renforcées en FM. Les appels aux candidatures en FM analogique, en cours et à venir, devraient permettre au CSA de renforcer les radios locales et régionales par l’attribution des fréquences qui leur manque encore trop souvent pour assurer un avenir serein dans leur bassin d’audience. Car la FM reste le coeur de business de ces radios, tant l’IP que la RNT ne sont, actuellement, que des nouveaux modes de diffusion, certes incontournables, mais dont le modèle économique reste à trouver.

Le déploiement de la RNT ne pourra pas réussir si les PME de la radio restent trop contraintes dans la FM. Il s’agit, en apparence, d’un paradoxe mais pour envisager rester compétitives dans l’IP et assumer le déploiement de la RNT, il sera indispensable aux radios indépendantes de disposer d’un potentiel de développement de leur audience par le biais du mode de diffusion qui reste aujourd’hui leur source quasi-unique de revenus publicitaires : la FM.

Le CSA se trouve donc face à un double rendez-vous en cette rentrée 2016 : permettre à la RNT de réussir en lui réservant un maximum de ressources dès à présent et donner aux éditeurs motivés par la RNT les moyens d’en assumer le déploiement. Cette contrainte liée demandera du courage et de la détermination à l’Autorité de régulation. Mais, n’est ce pas précisément dans sa mission de réguler le paysage audiovisuel ?

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques