L’actu

Lobbying : quelles différences entre taxis londoniens et parisiens ? 

Les visiteurs de Londres connaissent déjà les différences de services entre les taxis parisiens et londoniens : véhicules spécifiques, confortables, reconnaissables, pratiques etc. À Londres comme dans de nombreux autres pays les taxis se plaignent d’Uber et manifestent leur colère mais avec de nombreuses spécificités par rapport à Paris. 

Les VTC ont explosé à Londres. Ils représenteraient environ 100.000 chauffeurs contre 25.000 taxis. Ces derniers se sentent clairement menacés et leur syndicat demandent des aménagements règlementaires afin de lutter contre le développement des VTC dont ils estiment la concurrence déloyale.

À Londres, les VTC représenteraient près de 10% de la circulation, c’est dire l’importance de cette profession en terme de services à la population et, sans doute, dans la lutte contre le chômage. Les autorités prévoyaient de leur imposer un délai de 5 minutes entre la réservation et la prise en charge effective du client mais l’intelligente campagne de lobbying de Uber a eu raison de cette initiative. Un nouveau projet vise à les priver de leur exemption du droit de péage de 11,50 €.

Dans Le Figaro Magazine de cette semaine on découvre avec étonnement les photos de la dernière grève et manifestation des taxis londoniens : on cherche désespérément les véhicules retournés, calcinés, les pancartes avec les insultes à destination des VTC et du gouvernement, les CRS en armes et les passagers pris en otage. Rien de tout cela, simplement des centaines de taxis noirs qui sont en arrêt et bloquent l’accès à la ville. Des chauffeurs souriants sont mollement encadrés par quelques policiers flegmatiques et confiants. La manifestation a duré deux heures.

Une façon mature de faire entendre sa voix dans la rue en prenant soin de ne pas gêner le reste de la population. Des images inimaginables en France, tant la violence semble faire partie de notre quotidien dans ce lobbying de rue qui se généralise et marque, bien souvent, l’incapacité des politiques à prendre en charge le désarroi de certaines professions suffisamment en amont.