L’actu

Les chiffres de la semaine

10

Ancien ministre des PME Hervé Novelli lance une sorte de « Bon Coin » des entreprises sur sa plateforme WikiPME. Il donne la possibilité aux entreprises de trouver leurs prestataires de services dans différents domaines en les mettant en relation directement. Son idée, rapportée par le magazine Challenges est d’aller « chercher les entrepreneurs, chez eux si besoin, pour les sortir de leur isolement ». WikiPME publie également cette semaine une lettre ouverte d’un entrepreneur sur la loi travail dans sa dernière mouture dans laquelle sont relevés 10 points avec leurs effets pervers pour son entreprise ou, simplement, des contre-propositions : www.wikipme.fr.

2

Décidément Dominique Bussereau, le président de l’Assemblée des départements de France (ADF) se bat sur tous les fronts. Il a déposé deux recours au Conseil d’Etat dans le cadre de la NOTRe qui a réformé les compétences des collectivités locales. Les décrets d’application la loi trahiraient selon l’ADF les débats du Parlement en donnant de larges pouvoirs aux Préfets en ce qui concerne les subventions des Départements ainsi que leurs schémas d’aménagement. Or, le législateur souhaitait plutôt que soient favorisés les débats entre Départements et Régions. La Loi NOTRe prévoit une spécialisation des compétences pour les collectivités locales, elle dispose également que des dérogations peuvent être mises en place, notamment par des délégations de compétences. Les recours au Conseil d’Etat visent à maintenir ces souplesses dans le dispositif.

28

L’encadrement des loyers prévu dans la loi Alur, devait s’appliquer dans 28 agglomérations. Pour le moment il est mis en place à Paris puis il sera appliqué à Lille fin 2016 et Manuel Valls semblait déterminé à ne pas étendre ses effets au delà de ces deux métropoles. Or, Emmanuelle Cosse, la nouvelle ministre du Logement a annoncé son extension à Grenoble d’ici 18 mois environ, puis en banlieue parisienne. La ministre a annoncé également que le dispositif Pinel pour les investissements dans le locatif fonctionnait bien et qu’il serait probablement poursuivi en 2017. Une bonne nouvelle pour les investisseurs.

167

EY a publié une étude sur les introductions en Bourse dans le monde au premier trimestre 2016 et les résultats sont assez préoccupants. Avec 167 introductions de janvier à mars 2016 dans le monde, la Bourse enregistre une baisse de 70% sur un an. Il s’agit du plus bas niveau enregistré depuis 2009. En France, le bilan frise l’exceptionnel puisque la Bourse avait permis de lever 900 millions sur les trois premiers mois de l’année en 2015,; ce chiffre tombe à zéro en 2016 !  L’Asie-Pacifique a réalisé 54% des introductions en Bourse au plan mondial, quand le marché américain confirmait son atonie.

510

Le Livret A poursuit son lent déclin dans le coeur des Français, en février 510 millions d’Euros ont été retirés de ce support. Les retraits s’élèvent donc à 1,32 milliards d’Euros depuis le début de l’année. Le taux de rémunération a été fixé par le gouvernement à un niveau historiquement bas de 0,75% ce qui en limite fortement l’intérêt pour les épargnants. Il est peu probable qu’une nouvelle baisse de sa rémunération soit envisagée en 2016, cette année pré-électorale imposera sans doute au gouvernement une certaine prudence à l’égard des petits épargnants.

1.000

L’industrie automobile américaine est fortement repartie à la hausse en 2015, elle s’est notamment appuyée sur une politique volontariste des banques dans l’attribution des prêts. Les prêts automobiles représentent désormais un encours de 1.000 milliards de dollars aux Etats-Unis, ce qui constitue un réel sujet de préoccupation pour les banques américaines. Néanmoins, les prêts continuent d’être accordés en masse pour accompagner l’industrie automobile vis à vis de laquelle la demande ne faiblit pas. Les observateurs craignent des défaillances en masse, en effet les retards de paiements de plus de 60 jours concernent déjà 5% des prêts accordés, ce qui représente un niveau jamais atteint depuis plus de vingt ans.

6

Le patronat français a décidé de s’unir contre le projet de loi El Khomri ou plus exactement pour défendre un certain nombre d’amendements. L’UPA n’a pas souhaité se joindre à ce concert unitaire en soulignant que les récentes prises de position du Medef et de la CGPME sur la représentativité patronale étaient inacceptables. Au delà de cette absence, les partenaires n’ont pas une vision totalement uniforme du projet de loi travail. Le Mouvement Ethic apparait particulièrement remonté. Les organisations portent 6 demandes dont le maintien du barème des prudhommes, la négociation directe avec un représentant du personnel, l’instauration possible de forfaits jours sur initiative de l’employeur, la mise en place d’un moratoire sur la mise en place du compte pénibilité.

3

Le Département du Nord a décidé de baisser de 3% le tarif des places aidées dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Il n’est pas le seul et la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa) s’alarme d’une baisse ou d’un gel de ces aides dans plusieurs départements. Près de 117.000 personnes âgées bénéficient d’une aide sociale pour se loger dans ces établissements. Les dépenses des aides à l’hébergement des départements s’est élevés à 1,2 milliards d’euros en 2014. C’est dire si ces aides représentent un enjeu financier important à la fois pour les Ehpad et les départements. Or, les seconds doivent faire face à la diminution des dotations de l’Etat et ils sont confrontés à la nécessité de trouver des pôles d’économies. Quant aux Ehpad, ils doivent faire face à une augmentation de leurs charges qui ne pourrait ne pas être financée. Les départements relèvent qu’à peine 20% des places réservées aux tarifs sociaux sont effectivement occupées par des résidents percevant une aide sociale. Ils invitent donc les maisons de retraite à diminuer le nombre de places sociales. Une solution qui ne satisfait pas les dirigeants d’Ehpad.

2025

Pierre Gattaz publie un ouvrage optimiste « La France de tous les possibles » dans lequel il lance plusieurs idées pour réconcilier les Français avec leurs entreprises. Le patron du Medef estime qu’à l’horizon de 2025 « la France peut devenir la terre de tous les possibles, un pays attractif aux yeux de la planète, où les énergies libéreront leur audace créatrice et leur goût de la réussite ». Il dessine notamment une meilleure collaboration entre l’entreprise et l’administration et envisage que la France puisse entrer conquérante « dans l’ère des Trente Audacieuses ». Cet ouvrage sera sans doute l’un des outils utilisé par le Medef pour courir les plateaux de télévision, les studios de radio, les rédactions diverses et variées ainsi qu’un élément de conviction pour les candidats à la présidentielle de 2017.

33.682

La France retrouverait-elle peu à peu son pouvoir d’attraction auprès des entreprises étrangères ? Le bilan publié par Business France montre que 962 décisions d’investissements étrangers ont été recensées en 2015, même si le montant des obligations financières est en légère baisse de 5% par rapport à 2014, ce sont 33.682 emplois qui ont été créés ou sauvegardés, soit une progression de 27% sur un an. Si 30% des investissements réalisés sont dédiés à des activités de production, la France a également accueilli en 2015, 27 quartiers généraux d’entreprises monde ou Europe contre 16 en 2014. Les entreprises étrangères emploient aujourd’hui 12% des salariés en France et représentent 19% du chiffre d’affaires du pays.