L’actu

L’entreprise toujours incomprise et clivante

Les récentes péripéties de la loi Macron ont montré, une fois de plus, à quel point le monde de l’entreprise reste à la fois incompris et clivant pour certains élus.

La loi Macron a créé une véritable crise au sein de la majorité au prétexte qu’elle envisage l’entreprise avec une vision plus positive et permet un desserrement de contraintes qui apparaissent aussi dépassées que dangereuses. Les frondeurs ont trouvé dans les 200 articles de ce projet de loi, malgré les 1000 amendements adoptés, matière à polémique et surtout à blocage. Ce texte était à leurs yeux si dangereux qu’il méritait de mettre à mal la majorité à quelques jours d’une échéance électorale dont l’issue s’annonçait déjà incertaine. Pourquoi ?

Globalement, l’entreprise reste incomprise de certains élus. Pire, elle est utilisée comme marqueur de la « vraie » gauche, même si ce calcul politicien doit aboutir à de la casse économique. En effet, favoriser les idées reçues et les à priori vis à vis des entreprises ne pose aucun problème. Ils ne se sentent pas concernés par les emplois détruits par des étages de lois liberticides qui ne cessent d’imposer à celles et ceux qui entreprennent, toujours plus de contraintes. Qu’une forme de paupérisation ronge les artisans et les petits-commerçants n’est absolument pas intéressant aux yeux de ces élus qui sont porteurs d’une idéologie pure et qui se posent en garants du respect d’engagements électoraux déjà périmés au moment où ils étaient exprimés…

Qu’on se rassure, la droite n’a pas été plus brillante lors des débats. Elle a vainement tenté de nous démontrer que la Loi Macron n’allant pas assez loin, même si le sens était bon, il était donc impossible de la voter. Impossible, surtout, de donner le sentiment de participer à un texte porté par la majorité et ainsi de conforter l’idée de l’existence d’un UMPS… Petit calcul politicien encore.

Pourtant, lors de l’émission « Des paroles et des actes » consacrée, le 12 mars, à Emmanuel Macron, l’échange entre le ministre et le député UMP Benoist Apparu a été d’un bon niveau. On cherche toujours les vraies dissensions sur les sujets économiques entre les deux hommes.

Le monde économique a besoin de stabilité. Il a également besoin de règles claires et partagées par tous. La révolution numérique déconnecte chaque jour un peu plus la France de la réalité de la compétition mondiale. Les beaux concepts tels que la French Tech ne peuvent cacher une situation qui devient dangereuse pour nos entreprises. Quelle que soit leur taille.

Alors, on peut espérer qu’un consensus puisse se construire autour de l’entreprise entre « gens raisonnables et pragmatiques », c’est l’intérêt de la France.

Mathieu Quétel, président de Sountsou