L’actu

Chefs d’entreprises et politiques s’expriment…

Une semaine marquée par la disparition d’un grand patron, les craintes suscitées par le projet de loi renseignement, les espérances en ce qui concerne la croissance de la France, des notions d’éthiques, la réforme du dialogue social…

François Michelin, fondateur de Michelin, décédé le 29 avril à l’âge de quatre-ving-huit-ans, cité par Les Échos

« Le dialogue social doit se faire directement avec le personnel. » (…) « En France, les lois du travail sont d’inspiration marxiste. Elles ont été élaborées par Ambroise Croizat, membre du Parti communiste. Dans cette optique, l’entreprise est un champ clos dont le client est curieusement absent, alors qu’il est à la base de tout. » (…) « Quand on embauche des fonctionnaires, on doit augmenter les impôts, ce qui conduit à mettre les salariés des entreprises à la porte. »

Jean-Marie Delarue, président de la Commission Nationale de Contrôle des Interceptions de Sécurité, au sujet des risques posés par le projet de loi renseignement en cas d’arrivée du FN au pouvoir, dans L’Obs du 29 avril

« Mais, même aux mains d’un parti républicain, cette loi présente des dangers ! Si un gouvernement, avec des objectifs louables de lutte contre les comportements addictifs au jeu ou contre les sectes, décide d’utiliser l’algorithme pour détecter toutes les personnes qui jouent au PMU plusieurs fois par jour ou qui appellent régulièrement Mgr Machin de telle secte, il pourra le faire. Il ne s’agit pas d’un texte antiterroriste, mais bien d’un projet de loi sur le renseignement. Et le renseignement peut couvrir des objectifs larges.»

Louis Gallois, président du conseil de PSA au sujet de la taille critique à atteindre pour le groupe, dans Les Échos du 30 avril

« Comme le management, le conseil de surveillance est concentré sur le plan de redressement « Back in the race ». Mon expérience industrielle m’a enseigné qu’il y avait de bons effets de taille et de mauvais. On juge que, dans l’industrie automobile, les coûts fixes sont tels qu’il faut aller vers les gros volumes. Mais certaines entreprises comme Honda démontrent le contraire. Il y a de toute façon un préalable : vous ne pouvez pas évoquer une alliance sans prouver que vous pouvez vivre seul, sinon vous vous mettez dans la main de vos partenaires.»

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France sur les perspectives de croissance de la France, sur Europe 1 le 28 avril

« On peut être entre 1,5 et 2 %. Quand on voit les prévisions qui sont faites, toutes les institutions internationales et, nous-mêmes, à la Banque de France pensons qu’on peut dépasser 1,5 % l’année prochaine si on fait de façon résolue les réformes, si on applique ce qui a été décidé et si on arrête de créer des complexités supplémentaires pour les entreprises »

Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile de France au sujet de la primaire PS pour les régionales de décembre 2015, dans Les Échos

« Ce n’est pas une vraie primaire, parce qu’il n’y a pas de gens de l’extérieur du parti, c’est une désignation entre militants. On aurait pu s’en passer, mais nous l’avons, donc nous allons aller au bout tranquillement. Marie-Pierre de la Gontrie se présente, je ne cherche pas à l’en empêcher. C’est la règle au Parti socialiste, tout le monde peut se présenter. Mais que ce soit ma première vice-présidente qui ne me l’ait pas indiqué avant, c’est moyen… »

David Kessler, ancien conseiller à l’Élysée, soutien du patron de Numéro 23 qui vient de céder sa chaîne à Nextradio et de Delphine Ernotte qui vient d’être nommée PDG de France Télévision par le CSA, au sujet d’une possible nomination à FTV, cité dans Challenges du 29 avril 

« A supposer que j’en aie envie, j’estimerais impossible – en termes déontologiques – d’y briguer quelques postes de direction que ce soit.» 

Bruno Le Maire, au sujet du projet de réforme du dialogue social présenté par le gouvernement, dans Les Échos du 28 avril

« Avec les commissions régionales paritaires pour les très petites entreprises, on rajoute encore une instance : est-ce vraiment de la simplification ? La loi Rebsamen est un simulacre de simplification. En réalité, elle va rajouter une nouvelle couche de complexité. Ajoutez à cela la loi sur la pénibilité. Avez-vous regardé les fiches individuelles que les employeurs vont devoir remplir pour leurs salariés ? Les hôteliers devront distinguer si le personnel qui fait le ménage change des draps ou des housses de couette. Et le petit patron du bâtiment va devoir compter le nombre de grammes de poussière sur son chantier. La loi sur la pénibilité est ubuesque, elle ruine les efforts de compétitivité des entrepreneurs. »