L’actu

Jour : 19 avril 2015

Le bon gros lobbying qui tache 

La semaine dernière a mis en avant une méthode très utilisée en matière de lobbying : jeter le discrédit par tous les moyens sur l’adversaire. Cette démarche part du postulat que « salir » est toujours utile puisqu’il en restera toujours quelques taches qui sèmeront le doute.

L’opération anti Mathieu Gallet, mise en orbite à partir d’on ne sait quelle base, a failli réussir. Finalement, il sort, pour le moment, vivant de cette vaste opération de destabilisation, il faudra attendre encore un peu pour savoir s’il est renforcé.

L’arme de destruction massive utilisée pour cibler le président de Radio France est l’argent, il s’agit toujours du meilleur moyen pour éliminer quelqu’un. En France, la relation à l’argent est telle que jeter le doute sur l’honnêteté d’une personnalité en passant par des pseudo-dépenses somptuaires fonctionne souvent, au moins dans un premier temps. Ce fut le cas avec Mathieu Gallet, affaibli par ailleurs par un mode de management peu en phase avec la Maison qu’il dirige et une tutelle, étrangement, bien peu solidaire. Il a eu droit à tout : des articles « programmés » dans Le Canard Enchaîné sur plusieurs semaines, des « convocations » par une Ministre qui découvrait un plan sur lequel ses services travaillaient depuis des mois, une crise sociale interne entretenue par l’externe…

Pendant que les « révélations » se succédaient et étaient distillées au fil du temps, les sommes concernées prenaient de l’ampleur. Bureaux, fauteuils de voiture, puis véhicule, consultants coûteux, moquette, etc. Nous avons eu droit à toute la panoplie de la campagne de déstabilisation. Il a été finalement totalement blanchi en fin de semaine dernière par Bercy, la plus longue grève de  l’histoire de Radio France s’est également arrêtée, comme les « révélations » du Palmipède.

Les ennemis, cachés, du président de Radio France sont tombés sur un os. Le contre-lobbying mis en place et sa campagne de communication ont finalement été efficaces. La prochaine étape pourrait même être une contre-attaque et des révélations sur les responsables de ces basses oeuvres.

Il n’en reste pas moins qu’après cette guerre éclair qu’il remporte, Mathieu Gallet sort un peu abimé, son image, hier lisse et vierge, est écornée. Dans ce genre de manoeuvres, il reste toujours quelques taches, un peu grasses, qui peuvent suffire à satisfaire leurs auteurs.

Au sein de la CGT, il y a quelques mois, il fallait éliminer le soldat LePaon devenu gênant, les mêmes méthodes ont été employées, avec le même support et une meilleure efficacité que pour le service public de la radio. Le secrétaire général de la CGT était trop sûr de lui, il a été emporté par la crise créée par ses amis de l’intérieur, déterminés à l’effacer pour prendre le pouvoir. Cette semaine il a été blanchi par les résultats de l’enquête interne diligentée au sein de la Centrale. Pas grave, il n’est plus là… L’état déplorable de la CGT au sortir de cette crise importe peu aux responsables de la déstabilisation, le seul sujet était sa prise de contrôle.

Ces opérations de déstabilisation visent les hommes et leurs présumées faiblesses, elles sont souvent motivées par des tentatives de prises de pouvoir. Elles ne réussissent que rarement parce qu’elles reposent essentiellement sur des « boules puantes » factices qui ne tiennent pas sur la durée. La vérité finissant toujours par éclater. Mais elles font partie des méthodes peu ragoutantes de certains pour parvenir à leurs fins.

Il faut se tenir prêt à contre attaquer face à ce « gros lobbying qui tache » et contre-attaquer avec la puissance et la détermination qu’il impose.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

L’État doit se réformer

France Stratégie a remis le 13 avril son rapport « quelle action publique pour demain » réalisé sous le parrainage de l’ancienne ministre Anne-Marie Idrac et de Martin Vial, ancien président de La Poste et président de Premium Care. 

Jean Pisani-Ferry, Commissaire général de France Stratégie décrit, avec lucidité, la situation de l’action publique : « Elle fait l’objet d’interrogations que chacun perçoit de plus en plus clairement : beaucoup d’acteurs, beaucoup d’activités, beaucoup de dépenses, mais des résultats en deçà des attentes et, donc, un sentiment d’impuissance. D’autant que, simultanément, l’environnement dans lequel intervient la sphère publique (le monde économique, la société civile…) évolue à une vitesse considérable, notamment grâce au numérique. Si rien ne se passe, le risque est grand d’avoir à moyen terme un État impotent, dépassé. Et c’est tout le pays qui en paierait les conséquences. »

Ce rapport décrit le chantier des actions à lancer pour réformer l’État à l’horizon des dix prochaines années. C’est sa limite. Dix ans pour l’action publique c’est certes peu, mais le rythme de la vie démocratique, donc politique, est plus rapide et les changements de majorité, sur la période, peuvent être nombreux et intervenir comme autant de ruptures dans les réformes entreprises. Enfin, l’économie n’attend pas et supporte de moins en moins les à coups de la décision publique.

Le premier constat de ce rapport, par ailleurs sans concession, est limpide : la réforme n’est plus une question mais une urgence. Il pose donc cinq objectifs pour transformer l’action publique :

  1. Répondre à des besoins en constante évolution
  2. Expliciter les priorités et leur allouer les moyens nécessaires
  3. Appuyer la modernisation du pays
  4. Rendre des comptes
  5. Impliquer les agents publics

Cinq leviers sont identifiés pour agir. Ils doivent permettre de mener à bien cette réforme indispensable et de ramener le niveau de dépense publique de 57,2% du PIB à 50% environ. La priorité pour l’État est de faire le tri dans ses missions et de mieux responsabiliser les acteurs de leur mise en oeuvre, qui devront rendre compte. Le rapport préconise que d’ici dix ans, 25% des postes pourvus en Conseil des ministres correspondent à des recrutements hors fonction publique. Il s’agit d’ouvrir la gestion et le management de l’action publique à des profils plus proches de l’entreprise et de la société civile.

Pour charger ce rapport : www.stratégie.gouv.fr

Google : Du lobbying d’usure au lobbying d’État

Coup de tonnerre sur le net mercredi 15 avril, Bruxelles accuse Google d’abus de position dominante, une attaque qui pourrait aboutir à une condamnation record du géant américain.

L’enquête a pris cinq longues années. Google est donc accusé de favoriser son service de comparaison des prix au détriment de ses concurrents, Bruxelles lance également une enquête afin de déterminer si le géant américain n’inciterait pas à l’utilisation de ses propres services sur les smartphones fonctionnant avec son système Android. Un enjeu de taille puisque ce système équipe 70% des smartphones dans le monde.

Concrètement, la Commission a adressé à Google une « communication de griefs », la firme peut bien entendu répondre, d’ici à dix semaines, et même procéder à des correctifs, ce qui pourrait éviter des poursuites. Dans le cas contraire, elle s’expose à des contraintes et à une amende qui pourrait atteindre 10% du chiffre d’affaires annuel de Google, soit 6 milliards d’euros.

Les cinq années d’enquête de la Commission ont été ponctuées par un lobbying acharné de Google pour obtenir une voie de sortie négociée à l’amiable, encouragée par l’ancien commissaire à la Concurrence. Des arrangements ont été proposés par Google à trois reprises, sans succès, la dernière fois en mai 2014. Entre temps, le titulaire du poste de commissaire à la Concurrence a changé et la méthode également.

Dans un premier temps, la Commission a eu les plus grandes difficultés à trouver des plaignants, tétanisés à l’idée de s’opposer à Google, puis Microsoft s’est lancé dans la bataille en 2010, rejoint en 2014 par 400 entreprises dont Lagardère et Deutsche Telekom, qui créent l’association, l’Open Internet Project. Autres difficultés, l’évolution permanente des usages des internautes, le contrôle des algorithmes utilisés … Sur ce dernier point, si le service de comparaison de prix de Google est aujourd’hui visé, ce n’est pas le cas de ces autres domaines d’intervention comme les réservations d’hôtels, de vols, la cartographie, la liste est encore longue.

Cette bataille se joue au plus haut niveau des États et Barak Obama s’est transformé en lobbyiste en chef de Google le 13 février dernier avec des déclarations à la fois claires et agressives : « Internet était à nous, nos entreprises l’ont créé, étendu et perfectionné de telle façon que la concurrence ne peut pas suivre. » (…) « A la décharge de Google et Facebook, les réponses de l’Europe en la matière s’expliquent parfois plus par des raisons commerciales qu’autre chose. Certains pays comme l’Allemagne, compte tenu de son histoire avec la Stasi, sont très sensibles sur ces questions. Mais parfois leurs entreprises – les fournisseurs de service qui ne peuvent pas concurrencer les nôtres – tentent surtout d’empêcher nos entreprises d’opérer efficacement là-bas. (…) Et souvent, ce que l’on représente comme des positions nobles sur ces problèmes n’a pour but que le développement d’intérêts commerciaux. »

La déclaration du Président américain est intéressante. L’Amérique aurait, dans un grand geste de bonté, « offert » internet au reste du monde… Ce qui lui donnerait bien entendu tous les droits. Quant à l’Europe, elle ne serait qu’à la recherche de profits faciles. Ou comment simplifier à l’extrême un sujet complexe.

Les prochaines semaines seront sans doute marquées par de nouvelles charges juridiques et la mise en place d’une vaste opération de lobbying de crise, qu’il sera intéressant de décrypter.

Netflix, TF1, l’emploi, l’économie, les impôts, en chiffres…

Les chiffres traduisent les évolutions d’une époque, alors, chaque semaine, l’équipe de Sountsou – Affaires Publiques fait une sélection des plus significatifs…

34

C’est en pourcentage, la place occupée par les séries américaines en 2014, sur la grille de TF1. « L’affaire Mentalist » est gravée dans les mémoires de la Une. En effet, malgré le très grand succès de cette série en France, le diffuseur américain CBS a eu gain de cause et elle a été retirée de la production par son studio. Or, le contrôle des contenus est un enjeu majeur, tant sur le plan éditorial que sur les renouvellements des séries diffusées. C’est précisément le coeur de l’accord signé lors du MIP TV de la semaine dernière par NBC Universal, RTL Group et TF1.  Les deux diffuseurs européens valideront les pitchs proposés par le studio américain avant même le tournage des pilotes. Ils auront ainsi une plus grande maitrise des productions américaines diffusées sur leurs antennes qui colleront aux attentes de leurs téléspectateurs. De tels accords ne seraient pas envisageables en France, la loi impose aux chaines de faire produire l’essentiel de leurs programmes par des producteurs extérieurs. Une situation dont les effets pervers ont été dénoncés dans le récent rapport de l’Institut Montaigne sur la télévision.

1.739.300

Pôle Emploi estime à 1.739.300 les projets d’embauche des entreprises en 2015, en légère hausse de 2,3 % par rapport à 2014. Une entreprise sur cinq envisage de recruter en 2015, selon l’étude du Credo pour Pôle Emploi, soit une légère progression par rapport à 2014 qui elle-même enregistrait une augmentation de 5,3% versus 2013. Les emplois durables sont priorisés et toutes les catégories d’entreprises sont concernées. Une alerte sur la construction apparait nettement, le secteur voit ses objectifs de recrutements s’effondrer de 16%. 41,3% des projets de recrutement concernent les services aux particuliers, qui avaient connu une baisse en 2014, les services aux entreprises arrivent en seconde position avec 23% des objectifs de recrutements. Le chômage et les offres d’emplois augmentent donc ensemble…

62

C’est en millions, le nombre d’abonnés à Netflix à travers le monde. Un chiffre considérable qui n’est pas sans conséquences, notamment aux États-Unis, le pays natif du nouveau géant mondial du divertissement, où Netflix a gagné en un an 2,28 millions d’abonnés quand les câblo-opérateurs ne pouvaient que constater les désabonnements massifs… Le nouveau géant est en pleine expansion internationale avec une priorité imposée par son fondateurs Reed Hastings, être présent dans tous les pays du monde dès 2016. Un développement très coûteux qui mobilise une grande partie des résultats de l’entreprise, ces derniers ont été divisés par deux au premier trimestre 2015 par rapport à 2014. Netflix pose également un défi aux fournisseurs d’accès à internet, ses clients ont consommé 10 milliards d’heures de programmes au premier trimestre 2015, les réseaux pourront ils supporter le développement attendu ?

12,6

Le site gratuit figaro.fr comptait 12,6 millions de visiteurs uniques en février selon Médiamétrie/Netratings, or le quotidien vient de faire basculer son modèle vers du payant allégeant ainsi la partie gratuite de son site. Le pari de cette nouvelle formule, lancée le 13 avril et déclinée sous la marque « Figaro Premium », est important pour le quotidien qui s’est fixé pour objectif de faire passer ses abonnés numériques de 22 000 en février à 50 000 dans dix-huit mois… Autre enjeu, maintenir le nombre de visiteurs uniques afin de préserver les recettes publicitaires puisque le modèle était rentable jusqu’à présent. Une expérience à observer de près.

200

Nicolas Sarkozy travaillerait à un programme de « combat » selon un proche, cité par le magazine Challenges de cette semaine, parmi ses propositions chocs, supprimer 200 parlementaires, l’ISF, passer la retraite à 65 ans, rétablir le cumul des mandats et instaurer une TVA antidélocalisation. Pour en savoir plus, il faudra attendre encore un peu.

10

C’est en pourcentage, l’amélioration de la rentabilité de l’A380 atteinte grâce aux nouveaux sièges proposés en classe économique. Car, si les compagnies aériennes ne cessent d’améliorer leurs prestations en première classe et en affaires, avec notamment 85% de sièges-couchettes en business dès 2020, les classes économiques sont désormais optimisées au maximum. Airbus l’a bien compris et vient de présenter une nouvelle configuration de son A380 qui devrait séduire les grandes compagnies, avec un passage à 11 sièges de front au lieu de 10. Le gros porteur gagne ainsi jusqu’à 50 sièges et 650 passagers transportés. Airbus réussit le tour de force de ne pas toucher au confort grâce à un ingénieux système qui de surélevation du plancher de 5 centimètres. Les sièges sont plus minces, les blocs cuisine et toilettes sont également revus pour occuper moins de place.

13

Selon l’Insee, les 13 nouvelles régions créées par le nouveau découpage territorial, compteront toutes plus de 2 millions d’habitants. Si l’Ile de France conservera son leadership avec 29,8% du PIB national, les six plus grandes régions représenteront près de la moitié du PIB français. Autre constat de l’Insee, les nouvelles régions sont moins spécialisées qu’auparavant. Il est également intéressant d’observer que 8 habitants sur 10 résident dans l’espace urbain, les villes ont vu leur population progresser de 23% entre 1982 et 2011.

2,2

C’est en pourcentage, la baisse enregistrée par l’emploi à domicile en 2014. En effet, au cours des trois dernières années la masse salariale du secteur a enregistré une baisse significative, elle était de 5,6% en 2013 et de 3,9% en 2012. Il y a vraisemblablement eu un transfert important vers le travail au noir à la suite des mesures fiscales revues à la baisse, suppression des 15 points d’exonération de cotisation patronale, abaissement du plafond de la niche fiscale, suppression de la déclaration au forfait.

15

Vendredi 10 avril, le nouveau maire de Toulouse a fait voter une augmentation de 15% des taxes foncières et d’habitation. Il n’est pas le seul. Les uns après les autres, les maires des grandes villes doivent se résoudre à augmenter la fiscalité malgré … les engagements de campagne. Les dotations de l’État auront baissées de 11 milliards entre 2014 et 2017, alors que certaines dépenses supplémentaires viennent dans le même temps impacter le budget des communes comme la réforme des rythmes scolaires ou les dépenses sociales. Les collectivités ont visiblement de grandes difficultés à rogner sur leurs dépenses de fonctionnement, elles augmentent donc la fiscalité, assez lourdement et baissent drastiquement leurs investissements ce qui aura un impact sur l’activité de nombreuses PME. Cette tendance confirme le rapport annuel de la Cour des Comptes qui pointait justement ce risque.

Quand les industriels et les politiques parlent…

Des jugements sans concession sur l’action de l’État, le changement de nom de l’UMP, le ralliement de Martine Aubry, les enjeux de PSA, les bonnes phrases de la semaine, sélectionnées par Sountsou – Affaires Publiques. Bonne lecture !

Serge Weinberg, président de Sanofi, au sujet de la gestion par l’État des entreprises publiques, dans Challenges du 16 avril

« À de rares exceptions, il est toujours un mauvais actionnaire. Soit il sur-pilote, soit il sous-pilote, mais sans aucune vision stratégique à long terme ! »

Un conseiller de l’Élysée, sur le ralliement de Martine Aubry à la motion majoritaire pour le Congrès du PS, cité dans Challenges du 16 avril

« La maire de Lille n’avait pas le choix. Elle risquait d’être mise en minorité dans le Nord si elle prenait la tête des frondeurs. Elle s’est condamnée à ne plus être qu’un Schtroumpf grognon, même si elle a négocié des places dans la prochaine direction »

Serge Blanchard, conseiller économique du Fonds Monétaire International (FMI), interviewé par Le Figaro du 15 avril

« D’une part, le pays n’a jamais connu de crise très grave au point qu’il faille décider de faire autre chose de radicalement différent pour répondre aux difficultés. D’autre part, il y a très peu de confiance entre les partenaires sociaux en France. Quand je vois, par exemple la discussion sur le contrat unique, les syndicats sont persuadés qu’on veut transformer tous les CDI en CDD, et les patrons pensent qu’on veut faire l’inverse. D’où un blocage. On en parle quand Jean Tirole obtient le prix Nobel, puis il ne se passe pas grand chose. » (…) « Une des solutions est de bien choisir ses réformes, de décider celles qui sont essentielles. En France, une réforme du marché du travail me parait fondamentale. Le système actuel, et sa lourdeur administrative et judiciaire, est coûteux pour tous, que ce soit les entreprises ou les travailleurs. L’écart entre CDD et CDI crée deux classes de travailleurs et est profondément injuste pour ceux qui entrent sur le marché du travail. C’est cela qu’il faut expliquer avec soin. »

Benoît Hamon, sur François Hollande et une présence au second tour de la présidentielle de 2017, dans Paris Match du 16 avril

« La question est : peut-il être au second tour si ce quinquennat ne laisse pas une empreinte sociale forte ? Dans l’état actuel de désespérance de nos électeurs, je ne le crois pas» (…) «On n’attend pas de la gauche qu’elle favorise les licenciements, qu’elle favorise la rémunération des actionnaires et qu’elle persévère dans une politique économique qui manifestement ne marche pas au regard des chiffres de la pauvreté et du chômage. Cela désarçonne nos électeurs qui constatent amèrement le fossé entre nos promesses de campagne et la politique que l’on mène »

Laurent Wauquiez, Député-Maire du Puy en Velay, au sujet de la réformation des statuts de l’UMP, dans le Figaro du 15 avril

« (…) Nous avons besoin d’une profonde refondation pour consolider ce nouvel élan. Nous voulons par exemple un comité des entrepreneurs pour casser la séparation entre milieu politique et milieu économique. Par ailleurs, il faut que les adhérents puissent participer plus directement : élire les représentants mais peser aussi sur la ligne politique en votant. Il est temps d’assumer nos idées. Donner la voix à la base permettra à la majorité silencieuse de s’exprimer au lieu de laisser le politiquement correct régner : lutte contre l’assistanat, refus du communautarisme, politique de fermeté pénale… »

Édouard Philippe, Député-Maire du Havre, au sujet des nouveaux statuts de l’UMP, dans Le Figaro du 15 avril

« (…) si j’en juge par ce qui m’a été rapporté, ces nouveaux statuts sont surtout sous le signe de la continuité. Je me souviens de certaines déclarations qui nous annonçaient une refondation de l’UMP en un mouvement du XXI ème siècle, mais pour le moment, je ne vois rien de tel. Je ne suis pas contre l’élection du président départemental par les militants, ni contre un bureau politique élargi, sauf si cela se transforme en une enceinte trop large où les échanges sont convenus. Par ailleurs, je n’ai pas d’objection particulière au principe d’une adhésion à moindre coût pour les sympathisant Web. »

Carlos Tavares, président de PSA, au sujet de la taille idéale pour l’entreprise qu’il a redressée, interviewé dans Le Figaro Économie du 14 avril

« Dix millions de véhicules, c’est la pensée unique ! Elle a effectivement guidé beaucoup de mouvements stratégiques dans notre industrie. Mais j’observe que dans le « club des titans », certains de nos concurrents, beaucoup plus gros, plus forts et plus rentables que nous, s’interrogent à présent sur le nombre optimal de marques, de modèles, et sur leur capacité à manoeuvrer, à piloter l’inertie de leurs paquebots. L’industrie automobile est-elle en train de changer ? La taille est un atout incontestable pour obtenir les meilleures conditions d’achat et pour diluer les tickets d’entrée dans le domaine de l’ingénierie, mais elle rend l’entreprise moins agile, plus bureaucratique, plus lourde avec des frais fixes plus élevés. PSA devra se poser les bonnes questions, en fonction de sa propre situation, et décider le moment venu s’il doit ou non réaliser une grande alliance, et, si oui, s’il doit faire avec, Pierre, Paul, ou Jacques… »