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Le risqué pari anti-centriste de Nicolas Sarkozy 

Le pari anti-centriste de Nicolas Sarkozy qui est en fait un moyen de cibler Alain Juppé est à la une de nos brèves de primaires de cette semaine. En effet, la stratégie anti-centriste et à « droite toute » de Nicolas Sarkozy pourrait lui coûter la victoire.

Le risqué pari anti-centriste de Nicolas Sarkozy

La stratégie de Nicolas Sarkozy de cibler François Bayrou est porteuses de grands risques. En effet, en insinuant qu’il y aurait un « accord secret » entre Alain Juppé et les centristes, l’ancien président de la République prend le risque de se couper durablement d’un électorat qui ne peut être ignoré à droite. Les centristes sont indispensables à la construction d’une majorité de gouvernement et ils pèsent sans doute autant et probablement bien plus que les « groupuscules » sur lesquels mise le président de LR. Il est l’initiateur de la participation du président du Parti Chrétien Démocrate à la primaire de la droite hors de toute contrainte, comme il a promu l’arrivée du mouvement Sens Commun, émanation de la Manif pour Tous au sein de la direction de LR, de la même façon il a favorisé l’arrivée des chasseurs dans les exécutifs régionaux en décembre 2014. Enfin, il ne semble pas gêné par les électeurs du FN qui pourraient voter pour lui lors de la primaire. Le FN apparaît même plus acceptable que les centristes. Néanmoins, cette stratégie d’installer LR à « droite toute » a ses limites. D’une certaine façon, il en est la première victime, Jean-Frédéric Poisson le soutiendra-t-il au second tour de la primaire ? Que fera Sens Commun qui soutient François Fillon pour le premier tour ? Et quel sera le prix de ces ralliements ? Une cassure définitive avec le centre et l’assurance de perdre l’élection présidentielle en cas de victoire à la primaire ?

Fillon, le troisième homme

François Fillon est en pleine remontée dans les sondages, il s’est même imposé comme le troisième homme de la primaire. Donné à 15% dans un sondage Elabe pour BFMTV et l’Opinion, l’ancien premier Ministre dépasse donc Bruno Le Maire qui stagne à 11%. L’autre information de ce sondage c’est la chute de 6 points de Nicolas Sarkozy, donné 27% d’intentions de vote. François Fillon est-il en mesure de gagner une dizaine de points en deux semaines ? Nicolas Sarkozy réussira-t-il à enrayer sa chute ? Ce sont désormais les questions que beaucoup se posent. La physionomie du second tour pourrait être radicalement changée.

Copé snipper de Juppé

Lors du second débat de la primaire de la droite, Jean-François Copé a apporté un peu d’humour et de décontraction tout en décochant des flèches empoisonnées en direction de Nicolas Sarkozy. Même si les deux hommes sont assez éloignés, Alain Juppé et Jean-François Copé sont finalement face au même adversaire pour cette primaire, pour des raisons différentes. À tel point que lors du dernier débat les interventions du Maire de beaux pouvaient être perçues comme des tirs de barrage auxquels le Maire de Bordeaux, leader des sondages ne pouvaient pas se livrer personnellement.

Le mordant de Nathalie Kosciusko-Morizet

Nathalie Kosciusko-Morizet s’est montrée très déterminée lors du second débat de la primaire de la droite, notamment face à Nicolas Sarkozy. Lors d’échanges tendus elle n’a pas manqué de rappeler qu’elle avait été renvoyée de la direction du parti par l’ancien président de la République à cause de ses positions au sujet du « ni-ni » et elle a martelé qu’elle ne serait certainement pas candidate pour prendre en charge un portefeuille ministériel en cas de victoire de Nicolas Sarkozy. Alors que l’ancien président de la République lachait insidieusement  » je ne suis pas sûr de le refaire » (NDLR : nommer NKM ministre), elle répliquait « tu n’en auras pas l’occasion ».

Les outsiders protègent Juppé

Il était important pour Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire de se montrer volontaires lors du second débat de la primaire de la droite. Le premier a pour objectif de décocher ses flèches contre Nicolas Sarkozy, la seconde souhaite exister et le troisième doit se sortir de l’ornière. Ils ont donc, en priorité, ciblé l’ancien président de la République, préservant de fait Alain Juppé qui s’est trouvé moins exposé que ce à quoi on pouvait s’attendre. Même sur François Bayrou, Alain Juppé a réussit l’exploit de se préserver, laissant les outsiders monter au créneau et souligner les contradictions de Nicolas Sarkozy. La campagne entre dans sa dernière ligne droite et les ralliements du second tour commencent déjà à se dessiner.

François Hollande s’occupe du « cul des vaches »

En déshérence sondagière, le Président de la République se lance dans une tournée des campagnes françaises, un peu à l’image de Jacques Chirac en 1994. Loin de Paris, François Hollande tente de se reconnecter avec la France des campagnes. De nombreux voyages en province sont donc programmés, au cours de chacun d’entre eux des visites d’usines, d’exploitations, de centres de recherches et autres PME sont inscrites à l’agenda présidentiel, les partages de repas sont même prévus. Comme quoi, pour reconquérir le coeur des Français les vieilles recettes fonctionnent toujours. Même s’il n’est pas certain que « Monsieur 4% », pourcentage de personnes satisfaites de son action, soit encore en mesure de faire remonter ses courbes de sondage d’ici la primaire de la gauche en janvier.

 

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire d’EELV est prévue le 19 octobre et le 6 novembre (second tour), celle de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 22 et 29 janvier 2017.