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Présidentielle : les « déclics de confiance » de Juppé

Ce début d’année est marqué par la prise de parole remarquée d’Alain Juppé qui lance de fait la primaire à droite avec son second livre-programme « Pour un Etat fort » publié chez JC Lattès. Il multiplie également les apparitions dans les médias, l’occasion pour lui de tacler le plan de lutte contre le chômage annoncé par François Hollande lors de ses voeux du 31 décembre.

Alain Juppé n’a pas manqué de s’étonner que le président de la République ne déclare la guerre au chômage qu’à la quatrième année de son mandat. Mais à côté de petites phrases à caractère politique, le candidat à la primaire de la droite fait quelques annonces sur son programme économique qu’il souhaite inscrire dans la perspective de créer chez les entrepreneurs « des déclics de confiance ».

Il envisage de s’attaquer à un tabou français en facilitant le licenciement. Il rejoint donc une demande des organisations patronales qui consiste à inscrire dans le contrat de travail les conditions de sa rupture. L’ancien ministre souhaite également s’attaquer au Code du Travail en le simplifiant « drastiquement ».

Il va encore plus loin en annonçant une dégressivité des indemnités de chômage qui serait « calibrée » sur le dynamisme du marché du travail. L’idée étant d’accompagner une reprise éventuelle en créant les conditions pour motiver le retour à l’emploi. Alain Juppé soutient également la démarche « zéro charge » mais en la limitant sur le SMIC et en instaurant une dégressivité jusqu’à 1,5 ou 1,8 SMIC.

Toujours autour de ses « déclics de confiance » qu’il juge indispensables pour remettre l’économie française dans le chemin de la reprise il supprimera l’ISF s’il est élu « un impôt populaire mais contre-productif » a-t-il jugé sur Europe 1. Enfin, le programme économique d’Alain Juppé contiendra des « mesures fortes en matière d’actionnariat salariés » et il s’engage à repousser l’âge légal du départ à la retraite à 65 ans, « priorité des priorités » selon lui.

Cette posture du favori des sondages est intéressantes car elle confirme que la présidentielle de 2017 est probablement une chance historique pour le monde de l’entreprise de faire entendre sa voix pour la mise en place de réforme en profondeur.