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Lobbying : Ne vous fiez pas à vos seules idées

En lobbying, la première règle est, bien entendu, de ne pas défendre vos seuls idéaux personnels. En effet vous agissez pour votre entreprise ou votre Fédération professionnelle avec pour seul objectif de faire prospérer vos propositions. Adressez-vous donc à tous les partis politiques, notamment ceux qui sont susceptibles de gouverner et leurs alliés proches.

Les programmes gouvernementaux se construisent, parfois, sur la base de consensus entre des projets qui peuvent être différents au départ. Il convient donc de cibler l’ensemble de l’échiquier politique et de prendre en considération les différents courants au sein des partis.

La cartographie politique est complexe, il n’existe pas une droite et une gauche uniformes, les majorités des uns et des autres se construisent par le biais de négociations et d’arbitrages de dernière minute. Vous devez en tenir compte dans l’élaboration de vos argumentaires et, plus généralement, dans votre approche globale.

Bâtir votre démarche sur vos propres convictions ou vos ressentis constituerait une erreur qui pourrait réduire à néant votre travail. Au contraire, vous devez être « agnostique », votre approche des différents candidats doit s’effectuer avec conviction et avec la volonté sincère de partager votre quotidien et les besoins de votre entreprise ou de votre secteur d’activité.

Il existe de nombreux élus de gauche qui ont une compréhension forte de l’entreprise et qui souhaitent l’accompagner, alors qu’au contraire, certains élus de droite n’y comprennent rien et n’utilisent le monde économique que comme faire-valoir électoral, quand ils ne le réduisent pas aux seuls multinationales, les PME et les TPE ne présentant aucun intérêt à leurs yeux.

Pour résumer, la droite n’est pas nécessairement l’amie des entreprises et la gauche n’a pas une aversion systématique pour les entrepreneurs !

L’entreprise est incontournable, elle fait partie du quotidien des Français, elle est créatrice de richesse, de travail, elle porte l’avenir du pays par ses découvertes, ses innovations, mais elle reste mal traitée par le politique.

Les entrepreneurs ont une part de responsabilité dans cette situation, certains sont tellement convaincus que les politiques n’y comprennent rien et ne servent à rien, qu’ils ont fait le choix de ne plus communiquer avec eux.

Il existe également une forme de défiance à l’égard des grands syndicats patronaux qui sont en contact direct avec le politique et semblent un peu déconnectés de la réalité de leurs mandants. Ils paraissent insuffisamment exigeants vis à vis des élus et leur base le leur reproche de plus en plus.

Le moment particulier de la préparation de la campagne de la présidentielle doit mettre de côté les reproches accumulés, les « à priori », ainsi que la méfiance que l’on peut ressentir à l’égard du politique. Il faut le considérer au contraire comme un allié qui a besoin d’informations, d’arguments pour porter des idées.

C’est un travail indispensable à opérer sur soi-même avant de se lancer dans une démarche de propositions. Acceptez de faire une « remise à zéro » de votre colère et de votre ressenti à l’égard de cette « classe politique qui ne comprend rien à rien », de même, mettez vos convictions politiques de côté, vous défendez l’entreprise, sa place dans un programme électoral qui doit être réformateur, enfin !

Mathieu Quétel

président de Sountsou et auteur des Cahiers Experts.

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