L’actu

Déjà l’heure des choix pour les candidats de la primaire ?

Sitôt recalé de la course à la primaire, Hervé Mariton a choisit son poulain, en difficulté dans les sondages et après une semaine terrible, Nicolas Sarkozy va-t-il devoir revoir sa stratégie ? François Fillon a déjà fait le choix de s’engager sur les missions régaliennes de l’Etat, un tournant dans sa campagne ?

Le choix de Mariton

Après son invalidation à la primaire de la droite, Hervé Mariton a rapidement choisi son poulain. Dès le 28 septembre, il s’est rallié à Alain Juppé, une décision assez surprenante. En effet, la posture globale du Maire de Bordeaux et ses engagements, notamment en ce qui concerne le Mariage pour Tous, sont éloignés de ceux du député de la Drôme. Hervé Mariton et Alain Juppé assument leurs différences, le nouveau rallié ambitionne surtout de militer pour faire prospérer, de l’intérieur, ses propres idées au sein de la campagne d’Alain Juppé.

Mauvaise passe pour Nicolas Sarkozy

Les semaines passent, les sondages finissent par se ressembler. Le troisième baromètre Katar Sofrès OnePoint pour Le Figaro, RTL et LCI confirme l’avance d’Alain Juppé sur Nicolas Sarkozy pour le premier tour de la primaire. L’ancien Président de la République enregistre une baisse de 1 point avec 33% d’intentions de vote quand Alain Juppé enregistre une forte progression de 5 points avec 39% d’intentions de vote. La stratégie clivante de Nicolas Sarkozy est-elle en passe d’être invalidée ? Non seulement elle ne fonctionne pas au premier tour de la primaire, mais elle risque de le priver des reports indispensables du second tour. La campagne ne fait que commencer mais la tendance des sondages n’est pas en faveur de Nicolas Sarkozy.

Le duo Sarkozy-Juppé s’affirme

Les sondages semblent confirmer l’installation durable d’un duo Alain Juppé – Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite. Les autres candidats ne décollent pas malgré leurs rentrées plutôt dynamiques. On observera néanmoins avec attention les évolutions dans les semaines à venir, car les outsiders détiennent les clés du second tour en fonction de leur choix en terme de ralliement.

La primaire des rancoeurs 

L’enjeu de la primaire de la droite réside également dans les ralliements de l’entre deux tours. Or, le choix d’Hervé Mariton qui a finalement basculé vers Alain Juppé, montre à quel point les seules idées ne suffiront pas à convaincre les recalés du premier tour et leurs précieuses voix. Logiquement, le député de la Drôme aurait du être séduit par le positionnement « droitier » de Nicolas Sarkozy, certaines vexations ont eu raison de cette possibilité. Si François Baroin a choisit  Nicolas Sarkozy, c’est également motivé par de vieilles rancoeurs vis à vis d’un autre chiraquien historique et fidèle, Alain Juppé. On peut donc imaginer à quel point il sera difficile pour François Fillon, Jean-François Copé ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet d’appeler à voter Nicolas Sarkozy au second tour de la primaire. De précieuses voix, qui pourraient cruellement manquer à l’ex-Chef de l’Etat pour de vieilles haines recuites. Mais ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ?

Le centre, clé de la primaire ?

La relation entre la droite et le centre est toujours tendue. Forcément, le second balance en permanence et se tient éloigné des positions radicales, il est également très fort pour négocier ses ralliements. Du moins, en ce qui concerne ses responsables, le comportement de ses électeurs est plus clair : ils détestent l’agitation, ils ont en horreur les positions radicales, ont une certaine idée de la France. Ils ont une forte tendance à se reconnaître en Alain Juppé dans l’offre électoral de la primaire et à rejeter Nicolas Sarkozy qui passe son temps à séduire ses propres militants. Le centre est donc devenu une véritable épine dans le pied de l’ancien Chef de l’Etat. Les responsables de l’UDI devrait se rallier en masse à Alain Juppé qui peut déjà compter sur le soutien sans faille de François Bayrou.

La mauvaise semaine de Sarkozy

La dernière semaine de septembre était un concentré de mauvaises nouvelles pour Nicolas Sarkozy : de mauvais sondages, un livre au vitriol de son ancien conseiller Patrick Buisson, le témoignage de l’ancien patron de Bygmalion dans Envoyé Spécial, la mise en examen de grands policiers proches de lui, de nouvelles révélations sur le financement libyen de sa campagne de 2007 et, cerise sur le gâteau, une interview au vitriol de Jean-François Copé dans le journal Le Monde… N’en jetez plus ! Nicolas Sarkozy n’est jamais plus fort que dans l’adversité, il affirme avoir le « cuir épais » et ne laisse rien paraître de ses doutes. Sa campagne traverse incontestablement une mauvaise passe, en dehors de ses militants LR, fans inconditionnels et des journalistes séduits par l’homme de spectacle, l’ancien Président ne suscite pas l’engouement populaire espéré. Soyons francs, il en est en fait au même stade de toutes les personnalités politiques, Alain Juppé compris. Les Français semblent à ce point déçus qu’ils semblent incapables de redonner leur confiance. C’est peut-être le point le plus inquiétant de cette campagne.

NKM crée la surprise devant les entrepreneurs

Auditionnée comme ses concurrents de la primaire de la droite devant les entrepreneurs de l’ACSEL le 27 septembre, Nathalie Kosciusko-Morizet est apparu clairement comme une candidate pleinement de son époque. Ses propositions tranchaient avec celles des autres candidats à la primaire. Elle a défendu une économie numérique dont elle exhorte les Français à saisir les opportunités plutôt que de la combattre, elle a notamment présenté un modèle de la relation au travail profondément rénové.

Le livre surprise de Fillon

Son programme est reconnu comme bien charpenté, surtout sur les questions économiques, mais François Fillon ne décolle pas dans les sondages, le livre qu’il publie pourrait être un déclic. « Vaincre le totalitarisme islamique » (Albin Michel) est un livre qui positionne le candidat à la primaire sur les questions régaliennes. En fait, après déroulé ses propositions économiques, l’ancien premier Ministre s’attaque aux sujets liés à l’identité nationale et culturelle. Une sorte de seconde phase programmatique. L’ouvrage commence sur un constat et un état des lieux de cette « guerre mondiale » qui se répand et ce « terrorisme islamique » qu’il faut vaincre. Surtout, François Fillon dénonce les égarements de la gauche et pointe la surenchère à droite. Entre cours d’assises spéciales, nouvelles places de prisons dédiées, interdiction du retour en France et vaste réorganisation des services de renseignement, les propositions fusent et sont placées, ici aussi, sous le signe d’une réforme ferme et déterminée.

 

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire d’EELV est prévue le 19 octobre et le 6 novembre (second tour), celle de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 22 et 29 janvier 2017.