L’actu

Catégorie : Édito

Présidentielle : le syndrome Hulot

Nicolas Hulot qui était pourtant crédité de près de 15% d’intentions de vote pour la présidentielle vient de se retirer de la course, il laisse ses soutiens esseulés et sa décision reste inexpliquée. Elle rappelle que l’élection présidentielle est une épreuve difficile pour les candidats, se lancer dans cette course impose d’avoir une volonté et une force loin de toute normalité.

Si François Hollande a fait sa campagne présidentielle de 2012 sur le thème du « Président normal », personne n’a pu croire que lui-même fut un candidat puis un Président « normal » puisque précisément cette élection requiert une personnalité hors norme, en rapport avec les responsabilités endossées ainsi qu’avec l’exposition qu’impose la campagne électorale.

Quand les citoyens votent « mal »  

Avec le Brexit et la consultation Notre Dame Des Landes, nous avons assisté à une incroyable déferlante de commentaires sur ces citoyens qui voteraient si mal que l’on se demande bien pourquoi les politiques leur en laisse encore le droit.  

La fin du mois de juin aura été marquée par deux consultations citoyennes qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre mais qui ont toutes deux désorientées un peu plus des élus convaincus que leurs calculs politiciens soumettent les citoyens. Ces derniers, à qui il était demandé de se prononcer sur des enjeux importants, ont finalement décidé de voter en liberté et d’exprimer leur profond désir, ils ont ajouté à l’offense de leur choix, une participation massive aux scrutins.

Dans les deux cas, une partie de la classe politique fustige ce vote « inconséquent », « populiste » et j’en passe. Aux britanniques il est reproché de ne rien comprendre aux grands enjeux européens, aux habitants de Loire-Atlantique de méconnaître l’écologie…

Il est pour le moins paradoxal d’évoquer en permanence le recours au référendum et lorsque l’issue de celui-ci ne correspond pas aux attentes des politiques de le condamner et de dénoncer les affreux populistes qui l’auraient manipulé. Ce comportement est une forme de déni de démocratie. Il s’agit également d’une tentative un peu désespérée pour certains politiques de masquer leurs inquiétudes et leur désarroi face au comportement de plus en plus imprévisible des citoyens.

En Angleterre, un candidat au poste de Premier Ministre avait pris le risque de promettre un référendum à ses électeurs pour l’emporter tout en connaissant la fragilité du concept européen dans le coeur de son peuple. En France, la consultation sur l’aéroport Notre Dame Des Landes, a été proposée en urgence lors du dernier remaniement afin de permettre l’entrée d’écologistes au gouvernement « la tête haute », avec le calcul que le non l’emporterait. Des deux côtés de la Manche, le score est de zéro pour les fins tacticiens politiques.

Au lieu de critiquer ces votes qui peuvent ou pas nous convenir, nous devrions nous interroger sur ce qu’ils traduisent des attentes profondes des peuples et des effets des mensonges répétés ainsi que des promesses sans cesse déçues des politiques.

Espérons qu’ils inspirent les candidat à la présidentielle de 2017 dans leurs programmes respectifs et dans leur détermination à les respecter en cas de victoire. Il nous est encore laissé ce droit à l’espoir, il est vital pour le monde de l’entreprise.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

Quand la violence remplace le dialogue social 

La situation de la CGT et de son patron, Philippe Martinez, est symptomatique des limites du lobbying radical. À force de briser toutes les limites, la CGT est en passe de basculer dans un militantisme de la violence qui est dangereux d’abord pour elle-même.  

La manifestation devant le domicile de la ministre du Travail et le relai, sur les réseaux sociaux, de son adresse personnelle est la dernière forme d’une radicalité qui envahit notre quotidien depuis plusieurs semaines. On ne compte plus les permanences de députés socialistes dévastées, les insultes proférées contre des ministres, en marge de manifestations qui sont également ponctuées quasi-quotidiennement par des scènes de violence.

Les dirigeants de la CGT et les diverses personnalités proches du mouvement anti-loi El Khomri ont du mal, face caméras et micros, à remettre en question ces comportements. Certes, officiellement ils regrettent ces dérapages mais, immédiatement, les excusent en dénonçant la « violence sociale ». Ils usent et abusent des vieilles recettes du marketing idéologique qui consistent à transformer les victimes en coupables et à trouver toujours plus d’excuses à la fois aux manifestants et aux casseurs qui ne représentent qu’une « minorité ».

Pourtant, il est clair que le visage qu’offre la France, pays d’accueil de l’Euro 2016, est bien triste et pathétique. La manifestation sportive censée nous permettre de séduire les étrangers, les touristes et pourquoi pas les investisseurs se transforme en caricature de nous-mêmes : grèves, blocages, instabilité…

Outre cet aspect qui importe très peu à celles et ceux qui défendent leurs statuts particuliers si généreux, ce conflit montre également que, face à la violence, le dialogue n’est pas forcément le bon chemin. Le pouvoir politique a fait le choix de « gérer » ces revendications catégorielles une à une, croyant ainsi désamorcer le mouvement qui en demande toujours plus. Ainsi, on en vient à s’interroger : si le gouvernement retirait la loi travail, les grèves et le blocage cesseraient-ils ?

La CGT, par son attitude irresponsable, prend le risque d’une profonde remise en question du dialogue social tel qu’il était jusqu’à présent appréhendé en France. Cette violence va nécessairement entrainer une évolution de la posture patronale qui, légitimement, pourrait envisager de revoir sa propre stratégie.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

Ce lobbying de rue qui bloque la France 

Les syndicats n’ont pas bonne presse dans notre pays. Globalement, les Français ne leur font pas confiance et les assimilent aux partis politiques, ce qui est très regrettable. Ils jouent pourtant un rôle essentiel dans le dialogue social, ils ont même été placés au centre de notre dispositif. Le comportement radical de la CGT est donc très préoccupant. 

Philippe Martinez, le patron de la CGT, est dans une stratégie de radicalisation tous azimuts pour sauver sa Centrale qui perd ses bastions au fil des élections. La Loi El Khomri est un véhicule de contestation quasi-parfait pour la CGT qui peut s’en servir pour caricaturer l’entreprise et cibler son bouc émissaire préféré le « patron », en réalité les entrepreneurs qui créent quotidiennement de la valeur pour la France.

Dans sa course désespérée pour se sauver elle-même, la CGT dérape un peu plus chaque jour. Jeudi 26 mai elle a explosé plusieurs limites : censure des quotidiens nationaux, violences de rue dans de nombreuses villes de France, amplification des blocages des sites stratégiques pour aboutir à un arrêt de l’économie.

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Dans les sondages, les Français semblent donner raison à la CGT, ils rejettent plus probablement le politique en général et expriment leur ras-le-bol d’une France enkystée dans ses blocages et d’un gouvernement qui ne parvient pas à figer un chemin de sortie.

Au delà de notre quotidien, chahuté par le comportement irresponsable de la CGT, notre modèle du dialogue social est remis en question. Il faudra bien en tirer les conséquences : revoir les monopoles syndicaux, les privilèges indus accordés aux syndicats et amplifier un retour au dialogue social direct au sein des entreprises, sans passer par les filtres de syndicalistes qui défendent leurs propres intérêts.

À un an des élections, la situation sera sans doute une bonne source d’inspiration pour les candidats à la présidentielle.

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques

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Lobbying : comment profiter des élections ?

La France entre dans une période pré-électorale qui constitue une formidable fenêtre pour faire entendre la voix des entreprises. Il faut donc l’ouvrir !

En ce moment les staffs de campagne planchent sur les programmes des candidats et c’est le meilleur moment pour faire connaitre vos positions, voire pour les rencontrer. Néanmoins, prenez soin de préparez vos demandes, de sérier vos priorités et surtout évitez la longue liste de revendications. Veillez également à vous mettre au niveau de vos interlocuteurs qui ne sont pas forcément au fait des subtilités de votre secteur d’activité.

Une période pré-électorale est idéale pour se faire connaître et « bâtir » un réseau d’influence. En effet, quelle que soit l’issue de la primaire en novembre, un grand nombre des soutiens des candidats trouveront un point de chute dans la nouvelle équipe gouvernementale en cas d’alternance. D’autres seront mêmes candidats aux législatives qui suivront l’élection présidentielle. Engager un contact dès à présent ne peut que vous être utile.

Notre « tempo » démocratique va s’accélérer d’ici le mois de janvier et un grand nombre d’entrepreneurs ou de Fédérations professionnelles commettent l’erreur de ne s’impliquer dans la campagne qu’à partir de son lancement officiel. En fait, plus on s’y prend tôt, plus ce travail sera utile et efficace.

Outre la défense de vos préoccupations et, dans le meilleur des cas, la reprise de certaines de vos propositions, c’est surtout votre carnet d’adresse qui s’enrichira grâce à une démarche de lobbying pendant la présidentielle. Les contacts qui seront noués pendant cette période seront précieux tout au long de la prochaine législature et ils vous feront gagner du temps.

Sur le même sujet, je vous invite à charger gratuitement notre Cahier Expert : « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs. »

Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques