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Brèves de primaire de la droite

Nos informations sur les coulisses des primaires à droite.

Le pavé dans la mare politique de Le Maire

Bruno Le Maire ne décolle pas de la troisième place dans les intentions de vote pour la primaire de la droite, pire, dans certains sondages il est même devancé par François Fillon, dont la campagne patine également. Le week end des 17 et 18 septembre qui devait signer sa rentrée politique était donc important. Outre, le traditionnel journal de 20 heures de TF1, il a donc organisé un grand raout à Sète avec ses militants, ses soutiens et les experts qui cont accompagné dans la rédaction de ses propositions. Le résultat ? Un pavé de 1000 pages de « contrat présidentiel », des engagements clairs pour le prochain quinquennat et la désignation de ses porte paroles et un 20 heures de TF1.

Sarkozy se déploie et séduit les militants

Il fait fi des critiques voire des railleries. Nicolas Sarkozy ne se trompe pas de campagne : il s’inscrit clairement dans une démarche de premier tour de la primaire de la droite, la phase « et du centre », ce sera pour le second tour quand il sera temps de fédérer plus largement. Alors, il bouge, il vibrionne, il provoque même, toujours sur des sujets clivants pour sa famille politique qui a besoin de se reconnaître en un candidat qui doit « incarner » les idées dune droite « droite dans ses bottes ». Lors de sa participation à la première de L’émission politique sur France 2, le 15 septembre, Nicolas Sarkozy a tout assumé, il n’a pas hésité à traiter (sournoisement, par le geste) Léa Salamé de « Bobo », par exemple. Sa volte face sur le climat ? Pas de problème, il assume. Cela parle à une grande partie de ses militants qui s’agacent de cette écologie punitive et donneuse de morale qu’ils subissent… Résultat, il progresse dans les sondages, certains, comme celui de Harris Interactive le donnent désormais à égalité avec Alain Juppé au premier tour de la primaire avec 37% d’intentions de vote (sur une faible base de personnes interrogées) et au second tour il ne serait désormais qu’à 4 points du Maire de Bordeaux. Nicolas Sarkozy se déploie, il clive, pour gagner. Car, seul le résultat compte.

La « campagne sans Bruno » Le Maire sillonne la France

Bruno Le Maire est de retour ! Il a fait le choix d’effectuer sa véritable rentrée politique à la mi-septembre, estimant que les Français seraient concentrés sur leur propre rentrée jusque là. Il lance l’opération « la campagne sans Bruno », 12 personnalités politiques de son staff de campagne sont chargées de ratisser en profondeur la France pour animer des réunions et des débats dans des endroits où le candidat n’aura pas le temps de se rendre. L’idée est bien évidemment d’assurer la présence de la parole de Bruno Le Maire, là où les autres candidats brillent également par leur absence, afin de créer la différence.

Bayrou soutient Juppé mais…

Le patron du Modem est un fidèle et loyal soutien à Alain Juppé, au moins jusqu’au 27 novembre, date du second tour de la primaire de la droite. Dans le cas où son poulain est qualifié, alors pas de problème le Maire de Pau soutiendra le Maire de Bordeaux dans une course commune vers l’Elysée. En revanche, si le gagnant de la primaire devait être Nicolas Sarkozy, alors François Bayrou reprendrait sa totale liberté et se présenterait vraisemblablement, pour la quatrième fois, à la présidentielle de 2017. Il le confirme dans une interview dans l’Opinion du 15 septembre, il considère que « Nicolas Sarkozy a fait le choix de la division. Alain Juppé préfère trouver sa dynamique dans l’unité ».

Le Maire cible Sarkozy et Juppé

Il est le troisième homme de la campagne de la primaire. Enfin, il l’était puisque certains sondages le prédisent désormais derrière François Fillon, il a même perdu la signature « nouveauté » ou « relève » depuis la qualification de Nathalie Kosciusko-Morizet. Alors, Bruno Le Maire a fait le choix, à Sète, de cogner (un peu) sur ses aînés. Ses deux cibles sont Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Au premier, il reproche une « immobilité heureuse », il pointe une sorte de quinquennat pépère au cours duquel aucune réforme majeure ne sera amorcée. Quant à Nicolas Sarkozy, il le tacle presque pour l’inverse, Bruno Le Maire inquiète du retour du « Karcher », les « paroles toujours plus dures » et les « propositions brutales ». Bruno Le Maire joue son va-tout en s’attaquant ainsi aux deux leaders de la campagne de la primaire, il mise sur ce que ressentent les Français en spectateurs de cette campagne qui démarre.

Macron ne peut espérer en Bayrou

Dans l’Opinion, François Bayrou rejète tout rapprochement avec Emmanuel Macron, avec lequel ses amis centristes ont pourtant pris langue. Le Maire de Pau assène « Tant que je serai là, il n’y aura pas d’OPA sur le centre ! ». Il dénonce également le comportement de Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, qui discute ouvertement avec l’ancien ministre de l’Economie. François Bayrou estime que le centre n’a pas vocation à être en permanence une « roue de secours » et qu’il doit, au contraire, préserver son indépendance.

Fillon est clair sur le plan budgétaire

Toujours à la traîne dans les sondages, François Fillon reste imperturbable et déroule son programme comme si de rien n’était. Il présentait le 14 septembre le cadrage budgétaire de ses propositions dans le cadre de la campagne de la primaire de la droite. Il confirme son souhait de supprimer l’ISF, une décision totem qui doit démontrer sa détermination à réformer. Le début du quinquennat sera marqué par un contre choc fiscal de 50 milliards d’euros, rééquilibré par une baisse des dépenses qui devrait atteindre 100 milliards en fin de mandat. François Fillon promet également une augmentation de 12 milliards sur les missions régaliennes ainsi qu’une baisse des charges sur le travail de l’ordre de 14 milliards, financée par une hausse de deux points de la TVA. Le déficit public serait fortement mis à contribution à hauteur de 4,7% du PIB pour un retour à l’équilibre prévu en 2022. Les entreprises devraient être gâtées avec une baisse des impôts assis sur la masse salariale de 25 milliards et une pérennisation du CICE. Quant aux ménages, ils ne bénéficieraient pas de baisse d’impôts mais les mesures familiales supprimées par François Hollande seraient rétablies. Passage aux 39 heures dans la fonction publique, baisse des dotations aux collectivités locales, âge de la retraite à 65 ans, seront les mesures essentielles pour générer de l’économie.

L’identité heureuse, totem de Juppé

S’il est attaqué sur son image « d’identité heureuse », Alain Juppé a décidé de transformer en avantage concurrentiel ce qui aurait pu apparaitre comme u point de faiblesse dans la campagne de la primaire de la droite. Nicolas Sarkozy l’attaque sur cette thématique, il fustige désormais les adeptes du « pessimisme, du déclinisme et du renoncement ». Une réponse sèche. Il s’agit d’un changement de stratégie pour le Maire de Bordeaux dans sa conquête de l’Elysée. Il souhaite imposer son « identité heureuse » comme une marque de fabrique, une note d’espérance vers un avenir meilleur face à la noirceur dans laquelle son principal adversaire semble se complaire. L’air de rien, Alain Juppé s’installe comme le candidat de l’espérance, de la « France apaisée » face à un Nicolas Sarkozy qui poursuit sa stratégie anxiogène.

Le tabou de l’ISF levé ?

L’impôt sur la fortune, la droite le dénonce mais ne l’a jamais supprimé. L’ISF relève de ces symboles qui clivent une politique, le supprimer revient, dans l’esprit de nombreux Français, à soutenir les « riches », une catégorie quels adorent détester. Les candidats à la primaire de la droite semblent déterminés à faire sauter ce tabou Français puisque tous proposent sa suppression. À l’exception de Nathalie Kosciusko-Morizet qui estime que le sujet est trop sensible, elle mise plutôt sur une réorientation de cet impôt vers les investissements.

Les 8 de la primaire

Sous réserve de la validation définitive de leur candidature, ils sont huit à pouvoir concourir à la primaire de la droite qui se déroulera les 20 et 27 novembre prochains et qui est ouverte à l’ensemble des Français, sous réserve de signature d’une déclaration sur le partage de certaines valeurs. Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jean-François Copé, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, François Fillon, Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson sont donc dans la course. C’est Nicolas Sarkozy qui s’impose comme le recordman des parrainages.

Copé la surprise de la primaire

Jean-François Copé, quoiqu’on en dise, s’impose comme la surprise de la primaire. Contre toute attente, l’ancien patron de l’UMP a réussit à réunir le nombre nécessaire de parrainages (sous réserve des contrôles en cours) et il sera donc présent dans la campagne pour la primaire de la droite. Il devrait se révéler gênant pour Nicolas Sarkozy à qui il en veut beaucoup, notamment pour son comportement à la suite de la campagne de 2012 et dans les multiples affaires qui ont suivies. L’élu de Maux estime avoir été lâché.

La campagne c’est maintenant !

Bruno Le Maire et François Fillon apparaissent encalminés dans les sondages. Si François Fillon n’a jamais véritablement décollé dans les sondages, Bruno Le Maire a côtoyé un temps Nicolas Sarkozy dans les intentions de vote, puis il s’est affaissé au niveau de son ancien premier Ministre. Les deux candidats restent combattifs et veulent y croire. L’un et l’autre, estiment que la campagne n’a pas commencé et qu’elle pourrait susciter des surprises. Et les faire décoller…

Henri Guaino se lance dans la présidentielle

Recalé pour la primaire de la droite, Henri Guaino a décidé de se lancer directement dans la course à la présidentielle. L’ancienne plume de Nicolas Sarkozy a visiblement peu apprécié les conditions posées pour accéder à la primaire, il décide donc de défendre sa vision de la France directement face aux Français.

Geoffroy Didier prend date

Le benjamin des candidats à la primaire de la droite, qui n’a pas obtenu les parrainages requis pour se présenter, n’est pas aigri. Il estime avoir pris date et avoir consolidé ses contacts au sein du parti Les Républicains, dont il était déjà le co-fondateur du principal mouvement, la Droite Forte. Avec près de 3000 soutiens revendiqués, le jeune vice-président de la région Île de France considère donc qu’il faudra désormais compter avec lui.

Jean-Pierre Georges, un inconnu à l’Elysée

Le député-maire de Chartres, qui siège dans le groupe Les Républicains à l’Assemblée Nationale a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2017 sans passer par la case primaire de la droite. Inconnu du grand public mais élu confirmé, membre de la très sérieuse commission des finances de l’Assemblée Nationale, Jean-Pierre Georges est loin d’être un candidat classique et certainement pas à ranger dans la case des « candidats farfelus ». Son programme, présenté dans son ouvrage « La France, c’est vous ! » (Cherche Midi) est osé et le parlementaire ambitionne de réformer en profondeur. Il part d’un constat simple : l’Etat doit se concentrer sur ses fonctions régaliennes et laisser aux collectivités assumer pleinement leur rôle. Ces dernières n’auront d’ailleurs pas besoin de disposer de personnels bénéficiant du statut de fonctionnaire. Le candidat souhaite également relancer massivement l’investissement, instaurer la retraite libre et favoriser les donations le plus tôt possible.

Dates de la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire d’EELV est prévue le 19 octobre et le 6 novembre (second tour), celle de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 22 et 29 janvier 2017.