L’actu

Jour : 21 février 2016

Entrepreneurs, positivez ! 

Les entrepreneurs sont des Français comme les autres : ils en ont assez des promesses électorales non tenues et de ce millefeuille règlementaire qui étouffe leur créativité. Le risque est grand de les voir se désintéresser de l’élection présidentielle de 2017, par dépit, par lassitude de cet éternel recommencement des campagnes électorales qui portent leur lot d’espoirs déçus. Ils ont tort, 2017 pourrait marquer une réelle rupture.

La primaire de la droite et du centre qui semble s’imposer tant chez les militants que chez celles et ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs, est en elle-même une rupture avec le passé. Elle aurait été inimaginable à droite il y a cinq ans. Aujourd’hui, elle apparait nécessaire voire indispensable. D’ailleurs, les sondages laissent entrevoir une volonté de renouveau sinon par l’âge, au moins dans la posture du candidat et du président que les sondés souhaitent pour leur pays.

Du côté de la gauche, les tensions internes entre les tenants d’une gauche ancrée dans le passé et les réformistes laissent également entrevoir une nouvelle façon d’envisager la réforme et, surtout, le monde de l’entreprise.

Car le centre de gravité de cette campagne s’annonce bien être l’économie. La sécurité est un sujet qui semble réglé puisque tous les candidats, sous la pression des attentats, se sont ralliés à une approche plus pragmatique de la demande de sécurité. L’économie est bien l’enjeu qui clive encore nettement la droite et la gauche.

Les candidats à la primaire de la droite et du centre annoncent des réformes ambitieuses pour ne pas dire radicales, peut-être trop pour certaines d’entre elles. Quant au gouvernement, il se lance à corps perdu depuis un an dans des annonces et des réformes censées le réconcilier avec le monde de l’économie, peut-être trop tardivement mais le tournant est bien là.

Alors oui, il est temps pour les entrepreneurs de participer au débat, de défendre des idées de réformes qui puissent être mises en oeuvre rapidement. Il faut se remettre en marche, positiver et travailler pour que les enjeux de l’entreprise soient enfin compris de dirigeants politiques trop longtemps déconnectés des réalités économiques, notamment des PME et TPE.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Auteur de la Collection Les Cahiers Experts, le nouveau numéro « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » est disponible en téléchargement ici.

Le lobbying, outil démocratique

La Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) vient de publier une note intitulée « lobbying, outil démocratique » qui permet de mieux cerner les contours du lobbying et qui pose quelques pistes de réformes, dont certaines sont déjà reprises dans le projet de loi Sapin 2 sur la transparence de la vie économique. Entretien avec l’auteur de cette note Anthony Escurat.

Sountsou : D’où vient votre intérêt pour le lobbying ?

Anthony Escurat : Féru de politique, j’ai découvert le lobbying lors de mes études à Sciences-Po Aix. Nous étudions en fait les processus de décision et, plus largement, l’élaboration de la norme. Je me suis dès lors passionné pour ce côté certes un tantinet austère de la science politique mais pourtant ô combien important. J’y ai découvert, à travers de nombreux travaux scientifiques tout d’abord (Offerlé, Grossman, Saurugger, Attarça, Rival, etc.), qu’il existait autour des acteurs publics pléthore d’autres protagonistes parties prenantes de la fabrication de la loi et dont l’influence était bien souvent aussi méconnue que substantielle. J’ai aussi constaté que l’État était lui-même un grand lobbyiste (à travers les études réalisées par Cornelia Woll notamment). Enfin, dans le cadre de mes fonctions professionnelles, j’ai actuellement la chance d’avoir pu passer de l’autre côté de la barrière et mener à mon tour des actions de lobbying.

Bien qu’il demeure un véritable tabou en France, le lobbying constitue pour autant un traceur de la décision publique, inhérent à la démocratie. Je considère qu’il est indispensable de le réguler davantage mais aussi de le démystifier afin de mettre un point final aux fantasmes qui l’entourent.

– Vous dressez quelques pistes dans votre note pour la Fondapol pour une réforme du lobbying en France, pouvez-vous nous les résumer ?

Il est tout d’abord intéressant de battre en brèche une idée assez largement répandue dans l’inconscient collectif : les pays où la présence des lobbyistes est la plus importante sont généralement ceux disposant des cadres juridiques à la fois les plus anciens et les plus contraignants.

Ainsi, les États-Unis, temples du lobbying, sont le premier pays au monde à avoir réglementé les activités d’influence à la fin des années 1940, et font aujourd’hui encore référence en la matière. Le Canada, le Royaume-Uni, l’Irlande mais aussi l’Union européenne ne sont pas en reste et ont développé ces dernières décennies des arsenaux réglementaires importants.

En dépit de quelques avancées ces dernières années, le cadre réglementaire français reste quant à lui très lacunaire. En encadrant uniquement le jeu parlementaire, ces règles font abstraction des autres lieux de pouvoir autour desquels gravitent les lobbies : cabinets ministériels, administrations centrales et autorités administratives indépendantes au niveau national, ainsi que, sur le plan local, services déconcentrés de l’État et collectivités territoriales notamment.

Les enjeux ne sont pourtant pas minces puisque – certes à des degrés variables – le lobbying y est omniprésent. Des études ont en effet démontré que les lobbyistes français ne passeraient pas plus de 30% de leur temps au Parlement. La réglementation des arènes politiques auxquels les représentants d’intérêt consacrent les 70% restants – soit la majorité de leur activité – reste donc encore largement à écrire.

En quelques lignes, je propose dès lors de charger la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) d’une mission de contrôle et de surveillance du lobbying et, sur le modèle québécois, de nommer en son sein un vice-président dédié. L’objectif est simple : renforcer la transparence dans les relations entre représentants d’intérêt et titulaires de charge publique (élus et hauts fonctionnaires) et permettre à la Haute Autorité, en tant qu’organe désormais référent en la matière, de prendre des sanctions le cas échéant envers les acteurs publics et privés parties prenantes.

Ensuite, il convient d’étendre l’ « empreinte normative » mise en place par l’Assemblée nationale au Sénat ainsi qu’au gouvernement. Cela se traduirait par la création d’un registre des lobbyistes, la mise en place d’un code éthique et d’un règlement intérieur pour l’ensemble des cabinets ministériels mais aussi pour les autorités administratives indépendantes ainsi que certaines directions des administrations centrales des ministères. Idem pour les services déconcentrés de l’État dans nos territoires ainsi que les collectivités territoriales, véritables « no man’s réglementaires » actuellement.

Enfin, du côté des lobbies, je propose notamment sur le modèle des dispositifs mis en place par la Commission européenne et les États-Unis, d’imposer aux représentants d’intérêt accrédités auprès des différentes institutions publiques de déclarer de bonne foi les dépenses engagées pour leurs activités d’influence, tous types de financements publics perçus ainsi que, dans le cadre de cabinets spécialisés, la liste des clients pour lesquels ils opèrent.

– Selon vous pourquoi le lobbying souffre-t-il d’une mauvaise image en France au contraire des pays anglo-saxons ?

La mauvaise image accolée au lobbying en France est très ancienne. À la différence de l’approche anglo-saxonne, la France demeure encore aujourd’hui extrêmement rétive à la participation des lobbies dans la fabrication de la loi et la définition du bien commun. Selon la conception tricolore, seuls les élus – uniques récipiendaires de l’onction démocratique – en constituent les dépositaires légitimes, s’arrogeant au côté de l’État le monopole de l’intérêt général.

Cette aversion franco-française pour le lobbying est le fruit d’un héritage historique et politique ancien et encore très ancré dans nos esprits. Influencée par la vision de Jean-Jacques Rousseau et déjà vivace au Moyen-Age, la conception hexagonale voit dans les associations d’individus un danger pour la démocratie ; la manifestation des intérêts particuliers dans le processus décisionnel étant perçue comme une entrave à l’intérêt général susceptible, en outre, d’agir concurremment à la puissance publique. Un crime de lèse-démocratie dans l’Hexagone !

Rappelons néanmoins qu’à l’origine les pays anglo-saxons et la France partageaient une même défiance à l’égard du lobbying ; une pratique présumée coupable d’altérer la bonne marche de la démocratie. Mais contrairement aux Français avec lesquels ils partagent cette défiance originelle, les Anglo-saxons ont rapidement décidé de faire de cette menace une opportunité en intégrant les groupes d’intérêt au cœur du système démocratique. De cette approche pragmatique a alors émergé une véritable doctrine de gouvernance qui favorise l’expression de la diversité de la société civile tout en permettant, parallèlement, à l’État de se délester du monopole de la définition du bien commun. Le lobbying constitue dès lors un mode de représentation légitime des intérêts particuliers pour les Anglo-saxons.

Ce qui est frappant dans les premières lignes du projet de loi « Sapin II », c’est que le lobbying n’y est absolument pas défini et qu’il demeure manifestement frappé du sceau de la suspicion. La vieille tradition française semble donc fortement enracinée. Il est temps de faire évoluer les esprits et de comprendre que le lobbying – s’il est régulé bien entendu – n’a rien d’infamant et qu’au-delà de ça il est consubstantiel à la démocratie.

Biographie :

Anthony Escurat est diplômé de Novancia, de l’Université Lyon 3 puis de Sciences Po Aix. Il a effectué différents stages à l’ambassade de France en Algérie, à la présidence de la République ainsi qu’à l’OCDE. Après avoir travaillé au sein des groupes Mazars et CMA CGM, il est désormais responsable de la communication et des relations institutionnelles d’un syndicat professionnel et, en parallèle, doctorant en science politique à Sciences Po Aix. Il écrit également régulièrement des articles à caractère économique et politique dans différents médias (Les Échos.fr, Le Figaro.fr, La Tribune, Atlantico, Le Temps, Le Quotidien d’Oran…). Passionné par le continent africain et le monde arabe, il a vécu trois ans à Alger et a travaillé dans l’humanitaire au Ghana et au Togo.

Présidentielle : la primaire cache les rapports de force de demain 

La primaire de la droite et du centre est clairement lancée. Les annonces de candidatures se succèdent et si l’élection semble encore loin, elle n’aura lieu que les 20 et 27 novembre, déjà s’installent les petits calculs entre amis et les premiers coups bas.

À voir le nombre de candidats déjà déclarés, putatifs ou qui en rêvent, on se demande pourquoi la droite et le centre ont été si réfractaires à une primaire commune avant les précédentes élections présidentielles. La culture du chef si chère à la droite française est ainsi battue en brèche.

Si les candidatures de François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy ne surprennent pas, à côté de ces trois poids lourds qui semblent être ceux qui marqueront in fine le tempo de l’élection d’autres candidats apparaissent plus surprenants voire iconoclastes. On ne peut s’empêcher d’imaginer les petits calculs qui pourraient se cacher d’abord dans une stratégie de premier tour, puis dans les ralliements de deuxième tour, enfin dans les négociations de partage de pouvoir en cas d’alternance. Car en politique, ce qui compte c’est le rapport de force.

Cette semaine Jean-François Copé s’est officiellement lancé dans la bataille. Il a fait le choix du journal de 20 heures de France 2, quand Nicolas Sarkozy était sur celui de TF1 après le Conseil national de son parti Les Républicains. Une façon de désigner son adversaire du premier tour, celui qu’il veut faire chuter ?

Bruno Le Maire officialisera sa candidature le 23 février, Nathalie Kosciusko-Morizet pourrait lancer sa campagne le 8 mars, date symbolique puisqu’il s’agit de la Journée internationale de la femme. Nadine Morano, Frédéric Lefebvre, Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson ont déjà annoncé qu’ils seraient candidats. Henri Guaino qui occupe les médias ces derniers jours pourrait également en être. Son interview par Jean-Jacques Bourdin le mercredi 17 février sur RMC sonnait comme une pré-annonce.

On compte donc déjà plus de dix candidats à la candidature. Pour confirmer leur présence au vote des 20 et 27 novembre ils devront passer au tamis des parrainages d’au moins 20 parlementaires, de 2500 adhérents et de 250 élus, le tout pour la mi-septembre. Certains candidats pourraient rencontrer de sérieuses difficultés à réunir toutes ces conditions et être donc absents du premier tour.

Qu’ils ne s’inquiètent pas. Certains poids lourds feront en sorte que des « petits candidats » soient présents de façon à gêner des adversaires plus sérieux ou à écraser au premier tour les scores de certains. C’est ainsi que Nadine Morano pourrait être aidée par le clan Copé pour mordre sur le score de Sarkozy ou que Nathalie Kosciusko-Morizet soit également aidée par les équipes de Sarkozy pour prendre des voix à Juppé… à moins qu’elle ne négocie son ralliement à ce dernier avant le premier tour.

L’enjeu de cette pré-campagne cache également les négociations des ralliements de second tour. L’élection du 27 novembre risque de donner lieu à une lutte sans merci et chaque ralliement représentera une valeur négociable et un pas vers la victoire : le candidat en mesure de « rassembler » au second tour pourrait bénéficier d’un avantage considérable.

Quant aux candidats défaits ils auront fait peser leurs idées, pour celles et ceux qui en ont, et pourront revendiquer une place dans le dispositif de la campagne présidentielle puis dans le nouvel exécutif. Il s’agit également d’imposer certaines mesures dans les programmes des candidats à la présidentielle.

Ces primaires sont un moment à saisir pour les entrepreneurs et leurs Fédérations professionnelles. Il est important de rencontrer tous les candidats et de faire connaître ses propositions pour intégrer le débat interne aux Républicains et au centre avant l’élection présidentielle.

Lobbying : quelles différences entre taxis londoniens et parisiens ? 

Les visiteurs de Londres connaissent déjà les différences de services entre les taxis parisiens et londoniens : véhicules spécifiques, confortables, reconnaissables, pratiques etc. À Londres comme dans de nombreux autres pays les taxis se plaignent d’Uber et manifestent leur colère mais avec de nombreuses spécificités par rapport à Paris. 

Les VTC ont explosé à Londres. Ils représenteraient environ 100.000 chauffeurs contre 25.000 taxis. Ces derniers se sentent clairement menacés et leur syndicat demandent des aménagements règlementaires afin de lutter contre le développement des VTC dont ils estiment la concurrence déloyale.

À Londres, les VTC représenteraient près de 10% de la circulation, c’est dire l’importance de cette profession en terme de services à la population et, sans doute, dans la lutte contre le chômage. Les autorités prévoyaient de leur imposer un délai de 5 minutes entre la réservation et la prise en charge effective du client mais l’intelligente campagne de lobbying de Uber a eu raison de cette initiative. Un nouveau projet vise à les priver de leur exemption du droit de péage de 11,50 €.

Dans Le Figaro Magazine de cette semaine on découvre avec étonnement les photos de la dernière grève et manifestation des taxis londoniens : on cherche désespérément les véhicules retournés, calcinés, les pancartes avec les insultes à destination des VTC et du gouvernement, les CRS en armes et les passagers pris en otage. Rien de tout cela, simplement des centaines de taxis noirs qui sont en arrêt et bloquent l’accès à la ville. Des chauffeurs souriants sont mollement encadrés par quelques policiers flegmatiques et confiants. La manifestation a duré deux heures.

Une façon mature de faire entendre sa voix dans la rue en prenant soin de ne pas gêner le reste de la population. Des images inimaginables en France, tant la violence semble faire partie de notre quotidien dans ce lobbying de rue qui se généralise et marque, bien souvent, l’incapacité des politiques à prendre en charge le désarroi de certaines professions suffisamment en amont.

Les chiffres clés de la semaine

8,1

Est-ce enfin le démarrage de la smartwatche cette nouvelle montre connectée qui permet de gérer sa santé et des applications de la vie quotidienne à partir de sa montre ? L’institut d’étude Strategy Analytics révèle que, pour la première fois, il s’est vendu au quatrième trimestre 2015 plus de smartwatches que de montres suisses. Il pourrait s’agir d’un tournant. En effet, de sérieux doutes pesaient sur ces montres connectées et leur utilité réelle au regard de leur prix. Apple s’arroge la première place avec 5,1 millions d’exemplaires vendus sur un total de 8,1 millions. Le géant à la pomme est suivi par Samsung qui a écoulé sur la période 1,3 millions de montres connectées, toujours selon le Strategy Analytics. Dans le même temps les montres suisses perdent du terrain, puisque leurs ventes ont fondu de 5% sur le quatrième trimestre de l’année dernière, une période pourtant très favorable puisqu’elle inclue les ventes de Noël.

24

Le projet de loi El Khomri cache dans son article 24 une disposition dont les gouvernements ont le secret : la dématérialisation du bulletin de paie. Rien de vraiment neuf, la seule différence avec le dispositif de 2009 est le fait que, désormais, l’employeur ne sera plus dans l’obligation de demander son avis au salarié pour ne plus lui envoyer son bulletin de paie sur support papier. Le gouvernement explique qu’il s’agit d’une avancée en terme d’économie et une simplification. Le projet de loi prévoit que le bulletin de paie dématérialisé devra utiliser le compte personnel d’activité (CPA), la plateforme virtuelle qui entrera en vigueur en 2017 et sera protégée par le coffre-fort numérique de l’État… En revanche, les pistes de simplification réelles telles que la réduction du nombre de lignes sur la fiche de paie restent absentes du projet de loi.

2018

C’est en 2018 que doit entrer en vigueur le prélèvement à la source de l’impôt qui doit reposer sur les entreprises. Si l’annonce avait fait grand bruit les problèmes techniques de sa mise en oeuvre sont nombreux : la confidentialité des données personnelles des salariés, les taux de prélèvements, la gestion des cas particuliers etc. Alors le gouvernement aurait décidé de glisser dans le budget rectificatif de 2016, qui devrait être présenté en Conseil des ministres en juin, les différents aspects de mise en oeuvre du prélèvement à la source. L’autre avantage est politique, cela permettrait de déconnecter ce sujet de la présidentielle qui sera immanquablement en embuscade du budget 2017.

816

Air France-KLM retrouve le sourire avec un résultat d’exploitation redevenu positif pour la première fois depuis 2008 à 816 millions d’euros, pour un bénéfice net de 118 millions. On est loin des résultats d’exploitation de Lufthansa et IAG attendus à 1,75 milliards d’euros pour le premier et 2,2 milliards pour le second, mais Air France retrouve des couleurs et semble enfin sortir de l’ornière. L’ensemble reste fragile et la baisse de sa facture pétrolière de 3 milliards de dollars a largement contribué à hauteur de 450 millions d’euros à son résultat d’exploitation. 2015 pourrait être une étape décisive vers la reconquête, la compagnie devra néanmoins être en mesure de poursuivre sa transformation à un environnement aérien où la concurrence des low costs a changé la donne. Ainsi, la compagnie n’est-elle pas en mesure d’annoncer une progression de son résultat pour 2016 tant les incertitudes sur les comportements de ses concurrents sont grandes.

50

Le périmètre budgétaire de la nouvelle chaîne d’information publique dont le démarrage est prévu pour le mois de septembre est enfin connu, il devrait être de 50 millions d’euros. 13 millions devraient effectivement être déboursés par France Télévision, le solde étant couvert par des redéploiement de moyens internes. Les partenaires du groupe public supporteront en gros un tiers du budget. À titre de comparaison, BFM TV dispose d’un budget d’environ 70 millions d’euros. Les seuls coûts de diffusion en TNT sont estimés à 6 millions d’Euros. Dans un contexte de restriction budgétaire et de mutation du paysage audiovisuel, on ne comprend pas bien la logique de création de cette nouvelle chaîne, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, ayant écarté toute possibilité de s’appuyer sur une chaîne pré-existante.

3,3

L’OCDE s’inquiète vivement de l’évolution de la croissance mondiale en 2016. Elle vient de revoir quasiment toutes ses prévisions à la baisse et elle table désormais sur une croissance mondiale à 3% contre 3,3% précédemment. La zone euro est clairement source d’inquiétudes puisque l’OCDE a revu ses prévisions de croissance les passant de 1,8% à 1,4%, elle rebat ainsi les cartes puisque Bruxelles maintenait une prévision à 1,7% au début du mois de février. Les Etats-Unis devraient connaître également une année moins faste que prévu avec une croissance revue à la baisse passant de 2,5% à 2% en 2016. Ce nouveau rapport de l’OCDE tire la sonnette d’alarme et alerte les gouvernements sur la nécessité de prendre des mesures fortes de soutien de la demande. l’Organisation estime également que les programmes d’infrastructures devraient permettre de soutenir la croissance, en revanche elle pointe du doigt le retard du déploiement du Plan Juncker, présenté pourtant comme essentiel pour la zone euro.

41

La loi de finances rectificative qui devrait être présentée en juin pourrait contenir des dispositifs qui ne vont pas plaire aux entreprises. En effet, le gouvernement envisagerait de revoir le contour du pacte de responsabilité et d’inclure dans celui-ci les dernières aides qu’il vient de décider : prime à l’embauche dans les TPE, mesures de soutien au monde agricole, prolongation de l’aide à l’investissement, ce qui représenterait près de 2 milliards d’euros qui seraient de fait retirés du pacte initial. Le gouvernement pourrait ainsi geler la mise en oeuvre de la baisse du taux d’impôts sur les sociétés. Ce plan gouvernemental explique les récentes sorties du Premier ministre sur le non-respect, selon lui, du patronat quant à sa part des engagements, ,notamment en matière de créations d’emplois.

43

Le baromètre mensuel de l’Observatoire de la performance des PME-ETI réalisé par Opinion way pour la Banque Palatine et Challenges montre une inquiétude des patrons français quant aux perspectives de croissance de l’économie mondiale, l’indice de confiance chute de 5 points pour atteindre 43%. Ils ne sont plus que 37% à avoir confiance en une croissance de l’économie française, cet indice baisse de 6 points. En conséquence, l’indice synthétique d’investissement chute également passant de 116 à 109 points. Les patrons vont y réfléchir à deux fois avant de consentir des investissements.

7,3

L’ACPM vient de publier les premiers chiffres des ventes de magazines pour 2015. Les newsmagazines continuent de perdre du terrain avec une baisse de leurs ventes de 7,3% en 2015 contre -5,6% en 2014 et – 3,2% en 2013. Valeurs Actuelles continuent de caracoler avec de bons résultats, sa stratégie de jouer son opposition au gouvernement est payante et lui permet d’aligner une belle progression de ses ventes de 5,4%. L’Obs et L’Express souffrent particulièrement avec une baisse de 13% pour le premier et de 16,6% pour le second. Le Point limite la casse avec une baisse de 5,1% et il passe devant L’Express en nombre d’exemplaires vendus. Ce dernier annonce une nouvelle formule pour le 9 mars. C’est néanmoins la presse people qui souffre le plus avec une baisse globale de ses ventes de 8,9%. Elle est très impactée par les pure players du net qui viennent la concurrencer fontalement et elle peine à trouver sa place sur des offres numériques alternatives. La presse télé semble avoir réussi sa mutation numérique même si ses ventes continuent de baisser.

74

L’enquête ViaVoice pour Havas WorldWide sur la vision des Français sur les entreprises du numérique montre une image assez dégradée. 74% des français ont une image de ces entreprises « ni meilleure ni moins bonne » que celle des entreprises traditionnelles. 56% estiment toutefois que les entreprises numériques proposent « un meilleur service pour moins cher ». Mais les français s’inquiètent de leur comportement en matière de confidentialité, de captation des données personnelles et sont sensibles à l’espionnage de leur comportement sur le net. Plus grave encore, 70% des sondés sont choqués du comportement fiscal de certaines entreprises étrangères et 85% d’entre eux se déclarent favorables à la création d’un label « entreprise du numérique française ». Il y a dans ces résultats un nouveau comportement des consommateurs qui pourrait coûter cher aux entreprises étrangères qui misent beaucoup sur l’optimisation fiscale.

3

Promesse tenue ! Le phénomène est assez rare pour être salué, le projet de loi El Khomri sur le travail prévoit bien un dispositif pour les indemnités à payer par les entreprises en cas de licenciement. Le projet pose un barème de plafonnement des indemnités en cas de licenciement jugé abusif et celui-ci semble adapté pour les TPE-PME. Ainsi pour un salarié ayant moins de 2 ans d’ancienneté, le plafond sera de trois mois de salaire, il montera ensuite à 6, 9 puis 12 mois de salaire aux paliers de 5 ans, 10 ans et 20 ans d’ancienneté. Au delà de 20 ans, le plafond d’indemnité sera porté à 15 mois de salaire. Ces chiffres sont intéressants car ils se situent en dessous des moyennes observées dans les tribunaux. L’avancée serait donc réelle, à condition de passer les débats parlementaires.