L’actu

Jour : 31 octobre 2015

Régionales : entrepreneurs emparez-vous du scrutin !

Selon le dernier sondage TNS Sofres-OnePoint pour Le Figaro, RTL et LCI, 59% des français se déclarent désormais intéressés par les élections régionales des 6 et 13 décembre. Une progression de 14 points en un mois ! Il s’agit du dernier scrutin avant la présidentielle de 2017 vers laquelle tous les regards seront tournés dès le début de l’année prochaine.

Les 5 prochaines semaines devraient offrir aux français le spectacle d’une campagne électorale acharnée tant les enjeux de ces élections régionales sont nombreux pour les différents états majors. Les entreprises devraient également être pro-actives car les Régions jouent un rôle économique important et, dans le cadre d’actions en relations institutionnelles, les nouveaux élus au soir du 13 décembre, constitueront une base incontournable.

On l’oublie trop souvent, mais le lobbying territorial constitue un terrain idéal pour engager une démarche institutionnelle. Les élus de proximité connaissent généralement bien leur champ électoral. En outre, les élections régionales permettent à des nouveaux élus d’apparaître avec une véritable dimension politique puisque nombreux sont ceux à avoir en ligne de mire les élections législatives de 2017.

Hélas, il est à craindre qu’une fois de plus entrepreneurs et salariés issus du monde de l’entreprise ne constituent pas l’essentiel du bataillon des nouveaux entrants dans les hémicycles régionaux, cela ne signifie pas que le terrain doit être abandonné. Au contraire !

Les entrepreneurs et leurs représentants devraient s’intéresser de près à ces élections et s’obliger à rencontrer rapidement les nouveaux conseillers régionaux susceptibles de s’intéresser au monde économique ou simplement ceux issus de leur territoire d’implantation. Ils seront plus attentifs aux messages de l’entreprise et permettront également de créer des ponts vers les équipes de campagne qui s’installent en vue de la présidentielle.

Ce scrutin régional est également une première puisqu’il est marqué par la réforme territoriale et la création d’un nouveau paysage de 13 grandes régions qui créeront de fait des exécutifs avec plus de pouvoirs et donc une légitimité plus forte à l’égard du pouvoir central. Une dimension à prendre également en compte.

Il est impératif que les entrepreneurs de France s’emparent de ce scrutin pour faire entendre leur voix et que les besoins du monde économique soient mieux pris en compte. Alors, lancez-vous !

Mathieu Quétel, président de Sountsou.

Régionales : le tripartisme s’installe

FN, LR, PS, ce sera peut-être et dans l’ordre, le nouveau visage de la France au soir du 13 décembre, après le second tour des élections régionales, un scrutin qui s’annonce plus tendu et inattendu qu’initialement prévu. Les conséquences pourraient être surprenantes.

Ces derniers jours, un vent d’inquiétude souffle sur les états majors du PS et des Républicains. Les éditorialistes décrivent une ambiance morose due à ce « silence » des électeurs sur les marchés qui ne laisserait rien présager de bon pour les scrutins des 6 et 13 décembre. Les analystes redoutent que, dans la solitude de l’isoloir, une grande partie des électeurs décide d’installer durablement le tripartisme et de faire voler en éclat les stratégies électorales posées en vue de la présidentielle de 2017.

Le sondage TNS Sofres du 30 octobre réalisé pour RTL, Le Figaro et LCI ne devrait pas être de nature à rassurer les deux partis, jusqu‘ici majoritaires, il vient confirmer avec force, l’apparition du tripartisme qui tournerait même à l’avantage du FN qui est annoncé premier parti de France, au premier tour avec 28% des intentions de vote, suivi par Les Républicains (27%) laissant à la traîne le PS qui affiche 21% d’intentions de vote.

Dès le soir du premier tour, si ces tendances se confirment, ce qui n’est pas assuré vues les marges d’erreur et le caractère de plus en plus imprévisible de la réaction d’une part non négligeable de l’électorat, la France n’aura déjà plus tout à fait le même visage électoral et le seul gagnant objectif de ce scrutin pourrait être le FN.

La probable avance des Républicains ne devrait donc pas être le fait politique de ce soir de premier tour, une fois de plus le FN et sa présence au second tour dans de nombreuses régions mettra au coeur des débats le choix imposé de fait au PS et à LR : front républicain ou pas ?

Si ce scrutin régional se transforme en victoire en demi-teinte pour LR, en bérézina pour le PS et ses alliés et en nouvelle avancée pour le FN, alors les stratégies des uns et des autres devront être redéfinies.

François Hollande devrait procéder à un remaniement, probablement plus large que prévu, avec la volonté de compter et de réunir ses troupes en vue de la présidentielle. Il veillera sans doute à réserver une place de choix à ses fidèles tout en ménageant sa gauche afin de capitaliser sur un éventail le plus large possible de soutiens. Il devrait pouvoir profiter de la fin de l’éclatement d’EELV qui devrait perdre son bataillon d’élus régionaux, payant ainsi cash sa stratégie de rupture. À moins que l’entre deux tours des élections régionales ne réserve sont lot de surprises…

Quant à Nicolas Sarkozy, soit il sera en mesure de crier victoire un peu comme aux Départementales, qui se sont révélées moins profitables que prévu par les sondages pour le FN, ou, au contraire, accepter de reconnaître, au moins dans le secret de son bureau, que sa démarche droitière ne fonctionne pas. Il se peut qu’il soit tenté par une stratégie d’étouffement de ses concurrents pour les primaires, qui sont déjà huit, en militant, par exemple, pour la nécessité pour LR d’afficher un visage d’union face à la dangereuse montée du FN. Il pourrait prendre des décisions visant à installer ses concurrents dans la posture des moutons noirs qui ne travaillent pas dans l’intérêt du parti et de l’alternance. Un risque déjà bien intégré par Bruno Le Maire et Alain Juppé qui ont décidé d’adopter un profil bas avant les élections régionales afin de ne pas brouiller cette campagne. Paradoxalement, LR n’est pas dans une position très confortable, les électeurs pourraient sanctionner fortement tout dérapage dans le cadre de la primaire qui s’annonce pourtant d’une férocité rarement atteinte.

Enfin, Marine Le Pen poursuivra sa capitalisation sur les évènements et sur l’actualité et devrait continuer de s’imposer comme le centre du jeu dont ni le PS, ni LR ne parviennent à se détacher. À moins que les deux partis ne se reprennent et décident de s’affirmer par une approche plus offensive.

Vos chiffres clés de la semaine

Une semaine qui balance entre les alertes sur les finances de nos collectivités locales, la place médiocre de la France dans le rapport « Doing Business » de la Banque Mondiale, un projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement  qui crée la polémique, les premiers déficits de VW, les succès d’Apple, les soucis budgétaires de l’audiovisuel public et les perspectives sondagières des élections…

18

Selon la note de conjoncture publiée par la direction du développement des territoires de La  Banque Postale, 18% des communes françaises seraient dans une situation financière précaire. Ainsi, « 25% de la population française se trouvent dans une commune en zone de vigilance ou d’alerte », précise, dans Les Échos, Thomas Rougier, le responsable de cette étude. Les collectivités territoriales, confrontées à une baisse des dotations de l’État se sont lancées à une véritable course à l’économie. Leurs dépenses devraient progresser de 1,3% en 2015, contre 2,3% en 2014 et 3% en 2013.

53,4

Apple affiche une santé de fer, le groupe de Cupertino vient d’annoncer un bénéfice de 53,4 milliards de dollars pour son exercice clos le 26 septembre. L’entreprise dispose désormais d’un trésor de guerre de 205,7 milliards de dollars de cash, mobilisable pour des acquisitions ou des investissements en R&D, par exemple. Néanmoins, les ventes d’I Phone sont en léger retrait par rapport aux attentes des analystes. Surtout, les ventes d’I Pad poursuivent leur déclin et affichent un septième trimestre consécutif de recul. Enfin l’I Watch n’est pas mise en avant par Apple dans la présentation de ses résultats annuels, ce qui laisse présager, là également, une déception. Le gros point d’inquiétude pour l’avenir, réside sans doute, dans le comportement du marché chinois qui était attendu comme un important relai de croissance et sur lequel la crise devrait peser.

27

La France se classe 27ème du rapport annuel de la Banque Mondiale « Doing Business ». Ce classement passe en revue le cadre réglementaire dans lequel évoluent les PME. Il mesure notamment, les différentes procédures administratives, leur complexité ainsi que leur efficacité.  Le Royaume Uni obtient la sixième place et l’Allemagne la 15ème. Les handicaps de la France sont déjà bien connus : trop de règles et de procédures administratives et une fiscalité plus pesante que  de nombreux autres pays…

3,5

Volkswagen commence à traduire en chiffres concrets les effets du scandale qui la frappe depuis le mois de septembre. Le constructeur allemand affiche ainsi sa première perte depuis des années causée par les 6,7 milliards d’euros qu’il a déjà provisionné dans ses comptes en prévision des sommes qu’il aura à payer dans l’affaire du logiciel espion. Cette provision entraîne une perte opérationnelle de 3,5 milliards d’euros et un résultat net à -1,7 milliards pour le troisième trimestre. Néanmoins, l’importance des sommes en jeu et leur effet encore limité sur le résultat démontre la bonne résistance du constructeur. Le quotidien suisse Le Matin rapporte que Volkswagen envisagerait de mettre en place une prime d’échange afin de permettre à ses clients de remplacer leur véhicule équipé du logiciel espion qui est la cause du scandale. Ce dispositif pourrait permettre au constructeur allemand de recréer un lien de confiance avec sa clientèle. Les ventes ont eu tendance à augmenter en Allemagne depuis l’annonce de l’affaire mais elles enregistraient un recul prononcé en Grande Bretagne, des informations que le groupe refuse de confirmer.

0

Lors d’une audition par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale, Delphine Ernotte, présidente de France Télévision, en a dit d’avantage sur son projet de chaîne d’information qu’elle souhaite réserver dans un premier temps aux réseaux numérique. Elle a précisé que ce projet reposait sur un large partenariat qui regrouperait, Arte, l’INA et France 24, en plus de Radio France. S’agissant du budget, Delphine Ernotte a curieusement botté en touche en précisant qu’il ne s’agissait pas du « sujet central ». Dans une interview au Figaro Économie, interrogée sur son projet de « Netflix à la française » qui réunirait des oeuvres françaises accessibles facilement par le biais d’une plateforme numérique, là encore la présidente du groupe public reste évasive et n’est en mesure de poser aucun chiffres contentant d’annoncer « je suis persuadée que cette plateforme deviendra un élément central du financement de la télévision ».

80

Emmanuel Macron s’est engagé à ce que 80% des décrets relatifs à sa loi soit publié d’ici la fin de l’année. Le ministre de l’Économie qu’il en va de la crédibilité de la majorité et il sait que les 300 articles de cette loi fleuve suscitent encore de nombreuses résistances tant internes au gouvernement, qu’au sein de sa majorité et, bien entendu, dans les différentes professions directement impacts par les réformes qu’elle prévoit. Alors, le jeune ministre veut accélérer au maximum le processus, car le risque est grand que le texte se trouve enlisé. 85 décrets sont nécessaires pour qu’elle soit pleinement applicable, or seulement 6 ont été jusqu’à présent publiés. La réforme des professions réglementées ne devrait être effective que d’ici la fin du premier trimestre 2016, la mobilité bancaire, la facturation électronique ou la couverture en 3G des campagnes françaises attendront 2017…

2,5

Le marché du funéraire représente en France 2,5 milliards d’euros. Composé entreprises, dont 3500 PME, il est en pleine reconfiguration tant en ce qui concerne la nature des acteurs que leurs offres. Des start up apparaissent avec de nouvelles propositions, comme des comparateurs de prix ou des services en ligne, les assureurs se lancent avec des contrats obsèques. Néanmoins, les offres numériques ne sont pas encore très utilisées par le public dans ce domaine si particulier et c’est essentiellement le phénomène de concentration en cours autour de quelques acteurs clés, dont des fonds, qui va profondément remodeler le secteur dans les prochains mois. Quant aux start up, les nouvelles pratiques qu’elles proposent nécessiteront probablement des adaptations législatives.

28

Ce sera peut-être le sondage clé des élections régionales de décembre. Le Front National (FN) est donné à 28% et s’installerait comme le premier parti de France, selon le sondage TNS Sofres-Onepoint pour Le Figaro, RTL et LCI, juste devant Les Républicains (LR) annoncés à 27% des intentions de vote au premier tour et le PS, à 21%. Le FN bénéficierait donc d’une dynamique qui lui permettrait de conforter sa place et de confirmer une installation durable du tripartisme en France, ce qui pourrait changer encore la donne pour le scrutin à venir et pour les suivants. Il s’agit néanmoins d’un sondage national, dont la marge d’erreur est à prendre en considération. Ces élections régionales seront donc très observées. D’une part, le FN devrait être en mesure de se maintenir au second tour dans de nombreuses régions. D’autre part, la question du front républicain devrait s’imposer au PS mais également à LR. Enfin, la vague bleue initialement prévue au profit de LR ne devrait pas être aussi large qu’attendue. Un risque donc pour LR et son président, Nicolas Sarkozy, de se voir voler la vedette au soir du second tour par une Marine Le Pen doublement victorieuse dans le Nord-Pas-Calais-Picardie et sur un plan national. Une situation problématique pour le lancement de la primaire de la droite dès le début de l’année 2016…

375

Le projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement (AVS) vient d’être voté au Sénat et attend désormais son passage en commission mixte paritaire. Il prévoit une revalorisation de 375 millions d’euros de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour près de 700.000 personnes âgées. Les entreprises d’aide et de maintien à domicile des personnes âgées se sont réunies au sein du collectif « #PrivéDeGrandir » et continuent de dénoncer le manque de concertation du gouvernement sur ce projet dont elles estiment que certaines mesures menacent leur activité. En effet, la loi devrait entrer en vigueur dès le 1er janvier et les 3200 entreprises concernées ne seront pas en situation d’appliquer le nouveau cahier des charges qui leur sera imposé en remplacement de celui de 71 obligations actuellement en vigueur. Le collectif demande donc une période d’expérimentation de trois ans sur une dizaine de départements tests et le lancement d’une étude d’impact avant de généraliser les nouvelles mesures. Il est très inquiet sur le régime des autorisations qui reposera avec la nouvelle loi entièrement sur les Départements. Or, certains d’entre eux favoriseraient les associations au détriment des entreprises, d’où la crainte du collectif qui demande que les services de l’État soit systématiquement associés aux autorisations dont dépendent les entreprises qui le composent.

75

Le nouveau plan stratégique de Radio France prévoit le non-remplacement d’un départ sur deux, soit une réduction de 75 postes par an. Mathieu Gallet a donc ravi sa copie après la grève historique qui a paralysé la Maison Ronde au printemps dernier, on est loin des mesures radicales qu’il prévoyait alors dont un plan de départs volontaires portant sur 350 postes. La masse salariale devra se stabiliser autour de 399 millions d’euros par an, les recettes propres de Radio France devraient également augmenter de l’ordre de 6 à 7 millions d’euros en 2019. La perte de 20 millions de 2015 sera ramenée à 6,4 millions d’euros en 2017 avec un retour à l’équilibre prévu pour 2018.

Lobbying : les entrepreneurs doivent s’investir dans les élections

Les élections régionales et la présidentielle de 2017 constituent de formidables opportunités pour faire entendre la voix des entrepreneurs. Les Cahiers Experts proposent une approche originale aux entreprises désireuses de s’impliquer dans une démarche institutionnelle.

La collection Les Cahiers Experts est constituée d’une série de manuels gratuits, publiés par Sountsou à un rythme régulier autour de différentes thématiques liées aux relations institutionnelles. Cette collection a pour ambition d’accompagner les dirigeants d’entreprises dans leur réflexion avant qu’ils ne se lancent dans une démarche à l’égard de la sphère publique. Toutes les thématiques des relations institutionnelles sont abordées sans exception, sans tabou et sous un angle original.

Les Cahiers Experts s’inscrivent dans le cadre de la démarche Affaires Publiques 3.0 de Sountsou ; ils constituent un outil de partage de nos axes de recherche.

Le nouveau Cahier Expert édité par Sountsou propose « 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » à l’occasion des prochains scrutins électoraux.

Un cycle de conférences est également proposé par Sountsou aux fédérations professionnelles et organisations patronales.

La collection Les Cahiers Experts est gratuite. Pour recevoir votre Cahier Expert, demandez-le ici.

La mémoire d’Edgar Faure

Rodolphe Oppenheimer est le président-fondateur du Prix Littéraire du livre politique de l’année Edgar Faure, qui sera remis le 24 novembre prochain à la Mairie du XVIème arrondissement de Paris. Il est également le petit-fils du Président Edgar Faure. 

Newsroom-Sountsou : Votre grand père a profondément marqué la vie politique française. Il était notamment connu pour ses analyses fines et ses phrases ciselées. S’il était encore parmi nous aujourd’hui, quel regard porterait-il sur l’actualité politique ?

Rodolphe Oppenheimer : Mon grand-père était un homme d’ouverture et d’expérience. Une de ses plus belles phrases était : « l’immobilisme est en marche et rien ne pourra l’arrêter. »

Ceci exprime encore sa pensée, je pense sincèrement qu’il interviendrait auprès des politiques pour enrichir le débat. Une de ses grandes idées était le « Nouveau Contrat Social », cette approche permettait de faire cesser les clivages et d’utiliser au mieux les compétences existantes.

Pourquoi un bon ministre de la justice de droite ne ferait pas un bon ministre de la justice, peu importe la couleur du gouvernement ? Et pourquoi un bon ministre de l’économie de gauche, ne ferait pas un bon ministre, qui pourrait rester des années en place afin de résoudre les difficultés liées à son ministère ?

Et d’ailleurs les députés qui auraient travaillé pour la collectivité d’après ce « Nouveau Contrat Social » serait en charge – bien au-delà de leurs rapports et commissions – de la mise en œuvre de leurs propositions, sans tenir compte de l’étiquette politique.

Cela fonctionne bien dans plusieurs pays où le clivage est moins important qu’en France et où la tendance politique ne se choisit pas en fonction des places à prendre dans tel ou tel parti en sortant de l’ENA.

Pour le Sénat, Edgar Faure ne lui faisait pas confiance et prônait sa suppression, ne disait-il d’ailleurs pas : « Sénat ? Litanie,  liturgie, léthargie ! Et pourtant il y a aussi de belles compétences au Sénat.

D’autre part, il vous rejoindrait dans votre action, l’entreprenariat était selon lui constitutif de la richesse d’un pays. Aider les entreprises était son credo, il suffit de lire « La banqueroute de Law » écrite par mon grand-père en 1977, pour se rendre compte à quel point les finances globales ont des répercussions sur la vie des entreprises. Il n’hésitait pas à affirmer que cette banqueroute participa au désendettement de l’État royal qui parvint à payer ses dettes et à augmenter ses revenus, car Law, en créant une richesse plus mobile, a contribué à faire renaître l’agriculture et à stimuler le commerce et l’industrie générateurs de nouvelles recettes fiscales.

Newsroom-Sountsou : Quel est l’objectif du Prix du livre politique Edgar Faure, qui fêtera son dixième anniversaire l’an prochain ?

Rodolphe Oppenheimer : Dix ans. C’est formidable et j’en profite pour remercier tous les amis qui m’ont aidé à planifier, organiser, animer le Prix Littéraire du Livre Politique de l’année plus communément appelé « Prix Edgar Faure ».

Il a reconnu pendant des années des gens qui sont devenus des acteurs importants de la vie politique française : journalistes, femmes et hommes politiques, chroniqueurs et autres commentateurs de nos institutions, je pense à Apolline de Malherbe, Bruno Le Maire, Mathieu Laine, Abd Al Malik, Florence Pavaux-Drory et Natacha Polony.

Je ne peux pas non plus oublier les membres du jury, toutes et tous sont des politiques ou des acteurs de la vie politique qui critiquent avec beaucoup de respect et de pertinence les livres en sélection. Je ne peux tous les citer, ils ont cependant en commun d’être tous des démocrates et des progressistes peu importe leur parti.

Pour faire écho à votre Newsroom-Sountsou, nous avons ou avons eu également de nombreux chefs d’entreprises.

Notre objectif reste le même : reconnaître des ouvrages qui apportent des analyses ou des idées sur la vie politique.

Newsroom-Sountsou : Comment qualifieriez-vous ce cru 2015, avec ces quatorze ouvrages de la sélection ?

Rodolphe Oppenheimer : Il est excellent, chaque année apporte son lot de découvertes : biographies, enquêtes politiques, essais et même pamphlets, tout nous intéresse et 2015 réservera quelques surprises.

Newsroom-Sountsou : Votre Prix a une tradition de découverte de jeunes talents politiques, comme ce fut le cas l’an dernier avec Lydia Guirous devenue depuis porte parole des Républicains.

Rodolphe Oppenheimer : C’est exact et si l’on ne s’arrête pas qu’au gagnant final, on s’aperçoit que dans notre sélection beaucoup de talents sont réunis. Nous espérons, modestement, continuer à éclairer la voie de la démocratie.

La sélection 2015 des ouvrages pour le Prix du livre politique Edgar Faure est à découvrir ici.

Rodolphe Oppenheimer :

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