L’actu

Jour : 17 octobre 2015

« Recommencez ! » : l’insondable irresponsabilité

Les violences sur des cadres d’Air France à l’issue du CCE du 5 octobre continuent de créer la polémique. La semaine dernière a encore été ponctuée de divers événements qui traduisent un peu plus les vieux relents des détracteurs de l’entreprise.

Les images de ces échauffourées ont fait le tour du monde, elles affaiblissent un peu plus la réputation de la compagnie et de notre pays. Certains tentent d’en nier les effets désastreux pour mieux les revendiquer et les transformer en symbole de la lutte des classes et de la « cruauté du monde économique ». L’idée consiste à mettre en avant la violence que constituent les plans sociaux à l’égard des salariés. L’immense impact du chômage dans la vie de ceux qui y sont confrontés, est incontestable, loin de moi l’idée de prétendre le contraire, néanmoins, doit-on se résoudre à considérer que les entreprises, leurs dirigeants ne seraient constitués que de mauvaises intentions à l’égard de leurs salariés ?

On se souvient de ce syndicaliste de la CGT, qui refuse de serrer la main du président de la République puis de cette autre syndicaliste qui jète un yaourt sur Emmanuel Macron en criant « tu assassines les chômeurs », tous les deux sont au service d’une opération de communication de la CGT qui vise à inverser la perception du public de ce désastreux CCE d’Air France. Pour se faire, on n’hésite pas à instrumentaliser les médias et à insulter les décideurs politiques au plus haut niveau de l’Etat, mais cela ne choque personne, puisque dans l’imaginaire collectif « ils ne servent pas à grand chose » et ne « sont pas au niveau »… On peut admettre que la CGT, organisation syndicale à bout de souffle, puisse reposer sa stratégie de reconquête sur de telles méthodes. C’est un peu sa tradition.

Mais que dire des propos tenus par Jean-Luc Mélenchon au micro de RMC la semaine dernière ? Son ironie et son dédain sur les images de ces cadres d’Air France malmenés sous le regard des objectifs, sur leurs chemises arrachées me laissent perplexe. Ainsi, ces cadres n’auraient rien ressenti pendant cette course-poursuite, voir leur image dans cette posture diffusée dans le monde entier le laisserait donc indifférent ? Monsieur Mélenchon va plus loin, il souhaite ridiculiser l’entreprise et ses cadres en transformant cet incident en un hymne à la révolte des salariés et fait appel à la chanson « tomber la chemise » qu’il veut voir claironner avant toutes les prochaines manifestations. Encore assoiffé, le député européen en rajoute, « recommencez ! » lance-t-il en invitant les salariés, victimes bien entendu de la « violence patronale », à commettre de nouvelles exactions.

Monsieur Mélenchon est un responsable politique, déjà candidat à l’élection présidentielle, il fait preuve d’une insondable irresponsabilité pour tenter de remonter dans les sondages qui ne cessent de traduire la désaffection des Français à son égard. Ses multiples et vitupérantes prises de position, parfois brillantes sur le plan oratoire, mais trop proches du grotesque pour être acceptées par ce peuple dont il aimerait tant être l’idole, finissent par lasser ceux qu’elles sont censées séduire. D’autres que lui se révèlent finalement plus efficaces sur le créneau de l’hyper-populisme.

Ce faisant, Monsieur Mélenchon rejoint, en effet, la cohorte des populistes de tout poil qui s’accrochent au moindre événement pour attiser les tensions au sein de notre société, susciter la peur et le rejet de l’autre. Son « autre » à lui, ce sont les entrepreneurs, les créateurs de richesse, celles et ceux qui se donnent sans compter pour leur entreprise et pour assumer leurs responsabilités de dirigeants. Ils sont pourtant, également l’espoir d’une France qui a besoin de se réformer pour se relever et repartir à la conquête de sa réussite perdue, ils sont ceux qui créent des emplois et de la richesse.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

JF Mancel : « Notre système est périmé, changeons-le »

Jean-François Mancel est Député de l’Oise. À l’invitation de la CGPME, il vient d’effectuer un stage en entreprise au cours duquel il s’est glissé, le temps d’une journée, dans le fauteuil d’Olivier Lenormant, PDG du groupe Lenormant à Beauvais. Un spécialiste des véhicules lourds qui emploie 800 salariés en France. Rencontre décapante avec le parlementaire qui semble avoir apprécié sa journée de PDG.

Newsroom Sountsou : Comment s’est déroulée votre journée dans les pas d’Olivier Lenormant, le PDG de cette grosse PME de 800 salariés ?

Jean-François Mancel : Ce fut une journée passionnante et utile. J’ai pu assister aux réunions internes, rencontrer les collaborateurs, participer à la négociation des contrats. Je connaissais bien sur les entreprises mais pas de l’intérieur. C’est une expérience à développer.

Newsroom Sountsou : Avez-vous été marqué par quelque chose en particulier au cours de ces quelques heures dans la peau d’un chef d’entreprise ?

Jean-François Mancel : La rigidité de notre système économique et social. Nos lois et nos règlements n’incitent pas à faire mais à ne pas faire, empêchent plutôt qu’elles n’autorisent, sont fondés sur la défiance et pas sur la confiance. Ce qui m’a conduit à faire cette boutade : la France c’est l’URSS, les goulags en moins ! Notre système est périmé, changeons le.

Newsroom Sountsou : Cette expérience va-t-elle changer votre regard sur le monde de l’entreprise, vous a-t-elle donnée des idées de réformes à mettre en œuvre ?

Jean-François Mancel : Mon regard était positif, il ne peut l’être qu’encore plus. Nous devons libérer l’économie et le travail de tous les obstacles que nous avons accumulés pendant des décennies devant nos entrepreneurs et leurs salariés. Ils sont capables de gagner tous les combat économiques, celui de la compétitivité et de l’emploi, si on les délivre des boulets qu’on leur a attachés à chaque pied avant le départ de la course.

Newsroom Sountsou : D’une manière générale, ne pensez-vous pas que les chefs d’entreprise et les élus devraient communiquer plus souvent ?

Jean-François Mancel : Bien sûr mais en direct. Je me méfie des corps intermédiaires qui souvent ont perdu le fil de la vie quotidienne de l’entrepreneur ou du salarié. C’est pourquoi le dialogue social doit se dérouler dans l’entreprise entre ceux qui y travaillent.

Jean-François Mancel, avec le PDG du groupe Lenormant, visitent les ateliers :

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Signature d’un contrat, pendant le stage du parlementaire :

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Charles Locquet, Président de la CGPME-Oise,Olivier Lenormant, PDG des Etablissements LENORMANT, Jean François Mancel, Député de l’Oise, Christophe Monmarthe, Président du CJD Beauvais :

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(Crédit photos : CGPME-Oise)

Le CSA affirme son autorité

Le Conseil Supérieur de  l’Audiovisuel (CSA) vient de rendre une décision inédite dans le dossier Numéro 23 en abrogeant, pour la première fois, l’autorisation d’émettre d’une chaîne de télévision. Cette chaîne fait l’objet de nombreuses interrogations depuis la décision du CSA de l’autoriser en 2012, tant les bonnes fées penchées sur son berceau semblaient nombreuses.

Mercredi 14 octobre, après de longs mois d’instruction et de multiples rebondissements, le CSA a publié une décision d’une grande sévérité à l’encontre de la chaîne de la TNT Numéro 23. Les membres du CSA semblent ainsi vouloir rendre sa dignité à leur institution et affirmer leur indépendance. L’Autorité indépendante avait été la cible de nombreux articles en début d’année au sujet de cette chaîne, dont certains mettaient en cause la neutralité et l’indépendance de ses membres, dont son président Olivier Schrameck. Une situation d’autant plus injuste qu’il ne présidait pas le CSA en 2012 au moment où la décision d’attribuer une fréquence de la TNT à une « chaîne de la diversité » avait été prise.

Curieusement, quelques mois avant la présidentielle de 2012, le CSA lance un appel aux candidatures pour l’attribution de six nouveaux canaux en TNT. Les connaisseurs du dossier affirmeront que cette opération aurait été directement pilotée de l’Elysée. C’est ainsi que quelques semaines à peine avant le premier tour de l’élection présidentielle, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel attribue six canaux à de nouveaux projets, pour l’essentiel portés par des acteurs historiques. Un nouvel entrant attire particulièrement l’attention tant son parcours, son entregent et les multiples soutiens dont ils bénéficient sèment le doute sur les conditions mêmes de l’obtention de cette fréquence : il s’agit de Pascal Houzelot, président de Diversité TV, la structure candidate pour Numéro 23.

Dans son ouvrage « TNT, un scandale d’État », publié en juin 2015, Didier Maïsto, président de Fiducial Média, lui-même candidat à l’époque pour son projet D-Facto, dénonce les dessous de l’attribution des six nouvelles chaînes de la TNT en 2012 et particulièrement le dossier Numéro 23. Rachid Arhab, membre du CSA en 2012, est également revenu sur cette attribution dans son ouvrage « Pourquoi on ne vous voit plus ? » en la critiquant. Ce dossier est hautement politique, François Hollande s’était d’ailleurs engagé, en 2012, à annuler ces attributions de fréquences lors de la campagne présidentielle. Une ambition vite oubliée, grâce notamment, aux analyses de son conseiller audiovisuel de l’époque, qui, par hasard, faisait partie de l’équipe de Numéro 23 venue défendre sa candidature lors des auditions du CSA.

L’annonce, en avril dernier, de la cession de Numéro 23 à NextRadioTV pour un montant de 88,3 millions d’euros, a véritablement mis le feu aux poudres. Une vente qui intervenait à peine deux ans après le début des émissions de la chaîne et alors que celle-ci était loin de remplir, aux yeux de nombreux observateurs, ses obligations en matière de diversité. Cette annonce intervenait au plus mauvais moment pour le CSA, déjà chahuté par la grève historique qui paralysait Radio France, présidée par Mathieu Gallet, nommé un an plus tôt par… le CSA.

Néanmoins, cette vente ne pouvait s’opérer sans autorisation préalable de l’autorité de régulation. C’est dans le cadre de l’instruction de cette demande d’autorisation que les choses vont se compliquer pour Numéro 23 et son président. Le CSA va découvrir l’existence d’un actionnaire russe, UTH, entré au capital de la société en 2013 avec un pacte d’actionnaire qui sera interprété comme un engagement de revente rapide à un autre repreneur. Dès lors, le CSA décide, en juin 2015, d’ouvrir une procédure de sanction à l’encontre de Numéro 23, une procédure qui va compliquer l’instruction de la cession de la chaîne à NextRadioTV.

Dans sa décision du 14 octobre 2015, le CSA relève « que les stipulations de ce pacte, conclu entre l’actionnaire majoritaire et UTH au cours de la période d’interdiction de changement de contrôle de deux ans et demi sur laquelle la société s’était engagée dans sa convention, visaient à une cession rapide de son capital. Cette opération a été dissimulée au Conseil malgré plusieurs relances de sa part, le pacte n’ayant été finalement reçu que le 25 mai 2015. »

Surtout, le Conseil considère que l’actionnaire majoritaire de Numéro 23 a « cherché avant tout à valoriser à son profit l’autorisation obtenue, dans la perspective d’une cession rapide » et poursuit  une « telle démarche était constitutive d’un abus de droit entaché de fraude, en contradiction avec la finalité poursuivie par le législateur. »

Le CSA propose toutefois une porte de sortie pour Numéro 23, en laissant à son actionnaire jusqu’au 30 juin 2016 pour renoncer au pacte d’actionnaire et à la cession qu’il entraine. Pascal Houzelot, qui envisage d’utiliser tous les recours à sa disposition pour contrer la décision du CSA, dispose donc d’une fenêtre de huit mois pour trouver des soutiens afin de reconfigurer son périmètre juridique et consolider son activité sur le plan financier, afin d’envisager son éventuelle poursuite. Alain Weill, le dynamique patron de NextRadioTV ne devrait pas le laisser sans solution.

Si le CSA, avec cette décision, prend une revanche, réaffirme son autorité et son indépendance, la façon dont il va assurer son suivi sera très observée par les différents acteurs du paysage audiovisuel.

Wattway, WikiPME, impôts…

Colas invente la route du futur, Saint Gobain fête ses 350 ans et WikiPME lève des fonds. Pendant ce temps, la fiscalité locale des entreprises et des particuliers s’envole, des investisseurs s’attaquent aux constructeurs automobiles et le permis de conduire se réforme, quant à Manuel Valls, il se trompe dans ses chiffres… 

100.000

L’ancien ministre Hervé Novelli est plein d’ambition pour la plate-forme numérique, WikiPME, qu’il a lancée l’an dernier (et dont Sountsou est l’un des partenaires). Selon l’Express, daté du 14 octobre, il prévoit de lever entre 1 et 1,5 millions d’euros d’ici la fin de l’année afin de booster sa start-up. L’objectif d’Hervé Novelli est de faire de WikiPME la première communauté numérique des entrepreneurs de France avec 100.000 chefs d’entreprise adhérents d’ici la fin de l’année 2016. WikiPME permet aux dirigeants de TPE et de PME d’échanger sur leurs expériences, de partager des services inédits et de profiter d’offres spécialement étudiées par un réseau de partenaires. L’ancien ministre est soutenu dans sa démarche par Xavier Fontanet (ex-Essilor) et Louis Le Duff (La Brioche Dorée).

2,22

L’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) dénonce un dérapage de la fiscalité locale dans les grandes villes. Selon l’UPI, la taxe foncière aurait augmenté deux fois plus en 2015 qu’en 2014 avec une moyenne nationale de progression de 2,22 %. Ainsi, à Lille la taxe foncière a-t-elle progressé de 14, 56%, à Strasbourg l’augmentation atteint 9,62%, et 7,76% à Toulouse. Même s’il s’agit en partie d’un rattrapage, puisque la taxe foncière avait moins progressé dans les grandes villes entre 2009 et 2014 que sur le reste du territoire, cette tendance n’est pas rassurante quant à une éventuelle baisse de la pression fiscale sur les ménages.

350

Saint Gobain fête ses 350 ans et pour l’occasion a entamé depuis le 1er janvier un tour du monde dont la dernière étape est Paris. C’est en effet à Paris que la manufacture royale, devenue depuis la Compagnie de Saint Gobain, fut créée, en 1665, par lettre patente signée de la main de Louis XIV. Afin de fêter dignement cet anniversaire, Saint Gobain installe ses pavillons Place de la Concorde jusqu’à la fin d’octobre et invite les visiteurs à son exposition « Sensations futures », une découverte des dernières innovations de l’entreprise, fruits de son investissement constant en recherche et développement.

7

Le dispositif fiscal ISF-PME sera désormais limité aux investissements consentis dans de jeunes entreprises de moins de sept ans. Jusqu’à présent il ne comportait aucune limite d’âge mais les règles européennes sur les aides d’État contraignent le gouvernement à cette adaptation. Les sommes investies sont toujours limitées à 45.000 Euros et ouvrent droit à un abattement de 50% du montant de celles-ci sur l’ISF. Cette adaptation du dispositif pourrait poser des difficultés à certains fonds spécialisés. Les débats parlementaires autour du projet de loi finance 2016 devraient permettre d’élargir le dispositif et de contourner les règles ainsi posées.

19

C’est le nombre d’investisseurs anglais qui ont décidé de s’unir pour écrire aux différents constructeurs automobiles mondiaux, en marge du scandale Volkswagen. Ces fonds qui gèrent 837 milliards d’euros d’encours souhaitent connaître précisément les engagements des différents groupes pour se conformer aux régulations d’émissions de gaz à effet de serre pour le diésel et les autres carburants. Ils vont plus loin et souhaitent également connaître les démarches qu’ils ont engagé en matière de lobbying à Bruxelles afin de contre carrer les démarches européennes pour imposer une réglementation plus stricte. Seul Carlos Ghosn aurait reçu une lettre différente de ses confrères, eu égard à sa démarche jugée plus transparente et constructive en la matière.

98

Le délai de passage de l’examen au permis de conduire est actuellement de 98 jours, cette attente a pour conséquence de porter le prix moyen de l’examen à 1600 euros par candidat. La loi Macron a donc prévu une réorganisation de ces examens, les décrets d’application sont en cours de rédaction ou d’examen. 50 agents des postes seront recrutés pour venir renforcer les inspecteurs en petite couronne francilienne, à Marseille et Lyon. L’examen du code pourra également être passé directement dans agence de La Poste. La gestion de l’attente sera désormais basée sur le nombre de salariés des auto-écoles. Un système déjà dénoncé par les professionnels qui redoutent que les petites unités sans salariés soient sévèrement pénalisées. L’autre source de tensions réside dans les passages plus rapides prévus pour les candidats libres, donc potentiellement issus des entreprises du web et utilisateurs des véhicules de location à double commande. Afin de peser plus et mieux, les loueurs de ces véhicules organisent leur lobbying en créant une association commune, l’ALDC.

5

Il aura fallu cinq années à Colas et à l’Institut national de l’énergie solaire pour mettre au point Wattway, une route photovoltaïque qui permet de produire de l’électricité par sa simple exposition au soleil. Cette innovation est facilement implantable sur les routes déjà existantes, elle est ensuite recouverte d’un substrat de résines. L’Ademe estime que 4 mètres linéaires de chaussée équipée  peuvent couvrir les besoins, hors chauffage d’un foyer, 15 m2 suffisent pour les feux d’un carrefour et un kilomètre de route serait suffisant pour éclairer une ville de 5000 habitants. On imagine facilement les multiples applications de cette route du futur, qui intéresse déjà fortement les collectivités locales mais dont les clients potentiels devraient être très nombreux. La commercialisation commence en France, elle sera ensuite élargie à l’étranger avec l’Amérique du Nord comme première cible.

10

Le Medef est (encore) en colère. La fiscalité est la source de ce courroux non dissimulé. En cause la fiscalité locale des entreprises qui aurait augmentée, depuis 2011, de 10% selon l’organisation patronale. Elle a mis en place un baromètre qui prend en compte cinq taxes : la contribution foncière des entreprises (CFE), l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (Ifer), la taxe sur les surfaces commerciales (Tascom) ainsi que la taxe sur les ordures ménagères (Teom). Si les ménages doivent s’acquitter de 50 milliards d’euros de taxes locales, les entreprises en supporteraient 36 si on tient compte du fait qu’elles s’acquittent d’une partie de la taxe sur le foncier non bâti. La hausse de 10% serait concentrée entre 2012 et 2013, alors que l’on observe une stagnation en 2014.

10,75

La Cour des comptes relève que la baisse des concours financiers de l’Etat auprès des collectivités locales devrait représenter 10,75 milliards d’euros sur trois ans et elle s’inquiète des effets de cette diminution sur les investissements publics locaux. Elle pointe notamment accélération de cette baisse prévue sur la période 2015-2017 qui devrait entrainer un net ralentissement des investissements, ce qui rend peu crédibles les prévisions de la loi de programmation des finances publiques pour 2014-2019. La Cour des comptes incite donc les élus à faire preuve de prudence dans l’utilisation de leurs ressources et de privilégier les économies de fonctionnement, même si elle reconnait qu’un certain nombre de charges nouvelles sont le fait de décisions qui leur échappe. Un rapport qui, globalement, tend à confirmer les craintes des élus locaux quant à la situation difficile des finances des communes.

10

À l’issue de son périple de deux jours en Arabie saoudite, le premier ministre s’est félicité sur Twitter : « France-Arabie saoudite : 10 milliards d’euros de contrats ! Le gouvernement mobilisé pour nos entreprises et l’emploi. » La réalité est un poil différente puisque 7 milliards d’euros portent sur « des intentions d’accord » ou des « ouvertures de négociations ». Le montant réellement signé de commandes fermes serait plus proche de 3 milliards d’euros. Il s’agit de la création d’un fonds d’investissements saoudien pour les PME françaises pour un montant de 2 milliards, de la création d’une usine biotechnologique de plasma en Arabie saoudite pour 900 millions et de la levée de l’embargo sur le boeuf français dont les effets ne sont pas chiffrés.

Prix du livre politique Edgar Faure

Le 24 novembre prochain sera remis le neuvième Prix du livre politique Edgar Faure. 14 ouvrages font partie de la sélection de cette édition 2015. Le Prix avait été attribué en 2014 à Natacha Polony pour « Ce pays qu’on abat », un recueil de ses éditoriaux publiés dans Le Figaro de 2009 à 2014, qui a connu un beau succès en librairie.

Parmi les livres en compétition, cette saison, on notera la sélection de l’ouvrage collectif « Politique et éthique : regards croisés » (Bart & Jones) qui regroupe les écrits de 17 auteurs, issus de la société civile ou du monde économique et qui partagent, sous la direction éditoriale de Nathalie Bordeau et David-Xavier Weiss, leurs visions de la politique et de l’éthique par chapitres interposés. Mathieu Quétel, président de Sountsou a participé à la rédaction de cet essai en rédigeant le chapitre « Médias et éthique ». Les droits d’auteurs sont intégralement reversés à l’association Le Refuge.

Les autres ouvrages en compétition :

  • Manifeste contre le gaspillage de Arash Derambarsh (Fayard)
  • La mort n’est pas une solution d’Anne-Isabelle Tollet (Les Éditions du Rocher)
  • Poison présidentiel, Ghislaine Ottenheimer (Albin Michel)
  • Jacques Soustelle, Marc Francioli (Les Éditions du Rocher)
  • Dans les coulisses des voyages présidentiels, Jean-Marie Cambaceres (Cherche Midi)
  • Le fils perdu de la République, Michel Taubmann (Éditions du Moment)
  • Chirac, les secrets du clan, Béatrice Gurrey (Robert Laffont)
  • François Mitterrand, Michel Winock (Gallimard)
  • Génération gueule de bois, Raphaël Gluksmann (Allary Éditions)
  • Le fantôme de l’Elysée, Philippe Dessertine (Albin Michel)
  • Une histoire du IIIème Reich, François Delpla (Perrin)
  • Cartouche, roi du pavé de Paris, Gilles Henry (Les Éditions du Rocher)
  • Le Vicomte, Maud Guillaumin (Éditions du Moment)