L’actu

Mois : septembre 2015

Lobbying : Un Cahier Expert spécial présidentielle 2017

2017 est l’année de l’élection présidentielle qui reste le moment électoral majeur de notre Vème République. Dès que le président aura été élu, les Français seront à nouveau appelés aux urnes afin de désigner leurs députés et de donner, probablement, une majorité gouvernementale qui permettra au programme électoral présidentiel d’être mis en œuvre. Le prochain numéro des Cahiers Experts de Sountsou, à paraître le 5 octobre, vous donne des clés afin de faire entendre votre voix à l’occasion de ces élections. 

La préparation des programmes électoraux par les différentes équipes de campagne est un moment idéal pour que les entreprises apportent leur contribution et partagent leurs attentes.

Les nouveaux rythmes politiques ont fait quasiment disparaître « l’état de grâce », cet instant particulier, après l’élection, où les élus bénéficient d’un capital confiance important de la part de nos concitoyens. Désormais, les revendications réapparaissent rapidement et les nouveaux élus ne bénéficient plus de temps pour s’adapter à leurs nouveaux habits et aux ors de la république : il leur est demandé d’agir vite et bien, en respect, si possible, des engagements pris pendant la campagne électorale. Si les Français apparaissent souvent réfractaires à toute réforme, dès lors qu’elle est susceptible de les toucher directement, ils semblent également plus pragmatiques et prêts à accepter des remises en question.

Nos 10 conseils, très opérationnels et pratiques, vous aideront à participer au débat national qui se prépare et à faire entendre la voix des entrepreneurs et du monde de l’économie.

Les chefs d’entreprise restent méfiants à l’égard du politique qu’ils jugent avec sévérité. Néanmoins, le silence et la passivité ne sont pas des solutions. Au contraire, il est nécessaire que de plus en plus de dirigeants prennent la parole et fassent des propositions, issues du monde de l’entreprise, pour que les réformes permettent à celle-ci de trouver la place qu’elle mérite dans le pays.

L’approche que je vous propose pourra être utilisée, au-delà des élections à venir, pour vos initiatives en relations institutionnelles. Elle constitue, certes, une introduction générale, mais vous donne des bases solides à partir desquelles vous serez en mesure d’initier un véritable travail en gestion de votre influence.

Nos 10 pistes d’actions développées dans ce prochain numéro de notre collection Les Cahiers Experts sont simples à mettre en œuvre, elles peuvent permettre d’engager quelques réformes clés pour le monde de l’économie ou votre entreprise.

Alors, réservez dès à présent votre exemplaire ici. Nous vous l’offrons.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

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La reprise tu attendras…

Étrange période où la France semble concentrée sur des signes clairement évocateurs d’une reprise économique qui joue au chat et à la souris. Nos chiffres de la semaine ne sont pas encourageants, et si notre économie attend la reprise, c’est également le cas de François Hollande, Delphine Ernotte, Nicolas Sarkozy, l’Association des maires de France, ou encore des Jeunes entreprises innovantes, même si les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes…

9446

Selon Le Monde, Les Républicains prévoiraient d’installer 9466 bureaux de vote pour leur primaire des 20 et 27 novembre 2016. En complément, 500 bureaux seraient également mis en place dans des zones très rurales. En 2011, le PS disposait de 9595 lieux de vote pour sa primaire. Les Républicains semblent voir plus grand. Cette primaire est un enjeu crucial pour la droite, le moindre soupçon de mauvaise organisation, la moindre suspicion de fraude, entacherait durablement le candidat officiel ainsi désigné.

2

Le rapport de Jean-Denis Combrexelle, sur « la négociation collective, le travail et l’emploi » remis le 9 septembre au Gouvernement, propose deux étapes : une loi dès 2016 afin « d’étendre et de rationaliser la négociation dans les champs prioritaires », c’est à dire les conditions de travail, le temps de travail, l’emploi et les salaires, puis d’ici à 2020, une révision de l’architecture du droit du travail en incluant dans la Constitution les principes de la négociation collective. Ce rapport, qui présente 44 propositions, ne propose pas le grand soir du code du travail. Il préconise de laisser le temps à la réforme de prospérer et d’être partagée. L’enjeu est de simplifier l’ensemble du système qui régit les règles du travail. La loi garantirait un socle minimal de droits, incontournables, tels que la durée hebdomadaire du travail ou le SMIC. Les branches définiraient « un ordre public conventionnel » qui s’appliquerait aux qualifications,, salaires minima, à la prévoyance, la formation professionnelle et la pénibilité. Les accords d’entreprise interviendraient sur tous les sujets qui ne relèvent pas de l’ordre public. Le rapport propose également de généraliser l’accord majoritaire.

20

Les 20% de foyers les plus aisés qui ont supporté 75% des hausses d’impôt sur le revenu en 2012 et 2013, sont exclus du bénéfice de la baisse de 2 milliards d’euros annoncée pour 2016. Ainsi, le Gouvernement fait-il le choix de concentrer ses efforts sur 8 millions de ménages, dont trois millions n’étaient pas concernés par les baisses d’IR de 2014 et 2015. En 2016, un million de foyers supplémentaires échapperont à l’impôt grâce aux nouvelles réformes mises en oeuvre dans la nouvelle loi de finances. La part des foyers imposés va encore baisser pour atteindre 46%, son niveau de 2010. Ainsi 54% des foyers français échapperont totalement à l’impôt l’an prochain.

1

Le Crédit Agricole s’apprête à payer une amende transactionnelle de 1 milliard de dollars dans l’affaire des embargos américains, selon Reuters. Les autorités américaines reprochent à la banque française d’avoir violé les règles de l’embargo en facilitant des transactions en dollars avec des pays comme le Soudan et l’Iran. Ces opérations remonteraient aux années 2003-2008 et sont lourdement sanctionnées par les États-Unis car l’embargo fait partie de sa diplomatie et sa sécurité nationale. La banque a provisionné 1,6 milliard d’euros pour risque juridique dans ses comptes.

21

Le président de la République a officiellement lancé la conférence sur le climat COP 21 le 10 septembre. Ce rendez-vous COP 21 se fixe pour objectif de limiter à 2 degrés la hausse de la température de la planète à l’horizon 2100. François Hollande a martelé les enjeux de COP 21 qui prévoit notamment de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, c’est dire si cette conférence doit aboutir à un accord « universel, durable, contraignant » pour réussir. Derrière la COP 21 se cache bien entendu un objectif politique franco-français avec des messages adressés directement aux écologistes, le président a d’ailleurs confirmé le 10 septembre que les crédits à l’exportation pour les centrales à charbon sans dispositif anti-CO2 seraient supprimés, avec effet immédiat.

0,8

L’Insee a publié le chiffre de la production industrielle en France pour le mois de juillet et il est très décevant, puisqu’elle recule de 0,8%. Tous les secteurs industriels voient leur production marquer le pas et reculer. Ce chiffre est en contradiction avec les enquêtes menées par l’Insee, notamment sur le moral des patrons. Or, l’Insee avait également prévu une hausse de 0,3% du PIB pour le troisième trimestre 2015, une perspective remise en cause. Si la reprise peine à s’installer, la baisse de la production industrielle ne peut que conforter les plus sceptiques sur une reprise franche qui entrainerait dans son sillage une poussée de la création d’emplois. En effet, le FMI annonce une réévaluation à la baisse de ses perspectives sur la croissance mondiale et le moteur chinois commence à sérieusement faiblir. Dans ce contexte, la reprise française semble s’éloigner encore un peu plus. Les chiffres des prochains mois seront regardés et étudiés avec une attention particulière.

20

La nouvelle présidente de France Télévision, Delphine Ernotte n’y est pas allé de main morte en cette rentrée en revendiquant le « fromage et le dessert », à savoir un élargissement de la redevance audiovisuelle aux box internet et une possibilité de recourir à la publicité au delà de 20 heures. Les réactions n’auront pas tardé et les médias privés viennent d’interpeller le gouvernement.  Ils rappellent que les cinq chaînes publiques ont bénéficié en 2014 d’un budget de 2,8 milliards d’euros contre 2,7 milliards d’euros pour les vingts chaînes privées, issues de leurs seules recettes publicitaires. Les dirigeants des chaînes privés invitent Manuel Valls à la prudence et leur consoeur, dirigeante de France Télévision à mieux gérer ses fonds plutôt qu’à chercher à mobiliser toujours plus d’argent. Catherine Morin-Dessailly, présidente de la commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication du Sénat, a fermement rappelé dans un communiqué que « la publicité n’est pas une variable d’ajustement du budget de France Télévision » et que « l’heure n’est plus à une hausse continue des ressources des médias de service public ». Le couperet est finalement tombé : Delphine Ernotte devra se priver de dessert, mais également de fromage, puisqu’elle n’obtient ni l’élargissement, ni la publicité au delà de 20 heures. La redevance augmentera de 1 euro. Néanmoins, l’audiovisuel public bénéficiera bien d’une manne supplémentaire d’environ 75 millions d’euros après la surprenante décision du Gouvernement d’augmenter la taxe télécom qui passera de 0,9% à 1,2%. Cette taxe, dite Copé, avait été créée en 2009 afin de compenser la fin de la publicité après 20 heures, perdue dans les limbes du budget de l’Etat, ni Radio France, ni France Télévision n’en avaient vu la couleur. Aujourd’hui, Fleur Pellerin l’assure, les 0,3% d’augmentation seront affectés de façon pérenne aux chaînes publiques. Les opérateurs télécoms sont furieux d’une mesure annoncée un dimanche matin, sans concertation préalable.

 

278

Les dépenses de personnel de l’Etat atteignent 278 milliards en 2014, soit le montant le plus important des pays de l’OCDE, ce qui représente près du quart de la dépense publique. La loi de programmation des finances publiques pour la période 2014-2019, prévoit de limiter la croissance de la masse salariale publique à 1,1%par an. Cet objectif parait intenable car les opérateurs publics et les collectivités territoriales ne cessent de créer des emplois. Quant à l’Etat il devait limiter la hausse à 250 millions par an et la Cour des comptes estime que le point d’atterrissage sera plus probablement autour de 750 millions… Les décisions récentes sur les créations de postes dans l’armée auront un impact, en 2016 l’Etat s’apprête à créer 8300 postes. La Cour des comptes tapent donc sur les doigts des acteurs publics et fait des recommandations un brin provocatrices, comme travailler vraiment 35 heures, le non-remplacement d’un départ sur quatre à la retraite, ou la suppression de certaines primes.

19

Le 19 septembre sera la journée du bras de fer entre les Maires de France et le Gouvernement. Les élus locaux souhaitent interpeler les Français sur la baisse de 30% des dotations d’Etat aux communes d’ici 2017 et sur leurs conséquences sur leur vie quotidienne. Selon François Baroin, président de l’Association des Maires de France (AMF), près de 1500 communes seront en déficit à la fin de cette année. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit une baisse de près de 4 milliards des dotations aux collectivités locales. Un fond d’investissement d’un milliard d’euros pour les communes sera également créer. Le gouvernement conteste donc les positions de l’AMF et estime que seules une trentaine de communes seront vraiment en difficultés à la fin de l’année et risqueront de passer sous la tutelle des Préfets. Le chiffre de 1500 communes serait en fait exagéré et concernerait les communes déjà en difficulté.

6600

6600 entreprises bénéficient d’un statut particulier en raison de leur investissement dans la Recherche et développement. Les Jeunes entreprises Innovantes (JEI) qui engagent des dépensent en R&D d’au moins 15% de leurs charges bénéficient d’exonérations fiscales et sociales. Or, une circulaire de l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) vient bouleverser les règles applicables aux JEI. Désormais, les collaborateurs consacrant moins de 50% de leur temps de travail à la recherche et développement seront exclus du dispositif. Cette circulaire, publiée au coeur de l’été avec effet immédiat mais non rétro-actif menace l’existence des JEI. Elle est en outre en parfaite contradiction avec toutes les déclarations gouvernementales en faveur de la recherche et en soutien des PME.

12

12 point séparent Alain Juppé de Nicolas Sarkozy dans le sondage réalisé par l’Ipsos/Sopra Steria publié dans Le Point, daté du 10 septembre. Au second tour de la primaire des Républicains, si elle se déroulait aujourd’hui, Alain Juppé arriverait largement en tête avec 56% des voix, contre 44% pour l’ancien président de la République. Réalisé auprès d’un large panel de 7000 personnes, ce sondage change un peu la donne pour ce scrutin autant redouté qu’attendu qui se déroulera les 20 et 27 novembre 2016.

PS : la rentrée de tous les dangers

La conférence de presse du président de la République le 7 septembre marquait sa véritable rentrée, alors que celle du Parti socialiste démarrait la semaine précédente à l’université d’été de La Rochelle, littéralement plombée par les déclarations, la veille, du ministre de l’Économie devant les patrons du MEDEF.

À moins de quatre mois d’élections régionales qui s’annoncent calamiteuses et à vingt mois d’une élection présidentielle plus qu’incertaine, le PS n’apparait pas en grande forme et le président de la République n’a pas vraiment réussi sa rentrée.

L’affaiblissement des écologistes, en pleine implosion, les frondeurs, toujours virulents, l’extrême gauche, donnée à 10% dans les derniers sondages mettent le PS en difficulté. Pour le moment, François Hollande est donné battu dès le premier tour de l’élection présidentielle avec à peine 19% des voix. Des éditorialistes, à l’instar de Denis Jambar, dans Challenges, n’hésitent plus à le juger définitivement hors jeu pour 2017, à moins d’un évènement exceptionnel.

Lors de sa conférence de presse, François Hollande a pris soin de cantonner les élections régionales à des « élections locales », une posture surprenante pour celui qui a mis en place les grandes régions qui naîtront avec le rendez-vous électoral de décembre et avec elles, de nouveaux ténors de la politique qui seront incontournables. Or, il est très probable que les futurs présidents des 14 régions soient essentiellement de droite… Il est donc plus confortable pour le président de se placer au dessus de la mêlée et de faire comme si le scrutin ne le concernait pas vraiment.

Néanmoins, en janvier 2016, il entamera sa dernière année de mandat et il est vraisemblable qu’un remaniement en profondeur vienne marquer cet ultime étape du quinquennat.

Perdues pour perdues ces régionales semblent avoir été effacées de l’agenda présidentielle qui préfère sans doute se concentrer sur la dernière ligne droite avant 2017. Il a travaillé en coulisses pour que Jean-François Rugy, et Jean-Vincent Placé créent au plus vite leur parti « Écologistes ! » afin de disposer d’un interlocuteur écologiste crédible avec des ministres potentiels, point de départ d’une nouvelle majorité élargie pour la présidentielle.

Du côté de l’extrême gauche, il est peu probable qu’un terrain d’entente puisse être trouvé avec Jean-Luc Mélenchon.

Les frondeurs et la gauche du PS sont également un enjeu important si le président veut élargir sa base électorale. Des signes seront donc envoyés dans cette direction dans les prochaines semaines, mais lesquels ? La réforme du Code du travail ne concernera pas les 35 heures, ni le sacro-saint CDI, mais sera-ce suffisant pour séduire à nouveau la gauche du PS, désorientée par la Loi Macron ? Rien n’est moins sûr.

L’autre épine dans le pied du président est Alain Juppé qui ratisse sur ses terres électorales. Le président fait le pari que Nicolas Sarkozy sortira gagnant des primaires et qu’il sera un candidat beaucoup plus facile à battre car très clivant. Il n’en reste pas moins que les sondages le donnent éliminé du premier tour que ce soit face à Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy.

Un sondage hors période électorale n’a pas la même précision qu’une fois la bataille lancée. Les consultations se suivent et se ressemblent douloureusement, comme les scrutins qui sont systématiquement perdus par la majorité présidentielle, le rejet est donc profond, massif même s’il ne se traduit par des manifestations de rues.

Cette rentrée est celle de tous les dangers pour François Hollande et sa majorité, ils entament les derniers mois susceptibles d’entrainer un retournement de l’opinion, condition pour aborder la présidentielle avec un peu plus de sérénité. Ils n’ont plus droit à l’erreur, juste une obligation de résultats.

Lobbying : cachez ce mot !

Le terme « lobbying » est désormais connu de la quasi-totalité des Français mais il souffre d’une image détériorée par une approche médiatique entachée par une défiance à l’égard de l’entreprise et, reconnaissons-le par certains comportements plus proches du trafic d’influence que du jeu normal du partage de connaissances et du plaidoyer en démocratie.

La semaine dernière, le retour de l’émission de France 2, Cash Investigation, s’est encore effectué en fanfare à la fois sur le dos des politiques et des entreprises. C’est une séquence de promotion du programme, qui a mis le feu aux poudres et déclenché la colère de l’ancienne ministre et députée européenne, Rachida Dati. L’extrait en question montre Élise Lucet, la journaliste totem de l’émission, poursuivre dans les couloirs du Parlement européen la députée qui refuse de répondre à ses questions et qui se borne à la moucher vertement.

La journaliste souhaitait connaître les relations entre une multinationale et la députée. Ses demandes de rendez-vous auraient été refusées, ce qui justifierait le harcèlement de l’élue par la journaliste.

Toujours la semaine dernière, c’est un rapport de l’organisation Corporate Europe Observatory (CEO) qui jette le trouble sur les méthodes de lobbying de l’industrie pharmaceutique à Bruxelles. Les laboratoires investiraient plus de 40 millions d’euros afin d’agir sur les décisions de Bruxelles et de les orienter. Ces fonds seraient utilisés pour différentes opérations de lobbying, dont certaines seraient discutables. CEO dénonce une action à la fois néfaste pour la santé et pour l’équité commerciale. L’industrie du médicament, toujours selon CEO, aurait augmenté son budget lobbying de 700% depuis 2012 et déploierait 176 lobbyistes dans les couloirs du Parlement européen et de ses différentes instances.

Une semaine, deux informations médiatiques qui jettent le trouble sur le lobbying et le monde de l’entreprise. Une outrance gênante qui a suscité toute sorte d’articles ou de tribunes destinées à défendre « la liberté de la presse », pourfendre « ces entreprises prêtes à tout pour le business » ou saluer le « courage » d’Élise Lucet.

Résultat : le lobbying est entaché et les entreprises soupçonnées des pires maux. C’est une fois de plus le monde économique et les entrepreneurs qui sont soupçonnés de ne se concentrer que sur la recherche du profit. Quant au lobbying, il est présenté comme leur bras armé pour obtenir ce qu’ils souhaitent et nourrir leur avidité d’argent…

Il existe, certes, des exagérations voire des comportements inacceptables. Néanmoins, n’oublions pas que nous évoluons dans un monde économique régulé et que des instances de contrôle sont également là pour intervenir. L’approche systématique de l’entreprise sous un angle critique voire caricatural marque les esprits et crée une ambiance de suspicion permanent parfaitement injuste et coûteuse pour la collectivité.

Or, le lobbying nous concerne tous. Les associations de consommateurs, les syndicats, les protecteurs de l’environnement et autres défenseurs du littoral sont également des porteurs d’intérêts, donc des lobbies. On objectera qu’ils se posent en défenseurs de l’intérêt général au contraire de l’entreprise qui, par définition, agirait pour des intérêts particuliers. Certes, néanmoins, le rayonnement de l’entreprise est également créateur de richesses pour la collectivité et, rappelons-le, d’emplois. Les entrepreneurs qui prennent et assument des risques, sont des rouages de notre modèle économique, sur lequel repose en grande partie notre modèle social de solidarité.

Or, le lobbying est également un rouage essentiel de notre démocratie. Il permet de faire entendre différentes positions avant que les responsables politiques ne prennent leurs décisions. Comment imaginer que le Gouvernement ou le législateur puissent agir de façon éclairée sans entendre ceux sur qui leurs décisions vont peser ?

Il y a une forme de populisme a systématiquement donner un éclairage à charge du rôle de l’entreprise et de l’apport du lobbying.

La lecture de certains articles est éclairante. Toute explication de l’entreprise est jugée suspecte, création de valeur et d’emplois sont tournés en dérision et présentés comme annexe face à de prétendues dérives du monde de l’entreprise.

Certains clients, me font part, de plus en plus souvent, de leurs réticences à utiliser ce terme. Au lancement de Sountsou, je refusais d’évoquer le lobbying, précisément en raison de cette image. Aujourd’hui, j’ai décidé de l’assumer et de le revendiquer. Je ne veux pas fléchir face aux diktats de certains journalistes qui s’auto-investissent justiciers sans faire la part des choses. Je ne veux pas, non plus, baisser les bras face à certaines méthodes de lobbying, qui existent mais restent minoritaires et dont je fais le pari qu’elles peuvent être combattues autrement qu’en jetant en pâture l’ensemble d’une profession.

La réalité est là : les entreprises ne s’expriment pas assez, elles n’entrent pas suffisamment en contact avec les politiques. Des décisions sont prises en parfaite méconnaissance de leurs réalités et elles coûtent cher à la collectivité. Le lobbying vise essentiellement à permettre aux entreprises et à leurs organisations de prendre la parole, de s’adresser aux élus en utilisant leur langage. Il ambitionne de permettre à ces deux mondes, présentés comme antinomiques, de se rencontrer.

Pour l’entreprise, le lobbying est un fabuleux outil créateur de valeur. Pour les décideurs publics, il est un vecteur d’informations et de transparence dans les analyses qui balisent le chemin de la prise de décision.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

(Crédit photo : Transparency International)

Lobbying : la présidentielle, formidable opportunité

La présidentielle de 2017 constitue une formidable opportunité de faire entendre leur voix. Les Cahiers Experts vont très prochainement proposer une approche originale aux entreprises désireuses de s’impliquer dans une démarche institutionnelle à l’occasion de cette élection majeure.

La collection Les Cahiers Experts est constituée d’une série de manuels gratuits, publiés par Sountsou à un rythme régulier autour de différentes thématiques liées aux relations institutionnelles. Cette collection a pour ambition d’accompagner les dirigeants d’entreprises dans leur réflexion avant qu’ils ne se lancent dans une démarche à l’égard de la sphère publique. Toutes les thématiques des relations institutionnelles sont abordées sans exception, sans tabou et sous un angle original.

Les Cahiers Experts s’inscrivent dans le cadre de la démarche Affaires Publiques 3.0 de Sountsou ; ils constituent un outil de partage de nos axes de recherche.

Le nouveau Cahier Expert édité par Sountsou proposera dans quelques jours « 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » à l’occasion de la présidentielle de 2017.

Les entreprises doivent se mobiliser dès à présent et engager une démarche en lobbying à la fois précise et rigoureuse si elles veulent que leurs propositions soient portées lors de l’élection présidentielle de 2017. Leur premier objectif doit être de fixer leurs objectifs  et de les présenter aux différentes écuries des candidats à la présidentielle. La primaire de la droite constituera un excellent moment de débats et de propositions.

La collection Les Cahiers Experts est gratuite. Pour réserver votre Cahier Expert, inscrivez-vous ici.

Newsroom Cahier Expert #2