L’actu

Jour : 22 juin 2015

La stigmatisation facile de l’entreprise

Quelle semaine ! Loi Macron, Ségolène Royal, frondeurs, Front de gauche, Elise Lucet… Tous se sont passés le mot pour stigmatiser l’entreprise et la transformer en faire-valoir de leur action.

Nous avions déjà eu il y a quelques semaines l’occasion de dénoncer les attaques faciles et populistes d’Elise Lucet, contre les entreprises dans son émission Cash Investigation. La journaliste a utilisé le débat européen autour du secret des affaires pour refaire un tour de plateaux bienveillants sur le thème « ce sont les journalistes d’investigation et les lanceurs d’alerte que l’on attaque »… En cause, selon elle, la directive européenne qui vise à mieux protéger le monde économique contre l’espionnage industriel et qui poserait de graves dangers pour la liberté de la presse. Alors, la journaliste a lancé une pétition sur le net qui a recueilli un peu plus de 300 000 signatures et nous a asséné ses vérités autour des entreprises au sein desquelles ses équipes ne pourraient plus mener d’enquêtes, les « lobbies », « grands cabinets » et « multinationales » qui auraient travaillé sur le texte de la directive… Un mélange de vagues considérations qui ne peuvent que susciter le doute dans l’esprit du téléspectateur avec une pétition intitulée :  « Ne laissons pas les entreprises dicter l’info ». Objectif et mesuré.

Les frondeurs et le Front de gauche nous ont, quant à eux, offert un spectacle dont ils ont le secret autour des derniers aménagements de la loi Macron, notamment en ce qui concerne le plan Valls pour les TPE-PME mais également sur le fameux travail du dimanche. Là encore, l’opération de communication tournait autour des entreprises qui sont soupçonnées de profiter des différents dispositifs mis en oeuvre sans bénéfice pour nos concitoyens. Logiques avec eux-mêmes, les frondeurs n’ont pas voté pour la motion de censure déposée par l’opposition contre le gouvernement…

Mais la « palme » de cette semaine de crispations autour de l’entreprise revient sans aucun doute à Ségolène Royal qui nous a offert deux séquences d’anthologie.

Une première sortie, dès dimanche, contre Monsanto, dont elle décide « d’interdire la  vente en libre-service » des produits Roundup du géant américain par le biais d’un amendement à la loi de transition énergétique, avec effet dès le 1er janvier 2016. La Ministre nous a ensuite offert le privilège de la voir retirer elle-même les produits en question des rayons d’une jardinerie. Monsanto se dit « abasourdie » par de telles attaques publiques.

La Ministre, très en verve, s’en prend à une seconde entreprise, dès lundi, dans le Petit Journal de Canal + en appelant à ne plus manger de Nutella, au prétexte que ce produit contient de l’huile de palme. L’entreprise reste silencieuse, ce sont les Italiens qui vont se charger de la défendre, transformant l’agression de Ségolène Royal en quasi-incident diplomatique. Cette dernière finira par publier un Tweet de mea culpa mercredi 17 juin : « Mille excuses pour la polémique sur le #Nutella. D’accord pour mettre en valeur les progrès. » Savoureux.

Cette instrumentalisation publique de l’entreprise, utilisée comme épouvantail, est choquante en ce sens qu’elle installe une suspicion sur l’ensemble du monde économique qui serait tellement attaché aux profits et auraient tant de secrets inavouables à cacher que tout les coups seraient permis… S’il est évident que des dérapages et des mauvais comportements existent et doivent être dénoncés, il semble également tout à fait défendable que l’entreprise crée de l’emploi, de la richesse et que notre mode de vie commun repose également largement sur la bonne marche économique.

Les politiques et certains journalistes, qui n’hésitent pas à se transformer en chevaliers blancs à bon compte et sans véritable combat, seraient bien inspirés de s’en souvenir et de se rappeler également que leur exposition leur confère un rôle d’influenceurs, qui devrait leur imposer quelques devoirs.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Le lobbying : Indispensable à l’entreprise

Le lobbying est un outil qui s’impose de plus en plus comme incontournable pour l’entreprise. Le monde économique reste un élément clivant dans notre société, les postures du passé ont du mal à se remettre en question et le moindre sujet lié à l’entreprise suscite la polémique.

La semaine dernière a été riche en rebondissements et provocations qui ont positionné l’entreprise au coeur de débats dont elle se serait bien passée. Les opérations de communication et rétropédalages de Ségolène Royal, les crispations autour de la loi Macron, les tensions suscitées par les mesures européennes sur le secret des affaires, tous ces sujets concernaient l’entreprise et l’ont désignée comme cible bien malgré elle.

Alors, quel rapport avec le lobbying ?

Nous sommes précisément au coeur du sujet et de la mission du lobbying, nourrir le débat démocratique et permettre à des porteurs d’intérêts de se faire entendre des décideurs politiques voire de se défendre. Les péripéties de la semaine dernière montrent que le monde économique reste pris en otage par certains élus ou responsables et sert de faire-valoir bien pratique. Si ces attitudes paraissent irresponsables (ce qu’elles sont), elles laissent des traces dans l’opinion publique.

L’entreprise est trop souvent présentée comme coupable de tous les maux de la société, elle serait responsable de la pollution, adepte du secret tant ses pratiques seraient peu recommandables, réfractaire à toute approche humaine ou sociale…

Les affaires Monsanto et Nutella relèvent de la caricature, le combat si courageux du Chevalier Elise Lucet prêterait à rire s’il n’était mené par une journaliste chevronnée, les postures des frondeurs et du Front de gauche laissent pantois tant le calcul politicien qu’elles portent sont cousues de fil blanc. Il n’en reste pas moins que les entreprises ne peuvent rester silencieuses face à de tels comportements.

Ces attitudes traduisent une instrumentalisation du monde économique dont on peut imaginer qu’elles visent à masquer le désarroi de certains politiques face à une société qui change et qui évolue bien malgré eux, remettant ainsi en question des privilèges et des acquis qui deviennent désuets.

Cette agressivité à l’égard de l’entreprise impose également à celle-ci de se prendre en mains.  En effet, ces attitudes se retrouvent dans de nombreuses strates décisionnelles et les entreprises doivent s’emparer du sujet et mettre en place une stratégie institutionnelle rigoureuse et créative qui pourra les aider à dépasser ces à priori.

Le lobbying est donc un outil incontournable aujourd’hui pour créer de la valeur ou résoudre de nombreuses situations difficiles : Contractualiser avec les collectivités locales, ou l’État, peser sur la loi ou une réglementation, dialoguer avec une Autorité indépendante, également gérer un PSE, une Sauvegarde ou un redressement judiciaire…

Les situations qui nécessitent la mise en œuvre d’une démarche institutionnelle sont nombreuses. Les entreprises gagneraient à investir plus massivement le lobbying qui prend, au fil des années de plus en plus d’importance et tend à se démocratiser.

Ségolène Royal tartine, Manuel Valls accélère…

Une semaine de bons mots marquée par le « rétro-tartinage » de Ségolène Royal, le recours au 49-3 pour la loi Macron et les états d’âme d’Axelle Lemaire…

Ségolène Royal, au sujet du Nutella, lundi 15 juin au Petit Journal de Canal +

« Il faut replanter massivement des arbres, parce qu’il y a eu une déforestation massive qui entraîne aussi du réchauffement climatique. Il faut arrêter de manger du Nutella, par exemple, parce-que c’est de l’huile de palme»

Jean-Pierre Raffarin, au sujet du recours au 49-3, sur BFMTV, mercredi 17 juin

« Beaucoup de bruit pour rien. Le 49-3, c’est une procédure à la disposition du Premier ministre, qu’on utilise quand on n’a pas sa majorité. C’est une disposition constitutionnelle. On ne peut pas reprocher à un Premier ministre de vouloir imposer une ligne à sa majorité.»

Axelle Lemaire, citée par Mediapart le 16 juin, au sujet du Projet de loi Renseignement

« J’ai fait la bonne élève mais je me suis posé la question de ma démission tous les jours.»

Ségolène Royal, au sujet du Nutella, mercredi 17 juin sur son compte Twitter

« Mille excuses pour la polémique sur le #Nutella. D’accord pour mettre en valeur les progrès. »

Jean-François Buet, président de la FNAIM au sujet du nouveau bail, dans Les Echos du 18 juin

« On va avoir un vrai choc de simplification puisqu’on a un bail de 4-5 pages qui passe à 25 pages ! Toute plaisanterie mise à part, je crois qu’il y a néanmoins dans ce dispositif des choses qui vont permettre au locataire de savoir un peu mieux ce qu’il loue, avec des précisions sur les charges ou la surface. Mais il y a un équilibre qui n’est pas forcément respecté dans ce nouveau type de bail, qui est nettement en faveur du locataire.»

Pierre Moscovici, au sujet de la fiscalité des entreprises, dans Les Echos

« La fiscalité des entreprises a été conçue dans les années 30, à une époque où il n’était pas encore question de dématérialisation les échanges, de mobilité, de mondialisation… La fiscalité n’arrive plus à appréhender les flux. Une réflexion mondiale est en cours au sein de l’OCDE, mais l’Europe doit aussi agir. Les temp ont changé. Depuis la crise, les citoyens ont subi de fortes hausses d’impôts et ils trouvent insupportables (à juste titre) que des entreprises ne paient pas leur part. Plus la base fiscale devient insaisissable, plus les Etats membres comprennent qu’il faut revoir l’approche de l’impôt sur les sociétés. Vingt huit systèmes nationaux différents encouragent l’optimisation fiscale agressive. Il n’est pas acceptable que des entreprises fassent des profits en Europe sans payer d’impôt.»

Frédéric Lefebvre (LR), au sujet du recours au 49-3 par le gouvernement, dans Le Figaro

« Le 49-3 permet à un gouvernement de rechercher l’efficacité et la rapidité quand il a des difficultés avec sa majorité. C’est évidemment frustrant pour les parlementaires. Mais cette arme est aujourd’hui le fruit des postures de droite et de gauche.» (…) « Il y avait une majorité d’idées pour voter la loi Macron mais à droite, on n’a pas voulu assumer le fait qu’on y était favorable. Et à gauche, le gouvernement et le PS ne voulaient pas que ce texte soit adopté grâce des voix de droite. Du coup, on a installé les frondeurs, minoritaires, sur un piédestal. Eux sont dans une logique idéologique de fermeture. Je dénonce les postures du onde politique. La France en crève. La stratégie de l’opposition est mauvaise parce qu’elle s’empêche de peser sur le contenu d’une loi. Nous aurions pu aller plus loin avec une position constructive dans l’intérêt des Français. »

Gérard Larcher, au sujet de François Bayrou à Nicolas Sarkozy, cité par Le Point du 18 juin

« Bayrou existe et on ne peut pas faire sans lui. Au Sénat, le MODEM ne nous a jamais manqué.»

Dialogue social : des Sénateurs déterminés

Tout au long de la semaine, les Sénateurs vont étudier la loi Rebsamen sur le dialogue social, votée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 2 juin. 1200 amendements avaient été étudiés à l’occasion mais les Sénateurs souhaitent aller beaucoup plus loin.

Cette loi sur le dialogue social fait suite à l’échec des négociations entre partenaires sociaux en début d’année. Les vraies possibilités de réforme restent bloquées par des syndicats arc-boutés sur de vieux principes et, pour certains d’entre eux, une vision passéiste de l’entreprise.

De leur côté, les Députés avaient pris certaines décisions incompréhensibles au moment où les entreprises doivent retrouver la confiance pour relancer l’emploi et en contradiction avec les discours et annonces du gouvernement.

La Haute Assemblée a déjà bien amendé le texte en commission des affaires sociales, revenant, notamment sur le seuil des 1000 salariés, à partir duquel des administrateurs salariés deviennent obligatoires, qu’elle a porté à 5000 salariés, revenant ainsi à la version initiale du texte.

C’est en séance que le texte sera le plus restructuré, 300 amendements restent à examiner et, nombre d’entre eux, vont engager la loi sur la voie d’une véritable réforme. Le premier sujet technique et sensible est celui des seuils fiscaux et sociaux à partir desquels les entreprises se voient noyées dans un maquis d’obligations : les Sénateurs souhaitent remettre en question ces seuils en les augmentant sensiblement afin de libérer de l’emploi. Le principe, posé par les amendements déposés sur ce sujet, est assez simple, il s’agit de doubler tous les seuils actuellement en place. Sur ce thème, la commission sénatoriale a été plus frileuse puisqu’elle a adopté un simple lissage des nouvelles mesures prises à l’Assemblée, sur cinq ans.

Côté TPE, la Haute Assemblée souhaite revenir sur la mise en place des commissions paritaires régionales que les Députés avaient décidé de faire entrer dans les entreprises de moins de 11 salariés. Si la commission de affaires sociales a souhaité un accord entre partenaires sociaux, le groupe des Républicains souhaite sa suppression.

Le droit d’information des salariés en cas de cession d’une PME est également visé par un amendement de suppression.

Ce texte devrait donc sortir du vote solennel au Sénat, prévu le 30 juin, largement amendé en faveur des entreprises mais il est peu probable que ces amendements restent en place après la seconde lecture à l’Assemblée Nationale. Même si les amendements sénatoriaux sont en droite ligne des annonces gouvernementales en faveur des entreprises, notamment du « Small Business Act à la française » de Manuel Valls.

Le vote définitif à l’Assemblée Nationale est quant à lui prévu pour le 24 juillet.

Lobbying aérien, automobile, reprise, emploi, des chiffres clés.

Les compagnies aériennes mettent en place un lobbying commun, l’UNEDIC est optimiste, UBER est menacée, les crossovers plombent les constructeurs, le logement est dans la ligne de mire de Bercy…

10

Le groupe de Patrick Drahi a fait une offre de 10,1 milliards d’euros pour acheter Bouygues Telecom. En 2014, Iliad (Free) avait proposé 5 milliards d’euros mais Martin Bouygues n’avait pas donné suite, estimant que le compte n’y était pas, il avait précisé que la bonne somme se situerait autour de 11 milliards pour qu’il accepte de céder sa filiale. Patrick Drahi frappe donc un grand coup mais, semble-t-il, pas encore juste, avec cette proposition qui représente presque la valorisation de l’ensemble du groupe Bouygues en bourse (11,1 milliards d’euros). Le Conseil d’Administration du groupe Bouygues a réservé, mardi 23 juin, une « fin de non recevoir » à l’offre de Numéricable. Si cette cession de Bouygues Telecom devait se concrétiser, nous assisterions à une nouvelle étape de concentration dans la téléphonie mobile qui pourrait avoir de multiples effets collatéraux. D’abord, sur la mise aux enchères de la bande des 700 Mhz dont le gouvernement vient de rendre public les conditions d’attribution, également sur les prix de la téléphonie mobile qui pourraient repartir à la hausse, enfin dans le secteur des médias, dont Bouygues est un acteur important qui pourrait être tenté d’utiliser ses liquidités pour se renforcer. Mais, en ce qui concerne les médias, Patrick Drahi aurait encore de nombreux projets, La Lettre A révélait la semaine dernière que ses représentants, Marc Laufer et Bernard Mourad auraient été reçus au ministère de la Culture et de la Communication afin de présenter leur vaste plan dans ce secteur… Le gouvernement a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne voyait pas d’un bon oeil une opération d’acquisition de Bouygues Telecom, il estime nécessaire de maintenir quatre opérateurs sur le marché. Le refus du CA de Bouygues ne constitue peut-être qu’une étape dans ce dossier complexe au plan industriel et qui sera à suivre dans les prochaines semaines.

400

Ils représentent ensemble 400 millions de passagers et 50% du trafic aérien européen, les cinq principaux groupes aériens viennent de se regrouper pour demander un soutien au transport aérien. C’est un événement historique, Easy Jet, Ryan Air, Air France-KLM, Lufthansa, British Airways-Iberia unissent leurs forces et mettent de côté leur rivalité pour obtenir de Bruxelles un meilleur accompagnement de leurs activités. Ils se sont réunis au sein d’une association commune et ont porté devant la commission européenne leurs premières demandes : baisse des coûts des infrastructures aéroportuaires européennes, mise en place d’une réglementation européenne encadrant les grands aéroports, amélioration du contrôle aérien européen avec la mise en place du projet, toujours retardé, de ciel unique, révision des couloirs de vols européens qui représentent des coûts environnementaux importants. Bruxelles doit présenter à la fin de l’année un ensemble de mesures réglementaires pour le transport aérien.

25

Les crossovers pèsent aujourd’hui 25% du marché automobile européen contre 10% en 2009 et cette situation engendre un effet inattendu : certains constructeurs automobiles ne respectent plus les directives européennes en matière d’émission de CO2. Or, ces obligations vont encore être renforcées après 2021. Les constructeurs automobiles sont donc très remontés car ils s’exposent à des amendes importantes qui viendraient gréver une situation économique déjà difficile. L’Association Transport & Environnement a rendu une étude qui met en exergue le retard de 6 constructeurs qui devront diminuer leurs niveaux d’émission de 4% par an s’ils veulent éviter les lourdes amendes… Or, non seulement les ventes de véhicules hybrides ne décollent pas mais les ventes de diesel baissent, et ces derniers émettent moins de CO2 que les véhicules essence, contrairement à une idée reçue. Ce n’est pas tout, à partir de 2017 les modes de calcul des émissions des nouveaux véhicules vont complètement changer et être plus exigeants, résultat attendu : une hausse des émissions de CO2 de l’ordre de 10%, un casse-tête ! Les constructeurs européens tentent donc de proposer d’autres solutions de mesures mais les associations environnementales sont en embuscade et c’est la Commission qui devra trancher.

180

Uber désactive l’application de ses chauffeurs qui n’ont pas travaillé pendant plus de 180 jours, cette mesure pourrait coûter très cher au géant américain. C’est notamment sur ce constat qu’un tribunal californien vient de considérer que les chauffeurs d’Uber sont des salariés, une bombe qui remet en cause son modèle économique. Celui-ci repose sur le fait que le géant du net considère ses chauffeurs comme des sous-traitants à qui il reverse une commission (de 20 à 30% du montant de la course), ainsi le million de chauffeurs qui utilisent son application ne sont pas considérés comme des salariés. La société, valorisée 50 milliards de dollars, est confrontée à une procédure judiciaire qui pourrait s’étendre sur de nombreuses années, semant le doute sur la pérennité de son activité et pouvant potentiellement avoir des répercussions sur ses activités dans d’autres Etats américains ainsi que dans les 60 pays où elle est implantée. En France, les taxis ont quant à eux fait le choix de durcir le ton et de s’engager dans des actions de rue depuis le 25 juin afin, notamment, de dénoncer « les travailleurs clandestins » employés par Uber.

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C’est en milliards d’euros, le coût du soutien de l’Etat au logement en 2014. Un investissement jugé peu productif par Bercy au moment où le budget 2015 est en préparation et que les coupes touchent déjà de nombreux ministères. Bruxelles réclame un effort de 15 milliards d’euros à la France et le gouvernement est à la recherche d’une mesure symbolique forte. Le logement est donc dans la ligne de mire. Mais les dispositifs en faveur du logement sont nombreux et complexes avec des impacts sociaux forts, il sera donc difficile d’y toucher sans grogne… Par exemple les APL représentent 18 milliards d’euros par an et augmentent chaque année de 500 millions, mais elles jouent un véritable rôle social, qu’il est quasi impossible d’ignorer aujourd’hui. En outre, le logement est encore en crise et priver les professionnels des mesures d’accompagnement dont ils bénéficient pourrait avoir de graves conséquences sur l’emploi.

61 000

L’UNEDIC, l’organisme de gestion de l’assurance-chômage, se montre plus optimiste sur ses prévisions et estime que 61 000 emplois seront créés en 2015. Soit une multiplication par trois de ses prévisions depuis janvier, la raison de cet optimisme soudain réside dans la reprise économique qui semble plus soutenue qu’initialement envisagé et sur l’effet du Cice. Le taux de chômage passerait de 10% à 9,9% en fin d’année pour atteindre 9,7% en 2016. Rien de bien extraordinaire mais une baisse qui pourrait mettre du baume au coeur de bien des Français. Néanmoins, lorsque l’on regarde de plus prêt ces chiffres, difficile d’être emporté par la joie… Il y aurait bien 12 000 chômeurs de plus en 2015 et, surtout, les petits boulots seront privilégiés puisque les chômeurs de catégorie B et C (en activité réduite) augmenteraient de 134 000 personnes en 2015 et de 38 000 en 2016. Bref, la reprise reste fragile et ne se traduit pas encore vraiment dans les chiffres du chômage.