L’actu

Mois : février 2015

Doubs : crises de nerf à l’UMP

Le premier tour de la législative partielle du Doubs, dimanche 1er février, a réveillé la crise profonde qui couvait à l’UMP et révélé la pénurie d’idées et l’absence de chef…

Le premier acte s’est joué bien entendu dimanche avec l’élimination inattendue dès le premier tour du candidat de l’UMP alors que le FN arrive largement en tête et que le candidat PS se place second… On s’attendait plutôt à un bon score du parti de Nicolas Sarkozy qui aurait pu bénéficier de l’apport de son nouveau président et du recul de 12 points du PS par rapport à 2012… Il n’en fut rien. 1er choc.

La direction de l’UMP s’est ensuite donnée 48 heures pour poser sa stratégie de second tour en prenant soin de demander à tous les lieutenants et leaders divers qui la composent de s’en tenir au silence jusqu’au mardi suivant. En moins de 10 minutes, dès dimanche, chacun y allait de sa position quant au second tour. Cacophonie assurée. Second choc.

C’est Alain Juppé qui a jeté un pavé dans la marre en publiant sa position sur son blog lundi : « … si j’étais électeur de la 4ème circonscription du Doubs, je sais ce qu’en mon âme et conscience je ferais : pour barrer la route à une candidate FN qui croit, entre autres choses, « en l’évidente inégalité des races », je ne m’abstiendrais pas, je voterais pour le candidat qui l’affronte, c’est-à-dire le candidat PS. » Troisième choc.

Mardi, le Bureau Politique de l’UMP se réunit enfin avec en début de journée cette phrase de Nicolas Sarkozy que chacun garde à l’esprit : « … il faut affirmer un choix politique. Mais si nous ramenons tout à un problème de conscience, nous risquons de faire du problème de la législative partielle dans le Doubs un risque d’explosion de l’UMP ». La position du « ni-ni » (ni FN, ni PS) sera finalement votée par 22 voix contre 19 par ce Bureau Politique à l’ambiance houleuse. Selon certains participants, Nicolas Sarkozy avait présenté deux textes l’un pour le « ni-ni » l’autre qui laissait le choix à l’électeur entre vote « pour le candidat de la majorité », vote blanc ou abstention. Néanmoins, le patron s’est bien gardé de prendre trop position, il n’a même pas participé au vote. Quatrième choc.

Mercredi c’est d’Abu Dhabi que vinrent les mauvaises nouvelles. On apprenait que Nicolas Sarkozy avait préféré assurer une conférence bien rémunérée lundi que de gérer les affaires internes de l’UMP et la difficile question du second tour de la partielle du Doubs… Cinquième choc.

Jeudi, les désignations des têtes de liste aux régionales donnent lieu à un psychodrame avec, notamment, un Henri Guaino très mécontent de la désignation de Valérie Pécresse en Île de France. Vendredi matin sur BFM et RMC il déclare qu’il « se pose toujours la question de quitter l’UMP ». Sixième choc.

Quant à Alain Juppé, il annonce sa présence au Conseil National de l’UMP du 7 février avec « gilet pare-balles et casque à boulons »… Ambiance. Lors de ce Conseil National, il est à nouveau copieusement et plusieurs fois hué (il l’avait déjà été lors du meeting de Nicolas Sarkozy sur ses terres bordelaises le 22 novembre). Nicolas Sarkozy, ne manque pas de conclure ce samedi tout en tension en revendiquant son souci de faire l’unité du parti, à peine quelques minutes après que ses lieutenants aient organisé la claque anti-Juppé… Septième choc.

Enfin, dimanche le candidat PS l’a finalement remporté, de justesse, face à la candidate FN. Après avoir été éliminée dès le 1er tour, l’UMP pourra difficilement tenir sa position du « ni-ni », en effet le FN s’impose indubitablement et sans doute durablement comme un parti d’alternative et, pourquoi pas, demain, d’alternance ? Huitième choc.

Cette semaine constitue un bon résumé de l’état de l’UMP. Un parti en danger, tiraillé entre des positions de plus en plus inconciliables, sans chef reconnu, sans ligne de conduite. Un parti au bord de « l’explosion » pour paraphraser Nicolas Sarkozy.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

 

Les Chirac : Au coeur d’une dynastie politique

Béatrice Gurrey vient de publier chez Robert Laffont, « Les Chirac, les secrets du clan ». Un livre qui nous plonge au coeur d’une famille qui aura profondément marqué la Vème République.

La journaliste du Monde émaille son récit de petites histoires savoureuses dont certaines font les secrets de la grande histoire politique de notre pays. Car les Chirac, ont occupé tous les palais nationaux pendant des décennies, ils ont été au centre de notre vie politique et la personnalité à la fois si sympathique et sans complexe de Jacques Chirac nous manque sans doute un peu aujourd’hui… Mais l’intérêt de ce livre réside dans la découverte des relations complexes entre les membres de cette famille si particulière, Jacques, Bernadette, Claude, nous sont décrits de l’intérieur.

Petit extrait de l’ouvrage, Bernadette Chirac appelle l’auteure au sujet d’un article à paraître dans le Monde :

Nous étions lundi matin et j’avais déjà envoyé mon papier au journal quand elle m’a donc appelée : « Allô, madame Gurrey, ici Bernadette Chirac. Qu’avez-vous écrit ? Je veux relire ce que vous me faites dire. Je veux savoir ce qui va sortir cet après-midi. Comment ça, trop tard ? Je peux appeler votre journal, vous savez ! Mais enfin, je suis la femme d’un ancien président de la République! »… Mais appelez donc, Majesté, et faites-moi jeter aux fers… J’ai une certaine considération pour Bernadette Chirac, même si ses réflexes de classe m’exaspèrent. C’est une femme qui ne renonce jamais et qui sait garder la tête haute. Sa voix métallique, son humour corrosif lui donnent un style bien à elle. »

Autre extrait, un échange au restaurant entre les Chirac et un ami :

Ils sont trois autour de la table, en ce mois de mars 2012, Chez Marius, un restaurant du 16ème arrondissement pourvu d’une agréable terrasse et de grandes baies vitrées. Les Chirac déjeunent dans une petite salle individuelle, à l’abri des regards, avec un ami. Bernadette, en verve, procède à l’inventaire de sa vie : « Quand je me suis mariée, j’avais trois objectifs. Je voulais un homme riche : raté. Je voulais un homme du même milieu social que moi : raté… » L’ami enchaîne : « Vous vouliez un mari fidèle… » et Bernadette confirme : « Encore raté ! ».

Ce livre a reçu, samedi 7 février, le prix du livre politique de l’Assemblée Nationale.

« Les Chirac, les secrets du clan », par Béatrice Gurrey aux éditions Robert Laffont.

9782221134160

 

 

Déficit commercial US, Pub dans le digital, écrans dans les foyers…

Toujours intéressant de nourrir la réflexion avec des chiffres, alors nous vous livrons quelques chiffres à retenir ou à méditer…

505

C’est en milliards de dollars le montant du déficit commercial américain en 2014, une dégradation de 6% versus 2013. Le mois de décembre à lui seul représente près de 10% de ce déficit.

9

C’est en millions le nombre de foyers français équipés de 4 écrans (tablette, tv, ordinateur, smartphone) à fin décembre 2014, selon Médiamétrie. Soit une augmentation de 700.000 foyers en un an.

2

C’est, pour la première fois, la place du digital dans les investissements publicitaires en France en 2014 selon l’Observatoire de l’e-pub. La première place est toujours occupée par la télévision (28% des investissements), le digital avec 24% dame la seconde place à la presse.

600

C’est en millions d’euros la perte des commissions enregistrée par les banques françaises en 2014, selon le cabinet Sia Partners. En cause, la nouvelle règlementation sur les commissions, notamment sur celles portant sur les découverts.

2,4

C’est en millions, le nombre d’utilisateurs qui testent en ce moment la version bêta de Windows 10. Microsoft cherche ainsi à faire remonter un maximum d’informations des consommateurs.

 

Chiffres clefs : Netflix, chômage, consommation, amendes….

Quelques chiffres clefs à connaître, à retenir ou simplement à méditer cette semaine…

1,5

C’est en milliard de dollars la somme que vient d’emprunter Netflix sur le marché obligataire, notamment pour financer son expansion internationale. Son action s’est également envolée de 31% depuis le début de l’année.

2,29

C’est en moyenne le taux appliqué aux emprunts immobiliers en janvier 2014. Soit une nouvelle baisse de 0,09% par rapport à décembre 2014. Hors assurances et garanties.

200.000

C’est le nombre d’abonnés de Charlie Hebdo. Ils étaient environ 10.000 avant le tragique attentat de janvier. Le prochain numéro du magazine satirique est attendu pour le 27 février.

333.600

Le nouveau nombre record de ruptures conventionnelles signées en 2014, soit une progression de 6% versus 2013.

1,37

C’est en milliard de dollars, la somme astronomique que Standar & Poors doit régler au département de la justice américain afin d’éviter un procès dans le cadre des ses sous-évaluations des risques liés aux subprimes et qui ont abouties à la crise financière de 2008.

7,76

C’est en pourcentage la progression de la Bourse de Paris en janvier 2015 soit le meilleur mois de janvier depuis 1999 !

0,2

C’est en pourcentage, le recul de la consommation des ménages en 2014. Une baisse largement soutenue par celle de la consommation du chauffage qui s’élève à moins 8% sur an, en cause un hiver doux.

5,7

C’est en pourcentage, l’augmentation du chômage en France en 2014. Un record historique qui concerne 3.496.400 Français qui n’ont exercé aucune activité en 2014 (chômeurs de catégorie A).

 

 

La compétitivité française espère en 2015

Le Centre d’observation économique et de recherche pour l’expansion de l’économie et le développement des entreprises (COE-Rexecode) a publié fin janvier une étude sur la compétitivité des entreprises françaises. Elle laisse entrevoir une image pas si mauvaise de la compétitivité française.

En 2014, les exportations françaises ont été moins dynamiques que celles du reste de la zone euro, dans un contexte d’augmentation continue des importations. Ainsi, la part des exportations françaises dans le total de celles de la zone euro est passé de 12,5 % à 12,3 % sur les 9 premiers mois de 2014.

Il reste quelques axes d’espoir pour 2015. D’abord les effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) se font légèrement sentir puisque le coût horaire du salaire hexagonal a progressé de 0,6% contre 2,3% pour nos voisins allemands. La dépréciation de l’euro devrait également profiter aux exportations de la zone euro, donc de la France. L’économie espagnole semble déjà sur les starting-blocks pour repartir. Enfin, la baisse des prix du pétrole devrait également offrir un peu de souffle à nos entreprises. Surtout, selon COE-Rexecode, les produits français bénéficieraient d’une bonne image par rapport à ceux de nos amis espagnols ou italiens, même s’ils restent moins appréciés que les biens de consommation allemands.

Autant de raisons d’espérer un regain de compétitivité pour nos entreprises en 2015 !